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Cheval fuyant le mors et le contact des mains
Posté le 08/02/2021 à 11h12
couagga
Posté le 08/02/2021 à 11h12
laulaut
Ta description correspond quasiment en tout point à ce que faisait ma jument.
Je rejoins les conseils de Frison78 avec une petite réserve sur les mors à gros canons. Mors simple oui, tout à fait d'accord, muserolle simple avec l'espace nécessaire ou pas de muserolle, ok aussi. Mais les gros cannons peuvent s’avérer très inconfortable pour certains chevaux, notamment si la bouche est petite, la langue importante...
J'ai mis un an au moins à récupérer la confiance de la bouche de ma jument. Il faut dire que s'ajoutait aussi un tempérament très émotif, des angoisses et des rétivités. Mais le seul contact confiant en arrêtant de s'enrouler en arrière de la main au moins un an je dirais. Même en sentant les rênes à la couture, la jument était déjà dans la fuite de la main et s'enroulait jusqu'en posture Rollkur parfois !
Par contre, elle prenait son mors sans problème et n'avait aucun mâchouillement frénétique.
Peut-être faudrait-il donc d'abord t'assurer que le mors convient en taille, en épaisseur, en réglage et en matière (Inox ou alliage cuivre ?)
Ensuite, sur un jeune non habitué, au début la présence du mors déclenche automatiquement des réflexes de mobilité de la mâchoire. Mais normalement, si le débourrage est bien conduit avec un matériel adapté, le cheval étant sensé être longé avec la présence du filet et du mors mais sans que la longe ne soit sur le mors ni aucun cavalier sur le dos, voire même pas de rênes au début, il oublie la présence de l'outil qui doit trouve sa place dans la bouche sans le déranger.
Si on ne laisse pas cette étape se faire correctement, et que le mors est directement associé à des contacts, des pressions, ça peut perturber fortement le cheval et développer des contraintes et des incompréhensions persistantes.
la première étape, c'est bien, comme pour le tapis et la selle, que le cheval puisse apprivoiser les sensations nouvelles de la présence seule du matériel sans qu'aucune action ne s'exerce dessus. Une fois familiarisé, l’inoffensivité expérimentée, alors il faut avoir la même démarche avec la présence de main sur les rênes mais toujours sans action particulière.
A la délicatesse nécessaire dans la découverte du mors, s'ajoute des sensibilités différentes d'un cheval à l'autre. C'est là que le tact et l'expertise de la main du premier cavalier prend toute la responsabilité de la construction de la relation main/bouche. C'est là que le débourrage doit plus que jamais être confié à un cavalier expérimenté et plein de tact afin de ne pas ruiner dès le départ les bases de cette future relation.
La question n'est pas d'avoir une main légère mais d'avoir un main juste.
Car la légèreté ce n'est pas agir peu, pas, avoir des rênes longues ou peu ajustées. La légèreté c'est le juste dosages des aides, sans excès, au bon endroit et au bon moment avec précision.
C'est déjà une étape délicate au débourrage, à la construction et dans l'usage ensuite du cheval formé, mais lorsqu'il faut déconstruire le résultat des erreurs du passé pour reposer les bases dans les règles de l'art, c'est encore plus délicat et très long.
Bref, pour moi, il faut privilégier plus que jamais l'usage des aides centrées, très peu utiliser les mains qui doivent offrir un point d'accueil très stable et moelleux en avant des postures de tête d'évitement du cheval, puis travailler sans s'occuper ni de la tête ni de la bouche, et laisser le cheval venir progressivement redécouvrir ce contact, que l'on s'attache à être accueillant et confortable, neutre d'informations au début.
d'abord il vient furtivement, puis au fil du temps, il s'y pose de plus en plus. Quand il le fait, on le félicite vocalement, en caressant le garrot ou la base de l'encolure. C'est long, il faut être patient. Veiller au quotidien à être bienveillant avec la bouche. Par exemple le simple fait de mener le cheval jusqu'à la carrière ou au manège, ne pas mettre les rênes en tension pour l'y conduire. Ne pas longer sur le mors.