Pour ma part, je ne suis pas envieuse de nature.
Les belles photos FB d'Alizée et tout, elles me font baver mais ça reste un peu du domaine de "l'inaccessible" pour moi.
D'un autre côté, je prenais des cours particuliers et j'allais vers là où mon moniteur de l'époque estimait pouvoir m'emmener... jamais je n'aurais imaginé en achetant mon cheval pouvoir enchaîner 130 ou bosser la pirouette.
Ca dépendait des moniteurs et j'ai même pas mal végété avec le premier, pourtant j'essayais toujours de progresser, dans l'idée de permettre à mon cheval de me porter dans les meilleures conditions physiques possibles.
Le fait de ne pas avoir d'objectif défini a fait que je prenais ce que voulait bien me donner mon cheval d'une manière positive et surtout très reconnaissante envers lui, car il faut bien avouer que je ne suis pas très douée et qu'il me pardonnait beaucoup grâce à son chouette caractère.
De fait, quand à une sortie plage l'un des cavalières du groupe a mis son cheval cordelette, là par contre j'étais éblouie et me disais que j'aimerais beaucoup pouvoir faire ça avec mon loulou !
Quelques mois après, je vois dans la carrière du club une cavalière qui bossait à pied avec sa jument et la faisait se coucher. Moi avec mon reflex sous le bras après avoir mitraillé le mien en liberté, je lui propose de lui prendre des photos. En l'occurrence elle venait de finir. Je lui demandais donc comment elle faisait, si elle se sentirait de me conseiller et tout... en fait elle était monitrice, mais pas salariée dans notre écurie
.
J'ai donc pris des cours avec elle. Et on a pu faire plein de choses en cordelette ensuite avec mon loulou.
Finalement, c'est plutôt ce que j'ai sous les yeux qui me donne envie d'essayer ou pas, et je ne me lance jamais sans avoir des conseils avisés ou avoir épluché méthodiquement un paquet de pages sur le thème avant de tenter quelque chose...
Par contre su FB, je postais quelques déboires ou constatais une dégradation de ma position à l'obstacle après que j'aie arrêté de prendre des cours, voire quelques photos de chute, mais c'est sûr que je ne postais pas toutes les photos dossier sur le sujet
...
Et d'un autre côté, je faisais avec ce que mon cheval donc voulait bien me donner.
Si la monitrice étho avait eu plus de temps à m'accorder j'aurais continué à bosser à pied, mais tout aussi plein de bonne volonté et sensible qu'il était, il n'était pas du genre expressif dans son affection et n'avait pas tendance à suivre à pied, par exemple.
Alors on s'éclatait "au travail", j'ai eu la chance d'avoir le temps de l'emmener en cordelette à la plage et aussi sur un terrain de cross, où il a été magique.
Mais à pied, bah en liberté il préférait se défouler quand je le déclenchais, puis faire sa vie et voilà.
A côté de ça, ce sont les autres personnes de l'écurie qui me disaient qu'il était différent avec moi qu'avec eux, qu'il se mettait toujours la tête à la porte quand il entendait ma voiture arriver (ce n'était donc pas un hasard s'il avait la tête dehors quand j'arrivais :D !), que moi je pouvais le récupérer sans souci au paddock alors qu'à 3 mecs du staff et un seau de granulés il se fichait ouvertement d'eux
. Ou la véto qui préférait que je sois là car il était traumatisé des vétos et qu'il était plus zen et facile quand j'étais là :D !
Bref, réfléchir et se prendre la tête avec les chevaux, je trouve ça chouette et sain, du moment qu'on garde en tête l'intérêt du cheval et l'envie d'aller de l'avant. Se fixer des objectifs au final, je trouve ça un peu "dangereux" si on ne fait pas attention aux moyens qu'on met en oeuvre pour l'atteindre.
Par exemple, j'avais vu une cavalière de mon club faire une ligne de changements de pied au temps avec un cheval du club, je me suis donc dit qu'avec du boulot on pourrait y arriver avec le mien. Au final, on a bien essayé mais même avec toute la meilleure volonté du monde, il n'avait pas le dos assez fort et avait été débuté (mal) en "cheval de CSO", donc il a toujours changé d'abord devant puis derrière...
Bah tant pis, j'ai assez vite abandonné l'idée et j'ai eu plein d'autres choses à essayer et réussir avec lui :).
Bref, c'est un peu brouillon, tout ça, mais le plus important je pense, c'est de garder en tête la bienveillance et l'envie de bien faire (ou faire du bien, via les exos de plat/dressage, même quand on n'aime pas trop ça) à son cheval, j'ai toujours pensé à la citation de Oliveira :
"je demande aux cavaliers qui me lisent et qui dressent leurs chevaux de regarder leur monture lorsqu’ils mettent pied-à-terre après une séance de travail, de contempler son oeil et de faire un examen de conscience pour se demander s’ils ont bien agi envers cet extraordinaire être vivant, ce compagnon adorable : le cheval".
J'ai sûrement fait des erreurs, comme tout le monde, mais j'espère qu'il a apprécié comme moi les moments qu'on a passés ensemble et quelques petits signaux discrets me laissent à penser que peut-être oui.
Mais punaise, qu'est-ce que c'est dur depuis qu'il n'est plus là