Juste pour donner un autre point de vue, je partage avec toi une expérience qui s'est révélée positive.
Ma nièce a acheté sa jument (ou plus justement ses parents lui ont acheté sa jument) quand elle était comme toi en première S.
A l'époque ils m'avaient demandé mon avis, je pensais que c'était une très mauvaise idée - pour les raisons qui ont été évoquées dans les précédents commentaires - mais ils ne m'ont pas écoutée et ils ont eu raison! Puisque dans ce cas précis la suite m'a donné tort, c'est pourquoi je partage d'autant plus volontiers cet expérience qu'elle a fait évoluer mon regard.
Ma nièce était donc en première S, plutôt bonne élève, très sérieuse, voire trop parce que très anxieuse de ses résultats scolaires.
Elle a traversé cette année là un moment de mal-être adolescent, et comme elle prenait beaucoup de plaisir au contact des chevaux (elle avait un niveau G4/5 à ce moment là), ses parents lui ont proposé l'achat d'un cheval pour contribuer à son mieux-être dans cette période un peu difficile et lui permettre de gagner en sérénité.
Ils n'ont pas pris de risques sur le choix du cheval, puisque c'était une jument qu'une propriétaire du club de ma nièce possédait depuis plusieurs année, donc bien connue de sa monitrice, et que ma nièce a pu manipuler puis essayer à de nombreuses reprises avant de l'acheter.
Je dois reconnaître que cette expérience a fait énormément de bien à ma nièce. Le fait de développer une relation privilégiée avec sa jument, de s'en occuper et de la monter, a fortement contribué à un mieux être chez elle, et ne l'a pas pénalisée dans ses études, bien au contraire.
Elle a du être extrêmement organisée pour pouvoir concilier son travail scolaire et le temps consacré à sa jument, et du coup, cela l'a obligée à cloisonner (alors qu'auparavant elle pensait à son travail ou s'y consacrait en permanence, ce qui était chez elle générateur de stress)
Par contre, elle ne montait pas tous les jours, mais 3 fois par semaine en hiverenviron (mercredi, samedi, dimanche), et elle passait 1 ou 2 autres jours dans la semaine pour y consacrer entre 30 et 60 mn (pansage, massage, éventuellement séance de longe)
Pendant les vacances scolaires, elle consacrait tous les jours une demi journée à son travail, une demi journée à sa jument.
Par contre elle a du "sacrifier" ses autres loisirs éventuels, et n'avait pas une vie sociale très intense pour son âge, par manque de temps, mais c'est un choix qu'elle a fait en connaissance de cause et qui lui convenait.
Vu son niveau elle n'avait pas d'objectifs en compétition (ce qui aurait peut-être été plus compliqué) : elle avait une pratique polyvalente (dressage, CSO ++, un peu de TREC, un peu d'equifeel), et elle faisait quelques épreuves Club dans différentes disciplines mais pas de manière intensive.
Cela a duré 1 an et demi (jusqu'à la fin de sa terminale) et ne l'a pas empêché de réussir son Bac S très correctement (mention bien)
Ensuite elle est partie faire des études d'architecture assez loin de chez ses parents. Elle est partie sans sa jument, que le club a pris en demi-pension (c'est un club avec une petite activité, donc la jument n'était pas du tout surexploitée, plutôt montée par les cavaliers G6/7). Elle s'en occupait pendant les vacances scolaires. L'année a été assez dure pour elle, pas sur le plan scolaire mais sur le plan psychologique car elle supportait assez mal l'éloignement familial.
Cette année elle est en deuxième année d'archi, et avec ses parents ils ont décidé de rapprocher sa jument. Ils ont assez longuement cherché l'été dernier une pension qui soit à la fois proche de son lieu d'étude/de résidence et où la jument puisse être bien, ce qui a été un peu compliqué. ça a d'ailleurs motivé ma nièce pour passer son permis, ce qui est une très bonne chose car elle étudie sur un campus qui est assez isolé et excentré, et le fait d'être véhiculée lui a permis beaucoup d'autonomie.
Elle a donc sa jument avec elle cette année, dans une pension pré/boxe, et elle va s'en occuper environ 4 jours par semaine, un peu moins en période d'examens, et un peu plus dans les périodes creuses. Ce rythme leur réussit à toutes les deux et ma nièce concilie sans problème sa jument et ses études, encore une fois avec une organisation très rigoureuse mais qui dans son cas précis (et j'insiste là dessus) est plutôt structurante et donc bienfaisante pour elle.
Mais je répète aussi que c'est une jeune fille qui a, en dehors de sa pratique équestre, très peu de vie sociale pour son âge (pas de soirées étudiante, très peu d'activités entre amis) Ceci dit, c'est sa nature (et non pas la conséquence du fait qu'elle doive s'occuper de jument) donc ça ne lui pèse pas, mais clairement ça peut ne pas convenir à tout le monde, surtout à cet âge là.
Elle continue une pratique polyvalente, plutôt axée CSO mais toujours sans objectifs de compétition (elle ne fait que les concours qui sont organisés dans sa propre écurie, don quelques week-end par saison)
Son année se passe beaucoup mieux que la précédente. Elle revient moins dans sa famille pour les vacances (mais si elle doit le faire, la jument est dans une écurie de confiance, au pré en journée, et avec possibilité de pension travail "à la carte" - c'est-à-dire par séance et non pas au mois - qui permet à la jument d'être travaillée quand elle n'est pas là.)
Voilà. Elles en sont là aujourd'hui, ma nièce a 5 ans d'études en tout a priori, donc cette organisation devrait se poursuivre jusqu'à la fin de son cursus, ensuite c'est à voir.
Pour l'instant la seule inconnue un peu complexe à gérer, ce sont les vancances d'été : elle veut retourner dans sa famille, mais elle ne veut pas laisser la jument seule pendant 2 à 3 mois. Donc pour l'instant deux solutions sont envisagées (mais pas tranchées): soit elle fera des aller-retours (mais ça a un coût), soit elle ramènera la jument avec elle pour l'été (mais pas évident vis-à-vis de la pension où elle est et qu'elle souhaiterait retrouver à la rentrée)
J'espère que ce témoignage aura pu t'éclairer un peu. A toi de voir s'il y a dans cette expériences des choses dont tu peux t'inspirer ou qui au contraire te semble trop éloignée de tes souhaits
Bon courage pour la suite.