Un pied nu correctement paré et entretenu ne doit pas s’abîmer à cause du sol. Je pense qu’il faut confier ce travail à quelqu’un de formé sur le sujet, sans préjugé.
Il est plus qu’utile aussi de se documenter sérieusement sur les conséquences physiologiques du ferrage. Ferrer des 4 pieds est souvent inutile au regard de bien des situations (activités, sols, conditions de vie). je rappelle que le cheval est déferré depuis seulement 4 mois, impossible d'avoir une vision objective de son adaptation puisque celle-ci est en cours !!! Il faut accorder le temps nécessaire pour que les choses se réalisent; prendre des décisions avec la moitié des infos ne mène pas à grand chose.
Citation :
grosses lésions lombaires expertisées dans une grosse clinique comme étant directement causé par cette ferrure partielle.
Et là, c’est moi qui tique ! Il y a tellement de causes possibles concernant les problèmes lombaires (ou tout autre pathologie d’ailleurs) que ce genre d’affirmation péremptoire à plus tendance à faire naitre le doute en moi … Il est tellement de bon ton dans les milieux de la compétition et du commerce d’avoir des chevaux ferrés des 4 pieds qu’il est vite fait de coller les problèmes sur le dos d’une ferrure partielle ou pire, d’une absence de ferrure.
De ton côté,
ecuriessaglini tu as l’expérience de quantité de chevaux dont la ferrure partielle est mise en cause et de mon côté, tout à fait l’inverse… Et même de chevaux dont la ferrure partielle a été le meilleur compromis pour les soulager de tel ou tel problème (défaut de sole aux antérieurs par exemple, ou autre exemple et contre toute attente : soulager un vieux cheval de son arthrose !)
donc au final que peut-on en conclure ?
Toutes ces expériences qui ont parfois mis à mal mes principes m’ont surtout apprises à me méfier des extrêmes. Je ne remettrais jamais en cause qu’une ferrure partielle peut s’avérer inadaptée pour tel ou tel cheval mais j’ai sous les yeux tant de cas qui me montrent aussi qu’elle peut être un très bon choix… Donc… toutes ces options sont possibles.
Les conséquences physiologiques d’un ferrage complet sont avérées, il faudrait donc être très prudent avant de faire ce choix. Il n’y a qu’à voir comment la locomotion peut être altérée : posé non naturel du pied dans son attaque au sol, les anomalies de circulation des fluides, les résonances augmentées, qui entrainent engorgements, molettes, problèmes tendineux, articulaires… Les déformations significatives de la boite cornée, les atrophies de la fourchette et même les impacts sur la mue !
La plupart des utilisateurs de chevaux sont tellement habitués à voir des pieds modifiés par la ferrure qu’ils ne savent même plus à quoi ressemble la forme d’un pied normal… Étrangement, les chevaux jamais ferrés depuis leur naissance (et pourtant montés) ont rarement besoin un jour d'être ferré...
Et la plupart des chevaux ferrés ont eux plus ou moins de difficultés à ne plus l'être... Surtout si on ne les accompagne pas correctement et durablement, c'est à dire sur au moins un cycle complet de renouvellement du sabot, c'est à dire au moins un an minimum.
Certes, cela n’empêche pas les chevaux ferrés de courir et surtout de sauter. C’est bien la principale motivation des propriétaires qui vont évidemment au plus simple et plus pratique.
Chaque cheval nécessite un choix. Chaque propriétaire devrait se poser la question de ce qui est bon pour son cheval, sachant que plus il tend vers sa nature, mieux ce sera mais qu’il faut aussi s’adapter à des cas et situations particulières et que cela entraine des compromis.
Où place-ton le curseur ? Où sont nos priorités ? Le compromis favorise-t-il le bien être du cheval ou le confort du cavalier ? Met il à mal les convictions/usages du cavalier par souci du bien être du cheval ou rogne-t-il sur le bien-être du cheval pour satisfaire les envies du cavaliers ?
Il ne s’agit pas là de dire que tel choix est bon et tel autre mal, seulement de prendre conscience de la réalité de nos motivations quand on fait un choix, de le faire le plus objectivement possible et en toute connaissance de cause, et de l’assumer pour ce qu’il est avec honnêteté.
aigue_marine
Ton cheval a beaucoup été ferré et déferré, de façons assez rapprochées il me semble. Ça me parait donc difficile dans ces conditions d’évaluer les choses. Un pied nu est un pied vivant, il est normal, puisque qu’il ressent le sol, que le cheval réagisse. Même nous, tout en étant chaussés, on va marcher différemment sur un terrain glissant, instable ou confortable. Il est donc normal qu’un cheval adapte aussi ses appuis selon comment il ressent le sol, c’est bon signe. Ce n’est pas cela qui doit conduire à referrer un pied nu. Il est aussi normal qu’il y ait plus ou moins d’impacts de cailloux sur la corne, c’est l’usure naturel. C’est d’ailleurs parce que la corne est abrasée qu’elle se renforce, c’est le principe même du fonctionnement naturel.
Ce qui doit conduire à revoir le choix c’est s’il y a une véritable gêne, permanente, avec des réactions de douleurs persistantes au moindre caillou, des postures antalgiques systématiques au repos, … tout ça oui, ce sont des signes d’inadaptations qui montrent l’incapacité du pied à être nu.
Quantité de très bons maréchaux font des ferrures partielles sans qu’il n’y ait aucun souci. Plutôt que de passer ainsi du tout au tout en quelques mois (ferré des 4/ pas ferré), tente le ferrage des antérieurs, il n’y a aucun risque, c'est réversible...