J'ai dix minutes alors j'en remets une couche si ça peut te rassurer !
Je ne suis ni pour, ni contre Sainte Geneviève. C'est un bon lycée avec un chouette projet pédagogique qui, j'en suis sûre, permet à pas mal d'élèves de s'épanouir.
Il faut cependant être apte à s'intégrer à ce projet pédagogique (mais c'est un des objectifs de leur processus de recrutement, la fameuse lettre, d'essayer de cerner la personnalité des gens pour que le groupe matche bien et que tout le monde se sente bien). Si on veut une ambiance internat avec moins de "communautarisme", un lycée avec internat "normal" sera très bien.
Si on est réticent aux règles inhérentes à la vie en internat (le couvre-feu, ce n'est pas tant pour dire qu'à minuit il faut éteindre les lumières, c'est surtout pour laisser les autres dormir...), mais qu'on souhaite quand même une forte ambiance de groupe, il faut viser plutôt une vie en résidence étudiante, maison d'étudiants, voire colocation... Idéalement entre élèves de prépas (ou élèves dans une autre filière très demandeuse en quantité de travail, type médecine).
Si vraiment, on tient à avoir "son espace", ses affaires à soi, ses horaires, sa liberté totale, le mieux c'est un logement individuel (studio, rester chez ses parents...).
Il y a encore d'autres solutions : louer une chambre chez l'habitant (ça se fait beaucoup à Versailles/Paris pour étudiants en prépa), il y aura forcément des règles à respecter, mais beaucoup d'autonomie, c'est un bon compromis pour quelqu'un qui a été beaucoup chouchouté par ses parents et qui a un peu peur de se "lancer dans le grand bain" tout seul.
Chacun peut y trouver son compte, mieux tu va te connaître, plus ça va t'aider à trouver une solution adaptée à toi.
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Sur l'ambiance en prépa : j'ai tant d'anecdotes en tête que je ne saurais pas où commencer.
J'ai vécu un super début de première année, dans une ambiance délirante entre ma promo et les classes de deuxième année. J'ai eu des problèmes de santé, et mes camarades de classe comme mes profs se sont relayés pour m'apporter mes cours pour que je ne prenne pas de retard.
On a vécu une pandémie (oui oui !), la grippe H1N1 qui faisait peur à tout le monde (petits joueurs que nous étions !!!). Notre internat, et notre lycée, ont fermé 10 jours avant les vacances de Noël et nous avons eu des cours à distance (un grand raté pour ma part).
De ma première année je garde des souvenirs de ventriglisse dans les couloirs, de films regardés au fond d'un lit à plusieurs avec le son au minimum pour ne pas réveiller les autres, de parties de cartes alors qu'on aurait mieux fait d'aller travailler, de copies de devoirs maisons qui circulaient de table en table pendant l'étude surveillée, de sorties dehors en grands groupes, de retours à l'internat après la fermeture des portes et des techniques rocambolesques pour réussir à rentrer sans se faire repérer ni punir, les révisions de contrôles ou de khôlle jusqu'à beaucoup trop tard...
Et au retour des beaux jours, les parties de Time's up dans l'herbe sous les arbres en fleur, le plaisir de sentir que ça y est, on arrive à suivre le rythme sans trop de souci, la quiétude du quotidien, la nostalgie de voir la fin de l'année arriver et l'inquiétude de savoir que les concours sont maintenant dans moins d'un an...
Et en deuxième année, rebelotte, les concours en plus, avec leurs lots de bons moments eux aussi : les révisions groupées où on s'aidait pour faire nos plannings personnels et pour s'expliquer ce qui nous manquait, ou ce qu'on avait oublié, la période presque moins intense des écrits où tout l'établissement était dévoué pour nous aider à passer dans les meilleures conditions possibles, la grosse fête le soir de la fin des écrits, la préparation des oraux pas évidente où nous nous faisions passer les uns les autres, le soutien des profs qui nous faisaient aussi passer des oraux blancs pour nous préparer, le stress des résultats des admissibilités, l'immense déception de certains et la joie extatiques d'autres, le départ pour les oraux à Paris avec des adresses de location ou les astuces de dernière minute que l'on se refilait les uns aux autres, puis les résultats finaux et le plaisir de s'échanger entre nous les réussites (et parfois les déceptions) des uns et des autres.
On se retrouve parfois, de moins en moins mais on a plaisir à se retrouver des années plus tard, parce qu'on garde globalement des bons souvenirs les uns des autres.