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Mon cheval est tétanisé en balade
Posté le 27/01/2020 à 17h34
Vu ce que tu décris, je ne doute pas qu'avec pas mal de patience, tu arrives à au moins l'apaiser en extérieur. Les conseils donnés au-dessus sont top !
Je rajouterai une expérience personnelle : j'ai deux gros tas de poils, l'un est un aventurier sans peur, l'autre est un trouillard du coin de la route. Absolument pas comparable dans leurs caractères. Du coup j'ai toujours eu plaisir à sortir avec le p'tiot, et pas trop le vieux, qui faisait l'anguille, suggérait fortement des demi-tours, a plus d'une fois paniqué au point de faire un magnifique retour écurie, avec ou sans cavalier, et était complètement stupide avec ses pieds, comme un gros poulain de 18 ans. Pas franchement rassurant de la part de la bête qui a un tantinet de force - irish cob de son état.
L'hiver dernier, le p'tiot a été arrêté. Me voilà privée d'extérieur. Qu'à cela ne tienne, ça routinera l'Amiral Miquettes. J'en ai fait des petits tours, et des petits tours, en rassurant, et sans que rien ne change.
Au final j'en ai eu ma claque et j'ai fini par faire exactement comme avec le p'tiot.
Donc : à l'aventure, et vogue la galère. Nous voilà partis dans des emmerdements pas possibles puisque les chemins étaient en prime dans un état déplorables autour de l'écurie ; on en a fait du hors piste, on a plongé dans la boue jusqu'à mi-cuisses (oui, les deux), on a bagarré avec des gens pas toujours hyper sympa, des cailloux dans tous les sens, on a abandonné le petit tour de 45 min pour des périples fantastiques de 2 heures ou des épopées de la lose de plus de 3.
Il y a un moment où mon flippé de la vie a juste... laissé tomber. Son cerveau fumait tellement, et il ne savait tellement plus où je voulais en venir, qu'il a fini par décider de laisser son destin entre mes mains. Et il a cessé de se poser mille questions.
Alors, évidemment : je suis quand même pas mal routinée en extérieur ET en sacrées galères, les obstacles naturels ou animaux ne sont pas du genre à me faire peur, et je ne suis franchement impressionnable, ni à pied ni à cheval. Ça aide - et je ne recommande donc pas de faire ce genre de choses à tout le monde. Mais quand moi j'ai cessé de guetter le petit pois qui pourrait l'embêter, et que je lui ai dit, coco, zut, je ne vais pas t'emmener au casse-pipe et si on a doit affronter un danger, on le fera ensemble... ça a aidé. Lui ou moi, ou sûrement les deux.
Mais c'est vraiment, encore une fois, très perso.
Lui aussi, le faire bosser en balade, ce n'est pas la peine, il pète une pile, rentre le nez dans le poitrail et trace. Je ne pèse pas lourd pour l'en empêcher.
Autre chose : j'ai beaucoup travaillé grâce à... sa gourmandise.
Au départ il m'était impossible d'avoir un seul arrêt en balade (peu pratique). Du coup on a mis en place des "balades gustatives" ou tout est prétexte pour grignoter. Des feuilles à choper pour s'arrêter / reculer, etc.
Et quand ce n'est pas la bonne saison, j'ai des bonbons dans mes poches.
Oui ils sont pourris-gâtés.
Mais désormais je ne fais plus venir l'ostéo 3 fois par an parce qu'il est tendu comme une arbalète. Il utilise le lourd balancier de sa massive encolure, et s'il prend beaucoup sur lui et n'est pas toujours très zen dehors... ça n'a plus rien à voir, vraiment.
Il reste délicat, et je ne suis pas à l'abri de le voir rentrer sans moi ; je ne le confierais pas à n'importe qui. Mais le chemin parcouru en quelques mois, j'en suis quand même fière. Ne serait-ce que sa façon de marcher... Il passe partout en équilibre.
Après, tout dépend... de soi, de son environnement, du mental de son cheval ! ll faut aviser, et ne pas (se) forcer.