Légitimité des formations pro équestres...?

Les formations sont faites sans rigueur et sans exigences; mais comme disent les étrangers en France il vous faut un diplôme pour tout ,même pour pisser.
C'est du business, politique pour les uns ,financier, pour les autres.

Ben malheureusement, ils ne sauront pas faire grand chose. Perso, j'ai travaillé avec un lycée agricole(Tricastin, pour ne pas le nommer) et à 6 mois du CAP palefrenier-soigneur, les élèves ne savaient pas toiletter un cheval. A la question "de quelle couleur est la jument(bai)?", la réponse de l'élève "Elle est marron". A la question "combien un cheval boit-il d'eau par jour?", réponse 10litres. Euh....ils sont en 3ème année, quoi. Ou une autre "je ne graisse pas la selle parce que ça salit mon pantalon" .
Dans un autre genre, j'ai travaillé avec une fille qui avait un cap et un bepa et qui s'étonnait qu'elle ne soit pas chef d'écurie alors que moi, je n'avais qu'un bepa bovin et je l'étais. Ouais, elle, elle sortait de l'école et moi, j'avais déjà une dizaine d'années d'expérience. Dans son école, on lui a appris que les chevaux dormaient contre les murs. Normal.
Ces écoles, c'est du grand nawak.

Les écoles ne sont pas toujours sérieuses, mais il y a aussi certains élèves qui sont... complètement à la ramasse on va dire. Après 3 ans en alternance, j'en ai eu qui n'étaient toujours pas capables de tenir une longe de façon securitaire ou de penser à vérifier qu'un cheval a ses fers. Pas faute de l'avoir répété 8000 fois

liteulorce Je confirme, on a foule de diplômes qui ne servent à rien et ne mènent nulle part, croyant aider les primo-accédants à l'emploi alors que ça les handicape juste de s'imaginer qu'ils sont formés quand en fait ils sont au niveau moins mille de leur spécialité.
Je préfère la réussite au mérite, qui cultive l'humain et le fait se sortir les doigts du c*l, la valeur du travail...

Anecdote ?

Ma dernière stagiaire, tellement zélée, quand je lui propose de venir voir un beau concours au haras du pin pour la motiver et la récompenser, elle me répond : "non merci, je connais déjà le haras du pin".

Ou une autre au bout de la troisième session de stage : "je veux plus de responsabilités, organiser le travail des chevaux et gérer les écuries"... euh...

Ou celle qui se lève à 10h du mat jour de présentation de chevaux de commerce, je lui fais remarquer et sa mère m'appelle pour m'engueuler que sa fille est en pleine croissance et a besoin de dormir...

Tous persuadés d'avoir un job après hein parce que "Diplôme"

Merci pour vos réponses, vous me confortez dans l'idée que ces diplomes ne valent finalement pas grand chose. Mais ça reste quand même sacrément dingue, pour un métier comportant des risques (bon, certes on n'est pas pompiers du GRIMP non plus hein) et dont la vie d'individus dépend de ces professionnels que les formations soient si mal gérées. Anecdote : Ma première fiche d'Hippologie c'était "Le cheval", où on vous dit que c'est un mammifère grégaire poilu, avec des photocopies du manuel du galop 3. Merci hein, là je sens que je vais pouvoir gérer une écurie en toute sérénité.

miminette62 après tu sais ne nous voilons pas la face, c'est vrai aussi au delà des CAP, Bac pro etc ...
J'ai croisé des Desjeps sans aucun niveau ou des licenciés de Saumur management/gestion établissement équestre dont le niveau diplômé est très très loin du compte. Effectivement le problème est que de vouloir diplômer pour tout et n'importe quoi, on oublie que certains métiers demandent avant tout de l'expérience et de l'exigence. Donc difficile d'y apposer un diplôme en réalité.

Le problème des formations "a niveau", c'est qu'il n'y a personne pour y rentrer ...

Quand j'ai passé les tests d'entrée du BPJEPS, on était 2 a avoir réussi, ils en ont rappelés pour avoir des élèves ... La première semaine, le formateur et une cavalière pro intervenante m'ont clairement dit que j'allais trouver le temps long. Alors que j'ai pas un niveau de fou, juste amateur. On m'a même proposé de monter d'autres chevaux parce que j'ai pas peur quand ça bouge . Et je peux vous dire que ça bougeait pas du tout! Meme les soi-disantes terreurs. Quand on m'a dit, tu vas voir celui la à du sang, j'ai eu l'espoir, puis en fait, non ... Et le 5 ans planté qui s’arrête pas (alors que ma jument me dépose régulièrement donc ça vient pas de ma monte fabuleuse).

On était seulement deux a sortir en amateur et a enchainer au dessus d'1m (voir de 80 ...). J’étais la seule a avoir monté des jeunes chevaux (bon, c'est pas la formation mais ça me semble essentiel quand on gère une cavalerie club et des chevaux de proprio). Et la seule aussi a avoir fait du cross!! Alors que c'est quand même obligatoire pour le G7! Comment, en 10 mois, quand t'as jamais monté un cross, tu peux être prêt a emmener des gamins sur un cross?

Mes propos font peut-être médisante qui ne se prend pas pour de la merde mais c’était vraiment la cata! Et le pire, c'est que pendant la première semaine, on nous a dit qu'on avait un niveau équivalent a la formation "sortante". Bah ça fait peur!

La première semaine, on a quand même appris a seller les chevaux correctement ... Avec les 2/3 qui ne savaient pas ... Puis on a revu le trot sur le bon diagonal et la galop a juste, parce que c’était pas claire pour tout le monde.

En obstacle, on travaille le même enchaînement toute l'année (soit tout, soit fractionné). Rien ne bouge. Et c'est le même tour pour l'examen. Je n'invente rien

J'ai tenu un mois et puis je me suis dis "5000€! Tu es vraiment prête a claquer 5000€ pour ça?". J'avais l'impression de me reposer sur mes acquis, je voulais faire autre chose que ce que je fais avec mes chevaux depuis des années.

Et puis servir de larbin chez le patron ... J'ai bossé plusieurs années avant d'entrer en formation, je connais la vie active. Mais là, c’était juste pas possible. J'ai fait de la clôture seule pendant 1 semaine puis j'ai fait le palo. J'ai pas touché un cheval en 1 mois. Le vrai larbin.

On peut reprocher tout ce que veux aux formations et aux élèves mais les patrons sont une vraie bande de . Pas un pour rattraper l'autre. C'est pas parce qu'eux bosse 24/7 que les employés doivent faire pareil. C'est ta boite, pas la mienne. Il y a des lois. J'en ai rien a faire des heures sup mais tu me les payes. Tout comme j'ai le droit a des horaires, des jours de repos et des vacances.
Que tu te sacrifie pour ta boite, c'est une chose. Mais j'ai pas a m’asseoir sur ma vie et ma santé, je ne suis qu'une employée. Des indispensables, il y en a plein les cimetières.
On est élève, on doit être formé et encadré mais non, on est juste larbin autonome. Je n'ai JAMAIS vu un élève BP encadré.

Et le DESjeps, qui est quand même le St Graal! J'ai vu des vidéos assumées où la cavalière apprenait a trotter assis ... Et au trot enlevé, les mains aussi trottait enlevé, aucun stabilité et le prof qui gueule a 2 mois des examens.
Bah elle a eu son diplôme, ils sont déjà pas nombreux alors si la moitié se plante, au prix de la formation ... Et a ce qui se dit, elle envisage de reprendre la formation des BPJEPS ...

Il y a quelques années, j'avais eu l'occasion de manger avec un directeur d'un lycée agricole très réputé en Normandie pour les formations équestres.
Il m'a dit "Notre fonction principale n'est pas de former des professionnels du cheval, mais de faire de la remédiation sociale pour des gamines en décrochage".
Bon, ben ça c'est dit ...

Effectivement, les élèves partent parfois de très loin, surtout pour les cap. Certains savent à peine écrire leur nom. Mais c'est le boulot des enseignants d'être exigeant en particulier sur la sécurité.

Mes élèves, je ne leur vends pas du rêve. Les box ils gèrent, les règles de sécurité sont connues et respectées. Mais je dois aussi leur apprendre à seller correctement, vérifier le réglage du filet et même mettre un licol parce que justement ils n'ont rien vu de tout ça en club. Et ceux qui ne continuent pas en bac pro trouvent du boulot de palefrenier parce que c'est à ça qu'ils sont formés et les patrons en sont satisfaits.

C'est très variable selon les établissements et les enseignants, comme pour beaucoup de chose.

lenahaha Oui, j'ai beaucoup parlé du CAP ou du bac pro mais j'ai vu des "perles" en formation BPJEPS, vraiment déprimant. J'ai vu un jour une élève DESJEPS qui disait à ses élèves "pour mettre en place tu joue dans tes doigts et tu résistes"...elle sortait en club 1 mais a quand même eu son diplome

Quand tu vois les vidéos d'un certain institut qui ont circulé en masse sur Facebook et quand tu lis les réponses faites par les élèves mais aussi par ce même institut, tu ne peux que comprendre pourquoi ça part en cacahuète !

Ah ben ça, les BPJEPS, tu donnes un coup de pied dans l'arbre, il y en a 50 qui descendent et sur les 50, il y en a 2 de bons. Ca vend du rêve.

C'est assez effrayant de vous lire
J'espère qu'il existe des formations qui valent le coup hors celle dans laquelle je suis actuellement qui est, à mon sens, pertinente (même si j'en suis qu'à 20%). Bon par contre je suis hors cursus scolaire, c'est une formation adulte

Le bpjeps, c'est une formation pour adultes aussi mais bon, vu le niveau d'entrée, voilà, voilà. Ceci dit, ils ont réhausser le niveau en entrée alors il faut attendre de voir ce qu'il va en sortir.
Après, ça dépend aussi du domaine de formation. Quand j'ai fait mon titre pro de conducteur, ben fallait voir les branleurs qu'il y avait là. Ils ont vu de la lumière et ils sont entrés. Il y avait des quotas alors il fallait remplir. Sur 11, seulement 5 diplômés et bibi en tête et formation pour adultes, donc.
Bon après, dans les cap palefrenier-soigneur, il y a bcp d'élèves pas scolaires du tout et qui sont là parce qu'ils ne peuvent pas être ailleurs. Ils aiment bien les chevaux et montent à cheval alors on les met là. Ils ne sont pas curieux de leur domaine, la motivation, bof bof. Pour monter oui, pour curer les boxes et être attentifs aux chevaux, là, c'est une autre limonade. On n'en fera pas des pros consciencieux.

C'est malheureusement une réalité, j'ai arrêté de prendre des stagiaires car trop trop peu formés de base pour simplement rendre de petits services en sécurité et surtout dans ceux que j'ai eus , la majorité n'avaient aucune vraie passion et aucune curiosité personnelle pour apprendre quotidiennement ...une de mes stagiaires a décroché son bac pro au rattrapage sans avoir jamais assisté à un poulinage : il aurait fallu rester là nuit ou un week-end pour çà , et sans savoir reconnaître un grain d'orge de celui du blé ou du maïs...
Quant aux formateurs , vaste sujet !!