Dépression et équitation

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Vananie23

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Dépression et équitation
Posté le 26/06/2020 à 11h21

Bonjour!
Alors voilà, j’aurais besoin d’un avis, certainement pour relativiser.
Pour planter le contexte, je suis cavalière depuis mes 7 ans, donc en 2007, dans un premier club, sous l’impulsion de mes grands parents paternels. J’ai tout de suite aimé, et je suis devenue très assidue. En 2009, mes grands parents ont récupéré une ponette du club pour la mettre à la retraite chez eux, et lui faire faire un dernier poulain, pour que je puisse le monter.
Nous voilà donc en 2015, Poney a 4 ans et est débourré. J’ai pour ma part changer de club, améliorant considérablement mon niveau, restant néanmoins un petit Galop 5. Été 2016, je passe un été parfait, entre Lamotte et les écuries, ou j’ai quasiment habité pendant 2 mois, à monter 3 à 4 chevaux par jour, dont le mien, qui se comporte bien et évolue gentiment.
Sauf que voilà, depuis fin 2015, je suis également diagnostiquée dépressive, qui s’empire en septembre 2016, et j’arrête l’équitation, manque de motivation pour tout, je ne sors plus de ma chambre.
Pour mon poney, il reste d’abord aux écuries, où une amie le monte, puis au départ de cette dernière, je le mets au pré avec une jument chez une autre amie, qui s’en occupe parfaitement. Sauf que voilà, mes grands parents décident de le vendre.
Je comprends la situation, ils ne peuvent pas forcément payer une pension ou la nourriture, du moins c’est ce que je pensais.
Néanmoins, je sais que mon grand père apprécie de s’en occuper, alors je négocie avec mon père pour assumer les frais liés à mon poney (qui n’est donc pas vraiment le mien, il est au nom de ma grand mère officiellement), ce qu’il accepte.
Bref, beaucoup de blabla pour dire que je suis maintenant en bien meilleure forme mentale, et je me décide à remonter, du moins à remettre mon poney en route gentiment, pour éviter qu’il ne soit vendu. Sauf que je ne sais pas si je vais réussir à tenir le rythme, je reste très fragile mentalement, et je suis en études supérieures.
De plus, mes grands parents n’apprécient pas forcément le travail que j’effectue avec lui: je suis très axée équitation tranquille, je travaille davantage à pied que monté. Eux préféreraient que je fasse de la compétition (j’en ai fait 2 ans, j’ai bcp aimé mais c’est un rythme de vie qui n’est plus compatible avec mon mental et mon temps).
Alors là question est: dois-je accepter la vente? Le laisser partir, parce que je ne sais jamais de quoi sera fait demain de mon côté, et que je suis bien consciente de ne pas pouvoir demander à mes grands parents de payer et entretenir mon/leur poney, alors que légalement je n’ai pas mon mot à dire, et que je n’ai pas les mêmes objectifs qu’eux.
Mon idée dans l’idéal serait de le récupérer définitivement dans 2 ans, lorsque j’aurais fini mes études, et que j’aurais un emploi assuré et un salaire fixe tous les mois (je prépare un concours pour être enseignante d’anglais). Mais est-ce que je ne vise pas trop haut? Peut être que dans 2 ans de l’eau aura coulé sous les ponts, mes objectifs de vie auront peut être changé, et alors promettre à mes grands parents que je le récupérerai dans un temps si éloigné me paraît malhonnête envers eux.
Je me pose beaucoup de questions, car j’aime beaucoup mon poney, je suis actuellement motivée à le remettre en route, et je ne veux pas le voir partir, mais j’ai peur que ma vie fasse que cela soit trop compliqué à gérer...
Alors j’aimerais savoir, à ma place que feriez-vous? Quelle décision prendriez-vous?
Merci pour vos réponses/conseils, je vous souhaite une bonne journée!

Lilice34000

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Dépression et équitation
Posté le 26/06/2020 à 23h22

tam89 Alors, je vais peut être répondre à côté de la plaque mais pour avoir deux parents profs dont ma mère, en maternelle... Je suis juste choquée de cette mentalité ! Certes, y'a pas de copies à corriger, mais gérer 30 mômes voire plus, en bas âge, pour leur apprendre les fondamentaux (beh oui, personne n'apprend à coller des gommettes, ou tenir un ciseau correctement grâce au St esprit), ça reste quand même pas évident. Puis faut avoir envie d'aller travailler dans le bruit du matin au soir, avec des enfants "rois" et des parents laxistes ou pire, insultants envers les enseignants.
Après c'est clair, qu'il y a des avantages partout mais je rejoins l'avis de spiritdancer dans sa globalité. Mon père quant à lui est prof à l'université (donc bac+10, thèse oblige), il lui reste 15 ans à faire, et son salaire est déjà au maximum, sans pouvoir évoluer davantage. Aujourd'hui, il pense même à se reconvertir.

Comme quoi, les préjugés sur les profs et l'éducation nationale ont encore de beaux jours devant eux. Il faut voir la réalité du métier avant de pouvoir en parler.

Tam89

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Posté le 27/06/2020 à 07h29

lilice34000

Alors je m'occupe d'enfants handicapés en école primaire ou maternelle depuis un peu plus de 10 ans, donc je te remercie mais bosser dans le bruit avec 30 gamins je connais, apprendre à coller des gommettes, je connais, apprendre à découper je connais, apprendre à lire je connais aussi ...

Mais justement ton message me faire juste rire, c'est vrai que c'est super difficile d'apprendre à découper à des gamins ... aussi dur que de leur apprendre à coller des gommettes...
Je comprends pas pourquoi les mecs qui bosses à l'usine à gratter des pneus dans des batiments ou il fait 40 degré se plaignent, coller des gommettes c'est quand même bien plus dur quoi ...

La 1ère instit avec qui j'ai bossé donc il y a plus de 10 ans, est devenue instit tard, elle avait 40 ans, donc elle avait bossé ailleurs avant, et clairement elle le dit, si j'avais su j'aurai fait ça avant.

Bref ça me fait juste rire de voir à quel point dés qu'on dit que les instits ont des boulots plus tranquilles que les autres et qu'ils ont des avantages par rapport à d'autres boulots on se fait sauter dessus.
En plus si je disais que les instits sont des feignants qui bossent pas je comprendrais qu'on me saute dessus mais là c'est pas le cas je dis juste qu'il y a des avantages top à faire ce boulot, mais bon ça doit être un gros mot faut jamais dire ça mdr

Donc je retire ce que j'ai dit, l'education nationale ce n'est pas du tout le top, c'est le mal même.
Il vaut mieux aller faire les 3 x 8 à l'usine jusqu'à 65 ans à être payé le smic, on est vachement mieux là bas.

Édité par tam89 le 27-06-2020 à 07h44



Shivine

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Posté le 27/06/2020 à 07h50

On s'éloigne un peu du sujet initial mais ... Je suis en reconversion pro pr devenir prof (collège lycée) et qd je vois vos témoignages je suis en stress total ...

C'est si horrible que ça ?
J'ai un ex qui est prof et dépressif (++) et il se plaignait H24 de son travail mais j'ai tjs mis ça sur le dos de la maladie car rien ne l'intéressait finalement

Spiritdancer

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Posté le 27/06/2020 à 08h26

tam89

Si vous bossez en école, vous bénéficiez donc des avantages (vacances, horaires, etc) sans la charge pédagogique. Vous êtes donc encore plus privilégiée qu'un instit. Mais, pour en avoir encore plus, pourquoi ne passez-vous pas le concours ? Qu'est-ce qui vous en empêche ?
Ce qui est formidable avec ce métier, c'est que ceux qui ne l'exercent pas, savent mieux que nous comment le faire, mais sans vouloir l'exercer tout de même.
C'est à se demander d'où sortent tous ces parents qui ont galéré durant le confinement pour faire bosser les gosses parce qu'ils ne savaient pas comment s'y prendre... On me dit à l'oreillette que certains auraient même osé avouer en public que finalement, les profs, ils faisaient un sacré boulot...
Personnellement, et je n'ai pas honte de le dire, je n'ai pas trouvé si simple de faire cours de CP durant presque 3 mois. A croire que cela ne s'improvise pas tant que cela. Et ma môme comprend plutôt vite et bien.

Bref, certes, vous n'avez pas dit que tous les profs étaient des feignasses, mais vous nous sortez quand même l'exemple de l'ouvrier qui trime autrement plus dur que ces profs geignards. Moi, j'en connais qui me disent qu'ils ne feraient mon boulot pour rien au monde, parce qu'ils n'auraient pas la patience et que cela a l'air trop chiant !

Et vous zappez délibérément tout le fond de la discussion que nous avons ici : dans la quasi totalité des cas, les enseignants aiment leur métier. Mais, ce qui les rend dingues, c'est la façon dont on les oblige à le faire, de réforme en réforme. Ce métier perd du sens. Et, dans notre cas, cela va au-delà du simple ressenti personnel (au sens d'absence d'épanouissement personnel), parce que ce sont des mômes en construction dont on s'occupe. Et, en dépit de tous nos efforts et de notre investissement, on s'en occupe de plus en plus mal et on compromet beaucoup de choses pour l'avenir des plus fragiles d'entre-eux. On est également en première ligne (avec d'autres professions) pour absorber misère, fragilités sociales et autres maux de la société. Et ça, il faut pouvoir l'encaisser aussi en admettant que l'institution ne se préoccupe pas vraiment de ces situations, en dépit des discours officiels émanant du Ministère. L'école de la réussite, quand on sait ce qu'on nous demande de faire et les moyens pour le faire, c'est juste le truc qui donne envie d'aller chercher quelques mecs en costards et de les mettre devant les classes...Ou d'acheter un fusil à pompe quand on les entend pérorer sur leur vision de l'école. Et je pense que le fusil à pompe sera moins douloureux pour eux que de devoir faire ce qu'ils préconisent devant de vrais élèves.

Alors, effectivement, si on raisonne en vacances et bien moindre pénibilité que de gratter des pneus par 40°C (on se croirait dans du Zola !), on peut adopter votre position.
Si on raisonne en prof, qui est quand même entré dans le métier par amour, au minimum, de la transmission, par volonté d'élever et aider à construire (même en collant des gommettes : vous les avez lu les objectifs de la maternelle dans le programme et les items des livrets d'évaluation des compétences ?! Vous vous êtes rendu compte qu'on ne colle pas de la gommette pour coller de la gommette?), ben, je vous assure que l'EN nous donne bien envie de chialer...
Parce qu'en fait, les préoccupations qui nous agitent sont majoritairement professionnelles plutôt que personnelles. C'est ce que nous essayons de dire, mais vous restez bloquée sur "Hé ho, les gars, sans déc, quand vous êtes instit en maternelle, vous êtes quand même sacrément à la cool avec un max de privilèges ! Germinal aurait été bien content de faire votre job !"...

Mais, c'est vous qui avez raison : pour que ce métier soit top, il suffit de raisonner en-dessous de la ceinture. Si on a le malheur de raisonner au-dessus, on peut effectivement rapidement se retrouver mal.
On peut se fatiguer à toujours essayer de colmater la faille de San Andrea avec du patafix et des gommettes. Mc Gyver, quand il s'agit de gamins, cela a vite ses limites.

Donc, effectivement, quand on se débat dans ce type de problématiques, on a tendance à réagir quand on lit ceci :


Citation :
Fuire l'éducation nationale ?
Mais si j'avais su tous les avantages j'aurais été instit, l'éducation nationale c'est le top !
Fin du HS lol


lol

Tam89

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Posté le 27/06/2020 à 08h54

spiritdancer

comme je l'ai dit je bosse dans les écoles depuis 10 ans donc tous les problèmes cité je les connais, même si je ne suis pas instit, les galères je les connais.

Mais dans chaque boulot y'a des galères, y'a des inconvénients, y'a des points négatifs ...
Et je continue de dire que dans l'éducation nationale les avantages sont là par rapport aux autres boulots, si ça ne plait pas je m'en fou un peu en fait.

Et oui je compare avec un ouvrier, parce que oui le mec quand il est à la retraite il gagne pas énorme, il est physiquement pas en forme le dos en vrac, ou les genoux défoncés ou les 2 mêmes, donc il profite pas super de sa retraite finalement, alors qu'un instit c'est pas la même, pareil pour les vacances et les week-end.

Et quand à savoir pourquoi je ne suis pas instit, parce que comme pas mal d'enfant "surdoué" j'ai foiré ma scolarité, donc je n'ai même pas le bac parce que malgré une moyenne super élevée en terminale, passer devant un jury à l'oral m'est impossible. Mais si je pouvais je le ferais sans hésiter.
C'est bon ma justification est suffisante ?

Brei_zh

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Posté le 27/06/2020 à 10h03

tam89

Il y a juste un truc qui diffère entre un ouvrier et un enseignant, ce sont les 5 ans d'études et le concours... Donc ce n'est pas comparable. Il faut comparer les profs avec d'autres bac + 5...

Spiritdancer

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Posté le 27/06/2020 à 10h09

tam89

Je vois que le concept de charge morale vous est complètement inconnu. Mais, bon, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, restez dans vos certitudes sans jamais chercher à regarder au-delà des clichés.
Fin de notre conversation en ce qui me concerne.

Pour poursuivre avec les autres interlocuteurs et notamment ceux qui souhaitent enseigner, quelques petites anecdotes qui situent le contexte.
Septembre 1996, fraîchement capétienne, j'entre dans l'enseignement comme j'entre en croisade.
Je suis affectée comme stagiaire à l'année dans un collège de la grande banlieue bordelaise, un de ceux entourés par les barres d'immeubles. J'ai deux 6èmes et tout se passe bien (y a même le petit Jean-Marc qui glisse un mot dans mon cartable pour m'inviter à son anniversaire samedi après-midi !).

Ma tutrice est dans la boite depuis 30 ans. Elle me propose un jour de faire un cours dans l'une de ses 3e. Ok, super ! J'ai un môme qui accroche sur un truc, je ne sais plus quoi. J'explique, je ré-explique, explique encore, m'enferre, ne sort pas du truc, sors les rames, en vain. Pour moi, l'essentiel est que le môme sorte de classe en ayant compris "pourquoi".
Débriefing avec ma tutrice après, qui me dit "Pas plus de 3 fois pour expliquer. De toute façon, ceux qui ont compris, ont compris, les autres comprendront plus tard et certains ne comprendront jamais, donc ce n'est pas la peine d'insister". Je m'insurge ! Et me vois rétorquer : "il y a un programme et il faut bien avancer. Ils sont 29 dans cette classe. En t'acharnant pour que ce môme comprenne un truc hors de sa portée, tu pénalises tous les autres. Tu n'as pas vu tous ceux qui avez compris qui ont décroché et s'agitaient, qui s'ennuyaient ? Tu imagines si tu fais cela à tous les cours ? Si tu ne fais pas le programme, ils font comment au brevet ? Les classes sont hétérogènes depuis la réforme Aby, faut faire avec et on ne peut pas sauver tous les mômes". Je l'ai trouvée horrible et j'en ai chialé en rentrant chez moi le soir. C'était tellement à l'opposé de ce pourquoi j'étais devenue prof !

On me propose d'aller faire la visite d'une môme de 3e en stage. Celle-ci est en stage dans l'école maternelle d'à-côté. Ok. La maîtresse qui accueille la stagiaire est aussi une dame d'un certain âge qui doit entrer en clinique l'après-midi. A priori, cela la stresse et au lieu de rester une demi-heure, je reste 2 heures avec cette dame qui me fait son testament pédagogique au milieu des gamins qui, donc, font des gommettes. Et elle me dit qu'elle est en mesure, parmi tous ces bambins, de me dire ceux qui seront en échec scolaire, ceux pour qui c'est foutu d'avance. Pareil, je suis outrée par ce déterminisme social qui nie tout ce que représente l'école de la République. Bon, je ne dis rien, mais n'en pense pas moins... Elle insiste en m'expliquant que l'école ne peut pas faire de miracle face aux détresses sociales. Je bouillonne et refuse de l'admettre...

Stage de 15 jours en lycée : mon tuteur me confie une classe de term littéraire pour faire le chapitre sur les conflits israélo-arabes (le salaud, quand on y pense !). Et me préviens qu'il y a dans la classe une élève schizophrène et quoi qu'elle fasse, je ne dois pas réagir. Effectivement, la gamine se lève pendant le cours, vient écrire et dessiner des trucs au tableau dans mon dos, se poste à quelques cm de mon visage pour me prendre en photo avec un petit instantané (genre gros plan sur mon pif), hurle sans raison... Et personne n'a le moindre frémissement dans la classe, ni le prof, ni les autres gamins. Moi, j'avoue, je ne sais plus où j'en suis dans mon cours ! Pareil débriefing au terme du cours : je demande au prof pourquoi cette gamine est là, s'il a une formation particulière, un projet particulier pour accepter gérer ce type de cas. Et là, il m'explique en chialant qu'il y a quelques années, un élève a demandé à quitter son cours pour aller à l'infirmerie et que pris dans son discours, il l'a laissé partir sans accompagnateur. Le môme s'est suicidé en se jetant sous un train derrière le lycée. Depuis, il veut sauver tous les mômes.

Mémoire d'IUFM de fin d'année. Je fais cela sur les conditions d'apprentissage. L'expérience : deux classes de 6e, dans l'une d'entre elles, davantage de gamins en difficulté (je repense à ces deux petites blondinettes qui se sont fait choper derrière les pré-fabriqués : pour 5 francs, elles montraient leurs seins aux garçons...). Mon postulat : cours sur la romanisation rigoureusement identique dans les 2 classes, interro absolument semblable, sauf que la classe la plus faible va au musée d'Aquitaine, avec un joli questionnaire illustré par ma maman. Idée : démontrer que la sortie scolaire facilite l'apprentissage et que confrontés à quelque chose de plus concret, les élèves vont mieux réussir.
Au terme de l'expérience, je corrige les fameuses copies. La classe qui n'a pas été au musée a 3 points de moyenne supplémentaires... Le jury était mort de rire ! La qualité de mon questionnaire a été salué, ainsi que mon courage à admettre l'échec de l'expérience, mais ils étaient morts de rire !

Ensuite, cela a été la région parisienne avec ce gamin de 3e qui avait tué un flic avec une voiture volée. Puis, le merveilleux statut de TZR (Titulaire sur Zone de Remplacement), à valser d'un coin à l'autre du département, prévenue la veille pour le lendemain, pour des remplacements de quelques jours la plupart du temps. Il y a eu aussi les mesures de cartes scolaires, quand on a enfin un poste fixe en lycée et qu'on vous le retire parce que le volume d'heures de la DGH a baissé et que c'est le poste du dernier arrivé que l'on supprime. Sans compter les affectations sur 2 établissements différents à plusieurs dizaines de km l'un de l'autre où on ne bouffe pas à midi, parce qu'on quitte l'un à 12h pour reprendre à 13h dans l'autre ! Mais, je ne me plains pas, j'ai des potes qui ont été sur 3 établissements différents !
Bon, des TZR, il n'y en a presque plus et ils sont affectés à l'année, la plupart du temps... Avec les mesquineries de l'administration : j'ai un copain qui a été affecté sur un congé longue maladie à 50 bornes de chez lui (sans avoir son mot à dire). Ils ont changé son établissement d'affectation (qui était celui de la ville dans laquelle il habite, normal) pour le raccrocher à celui où il fait le remplacement. Comme ça, ils n'ont pas d'indemnités de déplacement à lui payer ! 100 bornes par jour sans remboursement de quoi que ce soit...!! De temps en temps, le mardi, il dort chez moi pour s'éviter la route et d'autres jours, chez d'autres copains... Sa compagne gère les 4 mômes à la maison !

Bref, largement de quoi perdre la foi. Mais, on a un privilège fabuleux : celui de la relation avec les mômes. Bien sûr, on doit se fader quelques abrutis (et leurs parents souvent...), mais d'une façon générale, quand on est dans notre salle de classe, c'est entre eux et nous et il y a de très chouettes moments !
Et quand un môme vient vous voir en disant que vous avez "changé" sa vie et pour vous dire merci, on chiale encore, mais pas pour les mêmes raisons !

Tam89

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Posté le 27/06/2020 à 10h50

Oui oui j'ai bien compris, je ne suis pas instit donc je n'y connais rien, les profs sont de pauvres malheureux sans aucuns avantages et les autres boulots sont tous bien mieux que le leur.

Si c'est tellement horrible faut se reconvertir hein

Fin du HS pour ma part, cette discussion ne sert à rien.

Crystalsacred

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Posté le 27/06/2020 à 11h11

spiritdancer

La région parisienne c’est le must. On ne s’ennuie pas. J’ai pas eu le tueur de flic
Mais des attouchements de 3ème sur des 6eme et vente de drogue ou de médicament... Pas facile tous les jours en effet mais ... on s’ennuie pas et parfois on a des pépites. J’ai eu un élève qui a eut médecine du premier coup ... certains se garent à fond à côté de ma voiture sur la route en double sens juste pour dire coucou et merci ( de les avoir aidé, d’avoir essayé et je rajouterai de leur crier dessus pour les remettre à leur place ) D’autres me déposent des croissants car ils ont eu leur apprentissage boulanger enfin ce sont des petits trucs ( certes dangereuses ) mais ils font plaisirs. Certes on peut pas tous les aider les sauver car certains ne le veulent pas ou les parents ne veulent pas car leurs routes sont déjà toutes tracées.
Puis il y a les parents pour la plupart nous dénigre mais certains osent dire qu’on fait du boulot ( et qu’on devrait avoir de frapper certains élèves rho. Parole de délégué de parents ).

Comme tout point positif point négatif. Quand on supporte plus les points négatifs. Faut changer. Perso je sais d’avance que je finirais pas ma retraite dans l’enseignement ( je risquerais je pense d’atterrir en prison ) mais en même temps. Que faire d’autre ? J’aime ça et je sais faire que ça ...

Pour en revenir au cheval. Le cheval est la heureusement mais c’est bien quand tout va bien car quand c’est galère au cheval et galère au boulot ...

Spiritdancer

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Posté le 27/06/2020 à 11h41

tam89
Non, vous êtes juste dans l’outrance de ceux qui n’admettent pas que les choses pour lesquelles ils ont des certitudes sont un peu plus complexes que ce qu’ils pensent.
Les arguments se délitent et finissent par une forme d’agressivité faite d’ironie facile en mode victime. Relisez à tête reposée tous ces échanges, vous verrez peut-être ce que nous essayons de dire, soit ce que peut impliquer le choix de ce métier. Il y a peut-être des choses à savoir, plus importantes que vacances et physiquement moins éprouvant que le travail en usine.
Vous êtes la seule à vouloir établir une hiérarchie des métiers à l’échelle de votre propre sensibilité de la pénibilité.
Nous, nous évoquons la réalité du quotidien de ceux qui exercent cette charge. Il y a des côtés loin d’être roses qui peuvent même faire que les vacances, cela soit très secondaire.
En outre, vous restée scotchée à votre expérience du primaire, alors que l’auteur du post parle bien de CAPES et donc d’enseignement en collège/lycée.

Ponix

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Posté le 27/06/2020 à 12h02

spiritdancer je revais d'être prof d'histoire, ou de français et surtout de latin.
Et j'ai commençais à réfléchir.
Moralement je ne me voyais pas y arriver, je suis fragile, à tendance dépressive. J'adore enseigner, je pense que c'est réellement ma vocation, mais je ne peux pas concevoir de le faire avec les contraintes imposées par l'éducation nationale aujourd'hui. Je suis très idéaliste et ce qui se passe aujourd'hui va à l'encontre de toutes mes idées.
Et bon regardons le côté financier, 10 mois payés sur 12, vu les contraintes et le travail c'est mort.
J'ai aussi un bac+5, quand je bossais dans le civil je devais faire autant d'heure que les profs (cours et préparations inclus) mais pour un salaire qui était le triple...

Aujourd'hui je suis militaire, donc notre grille de salaire est assez semblable à celles de profs car nous sommes assimilés fonctionnaires, mais j'ai des avantages bien différents ! Et je pense que militaire est également une vocation car quand je rapporte le salaire à l'heure de certains mois j'aurais envie de pleurer xD Comme pour les profs ici aussi ils ont du mal à recruter et encore plus à garder les gens...

vananie23 perso j'ai BESOIN de mes équidés, même si je ne suis pas physiquement avec eux pour le moment. Quand j'ai pensé vendre mon baudet j'ai été malade, l'un de mes plus gros épisodes... J'ai choisi de le confier pour qu'il puisse continuer sa vie au mieux et me soulager aussi, mais je continue à en profiter de temps en temps et j'adore avoir de ses nouvelles, l'une de mes plus grandes joies...
Je te dirais de bien réfléchir à tes choix pros, je pense que la pression du métier de prof (et j'ai l'impression que ça ne va pas s'améliorer) risque d'être très dur à supporter... Surtout qu'à te lire je n'ai pas l'impression que ce soit une vocation

Brei_zh

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Posté le 27/06/2020 à 14h31

vananie23
Pour voir si le boulot de prof te convient, avant de passer le CAPES, tu peux trouver un emploi de contractuel, l'EN recrute beaucoup en ce moment (en maths par exemple, ils viennent démarcher des étudiants dès la L2 mais l'anglais est très demandé aussi). Tu verras bien si ça te convient ou pas avant de te farcir le concours. Tu peux passer le CAPES ou l'agrégation en parallèle de ton boulot, même si ça représente beaucoup de travail, certains le font et au moins tu seras fixée sur ce que tu vas vivre (sachant que les jeunes profs sont envoyés majoritairement en RP et que ça peut tout changer)

Les contractuels ont le droit de passer les concours internes après qq années de contrat donc c'est un avantage aussi. Ca peut t'aider à prendre de la bouteille, te permettre de rester dans la région de ton choix et te confirmer que ce travail est fait pour toi.

Enfin, c'est juste une idée comme ça.

Edit: les facs aussi recrutent des contractuels en anglais pour faire des LANSAD puisqu'il n'y a plus de sous pour de vrais postes...

Édité par brei_zh le 27-06-2020 à 14h34



Vananie23

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Posté le 27/06/2020 à 17h15

brei_zh J’avoue que c’est une très bonne idée! Je n’avais pas forcément creusé ça, mais je vais me renseigner, merci!
En revanche si, je dirais ponix que c’est une vocation, j’ai toujours voulu être prof, des petite quand je voulais être maîtresse (bon, comme 50% des enfants, l’autre partie voulant être veto ou pompier haha), mais c’est depuis le collège que je sais que c’est ce que je veux faire... Je me suis intéressée à d’autres métiers, mais rien qui ne met convienne (a part peut être le travail auprès des personnes âgées, mais j’ai un genou capricieux et si je le surmène, il va m’en vouloir...).
Donc si, je suis vraiment convaincue de mon choix, je sais que je veux faire ce métier. Après, j’entends ce que vous me dites, notamment au niveau de la fragilité, et je case ça dans un coin de ma tête!

Ponix

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Posté le 27/06/2020 à 17h17

vananie23 si c'est ta vocation alors tamieux :)

Mo56

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Dépression et équitation
Posté le 27/06/2020 à 20h35


crystalsacred a écrit le 27/06/2020 à 11h11:
La région parisienne c’est le must. On ne s’ennuie pas. J’ai pas eu le tueur de flic
Mais des attouchements de 3ème sur des 6eme et vente de drogue ou de médicament... Pas facile tous les jours en effet mais ... on s’ennuie pas et parfois on a des pépites.


Le sud a l'air pas mal également...
Une collègue nous avait raconté qu'elle avait dû gérer un réseau de prostitution dans son collège : les 3e étaient les mac de filles de 6e...





Ce qui me déprime dans ce métier, c'est la casse qui est faite...
Réformes à tout va pour que le ministre ait son nom dans l'histoire, et non pour le bien des élèves (en tere de niveau, d'orientation...) Casse permanente des profs comme "fainéants" qui "ne bossent que 18h", alourdissement des tâches pour y remédier. Les parents qui ne prennent pas en charge l'éducation de leur enfant mais nous tombent dessus dès qu'on recadre leur progéniture dans nos cours.
Parceque sinon, quand je suis face à mes élèves, que je peux leur transmettre des choses et que je les vois progresser... Je me dis que j'aime vraiment mon métier.
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Dépression et équitation
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