laure_lmt C'est parce que ton œil a besoin d'être rééduqué

J'ai le même souci, en fait, pendant tellement longtemps j'ai tellement eu l'habitude qu'elle parte sur des longues à plat que j'ai toujours l'impression, maintenant que j'arrive à la rapprocher de ses barres, que si je rajoute la dernière petite foulée, je vais nous enterrer dans le pied. Alors qu'en fait non, la place est bonne. D'où cette nécessité d'apprendre à attendre son saut.
De toute façon, certes tu es grande mais tu es toute fine, tu dois pas peser bien lourd. Et vu les hauteurs que tu passes (c'est pas péjoratif hein, après quasi 3 ans de pause concours, j'ai repris sur des prépas entre 60 et 90 cm sur 4 tours pour vérifier que tout allait bien), il va falloir, à mon sens, que tu travailles aussi sur ta position : en suspension bien sur tes deux pieds, les mains devant et pas dans le pommeau de la selle, le bassin au-dessus des pieds pour ne pas avoir les épaules qui basculent vers l'avant, et quand le poney saute, tu encaisses le saut avec tes articulations (hanches, genoux, chevilles) et ton buste ne fait que suivre le mouvement. Vu ta taille et ton poids, il vaut mieux que tu sois légèrement en retard et un peu accrochée au rênes qu'à lui charger les épaules avec ton buste trop en avant (je te dis pas non plus de sauter le c*l dans la brouette avec ton poney à la retourne hein !).
Et surtout, surtout, surtout, apprendre à céder quand on obtient ce qu'on veut

Ton poney charge les barres, tu reprends entre jambes et mains, si tu obtiens la réponse souhaitée, à savoir une "décélération", tu cèdes dans tes aides. Trop souvent, on voit des cavaliers qui demandent, obtiennent ce qu'ils veulent et, inconsciemment, continuent à demander au lieu de céder (encore une fois, moi la première !).
Pour ma part, le truc qui m'a bien aidée à saisir cette notion de "demander et céder dès qu'on obtient ce qu'on veut", ce sont les webinaires gratuits d'Andy Booth et les MOOC la Cense (60 €). En très gros, très schématisé, le cheval cherche son confort. Tu exerces une pression sur lui (des jambes pour le faire avancer, des mains pour le faire ralentir, toujours en très gros). Si le cheval répond bien à ta pression (avance aux jambes ou ralentit aux mains), il faut tout de suite céder et féliciter. Si tu ne cèdes pas quand il te donne la bonne réponse, il va chercher une autre réponse à te donner pour faire cesser cette pression. Et c'est comme ça qu'on finit par se retrouver avec des chevaux qui n'ont pas de bouche, qui s'encapuchonnent, qui chargent, qui sont froids à la jambe...
Alors céder, ça ne veut pas dire non plus tout lâcher. Par exemple, avec la mienne, quand je veux obtenir qu'elle revienne dans un galop plus compact et plus "lent", je reprends avec un "Hoho", elle répond, je baisse un peu mes mains, détend mes doigts sur les rênes et je lui dit "ouiiiiii" ("oui" c'est bien comme mot pour féliciter car il a une sonorité unique qui ne ressemble pas à "au pas" "trotter" "galop"...). J'ai demandé, obtenu, cédé et félicité sans pour autant repasser au pas rênes longues.
Bon puis après, quand tu réussis à faire tout ça en isolé sur le plat ou sur un obstacle isolé, tu essaies d'intégrer ça sur un parcours de 10 à 12 obstacles, tu te grilles le cerveau parce qu'entre retenir le parcours, penser à ta position, penser à tes tracés, tes abords, gérer une détente avec des fous furieux, une jument pas toujours sereine à l'extérieur, ton pauvre petit cerveau se fait un claquage avant la fin du tour

C'est bien pour ça que c'est un travail long, répétitif, pas toujours super drôle mais très utile