Je vais témoigner en tant qu'enfant placé.
J'ai été placée une première fois à 9 ans, pour la première cure de désintox après des faits de violence sur mon frère et moi. Ensuite on a été replacé chez ma mère avec un " suivi".
L'alcool et les violences ont recommencés vers mes... 12 ans? Aucune idée en vrai j'ai un flou total de cette période de ma vie.
Juste avant mes 14 ans on a été replacés avec mon frère. En urgence dans des FA séparées puis ensemble au bout de 1 mois ou deux.
On est arrivé avec 3 fois rien comme affaires. On se voyait pas en dehors du collège. On a pas eu de suivi ni d'écoute de la part de ces FA, on était là, prié d'être pas trop bruyant et se laisser trimballer derrière eux.
Ensuite la première FA longue durée. L'homme s'est révélé être pas net, avec le recul je me rends compte que ça ressemblait fortement à un PN.
Aucune écoute, aucune aide de la part de la FA. Je ne supportai pas qu'on me touche ou m'approche ça les faisait rire et s'amusait à me toucher le dos, les bras ect pour me faire réagir.
Vers mes 17 ans je change de FA. Celle là avait 2 entreprises avec son mari en plus de son rôle de FA et une autre nana déjà placée, une handicapée mentale.
Franchement je pense pas que j'étais une jeune mega chiante. Mon objectif c'était d'aller en cours, avoir mon bac pro, aller en stage. Je fumais pas, buvait pas, pas de drogue, de fréquentations cheloues. J'allais en cours ( dans les 3 premières de la classe toujours) avec assiduité, pas de sortie et j'ai jamais fais le mur.
Moi je voulais passer mes weekend à l'écurie ou à lire
J'avais même pas de visite avec les parents puisque je refusais totalement de voir ma mère et mon père avait disparu du radar. Peu de rdv médicaux également.
En gros fallait me déposer à l'internat le lundi avant 10h30 et me récupérer à 16h30 le vendredi. Et l'internat se trouvait à 10 minutes de route de la maison.
Bah comme la seconde FA avait 2 entreprises j'étais parfois enrôler pour l'aider. Puis le lundi matin elle était trop débordée pour me déposer et me récupérer le vendredi.
Je devais y aller en scoot, elle me déposait ma valise dans la journée.
Puis ensuite elle a décrété que je devais me démerder avec mon scoot, pour " m'apprendre l'autonomie " pour quand je serais plus chez elle.
Je devais donc amener des affaires pour la semaine, plus mes cours, plus mes affaires d'équitation sur mon scoot
Je la fais courte car je pourrais écrire un bouquin sur tout ce que les FA m'ont fait endurer.
Clairement sans être un sauveur faut avoir envie d'aider les enfants. Les comprendre, les accompagner. Les écouter aussi quand il y a besoin. Non on est pas simple tous les jours. Nombre de bruits m'insupportai, j'étais sauvage ne supportant pas le contact. Vraiment je pouvais passer le weekend à lire sans parler à personne. Cela dit j'ai mis des années à dompter les crises de colère que je pouvais avoir et les FA ne m'y ont jamais aider.
Aujourd'hui je suis éleveuse de chevaux. Ce ne sont clairement pas grâce aux FA, qui ne m'ont jamais encouragées.
Tiens un petit bonbon d'un échange avec la dernière FA, j'ai 17 ans et je suis pratiquement toujours première de ma classe.
Elle me dit que je n'y arriverais pas dans le monde du cheval n'ayant pas de famille dans ce milieu.
Je lui réponds bah pas grave, je trouverai un taf de caissière et je garderai les chevaux en loisir. J'aurais toujours des chevaux.
Elle me dit " Ah mais ma pauvre fille pour être caissière maintenant il faut un bac général +2 ou +3... toi avec ton petit bac pro tu trouveras jamais."
Excédée je lui réponds Bah tant pis écoute je me prostituerai si il faut pour garder mes chevaux j'aurais TOUJOURS des chevaux.
Sa réponse: " Ma pauvre fille... pour ça faudrait il encore être jolie".