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Lecteurs : vos avis, vos lectures, vos chroniques
Posté le 28/03/2020 à 23h03
in29
Posté le 28/03/2020 à 23h03
hathi Je garde un bon souvenir des Souffrances du jeune Werther mais c'était une de mes premières lecture de fac alors ça date et je dois reconnaître qu'en dehors du souvenir d'avoir apprécié la lecture il ne m'en reste plus grand chose.
Ici j'ai retrouvé un bon rythme de lecture par contre je n'ai pas toujours eu la main heureuse pour choisir mes lectures. Globalement j'ai l'impression de devenir de plus en plus difficile et les vrais gros coup de coeur se font de plus en plus rares, ça me frustre un peu.
J'ai donc lu des romans légers/positifs qui m'ont très moyennement convaincus :
- Brexit Romance de Clémentine Beauvais, une romance qui, certes, a le mérite de n'être pas trop nunuche mais qui est en revanche totalement invraisemblable et qui manquait de rythme à mon goût
- Se le dire enfin d'Agnès Ledig, un feel good bien classique plein de bons sentiments mais dont l'écriture m'a vraiment gênée sans que je n'arrive franchement à mettre le doigt sur ce qui m'a chagrinée (peut-être le décalage entre le côté très lisse de l'ensemble et des passages plus "sensuels" qui faisaient un peu tâche)
Des romans légers mais qui m'ont plus plu :
- Et je danse aussi d'Anne Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat, un feel good en forme de roman épistolaire qui se lit tout seul au style plutôt plaisant
- Modifié de Sébastien L. Chauzu, un roman québécois que j'ai beaucoup aimé, qui raconte avec une plume à la Xavier Dolan la rencontre improbable entre une femme misanthrope au possible et un ado "différent" qui se passionne pour les chasse-neiges. C'est cru, décalé, drôle et très touchant.
Des romans "classiques" très différents les uns des autres qui m'ont plus ou moins convaincus :
- L'intrusion de Quentin Laffay, le récit d'un homme dont la vie bascule après le piratage de sa boîte mail, je l'ai lu aussi vite que je l'ai oublié tant il n'y avait rien qui m'a marqué en bien ou en mal dans le roman
- Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy Allard, le portrait d'une femme dressée par son amante, c'est beau, c'est extrêmement écrit, c'est 100% édition de Minuit dans le style et c'est précisément ce qui m'a gêné, trop "académique" à mon goût
- Délivrance de James Dickey, un classique américain qui raconte l'expédition en canoë de quatre amis qui vont voir leur virée entre potes tourner au cauchemar le plus absolu, c'est brut et violent, un peu trop gratuitement à mon goût parfois, mais ça reste un bon récit de l'Amérique sauvage avec des superbes passages descriptifs sur l'art du tir à l'arc
- Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier, le récit d'une mère qui voit sa vie bouleversée par l'évolution physique de son nourrisson dont elle découvre à 3/4 mois qu'il est métisse alors qu'elle et son mari sont blancs, c'est un roman qui est très dur et qui questionne sans complaisance la notion d'instinct maternel et pour le coup j'ai beaucoup aimé, ça a confirmé la très bonne impression que m'avait fait "Trancher", le premier roman de l'autrice
Et enfin deux policiers qui m'ont un peu laissée sur le bord de la route :
- L'enigme de la chambre 622 de Joël Dicker, une enquête sur un meurtre mystérieux qui aurait eu lieu dans une chambre de palace et une lecture dans laquelle j'ai beaucoup ramé, il y avait de grosses longueurs et globalement un vrai problème de rythme dans le récit, ça a été une vraie épreuve d'aller au bout des 600 pages
- L'homme aux murmures d'Alex North, l'histoire d'un père célibataire dans une petite ville où a sévi il y a plusieurs années un serial killer dont l'ombre ressurgit quand on signale une nouvelle disparition d'enfant, c'est relativement bien fait et je pense que ça plaira sans problème aux amateurs de thriller un peu horrifiques mais ça reste très très classique
Hors roman j'ai lu un roman graphique que je vous recommande chaudement c'est In Waves. L'auteur y raconte en parallèle l'histoire de sa femme, passionnée de surf atteinte d'un cancer, et de leur relation et l'histoire du surf depuis la pratique ancestrale hawaïenne à sa démocratisations sur les côtes californiennes. Je ne vais pas mentir c'est triste mais c'est très beau et l'alternance des récits permet de tenir le pathos à distance et d'éviter le misérabilisme. Moi qui lit très peu de BD j'ai beaucoup apprécié et ça m'a donné envie d'en lire plus souvent.