Je lis les réponses aux post et je rajoute au fur et à mesure :
clem2402 celys64
Par contre en vous lisant (les plus jeunes), je tombe des nues parce que "venir pour une heure et pas trop s'occuper des chevaux", ça ne correspond pas du tout à l'expérience que j'avais.
J'ai fait 4 centres équestres + 1 autre où j'allais en stage tous les étés + 1 autre où je vais en stage privé de temps en temps aujourd'hui + 1 autre club que je connais un peu autour de chez moi : le "minimum" que j'ai fait en terme de s'occuper des chevaux c'est préparer son cheval, et à la fin s'en occuper (aller le faire marcher, le doucher, poser les bandes de repos si nécessaire, etc).
Dans 3/4 des centres équestres où je suis passée on était amenés à manipuler les chevaux et le matériel pour aller chercher au pré/paddock, nettoyer les abreuvoirs, nettoyer sa selle, etc... Je tombe des nues quand je vois que vous êtes (ou êtes passées) dans des clubs où ça n'est pas le cas.
Pareil, le concept d'ignorer le palefrenier, je trouve ça fou. Nous le palefrenier c'était le chef des écuries, c'est lui qui savait où était la selle que tu cherchais et comment faire pour sortir mèmère de son boxe le jour où elle couchait les oreilles, on avait intérêt à l'avoir dans la poche !
De même, à tous mes examens de galop (j'en ai passé 4), il y avait au moins deux épreuves (monte + hippologie).
Et pour mon galop 4 j'ai eu une épreuve théorie (questionnaire sur papier) et une épreuve de soins avec un cheval face à un examinateur (tirage au sort de deux sujets : je me souviens avoir du mettre des protections de transport). Je pensais que c'était comme ça partout.
Celys, ce n'est pas forcément choquant que tu n'abordes pas encore le "vrai" dressage. J'ai déjà zappé quel est ton niveau mais disons que c'est une discipline qu'on appréhende vraiment en progressant (contrairement à l'obstacle où dès son premier passage de cavaletti on peut dire qu'on a sauté).
Je ferais grosso-merdo un résumé tel quel des attendus des galops (sans être allée chercher dans la ffe, c'est ma perception personnelle) :
- galops 1 à 3 : tenir sur son cheval (dressé "gentil") aux trois allures, réussir à le faire passer d'une allure à une autre, avoir une maîtrise grossière de la direction.
- galops 4 et 5 : on tient à cheval (et plus "sur" son cheval), toujours dressé "gentil". Les chevaux considérés comme "difficiles" sont souvent des gentils lassés/blasés, un peu coquins ou un peu vifs. On gêne de moins en moins le cheval qu'on monte même si on a encore beaucoup de gestes parasites.
Au galop 5 il y a pour moi une vraie charnière, on commence à appréhender le concept de l'équitation et de la "maîtrise" du cheval.
--> On passe par une période pendant laquelle on arrive à ""maîtriser"" l'allure et la direction d'à peu près tous les chevaux qu'on nous donne et où on a des facultés d'adaptation suffisamment grande pour se sentir à l'aise avec ça.
C'est une période très agréable où "on se sent cavalier". J'ai l'impression qu'on est tous passés par cette étape quelque part en "fin de galop 4".
Et puis on progresse, et plus on apprend,
plus on comprend qu'en fait on ne maîtrise rien du tout et tout ce qu'on sait faire c'est tenir sur le dos d'un cheval sympa . C'est vraiment l'impression que j'ai eue à un stade.
C'est un peu pour ça qu'on regarde parfois avec le sourire les damoiselles galop 4/5 qui disent "travailler un cheval". Pour moi c'est qu'elles en sont encore dans la "golden hour" et qu'elles n'ont pas encore atteint le stade de la descente où on se rend compte qu'en fait "you know nothing John Snow".
Voilà voilà, le galop 5 c'est le début des déplacements latéraux, qu'on va affiner et comprendre plus tard.
- Les galops 6 et 7 considèrent qu'on sait demander des choses "basiques"/standard dans le travail d'un cheval, à un
cheval dressé. Les gestes parasites ont normalement grandement diminué. Le galop 7 ne veut pas dire qu'on sait dresser un cheval inexpérimenté, qu'on sait remuscler un cheval qui était squelettique 4 mois plus tôt ou qu'on va savoir dresser Bronco-la-folie.
Sinon, changer de moniteur en effet peut vous faire progresser beaucoup : même sans changer de cavalerie.
Concernant le dressage, je comprends que ça ne soit pas vraiment abordé avec les galops 5 et +, parce qu'avant, on n'arrive que rarement à mettre le cheval dans la bonne disposition, on n'en a que rarement la possibilité pour trois raisons :
- son niveau intrinsèque : trop de gestes parasites, pas encore la stabilité qui va avec les demandes plus précises que l'on voudrait faire, son niveau de perception des mouvements du cheval qui n'est pas encore assez "fin" pour comprendre quel est le souci en dessous ou même si on a obtenu ce qu'on exigeait,
- la cavalerie de club, souvent raide, au dressage peu fin (ce qui est une bonne chance --> si le dressage était suffisamment fin pour faire des appuyers au moindre froncement de mollet, aucun galop 3 ne tiendrait dessus), à tendance "économie d'énergie" (que ce soit en fuyant vers l'avant ou vers l'arrière), ne rend pas les choses aisées et parfois il faut déployer des trésors d'énergie et de motivation pour avoir une cession à la jambe "potable" --> ça n'aide pas à progresser !
- les envies des groupes de cavaliers, qui peuvent varier : dans un même cours collectif, on va retrouver ceux qui sont là pour sauter, ceux qui sont là pour galoper et avoir du fun, ceux qui sont là pour avoir leur bol d'air frais tranquille sans prise de tête, et ceux qui sont partants pour du "dressage rébarbatif" (les gammes, le solfège, tout ça, faut avouer, si on est pas à fond dedans, ça peut être chiant).
--> les deux derniers points se soldent, si on veut faire du "vrai dressage" avant le galop 5/6, en allant prendre des cours dans une écurie vraiment adaptée, comme il y en a peu en France. Une solution est de prendre des cours particuliers avec une DP.
Allez t'as parlé d'extérieur alors je rajoute un point : être cavalier d'extérieur, c'est encore une autre histoire. Je comprends l'arrivée des galops de pleine nature parce que clairement il faut des compétences "différentes" pour sortir en extérieur "pour de vrai" (je ne parle pas de faire une balade touristique de deux heures). Il y a d'excellents cavaliers d'intérieur qui ne sauraient pas être autonomes en extérieur, ou qui paniquent très vite, qui ne savent pas gérer un cheval anxieux ou certaines déclivités de terrain. A contrario je connais des randonneurs aguerris qui ne sauraient pas sortir une épaule en dedans ou qui feraient mourir de rire le moniteur en cours d'obstacle de niveau galop 3.
Allez j'arrête mon roman avant de répondre aux messages de la page 3