Je te comprend, j'ai rencontrer ce pb, mais avec un seul cheval qui avait tendance à embarquer. Depuis, j'ai toujours peur de me faire embarquée ! Pas de galoper, ni de galoper vite, mais précisément de me faire embarquée.
Il y a galoper. Le galop normal tranquille où on ne se prend pas la tête. Il y a galoper vite, généralement en balade, où là on se lâche, on fonce dans le champs ou le chemin (adapté évidemment) et où tout le monde prend plaisir. Tu sais c'est le galop où tu te dis à la fin "trop cool je veux refaire!" comme un manège à sensations fortes. Et puis il y a se faire embarquée. J'ai mesurer, on ne va pas forcément plus vite qu'un galop à fond les ballons. J'ai même galoper plus vite à fond les ballons (29km/h) qu'en me faisant embarquée (18km/h) par ma jument (ca va que ca n'arrive pas souvent, peut-être 1 fois ou 2 dans l'année maxi). Quand on se fait embarquer, l'équilibre du cheval est sur l'avant main et les foulées plus rapprochées. Donc on a la sensation d'aller vite (alors que pas forcément) et en prime on perd le contrôle car le cheval à du mal à se contrôler lui-même. Comme quand tu cours dans une descente, ou quand il y a une urgence. Je sais que mes jambes ne sont plus contrôlées par ma tête mais pas l'adrénaline.
Personnellement c'est tout ceci qui m'a fait peur. Mais c'est aussi en comprenant cela que j'ai peu à peu trouver des solutions.
Déjà, je ne pars pas au galop si je sens que moi ou mon cheval on n'est pas dans le bon état d'esprit. Par exemple, je suis en balade, Choupinette chauffe rien qu'au pas sans raison apparente (doit surement y en avoir une, mais laquelle???) bah je demande aux copines à ce qu'on reste au pas le temps de se calmer et tant pis pour le galop. Idem en carrière, quand elle se croit à Chantilly au lieu de Maison, bah j'attend qu'elle se calme ou je la fait penser à autre chose, mais je ne pars pas au galop pour éviter débordement/frayeur/erreur ou que sais-je.
Et puis sur l'instant T (parce que des fois on se loupe, ou juste la peur revient sans qu'on ai pu anticiper par exemple), je tente de me contrôler au maximum.
Je vérifie ma posture, mon assiette, mes jambes, mes mains... je respire profondément car comment veux-tu calmer un cheval si toi-même tu ne te détends pas? Et je tente de récupérer la foulée en remontant mes deux rênes simultanément (sans faire la brute) quand les antérieurs sont en l'air (ca demande un peu d'entrainement et de synchronisation, mais ca fonctionne bien). Il ne sert à rien de chercher à récupérer la foulée constamment comme je le faisait et comme les CE me l'avait "appris", c'est plus efficace de faire par petites touches. C'est logique quand tu sais comment fonctionne la relation jambe-cheval, mais encore faut-il le deviner...
Et tout cela, sais-tu pourquoi j'y arrive? Car j'ai passer des heures et des heures à visualiser. Visualiser le moment où je me fais embarquée, où la peur prend le dessus, où je perd le contrôle etc. et je met le film sur pause et cherche la solution. Quand j'en ait une, je la met en place d'abord dans ma tête et je visualise encore et encore. Jusqu'au dernier moment. Ainsi je jour J, si cela se produit, je sais comment agir (en moi et physiquement) et donc la situation est bien moins catastrophique !
Petit bonus, une fois en selle, dès les premiers pas, je prend "mon spliff mental"
C'est-à-dire que je me met dans le même format mental que si j'étais en format larve sur le canapé devant Netflix. Mais vraiment, je suis dans ma tête dans cet état ! En parallèle je me force à garder le corps à peu près cohérent avec le moment présent, mais avec ce schéma de pensée dès le pas, je le garde pour toute la détente. Je rebranche les câbles de mon cerveau que quand on aborde un exercice. Le reste du temps c'est "spliff mental"=grande détente dans ma tête. Et ma jument le ressent très bien. Elle se cale vraiment dessus ca aide à garder le contrôle, même sur un cheval un peu bouillant.
Ca demande de l'entrainement pour les deux, car tu dois faire fonctionner ton cerveau gauche et droit en même temps, mais au moins chez moi ca fonctionne ^^. Et derrière tu acquiert une sacrée flexibilité lol. Par exemple la dernière fois que ma jument à péter en l'air dans la carrière, elle m'a enchaîner 3 ruades assez costauds (pourtant la carrière est petite). J'étais tellement en format "ca va le faire" que je réagissait peu : une seule main sur les rênes, l'autre bras pendant sur le côté, mode cow-boy quoi avec un discours mollasson du genre "ohlalala, mais c'est bon calme toi la dodue". Je savais qu'elle voulait jouer avec les potes au lieu de bosser et je me tenais droite donc pas de raison de chuter, donc pas de panique total. Pour le coup mon spliff mental était très fort lol
Mais oui, il n'est QUE mental, je ne consomme pas de ces choses dans la réalité et tant mieux !