lau7796
Citation :
Mais en même temps, quand il est stressé, inquiet, énervé il est du genre à péter en l'air plutôt que se contenir et s'énerver sur le mors
Il évolue et son ressenti « négatif » ainsi exprimé n’est peut-être pas aussi intense et ne déclenche donc pas les réactions aussi « physiques » que d’habitude.
Comme nous, ils évoluent, changent, modifient leurs stratégies d’évitement.
J’ai eu une jument au travail qui faisait cela. Je l’ai monté des années. J’ai mis très longtemps à lui faire passer. Elle avait un contact léger et moelleux à la bouche, très impulsée, sensible, réactive, très agréable progression dans son travail. Une AA. Je me suis énormément concentrée sur mon rapport main/bouche avec elle, j’ai essayé d’être très progressive dans la mise à l’effort, je me suis aussi concentrée à être toujours dans le sentiment d’avoir la main qui avançait vers sa bouche, les bras décontractés, vraiment je me suis attachée à gérer cela comme le lait sur le feu. Et parallèlement, j’ai conservé un travail gymnastique construit, en revenant souvent à sa zone de confort, en étant très encourageante et en félicitant beaucoup chaque effort ou intention positive.
C’était délicat d’à la fois prendre en compte son confort et les signes de tensions qu’elle manifestait, sans oublier de rester dans une gymnastique utile et profitable pour en pas se laisser obnubiler par ce tic. Un équilibre entre les deux.
J’ai repéré tout ce qui diminuait cette réaction et tout ce qui l’augmentait. J’ai travaillé dans le sens de ce qui la diminuait. Peu à peu, c’est devenu de moins en moins fréquent jusqu’à disparaitre. Chez elle c’était très installé. C’était une juju plutôt nerveuse mais aussi très câline. Donc, pendant le travail, je lui manifestais souvent ma bienveillance, par des mots, des caresses.
Si tu es sûre de ton matériel, de son réglage, qu’il convenait bien et que tu n’as rien changé ; que niveau ostéo et dentiste tout est ok : alors, pour moi, il faut intervenir sur l’organisation du travail (séances plus progressives, s’attarder plus souvent sur des exercices acquis, maitrisés, faciles, mieux doser les efforts), sur ta façon d’être et d’agir (monter en compétences sur la qualité de ta main, ta propre décontraction, ta fluidité, ta cohérence, positiver +++, récompenser +++, démontrer ta bienveillance et ta satisfaction pour que ton cheval se détente, s’apaise, monte en confiance et en sérénité dans le travail).
Chaque cheval est différent et nécessite une adaptation du cavalier, mais un même cheval lui aussi évolue, cumule des expériences et des ressentis et modifie ses attentes, ses réponses, ses comportements, son expression.