meli75 a écrit le 02/12/2021 à 23h39:
(voir complètement pour une partie de la césure si je trouve un stage pas loin de son écurie)
Tu veux dire qu'il est inenvisageable à 100% de la déplacer (en France) ?
C'est parce que tu as une pension gratuite aujourd'hui, ou pour une autre raison ?
meli75 a écrit le 02/12/2021 à 23h39:
de ce que j'ai compris dans les labo ils parlent tous en anglais également, après à voir en vrai
En France, ça n'est pas systématique mais ça arrive. Mais la langue de la science est le plus souvent l'anglais (les articles sont majoritairement écrits en anglais, donc il faudra que tu sois apte à rédiger et à lire/comprendre). Ensuite :
- tu as encore le temps de progresser, pas de panique,
- on parle et lit/écrit beaucoup en anglais, mais avec un anglais "globish" (un anglais d'étrangers quoi, souvent les étrangers se comprennent mieux entre eux qu'avec un britannique qui lui, parle le "vrai" anglais). Beaucoup de chercheurs, en France comme à l'étranger, ont un niveau vraiment médiocre en anglais : alors certes ils peuvent parler, lire, écrire, comprendre, mais c'est bourré de fautes. Le niveau "attendu" est donc moins élevé qu'il n'y paraît.
meli75 a écrit le 02/12/2021 à 23h39:
ce sentiment de compétition me vient de personne m'en ayant parlé (mais ne travaillant pas dedans non plus), la manière dont le métier est représenté dans les médias, la concurrence "à qui à le plus raison", comme les débats entre les médecins à propos du corona virus pendant le confinement par exemple...bref un ensemble de chose et je me dis qu'y passer un stage me permettrait de pouvoir me faire mon propre avis.
Je pense que ta vision est erronée, mais ça n'est pas très surprenant, ni très grave. Et c'est justement exactement pour cette raison que c'est bien d'aller découvrir le milieu.
La recherche dans le public, il faut vraiment aimer, c'est un monde très particulier.
Beaucoup d'étudiants se disent passionnés par la recherche (normal, si on a choisi des études de sciences, c'est parce qu'on aime les sciences, et c'est le domaine où on a l'impression qu'on va pouvoir... Faire de la science !)
mais déchantent vite une fois en laboratoire.
On se rend vite compte qu'un chercheur titulaire passe le plus clair de son temps à remplir de la paperasse pour demander des financements. Son "temps de recherche" est bien faible par rapport à celui d'un étudiant...
Concurrence : oui et non.
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Pendant les études : il est plus facile d'avoir une thèse financée en sciences que dans les autres disciplines. Ca ne veut pas dire qu'avoir une thèse est facile, mais qu'il y a nettement plus de sujets "avec financement". Ca sera forcément d'autant plus concurrentiel que tu es exigeante (par exemple si tu veux absolument faire ta thèse dans l'université Bidule et qu'elle ne propose que deux sujets par an, c'est pas pareil que si tu t'ouvres à toute la France, voire à toute l'Europe).
Le recrutement en thèse sera facilité si :
- tu as déjà fait des stages en laboratoire public (on sait que tu connais le contexte, le fonctionnement, et que ça te convient, que tu sais où tu mets les pieds...), de préférence dans le même domaine (on sait que tu sais déjà te servir des machines),
- tu as déjà fait un stage dans le laboratoire visé, voire carrément avec ce tuteur là, et que ça s'est bien passé.
Ensuite, pendant la thèse, pas vraiment de concurrence entre les futurs docteurs, mais par contre une pression et des difficultés qui sont très dépendantes du tuteur, de l'environnement et du laboratoire.
Ca va du paradis à l'enfer, et c'est clairement une loterie (à moins d'avoir déjà fait un stage dans ce laboratoire et donc de déjà connaître le tuteur, tu ne peux pas trop le savoir avant de démarrer). Il faut s'accrocher. On va attendre beaucoup de travail de ta part (moins qu'en prépa ceci dit. Il y a des "phases" où tu travailleras au moins autant qu'en prépa, mais ça ne sera pas du continu (il y a aussi des creux, des phases plus cool, etc).
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Juste après la thèse : Si tu veux rester dans le public, tu vas chercher des "post-doc", ce sont des CDD de 1 à 2 ans en général. Ca veut donc dire que tu vas changer d'employeur (et donc de ville) régulièrement. On va dire que là c'est plus concurrentiel parce que forcément, des post doc avec les sujets qui t'intéressent, qui correspondent à ta thèse, et dans les secteurs géographiques qui t'intéressent, tu ne vas pas en avoir 150 000. Ceci dit, ça n'est pas "ultra concurrentiel" non plus, disons qu'il y a de la sélection, comme dans beaucoup d'autres domaines.
C'est souvent à cette étape que les gens se tournent vers le secteur privé, parce qu'à 28 ans et plus, avec un bac +8, ça n'amuse personne de signer encore des CDD à l'autre bout de la France tous les deux ans, les gens ont envie de stabilité.
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Entre le premier post doc et la titularisation, le chemin est long... Et c'est là qu'arrive la concurrence. Peu de posts sont créés en France (voire beaucoup de posts sont supprimés), donc les seules opportunités qui arrivent sur le marché sont les départs en retraite remplacés. Peu d'opportunités, et encore un certain nombre d'irréductibles qui enchaînent les post-doc. Et là, il faut avoir un bon dossier, mais à cette étape, on s'en fout un peu de ta césure ou de tes stages, c'est "trop lointain". On va par contre regarder tes résultats de recherche, le nombre d'articles que tu as pondu, dans quels magazines, etc...
(et pour ça, tu vas découvrir le truc génial où on négocie entre "chercheurs" pour ajouter le nom de machin dans l'article alors qu'il n'a rien fait, ou alors le "traficotage léger" de résultats pour que ça soit plus joli pour avoir un magazine plus "prestige")
Tu ajoutes à ça le quotidien du au fait qu'on est dans le public : manque de moyens financiers, ce qui se ressent sur tous les plans : le "responsable informatique" est un chercheur (ou un doctorant) qui n'a pas de compétence particulière en informatique, la personne qui s'occupe de réapprovisionner le PQ et les ramettes de papier est un autre chercheur (ou un doctorant), certaines personnes ont un poil dans la main et "on vit comme ça" parce que bah ils ont leur poste, ils sont indéboulonnables, donc tant pis, etc, etc... C'est un monde où il faut être courageux.
Je ne dis pas ça pour te décourager, pas du tout, mais pour te faire comprendre que OUI, faire des stages avant est nécessaire, parce que tu vas peut-être te rendre compte une fois dedans que ça ne te va pas du tout comme façon de travailler.
A côté, dans le privé, c'est souvent plus concurrentiel, mais on a aussi plus de confort pour travailler (mais par contre, tu es nettement moins libre sur le choix de tes sujets de recherche... Et sur l'orientation de tes résultats). A voir où, avec tes valeurs, tu situes ton curseur.
meli75 a écrit le 02/12/2021 à 23h39:
Ahah oui.. je savais que j'allais avoir 2-3 années loin d'elle puisque j'ai toujours voulu passer par une prépa, mais c'est vrai que je me suis vraiment pencher sur la césure que depuis 1 mois à force d'échanger avec des deuxièmes année et des troisièmes année qui sont rentrés de césure.
Un énorme paquet de jeunes ingénieurs n'ont jamais fait de césure, je veux le préciser aussi. Autant l'intérêt de la faire est indéniable, autant si tu ne la fais pas, ta carrière n'est pas fichue

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