Bonjour
mivalo
comme cela a été dit de nombreuses fois dans les messages précédents, il est tout à fait normal d’observer un changement de comportement chez un cheval que l’on vient de changer d’environnement.
Les chevaux habitués à être trimballés ne réagissent plus ou peu, les autres réagissent et c’est normal.
Tu dis ne plus être débutante et ton profil indique plus de 20 ans de pratique. Il est donc plutôt étonnant que tu n’aies pas pensé à cette hypothèse d’une part, et que tu n’aies pas non plus pris le temps suffisant pour acclimater ton cheval à son nouvel environnement comme ça se fait très classiquement. Surtout si le cheval vit en box, pour lui la transition est quand même très rude puisqu’il n’a pas la possibilité d’évacuer librement le stress du changement. Après l’émotion de cet achat t’a peut-être un peu perturbée, on manque parfois de recul quand il s’agit de nos propres situations.
Si ce changement est rude pour lui, un peu automatiquement, c’est donc potentiellement dangereux pour les personnes le manipulant. En général, dans ce genre de situation, on commence effectivement, comme tu l’as fait, à promener un peu le cheval en main aux abords de son écurie, en le faisant marcher mais surtout brouter. Car brouter c’est quand même un des trucs les plus apaisants pour un cheval. Ça et être durablement avec des copains.
Il faut à la fois lui laisser la possibilité de regarder partout tout en gardant la maitrise. ce n'est pas toujours évident.
En général aussi, on commence plutôt par quelques séances en longe avant de monter. Le but de ces séances n’étant absolument pas de travailler (donc on évite les surfaix, les enrênements ou tout autre habillement synonyme de travail pur et dur) à la limite on met des protections simples et zou, on emmène Pompon dans la carrière prendre connaissance des lieux, qu’il renifle partout, regarde partout, jette le feu de son stress. On le guide et le rassure, sans trop exiger de lui des choses précises et une concentration accrue qu’il ne sera pas en mesure de donner. Juste qu'il reste attentif à ne pas te mettre en danger.
Plus il aura de liberté et de temps pur apprendre à connaitre son nouveau lieu de vie et le "planning" des activités qui rythme le quotidien, sans autres informations, plus il adoptera des habitudes qui l'apaiseront et le rendront alors plus disponible pour travailler.
Pour le fait qu’il se mette debout à plusieurs reprises, un cheval stressé et sanguin que l’on cherche à conserver dans le cadre des aides (même avec douceur) et que l’on pousse en avant alors qu’il manifeste des signes d’inconforts, et surtout si on maintient une demande identique voire renforcée après le premier cabré de défense, franchement je ne vois aucun illogisme dans le fait qu’il se lève encore et plus fort derrière. 5je me permets de le dire car j'ai une jument qui à la base aurait un profil émotionnel similaire au tien).
Le réprimander dès le départ et le forcer à aller en avant c’est nourrir le conflit. Et avec un cheval tout frais arrivé, sanguin et pas encore familiarisé, ce n’est pas idéalement ce qu’il aurait fallu faire à mon sens.
Les premiers contacts dans le travail doivent être apaisants. Il faut demander des choses ultra simples pour poser un contexte de confiance, redonner des repères au cheval. Mettre quelques temps de côté le potentiel qu’on lui connait pour plutôt ré-initier des bases connues, maitrisées et donc rassurantes. C’est un peu la répétition du B A BA juste histoire de se calmer.
Plus que de le travailler pour l’instant, il s’agit plus de l’occuper en l’accompagnant dans la découverte de son nouvel environnement et en lui redonnant rapidement des rituels apaisants.
Cette première étape d’adaptation est pour moi primordiale et va aussi connoter le reste du comportement et de la relation à venir.
