tam89
Si vous bossez en école, vous bénéficiez donc des avantages (vacances, horaires, etc) sans la charge pédagogique. Vous êtes donc encore plus privilégiée qu'un instit. Mais, pour en avoir encore plus, pourquoi ne passez-vous pas le concours ? Qu'est-ce qui vous en empêche ?
Ce qui est formidable avec ce métier, c'est que ceux qui ne l'exercent pas, savent mieux que nous comment le faire, mais sans vouloir l'exercer tout de même.
C'est à se demander d'où sortent tous ces parents qui ont galéré durant le confinement pour faire bosser les gosses parce qu'ils ne savaient pas comment s'y prendre... On me dit à l'oreillette que certains auraient même osé avouer en public que finalement, les profs, ils faisaient un sacré boulot...
Personnellement, et je n'ai pas honte de le dire, je n'ai pas trouvé si simple de faire cours de CP durant presque 3 mois. A croire que cela ne s'improvise pas tant que cela. Et ma môme comprend plutôt vite et bien.
Bref, certes, vous n'avez pas dit que tous les profs étaient des feignasses, mais vous nous sortez quand même l'exemple de l'ouvrier qui trime autrement plus dur que ces profs geignards. Moi, j'en connais qui me disent qu'ils ne feraient mon boulot pour rien au monde, parce qu'ils n'auraient pas la patience et que cela a l'air trop chiant !
Et vous zappez délibérément tout le fond de la discussion que nous avons ici : dans la quasi totalité des cas, les enseignants aiment leur métier. Mais, ce qui les rend dingues, c'est la façon dont on les oblige à le faire, de réforme en réforme. Ce métier perd du sens. Et, dans notre cas, cela va au-delà du simple ressenti personnel (au sens d'absence d'épanouissement personnel), parce que ce sont des mômes en construction dont on s'occupe. Et, en dépit de tous nos efforts et de notre investissement, on s'en occupe de plus en plus mal et on compromet beaucoup de choses pour l'avenir des plus fragiles d'entre-eux. On est également en première ligne (avec d'autres professions) pour absorber misère, fragilités sociales et autres maux de la société. Et ça, il faut pouvoir l'encaisser aussi en admettant que l'institution ne se préoccupe pas vraiment de ces situations, en dépit des discours officiels émanant du Ministère. L'école de la réussite, quand on sait ce qu'on nous demande de faire et les moyens pour le faire, c'est juste le truc qui donne envie d'aller chercher quelques mecs en costards et de les mettre devant les classes...Ou d'acheter un fusil à pompe quand on les entend pérorer sur leur vision de l'école. Et je pense que le fusil à pompe sera moins douloureux pour eux que de devoir faire ce qu'ils préconisent devant de vrais élèves.
Alors, effectivement, si on raisonne en vacances et bien moindre pénibilité que de gratter des pneus par 40°C (on se croirait dans du Zola !), on peut adopter votre position.
Si on raisonne en prof, qui est quand même entré dans le métier par amour, au minimum, de la transmission, par volonté d'élever et aider à construire (même en collant des gommettes : vous les avez lu les objectifs de la maternelle dans le programme et les items des livrets d'évaluation des compétences ?! Vous vous êtes rendu compte qu'on ne colle pas de la gommette pour coller de la gommette?), ben, je vous assure que l'EN nous donne bien envie de chialer...
Parce qu'en fait, les préoccupations qui nous agitent sont majoritairement professionnelles plutôt que personnelles. C'est ce que nous essayons de dire, mais vous restez bloquée sur "Hé ho, les gars, sans déc, quand vous êtes instit en maternelle, vous êtes quand même sacrément à la cool avec un max de privilèges ! Germinal aurait été bien content de faire votre job !"...
Mais, c'est vous qui avez raison : pour que ce métier soit top, il suffit de raisonner en-dessous de la ceinture. Si on a le malheur de raisonner au-dessus, on peut effectivement rapidement se retrouver mal.
On peut se fatiguer à toujours essayer de colmater la faille de San Andrea avec du patafix et des gommettes. Mc Gyver, quand il s'agit de gamins, cela a vite ses limites.
Donc, effectivement, quand on se débat dans ce type de problématiques, on a tendance à réagir quand on lit ceci :
Citation :
Fuire l'éducation nationale ?
Mais si j'avais su tous les avantages j'aurais été instit, l'éducation nationale c'est le top !
Fin du HS lol
lol