Dépression et équitation

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Vananie23

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Dépression et équitation
Posté le 26/06/2020 à 11h21

Bonjour!
Alors voilà, j’aurais besoin d’un avis, certainement pour relativiser.
Pour planter le contexte, je suis cavalière depuis mes 7 ans, donc en 2007, dans un premier club, sous l’impulsion de mes grands parents paternels. J’ai tout de suite aimé, et je suis devenue très assidue. En 2009, mes grands parents ont récupéré une ponette du club pour la mettre à la retraite chez eux, et lui faire faire un dernier poulain, pour que je puisse le monter.
Nous voilà donc en 2015, Poney a 4 ans et est débourré. J’ai pour ma part changer de club, améliorant considérablement mon niveau, restant néanmoins un petit Galop 5. Été 2016, je passe un été parfait, entre Lamotte et les écuries, ou j’ai quasiment habité pendant 2 mois, à monter 3 à 4 chevaux par jour, dont le mien, qui se comporte bien et évolue gentiment.
Sauf que voilà, depuis fin 2015, je suis également diagnostiquée dépressive, qui s’empire en septembre 2016, et j’arrête l’équitation, manque de motivation pour tout, je ne sors plus de ma chambre.
Pour mon poney, il reste d’abord aux écuries, où une amie le monte, puis au départ de cette dernière, je le mets au pré avec une jument chez une autre amie, qui s’en occupe parfaitement. Sauf que voilà, mes grands parents décident de le vendre.
Je comprends la situation, ils ne peuvent pas forcément payer une pension ou la nourriture, du moins c’est ce que je pensais.
Néanmoins, je sais que mon grand père apprécie de s’en occuper, alors je négocie avec mon père pour assumer les frais liés à mon poney (qui n’est donc pas vraiment le mien, il est au nom de ma grand mère officiellement), ce qu’il accepte.
Bref, beaucoup de blabla pour dire que je suis maintenant en bien meilleure forme mentale, et je me décide à remonter, du moins à remettre mon poney en route gentiment, pour éviter qu’il ne soit vendu. Sauf que je ne sais pas si je vais réussir à tenir le rythme, je reste très fragile mentalement, et je suis en études supérieures.
De plus, mes grands parents n’apprécient pas forcément le travail que j’effectue avec lui: je suis très axée équitation tranquille, je travaille davantage à pied que monté. Eux préféreraient que je fasse de la compétition (j’en ai fait 2 ans, j’ai bcp aimé mais c’est un rythme de vie qui n’est plus compatible avec mon mental et mon temps).
Alors là question est: dois-je accepter la vente? Le laisser partir, parce que je ne sais jamais de quoi sera fait demain de mon côté, et que je suis bien consciente de ne pas pouvoir demander à mes grands parents de payer et entretenir mon/leur poney, alors que légalement je n’ai pas mon mot à dire, et que je n’ai pas les mêmes objectifs qu’eux.
Mon idée dans l’idéal serait de le récupérer définitivement dans 2 ans, lorsque j’aurais fini mes études, et que j’aurais un emploi assuré et un salaire fixe tous les mois (je prépare un concours pour être enseignante d’anglais). Mais est-ce que je ne vise pas trop haut? Peut être que dans 2 ans de l’eau aura coulé sous les ponts, mes objectifs de vie auront peut être changé, et alors promettre à mes grands parents que je le récupérerai dans un temps si éloigné me paraît malhonnête envers eux.
Je me pose beaucoup de questions, car j’aime beaucoup mon poney, je suis actuellement motivée à le remettre en route, et je ne veux pas le voir partir, mais j’ai peur que ma vie fasse que cela soit trop compliqué à gérer...
Alors j’aimerais savoir, à ma place que feriez-vous? Quelle décision prendriez-vous?
Merci pour vos réponses/conseils, je vous souhaite une bonne journée!

Kaywest

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Posté le 26/06/2020 à 11h35

Hello,

Pour le coup, tu peux effectivement participer aux frais d'entretien du poney si tu veux le garder.

je sais que pour le coup, l'équitation peut être un vrai leit motiv pour aller mieux mentalement. c'est une bouffée d'oxygène qui permet de décompresser. C'est aussi, dans les mauvais jours, le moyen de se botter un peu les fesses : on a pompom à aller nourrir ou sortir ou s'occuper, bref on est responsable d'un animal et du coup on ne peut pas resté prostré à ruminer.
Voire même on sait que le moral va remonter après la visite du cheval.
C'est le cas d'une jeune fille aux écuries qui va 1000 fois mieux depuis qu'elle a un cheval et des objectifs avec (pour le coup c'est de la compétition mais ce n'est pas pour tout de suite)

Voilà, c'est à toi de déterminer si le poney contribue à ton équilibre psychique ou non. Et si oui, trouver un compromis avec tes parents et grands-parents

Dadou_love

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Posté le 26/06/2020 à 11h57

comme le commentaire précédent, si tu peux aidé à l'entretien du poney ce serait mieux.

Je ne suis pas diagnostiqué dépressive, loin de là, mais j'ai une charge mentale dans mon travail très lourde.
Le fait de devoir aller aux écuries m'occuper de mon poney m'a beaucoup aidé, c'était ma respiration dans la journée.
Aujourd'hui ce n'est plus possible pour moi d'y aller 3 fois par semaine comme je le faisais l'année dernière, du fait de la naissance de ma fille et du travail à rattraper suite à mon congé maternité non remplacé (difficile dans mes fonctions). Et bien je le ressent, je suis plus irritable et cela me manque terriblement.

J'espère cet été et plus tard à la rentrée pouvoir m'octroyer 2 jours par semaine en plus de mon cours du samedi pour m'occuper de la bête.

Voilà pour mon témoignage, j'ai pu constater aussi aux écuries le bénéfice que peut apporter le contact des chevaux auprès de personnes fragiles psychologiquement. Tu peux sans doute argumenter sur ce point là auprès de tes parents/ grands parents.

tout mon soutient dans ce moment

Spiritdancer

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Dépression et équitation
Posté le 26/06/2020 à 12h06

Si cela relève de problèmes et de contraintes budgétaires, je pense qu'effectivement vos parents et grands-parents ont leur mot à dire. C'est une chose dont vous devez parler avec eux, sans omettre, sur le fond, ce que représente le poney pour vous.
Après, il faut relativiser aussi. Si vos études ne vous éloignent pas trop du lieu où se trouve le poney, cela reste gérable, même si vous avez l'impression du contraire. Deux ans de compétition avec un G5, cela reste de la compétition club. Il y a quand même de quoi se faire plaisir sans se mettre une pression de ouf.
En outre, bien que moi-même compétitrice, la compétition n'est pas une fin en soi. Pourquoi vos parents sont-ils si attachés à ce paramètre ? Vous l'avez évoqué avec eux ?
Ma fille aînée a fait une dépression sévère tout en poursuivant des études loin de la maison (prépa en région parisienne) et s'apprête à poursuivre ses études à Lyon. Dans les deux cas, on est autour de 500km loin de la maison.
Ses trois juments sont restées à la maison, avec mes chevaux. L'une est à la retraite, l'autre a été confiée à une jeune cavalière pendant 2 ans (et est revenue cette année pour faire du gras ici) et la 3e a été prêtée à une copine à nous pour pouliner. Ma fille ne monte plus beaucoup, n'étant pas souvent à la maison. Mais, clairement, ses chevaux sont l'une de ses planches de salut. Après, ses juments sont à ma totale charge et sont, le disais-je, avec les miens. Et même si d'aucun pourrait considérer que c'est un beau gâchis (une des juments est un avion de chasse en CSO qui attaquait les 120 avec la jeune fille à qui elle a été confiée, l'autre est qualifiée en international 1* endurance avec mon mari, ma fille n'ayant pas eu le temps, ni l'envie d'aller au-delà), ce sont les chevaux de ma fille et ils restent à la maison. Mais, là, on rejoint l'aspect financier de la question : pouvoir se le permettre ou pas.

Peut-être y a-t-il déjà des voies à explorer entre la DP et le confiage tous frais/tous gains, pour conserver le cheval si ce sont les répercussions financières qui posent problème.

La peur de ne pas arriver à tout concilier est normale. Mais, rassurez-vous, on y arrive, même si ce n'est pas simple tous les jours. On est quand même nombreuses à concilier cheval, compétition, boulot, enfants et gestion de toute la maisonnée.

Je pense qu'il faut mettre les choses à plat avec les membres de la famille concernés par l'entretien du cheval, à tous les niveaux, de l'affectif au financier.

Si, en dehors de toute considération financière, ce qui pose problème, c'est votre manque d'implication, effectivement c'est un peu différent.
Ma fille ne se préoccupe pas du tout de savoir si ses juments sont vaccinées, ont besoin du dentiste, de l'ostéo, etc. Cela me rend un peu dingue, je l'avoue. Quand elle vient, les câlins au pré, un peu de monte ou de TAP ok, m'aider à nourrir le soir ok, mais cela ne va pas au-delà. Et moi qui gère 11 bourrins à la maison, plus mon job de prof, plus la petite dernière de 6 ans, je trouve cela un peu abusé. Mais, j'aime ces trois juments autant que les miens. Et je peux même pas concevoir qu'elles puissent partir, cela me briserait le coeur. Mais, parce que c'est mon mode de fonctionnement avec les chevaux. Bien ou mal, la question ne se pose pas et est hors-sujet, c'est juste comme ça, point. Parce que j'ai la passion des chevaux chevillée au corps. Mais, ce n'est peut-être pas le cas de vos grands-parents et parents. Je conçois parfaitement qu'on n'ait pas envie d'entretenir un cheval pour quelqu'un qui s'en désintéresse un peu et ne fait pas grand chose.
Ma mère me demande souvent pourquoi ma fille ne vend pas ses juments puisque, vus les papiers, cela lui ferait un petit pactole confortable. Et je comprends pourquoi ma mère, qui n'est pas cavalière et pas amoureuse des chevaux, raisonne ainsi. Quand mon mari a voulu vendre la jument d'endurance qui lui appartenait, ma mère l'a achetée pour ma fille qui pleurait toutes les larmes de son corps à l'idée de la voir partir. Un joli cadeau à 10 000 euros TTC, quand même... Elle comprend bien que loin de la maison, ma fille ait du mal à monter, mais n'accepte pas le désintérêt général pour tout ce qui touche à l'entretien de la jument. Et, elle, ne trouverait pas choquant que les juments soient vendues.

Marineferri

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Posté le 26/06/2020 à 12h13

Coucou !

Je suis complètement d'accord avec les commentaires du dessus. Je pense que le cheval est une vraie thérapie pour nous les passionnés. Je suis très team "suivre son coeur et son instinct", mais je suis encore jeune donc c'est peut être pour ça . C'est une décision qui t'appartient, mais je pense en effet que garder ton loulou te permettrait de ne pas replonger dans ta dépression (notamment en période hivernale).

A mes yeux, savoir qu'on est responsable de quelqu'un d'autre que soit-même est un vrai boost dans la vie.

Crois moi, s'éloigner des chevaux n'est pas la solution, j'ai quitté mon club l'année dernière car club usine qui ne correspondait pas du tout à mes valeurs. Ca m'a dégoutée de l'équitation. J'ai monté le même loulou pendant 5 ans, et maintenant qu'il est bien dressé, pas un merci et on me dégage sans scrupule du club car le cheval est formé (alors que personne ne voulait poser ses fesses dessus quand je l'ai récupéré au travail ).
J'ai donc arrêté l'équitation, je pensais que ça irait. Je ne vais pas te mentir, ça m'a libéré TELLEMENT de temps dans ma vie d'étudiante, je pouvais sortir plus, voir mes amis, mon copain, ma famille. Bref que des choses que je n'avais jamais eu le temps de faire car je faisais du cheval une priorité dans ma vie. Et pourtant, j'étais malheureuse. Je passais ma vie à pleurer car je ne voyais plus de chevaux, mais aujourd'hui encore quand je retourne voir mon loulou je fond en larmes à chaque fois .

J'ai réalisé que je ne pouvais tout simplement pas vivre sans chevaux. Du coup après un an d'arrêt je me suis remise à la recherche d'une dp.

As-tu des moyens de travailler en parallèle de tes études pour aider tes grands-parents ? J'ai peur que tu regrettes de le laisser partir. C'est comme ton fils, 4 ans à ses côtés c'est énorme. Tu l'as vu naître et grandir, tu dois probablement être vraiment très attachée à lui. Te retrouver "seule" sans lui pourrait t'empêcher d'avancer puisque tu n'as plus "d'objectif" de le récupérer

Après comme je te l'ai dit, je n'ai que 19 ans donc je n'ai probablement pas le recul suffisant, notamment sur le plan financier.

En tout cas je te souhaite beaucoup de courage

Édité par marineferri le 26-06-2020 à 12h15



Spiritdancer

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Posté le 26/06/2020 à 12h40

Après, soyons honnête : une vraie dépression, on a ni courage, ni envie pour quoi que ce soit. La passion, cela aide à surmonter la déprime. Avec la dépression, on est indifférent à tout.
Ma fille m’a dit qu’avant sa 1ère TS, elle a regardé une photo de sa jument préférée et s’est dit «ce n’est qu’un cheval ». C’est quand elle a commencé à sortir du trou, après deux séjours en HP et un gros suivi thérapeutique derrière, que caresser ses chevaux lui a fait du bien.

Vananie23

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Posté le 26/06/2020 à 12h41

Merci à toutes (tous?) pour vos réponses!
Alors effectivement spiritdancer je ne suis pas loin de la maison pour mes études (moins de 150kms), mais je ne pouvais pas rentrer souvent cette année, car je travaillais en tant qu'assistante de vie les soirs et week-ends... J'ai néanmoins rompu mon contrat et suis donc libérée de ce côté là. Cet été, je vais travailler les deux mois mais seulement à mi-temps, ce qui me laisse du temps.
A la rentrée par contre, je ne travaillerais plus à côté des cours. Cette année a été très énergivore et je ne pouvais pas assurer mon travail scolaire comme je le souhaitais. Avec le CAPES à la fin de l'année prochaine, je ne vais pas travailler pour m'assurer un travail scolaire irréprochable.
Je rentre en Master l'année prochaine, sois en restant dans la même ville, soit en partant dans une ville un peu plus éloignée, mais qui reste à moins de 200kms.

L'équitation était en effet quelque chose qui m'a aidé à tenir, mais le perfectionnisme et la pression que je m'imposais, même si je ne sortais qu'en concours club, rendait ça invivable... Je vais donc essayer de me recentrer sur de l'équitation tranquille, de la balade, du plat et peut être un peu de dressage un peu plus poussé et de l'obstacle, mais seulement pour le plaisir (et si mon poney prend du plaisir autant que moi).

marineferri, effectivement, je le connais depuis sa naissance (il est d'ailleurs né le jour de mes 11 ans), et c'est un crève-coeur de l'imaginer partir...

Ce que je retiens de vos commentaires, c'est bien le côté thérapie, et surtout discussion. Je pense donc demander à mes grands-parents 3 mois de réfléxion: cet été, mais aussi le mois de septembre pour voir comment concilier mes études. Je vais également remettre les choses à plat en terme d'entretien et de finances, en faisant les comptes, de mon côté, et de celui de mes parents surtout... Parce que je suis bien consciente que ce n'est pas moi qui vais payer, et c'est surtout à eux de décider...

Je vous remercie encore, ainsi que kaywest & dadou_love, sur ce je vais voir poney, et remettre les affaires en ordre!
Bonne journée!
Edit (deuxième message de spiritdancer qui s'est croisé): Oui effectivement, au plus bas de ma dépression je ne pouvais rien faire, et c'est à la sortie de l'hôpital et après un traitement médicamenteux assez lourd que j'ai pu ne serait-ce que me remettre à lire un peu et sortir en ville... Mais maintenant, le plus dur est passé, et je me sens prête à reprendre tout ça! Je souhaite bon courage à votre fille, en espérant que cela continue dans une bonne voie

Édité par vananie23 le 26-06-2020 à 12h45



Spiritdancer

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Posté le 26/06/2020 à 12h45

Après, moi, je vous dirais bien de fuir l'Education nationale comme la peste, mais, on est d'accord, ce n'est pas le sujet !

Vananie23

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Posté le 26/06/2020 à 12h46

spiritdancer Et le pire, c'est que vous n'êtes pas la première à me le dire

Tam89

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Posté le 26/06/2020 à 14h33

spiritdancer

Fuire l'éducation nationale ?
Mais si j'avais su tous les avantages j'aurais été instit, l'éducation nationale c'est le top !

Fin du HS lol

Spiritdancer

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Posté le 26/06/2020 à 15h14

tam89

Au bout d'un moment, on ne supporte plus la destruction de nos missions pédagogiques, la charge de travail avec toujours moins de moyens, les salaires gelés, l'impossibilité d'avancement et autres réjouissances.
Les privilèges des enseignants, ce sont des fantasmes.
Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, on est payés 10 mois, répartis sur 12. Nous avons la même durée de congés payés que n'importe quel salarié. Les vacances, on en passe une grande partie à bosser (les grandes vacances, on arrive à se poser un peu, les petites, on bosse toujours). Pour ne parler que d'une époque récente, moi qui vient de me bouffer la réforme du lycée avec 3 nouveaux programmes et quelques 170 élèves au total (4 classes à 35 et, grosse veinarde, une spé à seulement 29 élèves), les vacances, cela a été boulot (et voilà les ambitions des nouveaux programmes !) et corrections de copies (dans ma discipline, sur une épreuve de type bac, c'est du 4-5 copies par heure en allant vite), avec la pression des premières épreuves en janvier pour les élèves de première. C'était super.
Niveau salaire : 23 ans d'ancienneté, bac + 5 et je suis à 2300 euros/mois. Je suis au 11e échelon et l'échelon 12 n'existe pas... Il me reste donc 19 ans à tirer sans possibilité d'évolution dans la carrière, sauf si l'administration ne décide de me passer hors-classe. Ce qui revient à espérer que le Père Noël s'attarde à la maison le 24, le temps de se boire une petite téquila entre potes.
Je m'attarderais bien sur les dérives de l'institution, les déconvenues et autres foutages de gueule du ministère et des recteurs, mais c'est tellement énorme que personne (personne qui ne soit dans l'EN) ne me croirait.
L'école est en train de crever, dans l'indifférence générale. Dès qu'on tire la sonnette d'alarme, la société lève les yeux au ciel en s'indignant qu'on soit encore dans la rue pour défendre nos privilèges. On a essayé d'alerter sur la réforme du lycée et ce qu'elle sous-tendait. En vain. Et cette année, à toutes les réunions parents/profs, j'avais deux sortes de parents :
- Ceux désespérés et perdus
- Ceux tout aussi désespérés, mais très en colère
Cela dit, cela a été les meilleures réunions de toute ma carrière : jamais eu autant de parents louant le courage et l'implication des profs et nous souhaitant beaucoup de courage !

Mouaip... Le top, pas vraiment...
On n'a jamais autant eu de démissions. D'un extrême à l'autre : des gens à 2 ans de la retraite qui se tirent aux stagiaires qui partent avant même la titularisation.
Les candidats aux concours sont de moins en moins nombreux et on a de plus en plus recours aux contractuels et vacataires, des gens d'ailleurs exploités de façon scandaleuse par l'administration.

Quant à l'image dans les médias... Mon dieu... Entre les abrutis qui prennent les chiffres du ministère pour en tirer des conclusions erronées (40% de profs absentéistes, alors que toutes les écoles/collèges/lycées n'étaient pas ré-ouverts, c'est normal qu'on ait des profs qui ne sont pas en classe. Et pas présents devant les élèves ne veut pas dire pas au boulot... Car, le distanciel, c'est un p**** de boulot à mettre en oeuvre !) et ceux qui règlent leurs comptes avec leur prof de je-ne-sais-quoi quand ils étaient en 5e en 1982...

Crystalsacred

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Posté le 26/06/2020 à 16h27

vananie23

Moi ce qui me fait surtout tiquer. Devenir enseignant en étant déprimé. Euh ... parfois il n’y a pas plus déprimant que prof ... donc à mon avis tu es pas assez solide pour faire ce métier. L’équitation est une passion si tu y arrives pas déjà qu’est ce que ce sera pour le travail.

Tam89

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Posté le 26/06/2020 à 17h34

spiritdancer

Alors je ne remets pas en doute ton ressenti, mais ce n'est pas pour tout le monde pareil.

Je ne suis pas instit, juste AESH, donc je connais pas mal les écoles primaires et les instits qui y bossent, ma tante est instit, ma cousine est instit et ma soeur était prof, j'ai aussi pas mal de copains ou copines instits et clairement comparé à d'autres boulot c'est la belle vie.

Alors oui c'est sur que quand t'es prof de français ou de maths au collège ou au lycée t'as un max de boulot à la maison, mais quand t'es instit en maternelle ça va tu croules pas sous les copies à corriger.
Bizarrement tous les instits qui sont dans les petites classes que je connais, partent tous en vacances à chaque vacances, les grandes vacances bah pareil, et ils le disent eux même, pour rien au monde ils ne feraient autre chose ...

Ma frangine était prof de techno au collège, pareil c'était pas trop la course à la maison pour corriger les cours ou les préparer ...

Alors oui il y a des choses chiantes comme dans tous les boulots mais ça va hein y'a pire, et les avantages oui ils sont là.

Mais ce n'est pas le sujet de post on ne va pas le polluer.

Brei_zh

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Posté le 26/06/2020 à 17h41


spiritdancer a écrit le 26/06/2020 à 12h45:
Après, moi, je vous dirais bien de fuir l'Education nationale comme la peste, mais, on est d'accord, ce n'est pas le sujet !


J'allais dire la même chose, surtout si on est un peu fragile. C'est une institution qui ne préserve rien d'autre qu'elle-même.

Édité par brei_zh le 26-06-2020 à 17h44



Lutin01

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Posté le 26/06/2020 à 17h57

tam89 Bah franchement, tout le monde n'est peut-être pas autant investi dans son taf alors. Ma mère est instit, part à la retraite cette année, et n'a jamais autant bossé que ces dernières années. Bon après c'est aussi parce qu'elle ne reprend pas forcément ses outils pédago d'une année sur l'autre et qu'elle a à coeur de renouveler année après année sa méthodo donc ça lui prend un temps fou. Mais même sans ça, entre les préparations, les corrections, les réunions (pas payées contrairement aux profs) ... Avant, on partait avec elle de l'école vers 17h30 grand max. Aujourd'hui si elle rentre à 18h30, on est content

Tam89

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Posté le 26/06/2020 à 18h02

lutin01

je me doutais que j'allais avoir cette réponse, je l'avais d'ailleurs déjà eu sur un autre post.

Donc oui je ne dois connaitre que des instits complètement nuls qui n'en ont rien à faire de leurs élèves et de leur classe et bâclent donc leur boulot...
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