vickablue 
 Citation : 
 D'après lui un cheval cherche toujours à éviter le travail  
 
En fait, les chevaux cherchent toujours la réponse au moindre effort. Ce qui est tout à fait normal, nous aussi, les humains, spontanément, on cherche toujours la réponse la plus facile, la moins couteuse en énergie.
C'est la voix de la nature : consommer le moins d'énergie possible. ça fait partie des stratégies inconscientes de survie. Faut jamais gaspiller son énergie vitale, jamais 
  
Par exemple, spontanément on ne plie par les jambes pour soulever un poids, on préfère se baisser parce que c'est plus facile même si c'est mauvais pour le dos...

  Si on observe les gens postés au bord des carrières, ils s'appuient aux barrières, s'assoient, s'adossent, une jambe à l'appui une au repos..... Combien font l'effort de rester bien droit campé sur leurs deux jambes ? 

  On cherche toujours la posture de repos, toujours.
Les chevaux répondent exactement de la même façon. Ils cherchent toujours la réponse la moins couteuse en énergie. Pas par fainéantise, lassitude, mauvaise volonté, etc... Mais parce que c'est naturel et logique.
C'est pourquoi, il faut les guider le mieux possible vers la réponse souhaitée, celle qui est couteuse en effort mais bonne gymnastiquement. C'est aussi pour ça qu'il faut aller progressivement dans l'effort et ne pas trop en demander pour garder un cheval motivé, curieux, volontaire. L'effort constant, celui qui aboutit à la fatigue et aux courbatures, que l'on obtient par la contrainte et dont le cheval ne retire aucun bénéfice en terme de bien-être, ruinera tout enthousiasme au travail. 
Le cheval doit sortir d'une séance de travail dans un bon état d'esprit, en ayant vécu de la satisfaction, de l'apaisement. Les efforts demandés doivent rester raisonnables, il faut surfer sur les acquis qui ne lui demandent pas ou peu d'efforts pour maintenir le cheval dans la réussite et l'aisance, et agrémenter cela de quelques efforts poussés pour monter en compétence tout en douceur.
C'est terriblement triste de concevoir l'équitation comme un affrontement, surtout quand on est enseignant. Etre persuadé qu'il faut emmerder son cheval en permanence et aimer ça... 

 Y' a un truc à psychanalyser là non ? 
  
Je n'aime pas trop l'idée de feinter non plus. Les chevaux ont de la mémoire, on peut perdre en spontanéité, en confiance, en proposition si on prend trop souvent le cheval à contre pied pour arriver à ses fins.
Je préfère qu'il sache où l'on va clairement mais lui décomposer au max l'effort pour qu'il lui soit accessible sans être trop couteux. 
En général, quand on explique un nouvel exercice un peu couteux, ça se passe toujours de la même façon : d'abord le cheval cherche et propose divers trucs plus ou moins créatifs, ça tatonne, ça cherche, ça cafouille. Jusqu'au moment où la réponse est bonne, on caresse, félicite, on cesse la demande bref, on valide. En général la phase confirmation fonctionne bien. le cheval a été récompensé, il reconnait la mise en oeuvre, fournit très vite la réponse pour obtenir gratification et repos. Puis on redemande ou on cherche à enchainer... Et là, ça change d'intention, et il se met à explorer d'autres réponses moins couteuses, il cherche à repérer les ouvertures possibles dans la demande pour faire à moindre effort.. mais évidemment, comme la qualité d'exécution en pâti, on ne valide pas.. Et là, c'est la phase de négociation qui commence 

  Et c'est aussi là qu'il faut bien naviguer entre terrain connu et effort, sans être trop gourmand ou autoritaire pour en pas dégoûter son cheval avant même d'avoir acquis l'exercice complétement.
Ce que j'observe c'est que les chevaux contraints finissent toujours pas jeter l'éponge d'une façon ou d'une autre et qu'ils ne proposent eux-mêmes jamais rien de bien. Alors que les chevaux accompagnés dans la bienveillance font tôt ou tard des propositions magiques, à pied, longé ou monté... des cadeaux inattendus.