Tu t'es foirée dans la citation pour me répondre, du coup j'essaie en te lisant de séparer les propos des miens, parce que là on ne voit pas la différence, tu as répondu comme si c'était moi qui parlait...
Citation :
Je suis complètement d'accord, mais je manque vraiment d'outils dans ce domaine..
Beaucoup, beaucoup de travail à pied, en carrière d'abord.
J'aide en ce moment à travail un cheval très sympa, très gentil, qui sort en extérieur, est capable d'être calme, mais qui peut avoir des réactions très vives dans certaines situations. Il part de beaucoup moins loin que celui dont tu parles dans ton poste.
On parle d'un cheval de 20 ans, qui a tourné en concours avec ses proprios, qui n'a jamais fait de club, n'a jamais été maltraité, un cheval de selle qui faisait du "concours amateur" classique comme tout, habitué à être pansé, douché, tondu... Qui sort en extérieur, fait du cross, bref plutôt polyvalent sur le papier, mais il lui manque encore quelques cordes pour devenir un parfait cheval d'extérieur.
La première séance déjà, réussir à le toucher partout sans qu'il n'ai de réaction, et à obtenir de lui qu'il comprenne le concept de "céder à la pression" sur les côtés et vers le bas, c'était déjà un gros travail.
Là à la troisième, on commence à amener des objets ou des situations qui font peur. On voit qu'il commence à être capable de prendre sur lui. Je sais qu'on va encore travailler beaucoup avant d'arriver sur ce qui le fait se précipiter trop en extérieur, mais déjà il commence à comprendre comment prendre sur lui.
Citation :
A pied j'essaye de m'imposer pour pas qu'il me viennent dessus, il a le droit de regarder mais il doit respecter ma bulle. [...] Avec sa proprio oui, avec moi parler de détente est un grand mot, ça reste tendu.
J'ai toujours la même réponse, travailler à pied. Pour que tu n'ai pas à "essayer de t'imposer", mais que tu n'ai même pas à songer au fait qu'il pourrait ne pas respecter ta bulle.
Et parce que ça entretiendra / provoquera le côté leader qui semble te manquer : il est encore tendu quand tu descend parce qu'il a la sensation qu'il ne peut compter que sur lui-même, qu'il ne peut pas se reposer sur l'humain.
Citation :
En demi tension, le cheval entre en tension de lui même si il vient à se percher, ou bien je créer une tension par une action de main s'il n'est plus attentif à mon action sur la rêne de filet.
Un cheval qui reçoit une alerte de sécurité dans son cerveau va lever la tête pour mieux pouvoir observer son environnement, parce qu'il a une meilleure vision périphérique quand il a la tête haute.
C'est un réflexe de survie.
Et c'est une attitude "saine d'esprit", normale. Tous les chevaux portent haut leur tête au moment où ils ont un doute sur leur sécurité, même minime.
Lui imposer une tension dans la bouche au moment où il a un réflexe de survie du à une inquiétude, c'est vraiment à l'encontre totale de ma vision du cheval. C'est à l'encontre du principe de le rendre confiant et d'entretenir son intelligence. En plus comme ce sont des rênes allemandes, tu lui imposes une tension vers le bas, donc tu vas à l'encontre de son réflexe de survie, donc là encore tu lui montres que tu fais partie du danger (puisque tu l'empêches de se rassurer). Ca fait partie des choses qui vont lui donner de moins en moins confiance en toi, et en l'être humain en général (l'humain m'empêche de me protéger moi-même).
Je ne punis jamais un réflexe, c'est comme si tu le punissais d'avoir sursauté (ou que tu punissais un enfant qui sursauterai).
Citation :
Je pensais que ça m'aiderait à le canaliser car c'est un enrênement qui peut être très fort lorsque mis en tension. Donc si alors que tout ce passe bien le cheval prend peur me fait un demi tour et m'emmène j'aurai un moyen d'action d'urgence, comme une sécurité pour l'arrêter. Le but n'est pas de passer une ballade branché sur les RA, c'est de pouvoir agir fort durant 3 secondes pour stopper la réaction de fuite du cheval.
Ce que j'ai pu lire auparavant dans les commentaires, c'est qu'il est pire que tout d'empêcher un cheval de fuir, et je veux bien le croire, mais c'est aussi effrayant d'être le passager clandestin d'un cheval effrayé. Je voulais trouver un compromis, pour varier notre entrainement avec autant de sécurité qu'en carrière.
Effectivement, il a des comportements dangereux pour sa vie, pour la tienne et pour celle des autres usagers de l'espace public (et s'il se prend une voiture ? Une famille avec un enfant en poussette ? Un cycliste ? Etc).
Dans ma vision des choses, je ne cherche pas à arrêter la bombe une fois partie (perso, je ne sais pas faire, et ça me fait peur), je cherche à désamorcer l'attentat. Et pour désamorcer l'attentat, j'apprends au cheval à canaliser ses émotions.
Citation :
Il adore l'extérieur, mais moi je ne suis pas téméraire, et si il y a danger aussi en rênes allemandes, je préfère ne pas m'y risquer.
Si ce cheval est calme et n'a pas de réactions disproportionnées quand tu pars en balade avec un autre cheval, alors ne fais des sorties en extérieur qu'accompagnée de couple cheval-cavalier de confiance (pas un cavalier qui t'emmène dans un traquenard par connerie, ignorance ou incompétence, et un cheval apaisé sur lequel le tien va pouvoir se poser).
Si ça n'est pas le cas, effectivement il vaut mieux te passer de sorties en extérieur le temps que ce cheval ai progressé, si quelqu'un de suffisamment compétent décide de prendre en charge cette éducation.
Citation :
Je me dis qu'un cheval aux aguets dont la réaction 1ère est de fuir, peut justement avec une contrainte parvenir à rester au pas, analyser d'avantage la situation et alors envisager la seconde option qui est de prendre sur lui.
Un cheval aux aguets a le cerveau en surchauffe. Les chemin neuronal emprunté par la pensée et l'action utilise directement le circuit court (réflexe de survie là encore !), il n'y a plus de réflexion, c'est trop tard. Le cerveau va faire appel à la palette de réactions possibles (donc celles qu'il connaît, parce qu'il les as déjà apprises). C'est le pire moment pour un apprentissage.
(au contraire de la situation où le cheval est calme, apaisé, et où le cerveau peut se permettre d'emprunter le "circuit long", donc de réfléchir --> c'est le bon moment pour les apprentissages !)
Quand il est aux aguets donc, il va réagir uniquement par une suite de réflexes qui viendront
de comportement déjà acquis. Tout nouveau stimuli va influencer cette suite de réflexes, ou pour augmenter l'attitude de "circuit court", ou pour réussir à redescendre dans l'état "circuit long".
Imposer une contrainte désagréable à ce moment là a de gros risque de faire encore plus basculer le cerveau déjà en surchauffe vers des réflexes de plus en plus puissants, parce que cette contrainte va lui apparaître comme un "nouveau danger" dont il faut s'échapper au plus vit. Elle va donc provoquer des réactions de plus en plus disproportionnées jusqu'à ce que le cheval réussisse enfin à s'échapper.
Pour réussir à ramener un animal au calme avec de la contrainte, il faut que ce soit un animal déjà très soumis et plutôt "cassé" dans son caractère (= qui a perdu l'envie de se protéger), est-ce le cas de ce cheval ? (au fond de mon coeur, j'espère que non
).
L'objectif de la façon dont je travaille, c'est d'imprimer les comportements que l'on souhaite chez le cheval (= j'ai peur = j'observe, je prends sur moi) dans le circuit court, afin qu'en cas de stress cela fasse partie de l'option choisie par le cerveau.
(au passage, ce fonctionnement cognitif, les humains ont le même
Sous stress tu empruntes les circuits courts du réflexe, dans le calme tu es capable de dépasser tes limites et d'apprendre)