c'est un cheval très sensible et "chochotte" débourré à l'attelage par un mec assez brut de décoffrage. Avec la majorité des chevaux c'est pas grave mais pour Oskar ça l'a complètement enfermé. D'où sa façon d'aller de l'avant en se raidissant.
Et d'où l'habitude prise par son proprio : c'est un guerrier = dès qu'il hésitait il lui râlait dessus "tu ne vas pas faire ta chochotte" = cheval qui va encore plus de l'avant...
qd j'ai débarqué dans leur couple j'étais super admirative d'un tel cheval qui passe partout sans jamais rechigner, mais je me suis rendue compte qu'il ne disait jamais rien. A part "oui oui"
par rapport à mon mérens super bavard : "t'inquiète pas, je gère",, "tu crois qu'on va par ici ? pourquoi on n'irait pas par là ?" "j'ai envie de galoper !" "t'es sûre que c'est sans danger ?"
j'ai commencé notre relation par le pansage et il attendait passivement. C'était pas une relation tactile mais un brossage comme brosser un tapis. J'ai commencé par trouver les bons endroits de gratouilles. Comme ça n'avançait pas vite j'ai utilisé le clicker : clic-bonbon puis pansages clicker en main avec dès qu'il se relaxait et avait l'air de "participer" (de faire autre chose qu'attendre passivement la fin du travail...) clic-bonbon.
Au fil du temps il s'est mis à se relaxer, apprécier, frétiller du nez...
ensuite on est passé au TAP chose qu'il n'avait jamais faite et le mettait en panique ... puisq'il ne savait pas "chercher" la bonne réponse en proposant des mouvements...
Comme c'est un cheval qui parlait peu je lui ai accordé régulièrement des moments de pause, pour faire retomber la pression, (après chaque exo, pause- câlin, relaxation.) comme un poulain en fait.
A force de se sentir compris, aidé et encadré dans ses moments de panique (au lieu de se faire eng*** de partir dans tous les sens ) au fil du TAP il m'a prise pour référent avec respect, me regarder s'il est inquiet, se cacher derrière moi quand il a peur
.
Ensuite une fois que je maîtrisais la bête on est sorti en balade. Respect des distances obligatoire (là encore grosse nouveauté , d'habitude il est tenu près du licol) et comme il sortait peu (sauf attelé avec oeillères) c'était éprouvant pour lui ! Après la 1ère sortie de 10 min il était rincé, j'ai pris l'habitude de faire aussi des pauses : tous les 10 mètres, arrêt (vérification du respect des distances) récompense, pause, gratouilles, relaxation, observation des environs (il regardait partout même derrière)
au fil du temps il a eu moins besoin de pauses et il a aussi appris à les "demander" en s'arrêtant. Là encore j'ai encouragé l'initiative, au lieu de tirer sur la longe en disant "allez, avance" faut s'arrêter, laisser regarder, caresser, attendre qu'il ait fini d'observer, repartir dans le calme (hé oui même s'il est déjà passé là 30 fois auparavant)
Et plus il était écouté, plus il demandait gentiment (puisque pas de pression au bord de l'explosion) et plus on se connaît, plus je comprends ses mimiques, clignements d'yeux, mouvements d'oreilles. Je me doute des moments où il va être inquiet et même si mon homme se fiche de moi "tu lui parles, tu crois qu'il va te répondre ?" je vois bien s'il serre les dents quand je lui demande "ça ira pour longer ce camion ?" ou s'il est relax...
Ca a été toute une relation à construire mais là au bout de 4 ans c'est bien installé.
c'est pas évident à expliquer car ça a pris bcp bcp de temps et ça s'est bcp joué sur des détails.
ya des chevaux plus ou moins sensibles que d'autres et des chevaux plus ou moins expressifs, lui c'est un genre sensible peu expressif. Il va juste bouger une oreille s'il est terrorisé donc je ne dois pas attendre qu'il piaffe queue en l'air en ronflant, pour comprendre ce qui ne va pas.
C'est aussi une princesse au petit pois, ultra délicat et timide, à qui on n'a jamais demandé poliment son avis, en le traitant comme un cheval de trait, d'une façon directe alors qu'il faut l'encourager, prendre des gants, lever le petit doigt en l'air avec lui