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Coronavirus confinement témoignages humeur
Posté le 28/05/2020 à 12h13
pyyo
Posté le 28/05/2020 à 12h13
Bonjour,
Ma formation ATE a été interrompue par le confinement, et j'ai un rapport de stage à rédiger et rendre 15 jours avant l'examen (donc début juin). J'ai pensé intéressant ajouter un paragraphe "confinement équestre", pour ne pas perdre le fil de ce qui s'est passé. C'est spécifique à ma région, j'ai enlevé les noms de mes examinateurs, mais peut-être ça peut vous intéresser aussi, ou que vous pouvez m'aider à compléter les éléments à retenir.
Merci pour votre lecture, c'est un petit pavé !
***
4. Le confinement dans le milieu équestre
J'ajoute ce paragraphe pour comprendre ce qui s'est passé dans le milieu équestre avec le confinement. Cet événement a impacté notre formation, d'une façon unique ! Ce n'était ni une grève, ni des congés, ni une réforme vétérinaire...Quels sont les acteurs qui ont été moteurs ? Qui était le référent pour la coordination des comportements ? Où était l'information ? Et puis, des questions plus spécifiques au métier d'ATE : comment adapter l'offre touristique aux mesures sanitaires ?
Cette situation interroge la relation entre le ministère de la Santé, le ministère des Sports, et la hiérarchie de la FFE. Mais les intéressés sont nombreux : cavaliers hebdomadaires, propriétaires en pension-club, gestionnaire de gîte, entraineurs, déplacements du maréchal-ferrant, vétérinaire, saison de saillie suspendue, entretien des clôtures...D'innombrables situations particulières nous ont interpellées.
Compagnie ou rente ?
Au début du confinement, la restriction de sortie est pour le sport individuel : certains sortent encore en balade. Mais on apprend que c'est du loisir, et pas du sport. On peut promener son chien, mais pas son cheval, pas même à pied ! Le cheval en effet n'est pas un animal de compagnie, mais un animal de rente. L’animal de compagnie est défini comme « tout animal détenu ou destiné à être détenu par l’homme pour son agrément » (article L.214-36 du Code rural). Au sens de la Convention européenne de protection des animaux de compagnie, l’animal de compagnie n’est pas défini par son espèce mais, essentiellement, par son mode de détention puisque l’animal de compagnie est celui qui est détenu par l’homme « notamment dans son foyer, pour son agrément et en tant que compagnon » (article 9 de la convention). Dans le carnet vétérinaire, on peut exclure son cheval de la consommation hippophagique par simple signature sur la page dédiée. Mais cela ne suffit pas pour changer sa catégorie .
Motif familial impérieux
Par la suite, le formulaire de sortie est modifié. Il faut indiquer son heure de sortie. Mais le mot circule : il est possible visiter son cheval au pré pour motif familial impérieux. Il y a des zones de questionnement : que faire si le pré est à plus d'1km ? Ou si réparer la clôture et vérifier l'eau prend plus d'1H de temps de sortie ?...
Le dialogue sur les comportements adaptés
Les clubs ont fermés leurs portes le mardi 14 mars 2020. Le personnel employé est le seul autorisé sur le site : aucun client, stagiaire ni élève. Les propriétaires peuvent venir un par un selon des calendriers concertés. Le gouvernement annonce pour les PME un report des charges salariales, et il y a aussi une subvention de dédommagement. Les pénalités MSA sont reportées. Les élèves n'ont pas de subvention de dédommagement pour la saison estivale compromise. Mais des difficultés sont nombreuses : panne de foin, modification du travail de la cavalerie, et pour curer les box il n'y a plus les élèves.
Le 17 mars, on voit les attestations « exploitant », pour les motifs agricoles .
Le 4 avril, le ministère du travail publie un Kit spécial équitation : les propriétaires sont interdits sur le site, et il faut « organiser » les visites vétérinaires-maréchal.
23 avril 2020 : un communiqué de presse du ministère de l'Agriculture soulève des questions sur la possibilités des propriétaires de rendre visite aux chevaux en club.
Le 5 mai, le GHN publie un document : « les centres équestres sont-ils les oubliés du plan de déconfinement ? », soulignant le vide informatif.
Le 7 mai, il y a une réunion avec la Préfète, Chantal Mauchet, le directeur de Jeunesse et Sport et la Présidente du CD de l’Ariège, Henri Nayrou, ainsi que les acteurs touristiques, mais aucune solution n'est apportée et la reprise n'est pas envisagée avant mi-juillet. Les assurances se dégagent des accidents sur les ERP.
Le calendrier des concours et saison reproductive
Toutes les manifestations sportives ont été suspendues. Il y a des questions sur l’entraînement du cheval : le rythme des séances est interrompu. Très peu d’entraîneurs ont une piste de galop à la maison...si certains ont pu monter dans leur pré, d'autres n'ont rien pu faire du tout. On a vu à la télévision les chevaux du Cadre Noir engraisser dans les champs ! Il y a eu des controverses sur la régénérescence des tissus : certains ont dit, tant mieux, les chevaux seront bien reposés. Les gendarmes m'ont dit d'aller faire du rond de longe : usant pour les articulations et pas endurant.
Quand à la saison reproductive : il n'est pas facile faire venir un vétérinaire pour les tests sanitaires quand ce n'est pas impérieux (métrite, artérite, anémie). Le centre de prélèvement et insémination le plus proche, qui est le Haras de la Gesse, est fermé pendant tout le confinement et les IAF-IAR-IAC sont suspendues...mais les chaleurs des juments ne s'arrêtent pas et les cycles passent vides...
La reprise en Ariège
Par période : un calendrier pour la période du 11 mai au 2 juin est publié sur le site du ministère des Sports. Cette publication est relayée sur le site de la FFE, et on trouve un extrait des pages dédiées à l'équitation.
Le décret n° 2020-545 du 11 mai 2020 : Les établissements recevant du public (ERP) de type PA - établissements de plein air - au sein desquels sont pratiquées des activités équestres sont ouverts au public par dérogation. La pratique équestre en « plein air », c'est à dire hors des équipements couverts, redevient autorisée, y compris sur les chemins ouverts au public. La pratique équestre ne peut donner lieu à des regroupements de plus de dix personnes. Le décret ne limite pas le nombre de groupes de 10 personnes maximum pouvant être accueillis sur des zones différentes au sein d'une même structure. La distanciation physique imposée est de cinq mètres pour une activité physique et sportive modérée et de dix mètres pour une activité physique et sportive intense. Mon examinateur *** a besoin d'une dérogation spéciale pour venir à ma journée probatoire, à plus de 100 km de son centre équestre !
La communication importe : on veut faire de la publicité à la radio Pyrénées FM.