Pour moi ce que tu décris Quixote, c'est une EEd sur la diagonale.
Dans la cession à la jambe, qui porte bien son nom, l'idée est que le cheval réponde à la jambe isolée s'adressant à ses hanches. Donc il faut reculer la jambe côté interne pour inviter le cheval à déplacer ses hanches pour marcher de côté. Il n'est d'ailleurs pas sensé avoir de pli ni d'incurvation mais rester plutôt droit d'épaules et de hanches, l'objectif étant de lui faire croiser les pattes et partir vers le côté.
didou_21
dans tes aides, pour moi c'est donc ok pour ta jambe interne reculée, par contre la rêne d'ouverture externe est contradictoire et ne remplit pas son rôle de régulation de l'épaule externe.
La rêne d'ouverture a pour effet de ployer l'encolure vers le côté où le cheval doit se diriger (en ouvrant un espace par l'écartement de la main) et cela entraine un appel du postérieur de ce même côté à venir sous la masse. Donc c'est aussi une invitation à se ployer dans l'ensemble.
Autrement dit, une rêne d'ouverture à droite oriente la tête vers la droite, courbant l'encolure pour suivre un tracé courbe allant vers la droite... Ce qui est l'inverse de l'objectif d'une cession où le cheval doit rester droite, avec une tête orienté droit devant lui, dans la continuité de son encolure et ou l'on demande uniquement à ses jambes de croiser pour déporter son corps vers le côté dans son ensemble en suivant un tracé droit.
Je ne sais pas du tout l'origine du déséquilibre latéral de ton cheval. ça peut être son propre déséquilibre latéral (comme nous il est latéralisé et privilégie le travail d'une épaule plutôt qu'un autre) ou si c'est un problème dans tes aides ou ton poids. Car toi-même tu es latéralisée, avec un côté plus fort qu'un autre et tu peux avoir tendance à être plus assise sur un ischion que l'autre sans t'en apercevoir. Peu importe que tu fasses un test avec cordelette ou mors, si ton poids est mal réparti cela peut suffire à déséquilibrer latéralement ton cheval. Si en plus vous avez tous les deux des faiblesses qui se renforcent, le problème est exagéré.
Le poids du corps a beaucoup d'influence sur la qualité de tout exercice de deux-pistes.
La répartition de ce poids autant du côté du cheval que du côté de la cavalière.
Pour la cession à la jambe, contact égal dans les deux mains et mains positionnées à égale distance de part et d'autre de l'encolure (donc pas une main plus proche du garrot que l'autre), doubler dans la longueur, reculer la jambe interne derrière la sangle pour déclencher les hanches. Cette jambe dit aux hanches "par ici, par ici, par ici" avec de petites pressions délicates et intermittentes, comme pour pousser doucement le cheval vers le côté où l'on souhaite qu'il aille. Les deux mains se déplacent très sensiblement aussi de côté comme pour guider les épaules dans le sens où l'on veut qu'elles aillent, sans jamais que la main interne de passe par dessus le garrot.
Et enfin pour conforter le sens du déplacement, on pèse un peu plus sur l'ischion externe. On ne se penche pas, on ne décolle par l'ischion interne, juste un léger report de notre poids afin de peser plus dans l'ischion externe. cette gestion fine du poids dans la selle provoque un réflexe de rééquilibrage du cheval qui vient se replacer sous le poids... ce qui l'amène donc à aller lui même vers l'extérieur.
En résumé : jambe interne reculée et active, contact égale dans les deux rênes avec le couloir des rênes qui suit le déplacement voulu des épaules, poids dans l'ischion externe.
La rêne extérieure intervient dans la régulation, si et seulement si, le cheval part en dérapage sur son épaule externe (il échappe, les épaules se déplacent plus que les hanches), s'il se ploye, se tord, accélère.
Dans ces différents cas, la main externe se rapproche du garrot, le contact se raffermit (les doigts se referment sur la rêne, on ne tire surtout pas, on ne passe pas la main de l'autre côté du garrot). Cette action a pour effet de freiner l'épaule extérieure permettant de limiter l'amplitude de l'antérieur externe. Pour plus d'efficacité, il est bien de synchroniser la fermeture des doigts sur cette rêne juste au moment où l'antérieur attaque sa foulée. Et là aussi, il ne faut pas avoir une action continue ni recul de la main. Juste de petites touches précises et fines, bien synchronisées sur l'antérieur.
Tu as raison quand tu dis que le cheval choisit la facilité. C'est tout à fait normal, nous faisons nous même des choix de facilité lorsque nous sommes confrontés à des efforts ou des problèmes. On cherche toujours la solution la plus accessible et la moins coûteuse en énergie.
Le cheval cherche lui aussi ce qui lui semble le plus simple, le plus accessible, le plus logique. Il ne fait pas cela "contre nous", pour "profiter de nous" il est juste logique et donne la réponse la plus évidente et accessible pour lui. Il faut donc le guider vers la réponse que nous attendons et qui n'est pas toujours la plus évidente pour lui car coûteuse en énergie. D'où l'importance de bien décomposer les exercices, surtout pour un cheval en apprentissage, prendre le temps, énormément récompenser et encourager tout ce qui va dans le bon sens pour motiver le cheval à modifier ses réponses, en chercher d'autres et lui donner un bénéfice à fournir un effort qu'il pourrait éviter.
N'hésite pas à décomposer les exercices qui semblent lui poser problème. Les découper en plusieurs étapes où tu peux valider chaque élément un par un, que ce soit très clair pour lui, même si les exercices ne sont pas réalisés académiquement, le plus important au début c'est de t'assurer que ton cheval comprend bien la signification de chacune des aides employées et la réponse attendue, puis ensuite tu assembles les éléments progressivement pour aboutir à l'exercice.
Dans la cession, la première chose à bien validé c'est la compréhension de la jambe isolée = se déplacer en crabe avec les hanches dès que la jambe recule et dit "par ici, par ici, par ici"
cet apprentissage est indispensable pour ensuite faire des appuyers, corriger les travers (lorsque le cheval décale ses hanches vers l’intérieur ou l'extérieur des tracés, lorsqu'il se met en biais dans les départs au galop, etc...) c'est une aide d'action et une aide correctrice vraiment très utile. Qui ne doit pas être confondue avec un jambe d'impulsion.