C'est pour cela aussi que j'ai évoqué la morale comme une périlleuse variable d'ajustement
Tout cela est fort complexe.
l'idée n'est pas de rêver utopiquement que personne ne souffrira plus jamais de rien mais plutôt qu'il me semblerait plus sain d'éviter plus simplement de justifier/légitimer/fermer les yeux sur/accepter la souffrance inutile des uns parce qu'autres souffrent également.
Invoquer par exemple une situation de guerre c'est déjà mettre dans un autre contexte de priorisation les choses.
Pour revenir dans le très concret de ce que nous vivons, et essayer d'illustrer un peu ce à quoi je pense, si je vois quelqu'un mettre une volée à son cheval parce qu'il n'a pas fait un exercice, je ne vais pas me dire que cette souffrance passagère et inutile vécu par le cheval est moins grave que ce que vit le monsieur SDF que j'ai vu à la sortie du supermarché et que celle du monsieur est prioritaire donc si je ne m'occupe pas d'abord de celui ci, je n'ai pas à m'occuper du cheval.... grosso modo. ça ne m'empêchera pas d'acheter un sandwich au monsieur
mais je ne pourrais pas faire mieux, donc il sera toujours "prioritaire" et du coup, je fais quoi avec le cheval qui s'en prend une dans le nez gratos ?
Pour moi, il faut toujours essayer d'agir sur ce sur quoi il nous est possible, à la mesure de ses moyens, sans chercher à "prioriser".
... Autant que possible