Remise en question et difficulté couple cheval/cavalier

clochette11

Merci pour cette piste c'est vrai que je ne l'avais pas du tout envisagée.

Tout simplement car Cheyene n'a rien d'un "vieux" cheval. Beaucoup de gens s'étonne quand je donne son âge car il ne fait pas du tout ses 19ans (âge supposé d'ailleurs car sur ses papiers c'est noté "date de naissance présumée 2000)

C'est un cheval qui a été débouré et travaillé très tardivement par son ancien proprio qui l'a récupéré à 10ans.
Et il n'a jamais été trop sollicité et n'a pratiqué que de la rando et équitation de loisir.
Je ne l'ai jamais travaillé intensément dons c'est vrai que de mon point de vue, la retraite c'était pas pour tout de suite.

Néanmoins ta réflexion est intéressante, il en a peut être marre d'être monté tout simplement (puisque à pied je ne rencontre pas de soucis).

Cependant mon soucis avec l'idée de retraite (sujet que je ne maîtrise pas du tout puisque je n'y est jamais été confronté, je ne me suis dons pas encore renseignée là dessus) c'est que je souhaite vraiment continuer à entretenir mon cheval sur le plan physique. Ayant une grosse tendance à l'embonpoint, je m'en veut déjà beaucoup de ne pas assez le sortir pour compenser la prise de poids excessive. La retraite me pose donc question. Mais c'est une piste à creuser.

nept42
Si finalement tu envisages une retraite, peut-être que trouver une pension en paddock paradise (si tu en as vers chez toi) serait une solution.
La mienne a tendance à être grosse aussi, donc je comprends tout à fait ton soucis!
C’est sur que ne rien faire dans un pré plein d’herbe serait catastrophique.
Si tu ne connais pas le concept, l’idée du paddock paradise est de faire bouger les chevaux un Max, en général sans accès à l’herbe.
Ce sont des pistes avec du foin, les abris, et l’eau espacés le plus Possible pour encourager le mouvement.
Bon, chez moi il n’y en a aucun hélas :/
Après tu peux aussi le sortir sur des balades en main. Avec la mienne, on fait régulièrement 4 km avec des dénivelés.
Ça la maintient en forme niveau souffle et muscles, mais la clé pour le gras, c’est le régime ;)

ardennesacheval

Merci pour ce retour points par points. Permet moi d'y repondre de la même manière :

devenir sensible au mors c'est très bien, c'est le but d'une bonne équitation, par contre "ne plus supporter le mors" montre une gêne voire douleur, peut-être dûe à ta main
Je parle bien d'une sensibilité douloureuse en effet et pas une sensibilité acquise par le travail.
Je n'ai malheureusement jamais réussi à identifier d'où venait ce problème. Comme je le dis plus haut RAS au niveau osteo et dentiste ... J'en viens donc naturellement à penser que c'est moi qui ai produit cette sensibilité. Maintenant reste à savoir comment car c'est venu progressivement et je n'ai pas modifier brutalement ma façon de monter.


peut-être qu'il faudrait faire une pause ? laisser "tomber", aller le voir juste pour des câlins-bisoux pednant quelques temps ? semaines, mois ?
J'ai déjà été amenée à faire une pause comme tu le décris pour des raisons professionnelles et personnelles ces 3 dernières années j'ai été contrainte de lâcher du mou niveau cheval. Et c'est maintenant que je recommence à avoir un peu plus de temps a y consacrer que je me trouve confrontée à cette situation de mal-être...
.
votre relation, même à pied se dégrade donc oui, tu es sur la bonne voie, mais avec un prof pour te montrer comment bien faire, tu progresserais bien mieux, niveau confiance/ mâitrise/ variété du travail/ précision des gestes
À pied ça va, je suis simplement limitée par mes compétences qui ne sont pas très étendues dans ce domaine. Je ne suis pas très fan des "tutos vidéos/internet" et apprendre via des bouquins m'est difficile. Je pense qu'un stage ou des cours seraient intéressants pour développer mes connaissances dans ce domaine et les appliquer ensuite à mon couple. Reste que trouver le bon pro est difficile je trouve.


c'est à ton choix de réfléchir à ce que vous pouvez vous apporter l'un l'autre, si ça ne va plus, mieux vaut que le poney trouve un nouveau proprio qui lui correspondra etr lui offrira une relation où tous deux vont s'épanouir, plutôt que de le garder et de vous "scléroser", toi dans ton mal-être, lui dans le sien...
Pour être honnête cette question de vente me tiraille. D'un côté, comme tu l'évoques très bien, si ni lui ni moi sommes bien comme ça ne vaut il pas mieux pour tout le monde d'en rester là. D'un autre côté j'ai l'impression de prendre la solution de facilité en choisissant cette option et je trouve ça pas très honnête vis à vis de mon cheval
"Bon écoute je n'y arrive plus avec toi donc je te vends" je trouve ça horrible.


je tempérerai ce que dit Martin, si tu commences à avoir peur à pied, tu n'as pas les bons gestes, en + tu ne réagis pas avec le bon timing, le cheval le sent, se sent en insécurité, devient encore plus difficile/ trouillard/ contestataire, ce qui entre dans un cercle vicieux...
Je n'ai pas peur à pied, c'est surtout à cheval que je commence à avoir peur (et surtout en extérieur). Au delà de la peur c'est surtout le fait de ne plus prendre aucun plaisir à cheval qui me rend triste. Monter est devenu la corvée et je sais qu'on ne passera ni l'un ni lautre un bon moment.
C'est pourquoi je pensais que de me concentrer sur le travail à pied me permettrai au moins de reprendre plaisir à travailler avec mon cheval.

"Bon écoute je n'y arrive plus avec toi donc je te vends" je trouve ça horrible.
c'est pas vraiment ça !
mais c'est comme ds un couple, quand tu as essayé toutes les solutions, il vaut mieux ne pas se miner la santé, devenir aigri et entrer dans une relation de conflit perpétuel, mieux vaut se séparer.

Si tout va bien à pied, n'hésite pas, fais des trucs variés, longues-rênes, longe, balades, etc,

Revendre un cheval de 19 ans qui n'est pas parfait au boulot, ça va être compliqué ... pour moi, mieux vaut le garder, persévérer en te faisant aider par un pro, ou alors le mettre en retraite.

Il existe des pensions travail où de bons pro peuvent comprendre ce qui se passe pour mieux t'aider (j'en connais de tres bon en auvergne, je ne sais pas d'où tu es ?).
Quel est le mode de vie du cheval ? Le miens est infernal quand il vit au box, et c'est un amour dès qu'il vit au pré...
As-tu fais faire des radios des membres et du dos, pour voir s'il n'a pas de l'artrose par exemple, ce qui pourrait expliquer son comportement ?

sandragrd

La vente me paraît également un option compliqué d'après les critères que tu as soulevés.

Pour ce qui est de l'arthrose je n'ai jamais fait de démarche pour vérifier.
Seule les radios peuvent diagnostiquer de l'arthrose ? L'osteo n'est il pas en mesure de détecter si le cheval souffre d'arthrose ? (C'est sûrement une question bête mais je préfère demander)

niveau mode de vie, il a toujours été au pré, jamais de box avec moi en tout cas.

bonjour nept42

Impossible pour toi de monter en hackamors ou sidepull en extérieur.. car tu as trop peur. Mais peur de quoi ? Qu’il t’embarque ? si tu as peur sans mors, ça laisse supposer que le mors t’apparait comme une sécurité pour « maitriser » ton cheval. Donc que finalement, plus ou moins consciemment, tu dois être en permanence en vigilance avec tes mains, en retenue dans ton dos, tes jambes, ton assiette. Ce qui expliquerait qu’au fil du temps, cela est provoqué une gêne pour ton cheval.

Toutes les tensions parasites ont des effets sur la qualité du contact et la décontraction générale. Au fur et à mesure de sa progression, le cavalier doit acquérir suffisamment de technique (dans sa posture comme dans ses actes) pour ne pas à avoir à utiliser ses mains comme un outil de surveillance. Il doit se relâcher. Pour que le cheval se livre, le cavalier doit se livrer lui aussi.
Ce que tu appelles des solutions mises en place sont, à mon sens, plutôt des évitements : ne faire que du pas, rester à pied.

Continuer à aller dehors alors que tu as peur c’est entretenir cette tension sous jacente qui génère de l’inconfort pour ton cheval. Pour qu’un cheval soit serein, détendu et livre sa bouche, il faut qu’il est un cavalier serein, détendu, confiant et clair. Ce qui ne semble pas être le cas.

Tu parles de tes difficultés comme de faiblesses, de tes réticences à demander de l’aide, comme si le fait de ne pas y arriver était dévalorisant. La connaissance passe par l’expérience, ne pas arriver à faire quelque chose ne préjuge pas de ta capacité à apprendre, t’améliorer, réfléchir et t’interroger comme tu le fais ici, pour parvenir un jour, à force de travail et de recherche, à réussir.
L’erreur serait de t’entêter, de nier, de rester dans ton coin, de renoncer sans avoir cherché de l’inspiration auprès de personnes extérieures, sans t’être remise en question. Ce qui n’est pas le cas puisque tu es là

Fais toi confiance. Fais confiance à ton cheval. et fais aussi confiance aux autres pour pouvoir t'aider sans jugement. Même si on tombe parfois sur des trous-de-balles-unineuronaux, il y a aussi plein de gens sympas qui peuvent t'enrichir de leurs expériences, avis, idées

Nous avons tous galéré sur certains points, personne ne réussit tout du premier coup. Pour savoir il faut apprendre. Pour réussir il faut s’entrainer, s’adapter, connaitre et reconnaitre avec humilité ses points forts et ses points faibles, l'erreur n'est qu'un essai parmi d'autres .

Il y a en équitation des sujets particulièrement délicats à cerner, très complexes à aborder et à maitriser. Tant dans le travail à faire sur soi en tant que cavalier, que sur celui effectué sur le cheval. La capacité à faire confiance à son cheval, lui offrir de la liberté d’expression est intimement lié à notre progression technique.

Dans la mesure où il n’y a rien à signaler au niveau dentiste, ostéo et que l’outil est adapté, pour moi, la solution te concerne directement. Ta position, la gestion de ton propre équilibre à cheval, ta respiration, ta propre décontraction, l’usage de tes mains, de ton assiette et de ton dos, ta confiance en ce que tu fais et en ton cheval… tout cela doit être pris en compte dans la qualité de la relation main/bouche.

Pour moi, au regard de ce que tu as dit, ton cheval n’aurait pas un problème de rapport au mors mais un problème de crispation générale de ta part, dû à de l’appréhension. Pas forcément énorme vu que le souci apparait tardivement et progressivement si j’ai bien compris, mais j’aurais tendance à croire qu’une gêne insidieuse a fini par devenir trop lancinante par ton cheval, provoquant une sorte de défiance à ton égard. Du coup, il se met lui-même en retrait, en tension permanente.

Les chevaux aiment tout ce qui les rassure : le sérénité, la clarté des messages, l’assurance. Ils ne peuvent faire confiance à quelqu’un qui doute, s’inquiète, est aux aguets ou tendu…
Il me semblerait intéressant pour toi de travailler sur ta confiance et ta décontraction. Peut-être en faisant un peu de sophrologie ou de méditation… Et en complément comme cela a été dit, trouver une personne compétente et surtout bienveillante pour te permettre de retrouver le chemin d’une vraie coopération avec ton cheval, en te donnant quelques outils techniques sur toi-même (posture, respiration, orientation du corps, rôle et usage des mains).

les chevaux sont des éponges, on ne le répète jamais assez. Si tu es bien, sereine, confiante... ton cheval finira par le redevenir lui aussi

Je me reconnais dans les problématiques que tu évoques.

Dans les grandes lignes, ma jument peut être explosive. Elle est aussi sensible, exubérante et extériorise facilement. En bref, elle a les qualités de ses défauts.

De mon côté, j'ai plusieurs années d'équitation derrière moi. J'ai monté beaucoup de chevaux aux tempéraments divers et variés, dans tout type de situation.


Je n'ai jamais eu vraiment peur dans le passé. J'ai commencé à éprouver ce sentiment lors d'un premier "accident" que nous avons eu en extérieur, puis ça s'est accentué lorsque nous sommes sorties de notre zone de confort et que j'ai vécu mes premières chutes avec elle.
Ce n'est pas facile d'accepter qu'on puisse avoir peur lorsqu'on est sur le dos de son propre cheval.
De plus, chez moi, ça a entraîné une perte de confiance en moi, ce qui, forcément, n'arrange rien.
J'en suis même arrivée, à un moment donné, à avoir peur de galoper en dehors d'une carrière, alors qu'auparavant, galoper seule en extérieur était naturel, banal et me procurait beaucoup de plaisir.
Il faut aussi accepter ça.

Analyser la situation m'a permis de prendre le recul nécessaire.
Clairement, je pense que j'ai peur de la chute et de me faire mal mais aussi la peur qu'elle-même se fasse mal.

A partir de là, j'ai essayé d'identifier ce qui avait pu causer mes chutes : manque de décontraction de ma part, stress de ma jument… C'est le serpent qui se mord la queue.


A partir de là, il n'y a plus qu'à travailler.

Mon manque de décontraction est lié au fait que j'anticipe. Connaissant ma jument par cœur et ayant identifié ce qui peut la mettre en situation de stress, j'anticipe, je me contracte… et vous imaginez la suite !
Donc, mentalement, je travaille là-dessus et ça commence par apprendre à lui lâcher la grappe et "l'oublier".
J'ai donc énormément travaillé (et j'y travaille encore) sur le respect de la cadence imposée rênes longues aux 3 allures - je monte sans mors - et la décontraction, dans des situations non anxiogènes d'abord.
J'utilise très peu mes jambes et mes mains pour tout ce qui est mise en avant / frein. J'évite tout ce qui peut créer de la contraction chez elle. Je suis la plus légère possible.
C'est là que la technique intervient : ma jument est bien éduquée et fine aux aides, j'ai du contrôle avec très peu d'action. Ca n'a pas toujours été le cas, c'est du travail.
Le fait qu'elle soit éduquée m'aide à me sentir en sécurité, à penser à moi, à ma position, à ma propre décontraction.
Ce qui est compliqué là-dedans, c'est cette conservation de la décontraction permanente du cavalier ET du cheval en même temps.
J'ai encore du mal à rester décontractée lorsque je sens qu'elle se contracte fortement. J'essaie de respirer, de ne pas anticiper, de rester "focus", mais c'est difficile.

Tout ceci est encore plus difficile lorsque l'environnement est anxiogène. Je travaille la plupart du temps, seule, et dans ce cas, je reste dans ma zone de confort ou alors je me fixe de petits objectifs hors de ma zone de confort.
Lorsque je veux sortir de ma zone de confort, je fais en sorte d'être encadrée ou du moins, accompagnée.
On a passé pas mal de caps comme ça. Je fais souvent des stages, non seulement pour progresser d'un point de vue technique, me fixer des objectifs, mais aussi pour me confronter à des situations que je juge stressantes pour ma jument et pour moi.
Etre encadré permet, en plus, d'avoir des clés pour gérer justement le comportement explosif de ma jument quand je suis seule.

Je précise que, comme toi, je n'ai peur qu'à cheval. A pied, même si ma jument explose, je sais faire et rester zen mais… un, parce que ma jument est suffisamment éduquée à pied, et deux, parce que j'ai appris les bons gestes, le bon timing, etc.
Je me sers aussi de ces acquis à pied. Lorsque je sens ma jument contractée et stressée, je commence toujours pas une cession de travail à pied, et je ne me mets à cheval que si ma jument est connectée à moi (et non à son environnement) et que si elle est décontractée. C'est un préalable essentiel.
Si c'est compliqué, tant pis, je reste travailler à pied.

A cheval, si elle stresse, pour désamorcer la cocotte-minute, je reviens à des choses simples, rassurantes pour nous deux, pour récupérer la décontraction.

Je me suis rendue compte aussi que plus je suis régulière dans le travail, moins j'ai peur.
Il y a quelques temps, j'ai arrêté de monter pendant plusieurs mois pour des raisons personnelles et je me suis rendue compte que j'appréhendais de remonter. Là aussi, le travail à pied m'a aidée pour reprendre et me rassurer. Maintenant, je monte plus régulièrement et l'appréhension de monter a disparu.

J'explique mon cheminement qui est très personnel et en cours (parce que oui, tout n'est pas réglé)mais j'espère que ça pourra t'aider. Analyser les causes et travailler dessus (cheval+ cavalier), se faire encadrer le plus régulièrement possible sont des éléments qui me permettent d'apprivoiser ma peur.