Les galops, reflet du niveau équestre ?

 Répondre au sujet
Page(s) : 1 2 3 4
Auteur
3346 vues - 50 réponses - 0 j'aime - 7 abonnés

Clem2402

Initié
 

Trust : 94  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 181
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 11h32

Bonjour,

En discutant et en constatant ce qui se passe dans des clubs, je me fais cette réflexion : est ce que les galops montrent vraiment le niveau d'un cavalier ?

Quand on voit que dans certains clubs les galops sont donnés dans des pochettes surprises et qu'on se retrouve face à des galops 6 ou 7 qui finalement ne savent pas travailler un cheval ou ne connaissent pas les soins basiques, ça fait un peu peur.
A contrario certaines personnes n'ont passé aucuns examens par choix mais côtoient les chevaux depuis très longtemps et ont toutes les compétences nécessaires.

Pour moi juger quelqu'un en fonction du nombre de galops qu'il a passé n'a pas vraiment de sens tellement l'enseignement dans les clubs est inégal, je préfère voir la personne en action pour vraiment évaluer de quoi elle est capable.

Alors pour vous les galops : gage de compétences et de savoirs ou plus "accessoires" ?

Édité par clem2402 le 09-04-2020 à 12h00

Ardennesacheval

Membre ELITE Or
  

Trust : 1087  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 13070
0 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 14h42

C'est vraiment dommage que les soins ne sont pas compris dans le programme des galops, parce que c'est vraiment quelque chose de primordial et que pourtant on ne fait pas dans beaucoup de clubs
vu dans un club lors du passage de galops :

examinateur (en face de l'élève assis à une table)
"maintenant décrivez-nous le pansage d'un cheval, comment vous feriez" ?

heu tu ne peux pas aller jeter un oeil quand le cavalier prépare sa monture ? pcq'apprendre par coeur une suite de phrases n'importe qui peut le faire.

(qd j'ai passé mon C2 de maîtrise j'avais rien compris au cours sur Heidegger, je l'avais appris par coeur, je me suis dit, si je tombe sur ce sujet, ça prouvera au moins ma bonne volonté et que je suis travailleuse)
Du coup je pense que sur un examen théorique de base ball j'y arriverais si ça se passe comme cela... pourtant je n'ai jamais rien compris à ce jeu

ba je trouve juste pas l'intérêt de payer pour les passer sachant que je compte pas faire de concours
moi pareil, en rentrant en France je trouvais ça sympa de les passer, histoire de voir mon niveau, après je me suis rendue compte que celui qui ne faisait pas le stage n'avait pas le "droit" de s'inscrire au passage des galops mentalité de m** ça m'a dégoûtée j'ai arrêté de les passer.

Clem2402

Initié
 

Trust : 94  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 181
2 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 14h48

ardennesacheval

Ha ha moi aussi j'ai connu les questions théoriques comme ça ^^ Du genre "décrivez moi comment poser des bandes de repos". Heu ça serait pas plus simple de carrément les poser sur le cheval pour qu'on puisse vérifier si le cavalier sait vraiment le faire ? Parce que dans la théorie je savais très bien comment les poser mais en fait c'est un palefrenier qui m'a appris la bonne méthode parce que le pauvre cheval je lui avais très mal mis ces bandes. Et pour ma peine j'ai dû poser les bandes à dix chevaux sous l'oeil sévère du palefrenier pour vérifier que je savais le faire

Ponix

Membre VIP
   

Trust : 1172  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 5383
2 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 14h48

J'ai passé mes galops quand j'étais en club puis en écurie de proprio. C'était la logique de cette époque de ma vie de cavalier, j'évoluais en cours, j'allais vers les concours et petite c'était comme changer de classe passer chez les grands donc j'étais fière et j'adorais ça.
Une fois que j'ai commencé les concours je passais les galops en changeant d'épreuves et j'ai eu mon galop 7 quand j'étais prête à passer en amateur. Mais déjà au galop 5 j'étais propriétaire donc je montais déjà en autonomie même si au fur et à mesure j'ai appris à gérer de 50% par exemple à 100% le travail de mon cheval.

Après on apprend à monter à cheval dans le cadre des galops, pas à être cavalier. Pour moi un cavalier doit être capable de gérer un cheval et pas seulement en selle donc pour moi ça passe par savoir faire une clôture, savoir comment alimenter correctement un cheval (les différents fourrages, aliments ...), savoir gérer les embouchures, entretenir les pieds (pieds nus, ferrés...). Là on parle d'un cavalier et pas simplement de quelqu'un qui monte à cheval.
Mais très peu de clubs forment des cavaliers, ils apprennent simplement à monter sur un cheval de manière commerciale pour la plus part. On ne parle même pas de la recherche d'une équitation juste...

Après je suis passée sur une autre planète, je ne cherche plus à monter à cheval, j'ai trouvé bien plus au près d'un âne et d'un SF de 25 ans que durant toute mes années de pratique en club.

Ardennesacheval

Membre ELITE Or
  

Trust : 1087  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 13070
2 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 15h02

moi j'ai appris quelques trucs en "traînant " dans les clubs.
Par contre que des trucs pour cheval au box : faire une litière, distribution des repas, nettoyage de box, faire les cuirs, calculer une ration de grains, etc .
Qd j''ai eu mon cheval gros moment de solitude quand j'ai dû brancher ma première clôture électrique !!!!
quand j'ai eu un "dodu" et que j'ai dû apprendre à rationner autant l'herbe que le foin !!!

Ponix

Membre VIP
   

Trust : 1172  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 5383
1 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 15h04

ardennesacheval moi aussi, sur l'une de mes premières clôtures j'ai eu du mal à faire passer le jus partout, j'ai débuté par 1 hectare à clôturer, pas si simple xD

Lakchmi

Membre VIP

Trust : 550  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 3613
5 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 15h05

Pour moi il y a plusieurs choses, en réponse au poste de base :

- galop donné dans une pochette surprise : en général, je dirais plutôt "galop acheté" et "différence de niveau exigé selon les clubs". Ceux qui faisaient des stages pendant l'été ou ont changé de club plusieurs fois ont vécu ça, on avait parfois un niveau X dans un club et Y dans un autre.
A une époque, mon club me disait "niveau galop 5", j'arrête de monter à cheval pendant deux ans, puis pour reprendre je fais un cours d'essais dans deux clubs (après deux années d'arrêt donc !). Le premier me dit "OK le niveau 4/5 convient bien", un autre me dit "je te mets avec les galop 7".

- factuellement, il faut revenir au programme des galops tels qu'édité par la ffe. Qu'est-ce que la FFE exige d'un galop 6 ou 7 ? Pour moi c'est ça la question.
"travailler un cheval", c'est flou. Je lis parfois des petites jeunes qui s'affichent galop 4 qui proposent aux particuliers de "travailler leur cheval", je me dis qu'elles ne doivent pas entendre la même chose que moi dans ce mot.
Quand je monte ma jument en carrière je la travaille, pour moi. Je ne pense pas avoir un niveau galop 7 en dressage pourtant (faudrait que j'aille checker le programme).

- les soins basiques : là encore il faudrait voir ce qu'exige la FFE. Si ça n'est pas au programme du galop, je comprends que ça te fasse peur mais on peut difficilement le "reprocher" au cavalier.
Si c'est au programme du galop je le reprocherai au jury qui a donné le galop à un candidat à qui manifestement il manque des acquis.



clem2402 a écrit le 09/04/2020 à 11h32:
A contrario certaines personnes n'ont passé aucuns examens par choix mais côtoient les chevaux depuis très longtemps et ont toutes les compétences nécessaires.

La majorité des cavaliers "indépendants" (sortis des clubs) que je connais a passé ses galops enfant / jeune ado puis a arrêté (je crois que mon dernier examen date de quand j'avais 13 ans, j'en ai 29 aujourd'hui).
Des gens qui se mettent à cheval à l'âge adulte ne passeront jamais de galop.
D'autres ont eu leur galop 7 il y a 30 ans, ont arrêté, ont repris... Etc.




clem2402 a écrit le 09/04/2020 à 11h32:
Pour moi juger quelqu'un en fonction du nombre de galops qu'il a passé n'a pas vraiment de sens tellement l'enseignement dans les clubs est inégal, je préfère voir la personne en action pour vraiment évaluer de quoi elle est capable.

Alors pour vous les galops : gage de compétences et de savoirs ou plus "accessoires" ?

Pour moi c'est comme un CV professionnel : tu ne peux pas juste prendre en compte le galop pour comprendre le profil, il faut prendre tout le profil. En général les cavaliers adulte ont un "CV" de cavalier bien différent que "juste leur galop", alors que les petites ados ont "surtout leur galop" et pas grand chose d'autre.

Il faut surtout remettre ces galops à leur place et cesser de leur donner plus d'importance qu'ils n'en n'ont. Les galops c'est un moyen aisé de valider ses nouveaux acquis, de marquer une échelle de progression, de s'assurer du niveau "plancher" pour participer à une compétition, et c'est un moyen "à peu près" convenable pour juger du niveau d'un cavalier qu'on ne connaît pas.
L'erreur est de croire que le CV d'un cavalier se suffit du nombre de galops. C'est ce que je croyais quand j'avais 14 ou 16 ans, j'ai changé d'avis depuis bien longtemps.

Édité par lakchmi le 09-04-2020 à 15h06



Clem2402

Initié
 

Trust : 94  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 181
2 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 15h18

lakchmi

Pour les galops dans une pochette surprise je suis d'accord avec toi ça peut effectivement dépendre du niveau du club. Certains sont moins exigeants donc forcément quand le cavalier arrive ailleurs ça peut créer des surprises. Après j'ai réellement vu le cas des galops donnés avec un moniteur qui évaluait le niveau du cavalier et disait "Tiens toi je te valide le galop 6". Aucun examen théorique ni pratique.

Oui la notion de travailler un cheval est assez vague. On en a pas tous la même définition. Pour moi ça ne dépend pas vraiment du galop mais plutôt de comment on a aborder cette notion en club. Par exemple je montais en reprise 6/7 dans un club militaire et on faisait la détente complète en autonomie.Le moniteur était là mais ne nous disait rien : à nous de gérer ! Je trouve que ça aide à apprendre comment on travaille un cheval même si c'est loin d'être suffisant, c'est quand même un début.

Pour les soins, je les ai appris auprès de palefreniers. Ils peuvent être des mines d'or dans ce domaine ! Mais il faut prendre le temps de leur demander et il faut être prêt à vraiment s'investir pour apprendre.

J'aime bien l'idée du CV. C'est ça finalement : ça donne une idée des compétences mais ça ne fait pas tout. C'est seulement une partie du CV du cavalier mais il y a plein d'autres choses nécessaires pour gérer un cheval.

Baia

Apprenti
  

Trust : 4  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 216
3 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 15h26

Je suis une "vioque" et je répondrais comme une vioque "de mon temps les examens voulaient dire quelque chose..... maintenant..... heuuu !!!
Je suis né à l'époque du premier et second degré CAD au crétacé supérieur. et en fait on ne peut absolument pas comparer, car l'équitation à cette époque là était assez "confidentielle", les enseignants étaient de vieux chnoks souvent issus de l'armée et pas des moniteurs sortis de maternelle, et concernant les examens c'était dans un CE autre que le notre devant un parterre de vieux militaires en culottes bouffantes et chapeaux melon, pas aimables du tout du tout.
Autant dire que pour faire de l'équitation fallait être plus que motivé.

Puis l'équitation est devenu plus un sport de loisir à mi chemin entre l'activité commerciale et sportive, il y a eu une multiplication des centres équestres, où il faut capter puis garder le pratiquant et aussi faire rentrer les sous à la fédération, donc on est passé de 2 degrés à 4 étriers puis éperons pour arriver à 7 galops.

Au lieu de centraliser le passage de ces examens pour conserver une certaine équivalence des niveaux, on a laissé les CE gérer tout ça car en fait trop lourdingue et trop cher au niveau de l'organisation.
Idem multiplication des CE donc fort besoin d'enseignants et là aussi vu le turn over (c'est quoi déjà la durée de vie professionnelle d'un enseignant d'équitation...???) nécessité d'en former beaucoup et vite.
Or ce sont pas des mots qui riment avec qualité.

Bilan des galops dont le niveau varie énormément d'une région à l'autre, d'un CE à un autre.

J'ai pendant des années fait des stages à Pompadour (club med pour ne pas le nommer) 250 chevaux, 3 manèges, 6 carrières et une 20 aine d'enseignants tous issus de saumur pour les niveaux au dessus du galop 5.
Lors de l'inscription on vous demandait votre niveau en galop, mais la première séance était toujours
destinée à réorienter les cavalier vers leur véritable groupe de niveau. Et le nombre de galop 7 qui repartaient en 5 voire 4 était faramineux. Et j'entendais les instructeurs râler après les clubs qui "donnent" un galop en fin d'année parce que sinon le cavalier ira voir ailleurs, c'est sûr que eux ne faisant que des stages pouvaient se permettre d'être raides parce que pas de crainte de perte de clientèle.

Donc à la question galops reflet du niveau équestre je répondrais Non !

Clem2402

Initié
 

Trust : 94  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 181
1 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 15h35

baia

Je trouve ta réponse super intéressante. Je ne savais même pas que les examens avaient autant évolués (honte à moi, je sais ^^) mais je trouve l'évolution des découpages très parlantes.
Alors ça je suis d'accord : pour monter avec des militaires il faut être motivé. J'ai monté pendant 7 ans dans un club militaire et effectivement ça rigole pas ^^ Les galops il fallait les mériter et c'était un jury extérieur qui venait les faire passer. Mais en même temps c'est un des meilleurs clubs que j'ai fréquenté parce que justement c'était sérieux : j'ai appris la rigueur, la finesse des aides, la capacité à savoir se dépasser et se remettre en question en tant que cavalier.

Je pense effectivement que le fait que l'équitation soit devenu un loisir et la multiplication des CE a dû énormément joué sur l'inégalité des galops et la baisse de rigueur dans la tenue des examens.

Je savais pas qu'on pouvait faire des stages à Pompadour : ça a dû être une super expérience !

Lakchmi

Membre VIP

Trust : 550  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 3613
1 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 16h01

Je lis les réponses aux post et je rajoute au fur et à mesure :

clem2402 celys64

Par contre en vous lisant (les plus jeunes), je tombe des nues parce que "venir pour une heure et pas trop s'occuper des chevaux", ça ne correspond pas du tout à l'expérience que j'avais.

J'ai fait 4 centres équestres + 1 autre où j'allais en stage tous les étés + 1 autre où je vais en stage privé de temps en temps aujourd'hui + 1 autre club que je connais un peu autour de chez moi : le "minimum" que j'ai fait en terme de s'occuper des chevaux c'est préparer son cheval, et à la fin s'en occuper (aller le faire marcher, le doucher, poser les bandes de repos si nécessaire, etc).

Dans 3/4 des centres équestres où je suis passée on était amenés à manipuler les chevaux et le matériel pour aller chercher au pré/paddock, nettoyer les abreuvoirs, nettoyer sa selle, etc... Je tombe des nues quand je vois que vous êtes (ou êtes passées) dans des clubs où ça n'est pas le cas.
Pareil, le concept d'ignorer le palefrenier, je trouve ça fou. Nous le palefrenier c'était le chef des écuries, c'est lui qui savait où était la selle que tu cherchais et comment faire pour sortir mèmère de son boxe le jour où elle couchait les oreilles, on avait intérêt à l'avoir dans la poche !

De même, à tous mes examens de galop (j'en ai passé 4), il y avait au moins deux épreuves (monte + hippologie).
Et pour mon galop 4 j'ai eu une épreuve théorie (questionnaire sur papier) et une épreuve de soins avec un cheval face à un examinateur (tirage au sort de deux sujets : je me souviens avoir du mettre des protections de transport). Je pensais que c'était comme ça partout.

Celys, ce n'est pas forcément choquant que tu n'abordes pas encore le "vrai" dressage. J'ai déjà zappé quel est ton niveau mais disons que c'est une discipline qu'on appréhende vraiment en progressant (contrairement à l'obstacle où dès son premier passage de cavaletti on peut dire qu'on a sauté).

Je ferais grosso-merdo un résumé tel quel des attendus des galops (sans être allée chercher dans la ffe, c'est ma perception personnelle) :
- galops 1 à 3 : tenir sur son cheval (dressé "gentil") aux trois allures, réussir à le faire passer d'une allure à une autre, avoir une maîtrise grossière de la direction.
- galops 4 et 5 : on tient à cheval (et plus "sur" son cheval), toujours dressé "gentil". Les chevaux considérés comme "difficiles" sont souvent des gentils lassés/blasés, un peu coquins ou un peu vifs. On gêne de moins en moins le cheval qu'on monte même si on a encore beaucoup de gestes parasites.
Au galop 5 il y a pour moi une vraie charnière, on commence à appréhender le concept de l'équitation et de la "maîtrise" du cheval.
--> On passe par une période pendant laquelle on arrive à ""maîtriser"" l'allure et la direction d'à peu près tous les chevaux qu'on nous donne et où on a des facultés d'adaptation suffisamment grande pour se sentir à l'aise avec ça. C'est une période très agréable où "on se sent cavalier". J'ai l'impression qu'on est tous passés par cette étape quelque part en "fin de galop 4".
Et puis on progresse, et plus on apprend, plus on comprend qu'en fait on ne maîtrise rien du tout et tout ce qu'on sait faire c'est tenir sur le dos d'un cheval sympa . C'est vraiment l'impression que j'ai eue à un stade.

C'est un peu pour ça qu'on regarde parfois avec le sourire les damoiselles galop 4/5 qui disent "travailler un cheval". Pour moi c'est qu'elles en sont encore dans la "golden hour" et qu'elles n'ont pas encore atteint le stade de la descente où on se rend compte qu'en fait "you know nothing John Snow".

Voilà voilà, le galop 5 c'est le début des déplacements latéraux, qu'on va affiner et comprendre plus tard.

- Les galops 6 et 7 considèrent qu'on sait demander des choses "basiques"/standard dans le travail d'un cheval, à un cheval dressé. Les gestes parasites ont normalement grandement diminué. Le galop 7 ne veut pas dire qu'on sait dresser un cheval inexpérimenté, qu'on sait remuscler un cheval qui était squelettique 4 mois plus tôt ou qu'on va savoir dresser Bronco-la-folie.



Sinon, changer de moniteur en effet peut vous faire progresser beaucoup : même sans changer de cavalerie.

Concernant le dressage, je comprends que ça ne soit pas vraiment abordé avec les galops 5 et +, parce qu'avant, on n'arrive que rarement à mettre le cheval dans la bonne disposition, on n'en a que rarement la possibilité pour trois raisons :
- son niveau intrinsèque : trop de gestes parasites, pas encore la stabilité qui va avec les demandes plus précises que l'on voudrait faire, son niveau de perception des mouvements du cheval qui n'est pas encore assez "fin" pour comprendre quel est le souci en dessous ou même si on a obtenu ce qu'on exigeait,
- la cavalerie de club, souvent raide, au dressage peu fin (ce qui est une bonne chance --> si le dressage était suffisamment fin pour faire des appuyers au moindre froncement de mollet, aucun galop 3 ne tiendrait dessus), à tendance "économie d'énergie" (que ce soit en fuyant vers l'avant ou vers l'arrière), ne rend pas les choses aisées et parfois il faut déployer des trésors d'énergie et de motivation pour avoir une cession à la jambe "potable" --> ça n'aide pas à progresser !
- les envies des groupes de cavaliers, qui peuvent varier : dans un même cours collectif, on va retrouver ceux qui sont là pour sauter, ceux qui sont là pour galoper et avoir du fun, ceux qui sont là pour avoir leur bol d'air frais tranquille sans prise de tête, et ceux qui sont partants pour du "dressage rébarbatif" (les gammes, le solfège, tout ça, faut avouer, si on est pas à fond dedans, ça peut être chiant).

--> les deux derniers points se soldent, si on veut faire du "vrai dressage" avant le galop 5/6, en allant prendre des cours dans une écurie vraiment adaptée, comme il y en a peu en France. Une solution est de prendre des cours particuliers avec une DP.



Allez t'as parlé d'extérieur alors je rajoute un point : être cavalier d'extérieur, c'est encore une autre histoire. Je comprends l'arrivée des galops de pleine nature parce que clairement il faut des compétences "différentes" pour sortir en extérieur "pour de vrai" (je ne parle pas de faire une balade touristique de deux heures). Il y a d'excellents cavaliers d'intérieur qui ne sauraient pas être autonomes en extérieur, ou qui paniquent très vite, qui ne savent pas gérer un cheval anxieux ou certaines déclivités de terrain. A contrario je connais des randonneurs aguerris qui ne sauraient pas sortir une épaule en dedans ou qui feraient mourir de rire le moniteur en cours d'obstacle de niveau galop 3.

Allez j'arrête mon roman avant de répondre aux messages de la page 3

Lakchmi

Membre VIP

Trust : 550  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 3613
2 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 16h18

ponix
ponix a écrit le 09/04/2020 à 14h48:
Après on apprend à monter à cheval dans le cadre des galops, pas à être cavalier.

1000 x oui !

Ensuite, on en apprend davantage au regard de son expérience.
Je connais des choses sur le pied nu, sur la gestion d'un cheval au pré, sur la nutrition, sur les fourbures, etc... Que de nombreux moniteurs d'équitation ne savent pas. Et à côté il me manque 25 000 connaissances sur la gestion d'un cheval de sport en boxe-paddock par exemple.
Tout simplement parce que j'ai appris avec mon vécu : j'ai un cheval de loisir qui vit au pré, alors j'ai appris des choses là-dessus. Je pratique la randonnée, j'ai appris des choses dessus. Etc. Je connais de nombreux cavaliers émérites qui en savent moins sur pas mal de points que je maîtrise de mieux en mieux, mais moi je suis nullissime dans leur domaine à eux (par exemple en endurance ou en attelage, je n'y connais quasiment RIEN. Je ne sais pas du tout atteler un cheval, alors que certains diraient que tu n'es pas "homme de cheval" si tu ne sais pas faire ça.).

De là c'est difficile de définir le "socle de connaissances minimales" à avoir pour être cavalier, parce qu'on aura tous des axes différents là-dessus. Y'a 4 ans je n'aurais pas dit qu'il faut savoir faire un roll à la râpe pour être cavalier, et aujourd'hui j'avoue que je trouve cette connaissance fort utile voir indispensable quand on est propriétaire .


Étant propriétaire d'un seul cheval et ne montant que ce cheval là, je suis "experte" dans mon cheval, mais si tu me mets les fesses sur un cheval très différent (tonton de club ou autre cheval de proprio), je vais me sentir débutante un certain temps .


[quote]J'aime bien l'idée du CV. C'est ça finalement : ça donne une idée des compétences mais ça ne fait pas tout. C'est seulement une partie du CV du cavalier mais il y a plein d'autres choses nécessaires pour gérer un cheval.[/quote]
Et surtout, il en faut davantage pour savoir "ce que sait faire la personne". Il faut voir le tableau en entier. Les cavaliers se sont des humains, et comme tous les autres humains ils ont un ensemble d'expériences diverses, de lectures, d'intérêts, des stages, des journées passées à fureter au club, etc...




Le petit centre équestre dans lequel je vais faire mes stages d'amazone une fois par an reçoit ses élèves par "demi-journée", parce que la monitrice veut leur apprendre à devenir propriétaire, pas à monter sur un poney. Quand j'y vais, j'y vois toujours une cohorte d'enfants et d'ados autonomes, qui sortent les animaux au paddock, distribuent le foin, nettoient, sortent la vieille jument à la retraite pour la brosser, etc. Je me suis retrouvée face à des demoiselles de 14 ans qui m'ont appris à faire un tas de fumier au carré alors que je n'avais jamais fait ça de ma vie (tiens le fumier au carré, entre un truc que certains mettraient dans les compétences obligatoires du cavalier alors que ça ne me serait jamais venu à l'esprit).

Ponix

Membre VIP
   

Trust : 1172  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 5383
1 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 16h35

lakchmi Je vais essayer de résumé mon parcours, je pense pouvoir dire que j'ai touché à énormément de choses:

-cavalier de club de 1999 à 2009 et concours de CSO dans divers clubs
passage des galops 1 à 4

-Proprio à 13 ans d'un super SF qui m'a dressé dès 2008 en pension club et compétitions de CSO
Passage du galop 5
Apprentissage de la gestion d'un cheval sans gérer son travail car encadrée par un enseignant
vers 2010 découverte des bienfaits de l'extérieur contre la longe par exemple

-Proprio d'un deuxième cheval dès 2010 et compétition de CSO, arrêt de la compétition du premier
Passages des galops 6 et 7
Apprentissage de la gestion globale du cheval, dans son travail et en dehors car je n'étais pas d'accord avec mon enseignant
J'ai transformé mon premier cheval de sport en cheval de loisir, grosse remise en question car problèmes de santé pour lui notamment. J'ai pris du recul sur le sport et la compétition

-2013 / 2014 vente du deuxième cheval, et pour moi début d'une nouvelle vie, travail des jeunes chevaux chez une amie pro qui débourre et aide aux saillies, à la manipulation des jeunes, à la gestion des pâtures...
-2014 / 2018: début d'une collaboration avec un élevage de chevaux de loisir: je débourrais les jeunes et les préparais pour la vente donc j'étais 100% autonome dans mon travail, dans la gestion du jeune cheval et des chevaux d'élevage (de l'étalon) ou encore pour la valorisation. Participation à la vie de l'élevage (saillies, clôtures, gestion des pâturages, concours d'élevage ...)
Concours divers à petits niveaux à cheval (CSO, CCE, dress ou encore endurance)

Là ça se complique, j'ai aussi commencé à travailler des ânes à l'attelage, en compétition notamment.
Donc j'ai appris à atteler et je suis sortie en compétition sur un circuit pro et très particulier, avec des reproducteurs notamment.

-2018: cheval à la maison, arrêt de la collaboration avec l'élevage. Plus de compétition ni rien, c'est plus mon délire, mais je suis en mode rando et j'ai fait des randos solos de plusieurs jours. Donc là je gérais tout de A à Z et en étant seule ! Seulement pour quelques mois car vente du cheval que j'avais à ce moment là.

-été 2020: je redeviens proprio d'un jeune bourricot, qui m'apporte un bonheur sans nom. Je ne suis définitivement plus cavalière, je ne monte plus et je n'ai même plus de selle, pourtant je suis galop 7 de cavalier xD
Je commence à passer mes galops d'attelage pour aller en compétition avec mon jeune âne le moment venu.

Hormis l'equifeel, la voltige ou encore tout ce qui est western / courses, j'ai touché à pas mal de choses, et pourtant quand je vois tout ce qu'il me reste à apprendre ! Je ne me considère pas comme un cavalier même si j'étais bonne en technique, je me considère plutôt un bon élève qui veut encore apprendre des équidés.

Lakchmi

Membre VIP

Trust : 550  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 3613
1 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 16h42

ponix Donc nous sommes d'accord (bon on l'était déjà de toute façon) que ton niveau de connaissances et de compétences ne se résume pas à "j'ai le galop 7". Ca serait beaucoup, beaucoup trop réducteur.

Édité par lakchmi le 09-04-2020 à 16h45



Clem2402

Initié
 

Trust : 94  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 181
1 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 16h58

lakchmi

Pour les cavaliers qui ne viennent qu'une heure : ha si si ça existe bien. Moi je trouve ça aberrant mais bon entre ceux qui sont intéressés que par la compet, ceux qui veulent juste monter et ceux qui ont pas le temps... Ma philosophie personnelle a toujours été qu'on vient pas que pour monter mais aussi pour s'occuper de sa monture. Je pense que le fait que j'ai commencé dans une ferme équestre où l'idée c'était : "pas d'investissement avec les chevaux, pas de cours de poney" a beaucoup contribué à cette façon de voir les choses. Dans mon club actuel malheureusement beaucoup de cavaliers ne s'investissent pas autant. Pour te dire je monte le lundi à 19h30 et j'arrive toujours une heure avant. Hé bah je suis la seule : les autres arrivent à 19h.

Pour les palefreniers je suis d'accord avec toi. Ce sont eux qui peuvent te donner des astuces avec tel cheval ou te montrer comment faire tel soin donc vaut mieux les avoir dans la poche ! Moi dans mon ancien club je les harcelais limite pour apprendre avec eux mais au fond ils étaient ravis que je m'intéresse à leur travail ^^

Je suis d'accord avec ton résumé des galops. Dans les lignes c'est bien ça qu'on te demande de savoir faire.

Pour le dressage je trouve ça dommage que ça passe à la trappe de beaucoup de clubs. En plus dans mon club c'est pas faute de chevaux qui ne savent pas faire : il y en a des très bien dressés parmi les chevaux de club et parmi ceux de proprios qui sont en pension travail. On fera pas une reprise dignes des JO mais bon y a moyen de faire des choses déjà sympas sur un cours niveau galop 5/6. Je pense surtout que c'est la monitrice qui est plus branchée CSO ^^
Si je reste dans ce club je pense en effet partir sur une DP avec cours particuliers pour pouvoir faire plus de dressage.

Ha mais je suis totalement d'accord pour l'extérieur ! Moi par exemple je suis une brêle en extérieur parce que j'en ai pas vraiment fait Je respecte beaucoup les cavaliers d'extérieurs et d'ailleurs j'aimerais apprendre et progresser dans ce domaine de l'équitation.

Celys64

Apprenti
  

Trust : 96  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 310
0 j'aime    
Les galops, reflet du niveau équestre ?
Posté le 09/04/2020 à 17h59

lakchmi

Effectivement, dans le premier club où j'étais, le maximum qu'on faisait c'était brosser les chevaux avant de monter et les desseller et passer un coup de brosse après le cours (et ça s'ils n'étaient pas repris), et j'étais celle qui proposait aux autres de desseller leurs chevaux quand ils avaient la flemme ahah. Et en 5 ans, jamais je n'ai fait de cuir, ou appris à mettre des protections (ce qui est pourtant dans le programme du galop 4). J'avoue que sur le moment je m'en rendais pas compte, parce que c'était le premier club où j'allais, donc pour moi c'était normal, et aujourd'hui avec le recul je trouve ça plus "choquant", et je trouve ça vraiment dommage parce que j'aurais adoré aider :/

Par rapport au palefrenier, il me semble qu'il y en avait un dans ce club, mais je crois qu'on posait surtout nos questions au mono, et dans mon club actuel il n'y en a carrément pas ahah (les deux sont des petites strucutres).

Pour les épreuves du galop, j'avais un examen théorique (uun oral devant un jury) et un pratique, mais uniquement de monte. Le "dressage" se faisait en reprise , au galop 3 il y avait un petit parcours d'obstacle, et au 4 un parcours sur le PTV. Mais aucune épreuve pratique sur les soins, ce que j'ai toujours trouvé aberrant.

Ça ne me choque pas non plus d'apprendre le vrai dressage maintenant, mais en tout cas dans le club où je suis on entend parler (sans vraiment mettre en pratique) des notions de dressage plus tôt, et je trouve aujourd'hui bizarre qu'en prépa galop 5 je n'avais jamais entendu parlé de pli, de rêne de conduite, (pour ne citer que ça) alors qu'on travaillait les cessions et l'incurvation.
Là je m'approche effectivement du niveau galop 5 et je vois toute l'ampleur de ce que j'ai encore à apprendre (et c'est totalement ça que j'apprécie, il me reste encore plein de choses à découvrir !)

Ensuite, je reconnais tous les types de cavaliers que tu as cités ahah, dans mon cours on est 2 (je crois) à aimer le "dressage rébarbatif" comme tu l'appelles, les autres sont là pour sauter ou simplement se détendre (ce que je respecte totalement évidemment).

Enfin, malgré les 5 ans dans le club axé extérieur, je ferai une piètre cavalière d'extérieur Les chevaux là-bas étaient très zen, j'ai du avoir un mini départ au galop en 5 ans, et ils connaissaient les balades (et non pas randonnées) par coeur, donc prenaient le galop et alentissaient tous seuls ahah.
Par contre, avec les galops de pleine nature, j'ai appris quelques trucs sympas, comme les balisages ou comment lire une carte.
Page(s) : 1 2 3 4
Les galops, reflet du niveau équestre ?
 Répondre au sujet