Quand la passion s'en va ?

salem Je pense que c'est plus une question de différente sensibilité ( dans le sens que tout le monde ne vis pas les choses de la même façon, pas que certaines personnes soient moins sensibles que d'autres) plus que de considération de son animal.

Il faut aussi potentiellement faire le deuil de certains rêves et on ne le vit pas non plus tous de la même manière. Parce que globalement quand on achète son cheval, on achète un rêve avec des attentes, même si on ne veut pas le monter plus que ça. On a tous des temps différents pour digérer une situation et arriver à rebondir pour trouver d'autres aspects positifs.

Mais c'est des facteurs qui resteraient les mêmes si on était dans une relation humaine.

Encore une fois c'est des questions de caractères et pas de comment on aime ou considère la personne ou l'animal en face de soi.

Je trouve dommage qu'exprimer une façon différente de vivre sa relation au cheval soit perçu comme la culpabilisation de ceux qui éprouvent une perte de passion.

Je rejoins plutôt Salem. J'ai hésité à intervenir sur ce sujet car exprimer une passion du cheval et de l'équitation intarissable malgré les aléas de la vie semble toujours être perçu comme un jugement envers ceux dont la passion est liée à des considérations différentes. Car au final, c'est bien là la différence.
J'adore monter à cheval mais même si ça me manque quand je ne monte pas comme je voudrais, ça ne modifie en rien ma motivation et ma passion, ni à l'équitation, ni aux chevaux.

Si pour certains l'achat d'un cheval est lié à d'autres rêves que juste "avoir un cheval", oui les aléas de la vie compromettant ces attentes peuvent altérer la passion, c'est logique. Pour ceux dont l'acquisition d'un cheval est lié à rien de particulier autre que la seule attirance pour les chevaux, comme on peut l'avoir pour tout autre animal, les aléas de la vie peuvent avoir tendance à renforcer les liens et l'attachement.
En ce qui me concerne, rien n'altère ma passion, même les pires épreuves qui, au contraire, me montrent à chaque fois combien je tiens à mes juments comme à mes autres animaux et combien je souhaiterais juste pouvoir faire encore plus pour eux.
Le sujet du post interroge sur les différentes façons de traverser les difficultés, si cela altère directement ou non la motivation. Pour certaines personnes oui, mais pour d'autres non voire même au contraire.

Je crois qu'on devrait pouvoir témoigner de tous les points de vue sans que chaque avis soit perçu comme un jugement d'un autre avis.

Je te comprends car je suis en plein dedans, j'ai atteint la barre du chiffre à quatre zéro dans les "dépenses soins", il reste deux mois de protocole post-opératoire et de toute façon mon poney ne guérira jamais vraiment puisque c'est un cancer. Il va mieux, mais il n'ira plus jamais parfaitement bien (grattages, hernie abdominale, potentiels métastases...) jusqu'à ce qu'il décline.

Samedi j'ai pété un plomb à l'écurie, j'ai lourdé mon poney dans un paddock trop grand et me suis barrée, au bout du rouleau. M'en occuper est une véritable corvée, je ne supporte plus aucune de ses manies qui faisaient pourtant son charme. Il est montable depuis quelques semaines, mais je n'ai pas du tout envie de faire le protocole monté...

Et ça me fait énormément culpabiliser car ce poney, c'est le poney de ma vie, énorme coup de foudre comme j'avais jamais eu alors que j'ai jamais vraiment aimé les poneys (quand on mesure 1m73, on est plutôt cheval )

La gérante de l'écurie était là quand s'est arrivé, elle m'a expliqué que c'était normal, que j'avais donné le maximum de moi-même depuis mi-janvier et que, forcément, à un moment, quand on n'en peut plus, il faut prendre des distances et souffler un peu.
Elle a totalement raison ! et ça fait du bien de l'entendre !
Mais c'est pas facile, surtout quand on est du genre "mon poney/cheval, je l'ai voulu, il faut que j'assume tout jusqu'au bout"... Quitte à ce que ce soit jusqu'au bout de nous-même.

Maintenant au programme : je laisse tomber le protocole monté, quitte à ce que la rééducation de ses abdos prenne un peu plus de temps que prévu.


Courage, tu n'es pas seule dans cette situation difficile, c'est normal de ressentir ça, c'est très humain
Il faut juste se laisser une chance, plus tard, d'aimer à nouveau cette passion qui nous a si longtemps fait vibrer

Edit : ortho

couagga Je pense que le premier message de Salem était un peu maladroit.
On pouvait l'interpréter comme quoi on n'aimait pas réellement notre cheval et c'est pour cela qu'on vivait une perte de motivation.
Ça peut être démoralisant pour l'auteur qui semble être à bout.

Sauf cas extrême je ne pense pas que l'amour soit quantifiable. Mais il y a différente façon de le vivre comme tu l'expliques et du coup tous les cas de figures sont en effet dans la nature, aussi bien des personnes inébranlables que des personnes plus facilement emprisent au doute.

Mais encore une fois ça ne quantifie pas l'amour porté.

Après on reste d'accord qu'il y a des gens qui aiment l'équitation et non le cheval et dans ces cas là la passion s'enva vite au moindre obstacle.

J'ai une s?ur comme ça, quand elle a arrêté de monter à cause de ses études elle n'est plus jamais retourné voir la ponette.

Mais globalement on rencontre pratiquement jamais de personne comme ça sur ce forum.

Les témoignages comme le tient reste très intéressant surtout quand ils sont bien détaillés.

C'est la difficulté de l'écrit, sans intonation et moulte détails, l'interprétation du lecteur est assez libre.

La passion ne part pas mais elle évolue.
J'ai vécu après la mort de mon cheval une profonde tristesse et la fusion que je ressentais devenait différente avec les autres chevaux.Le plaisir de monter est devenu moins intense.
A l'heure actuelle mon ami s'occupe d'élevage de trotteurs.Je ne monte pas mais je m'investis pour m'occuper d'eux et oui je remarque que tous les chevaux ont besoin de contact oral de toucher et de proximité avec l'homme.
Alors ma passion a opéré un transfert qui me comble.Les chevaux sont des animaux fragiles sensibles et tout ce que l'on donne il vous le renvoie aux centuples.Il faut continuer de les aimer et de les approcher quelque soit leur âge

couagga J'ai juste dit que ça pouvait être interpréter comme tel, quand on est dans le mal (ce qui est le cas du post, j'imagine)

Perso, sans parler de l'utilisation du cheval, j'aime mon cheval de tout mon coeur, quoi qu'il arrive c'est mon amour et ça le restera : sauf que, par exemple, pendant plusieurs mois, il était à sang au quotidien, gonflé, je le voyais se gratter comme un dingue, il n'a plus de crinière, quasiment plus de queue. Ne pas le monter, j'en avais rien à faire : mais chaque jour, voir son état s'empirer, perdre du poids, pour une pathologie pour laquelle j'ai essayé un paquet de trucs... alors oui, je l'aime, mais je t'assure que j'avais la boule au ventre car j'avais peur dans quel état j'allais le trouver, et que malgré tous les soins, toutes les dépenses, rien ne fonctionnait. Alors y allait, ça devenait difficile.

Ce n'est pas que j'étais "démotivée", c'est que j'avais peur que ça ne prenne jamais fin, qu'il souffre toute sa vie, je ne savais pas quoi faire, et encore aujourd'hui ce n'est pas terminé, même si ça va mieux. J'ai toujours le coeur qui se serre quand je le vois se gratter, arracher les planches de l'abri, quand le matin je découvre de nouvelles plaies, quand j'y retourne le soir et qu'il en a encore une, qu'il a mal aux soins. Ca ne veut pas dire que je fais passer l'aspect "montable" avant, car il peut toujours bosser (je le laisse tranquille s'il a besoin, bien entendu), mais au bout d'un moment, c'est l'appréhension qui prend le dessus, la peur du futur, de SON futur, de son bien-être.

Ca ne m'empêchait pas d'y aller, j'ai jamais eu de doutes sur ma passion, mais je me rongeais les sangs rien que d'y aller, car je n'en pouvais plus de voir mon amour se détériorer, et moi, d'être impuissante.

Aujourd'hui j'espère juste que la désensibilisation va fonctionner, et s'il n'est mieux que dans la région où je suis, j'abandonnerai mes projets et on y restera le temps qu'il faudra, tant pis.

J'ai déjà vécu plus de deux ans avec un cheval avec de gros soucis dans la tête, dangereux, qui aurait pu me tuer à quelques reprises, ben quand il m'a foutu sa dernière grosse tatane, après tout ce temps à essayer mille choses, j'ai pété les plombs ! Pourtant, ça fait aujourd'hui quatre ans qu'il est avec moi, c'est mon amour, et aujourd'hui c'est sa santé qui va pas terrible.

Fin bref, tout ça que même avec tout l'amour du monde, on peut être fatiguée moralement. J'ai énormément culpabilisé à cause de ça, j'en ai pleuré, je me suis détestée, mais quand je suis tombée malade, j'ai aussi accepté que j'avais le droit de souffler (même si c'est encore difficile, lol). C'est pour ça que je me permets d'intervenir. Pourtant, mon cheval est toujours passé avant moi, car je veux son bien-être avant toute chose.

brax Oh je ne savais pas. J'avais lu un peu dans le challenge des km, je n'avais pas suivi le reste... je suis désolée, je vous envoie plein de belles ondes et de courage.

tekesuta
Merci pour ton soutien

Merci pour vos témoignages, je ferai une réponse plus complète plus tard.
J'aimerais juste revenir sur un point.

Je n'ai jamais dit que ma passion partait parce que mon cheval a beaucoup de problèmes.

Justement, je ne sais pas identifier la cause de ma perte de motivation.

Soit elle part parce que je n'ai plus l'envie tout court, je ne cherche pas à monter d'autres chevaux, je n'ai pas spécialement l'envie d'acheter un autre cheval. Mon cheval est montable actuellement et pourtant je n'ai pas envie.

Ou elle part parce que je me sens asphyxiée par les problèmes de mon cheval.

Je ne sais pas déterminer d'où vient cette perte de motivation, c'est mon problème !

toilad
Pour avoir lu tes différents messages, j'y retrouve la même asphyxie que moi... Je pencherais donc plus dans une "recherche" de ce côté là. Enfin, c'est mon ressenti en comparant ce que nous vivons actuellement toutes les deux.

Une passion c'est avoir un objectif. Si l'objectif n'est plus atteignable, la passion s'amenuise. Comme un collectionneur (de carte pokemon, il veut les 150. Il lui en manque 20. Il découvre qu'il y en a une qu'il ne pourra jamais avoir. Bien la recherche des 19 autres perd de son intérêt). Mis au cheval, si on a des objectifs avec son cheval pas forcément en selle, mais que ceux-ci ne sont plus viables, même pouvoir monter d'autres chevaux, quel intérêt?

Et en plus dans les problèmes de santé, donc encore plus démoralisant. Plus dépensier aussi, y a plus assez pour prendre des cours et monter pompom en pensant à prune qui est mal... Un goût de remord de prendre plaisir sur un super cheval qui va bien et avoir le notre qui dépéri. Lire que les autres vivent de super trucs c'est pas non plus ouf quand on est coincé, alors c'est normal d'etre moins accro au forum.

(C'est de l’empathie/compréhension pour ceux qui vivent ça, mes chevaux vont très bien et ma passion est au beau fixe avec beaucoup d'objectifs!)

hisatis39
Je vois les choses différemment, pour moi une passion, c'est vivre quelque chose pleinement indépendamment des objectifs justement (enfin, il peut y en avoir bien sûr mais pas obligatoirement).
Et la passion s'amenuise lorsque notre intérêt se tourne vers autre chose et/ou lorsqu'elle finit pas engendrer un épuisement psychologique qui fait qu'on a besoin d'autre chose.

En tout cas, même si je vois ça autrement, ta vision de la passion est très intéressante

hisatis39

C'est tout à fait ça oui.

J'ai acheté mon cheval pour réaliser des objectifs....Je voulais un cheval polyvalent : dressage - obstacle - balade.

Il y a 2 ans, j'ai renoncé à l'obstacle à cause des ses soucis....Ca n'a pas été trop difficile étant donné que je me suis faite peur à plusieurs reprises. Aujourd'hui, ça ne me manque pas !

Maintenant, je pense ne plus pouvoir sortir en dressage s'il continue à être boiteux tout les 4 matins.
Je n'ai jamais eu de gros objectifs concours mais un minimum quand même.

Alors je me dis, pourquoi continuer à travailler et prendre des cours ? Si je ne peux plus sortir au final.

brax

Après il est vrai que je suis préoccupée par d'autres choses depuis plusieurs semaines.
D'ailleurs, aujourd'hui, je suis allée monter et je n'avais pas l'esprit 100% à l'écurie alors que pour un cheval qui n'a pas été monté depuis 3 semaines, il a plutôt bien travaillé.

Moi ça m'est arrivé aussi : grosse perte de motivation, j'avais même peur et je monté que ne cheval qui m'était alors confié.
Puis j'ai continué, je me suis battue je suis dit que si j'arrêtais j'aurais juste jetter de l'argent par les fenêtres et puis la motivation et revenus doucement mais sûrement...

Maintenant je suis heureuse de monter il n'y a jamais eu autant de photos de chevaux chez moi et ' ai même acheter un 2eme cheval un petit cob pie noir.