Mon cheval a été un peu comme ça au départ, très très froid, difficile à motiver, intéressé par rien du tout, par contre le mien n'était pas non plus demandeur de contact avec l'humain. En fait ça donnait un peu l'impression qu'il était en mode "dans ma bulle et j'attends qu'on me laisse tranquille" dès qu'on interagissait avec lui (peut être un peu de résignation acquise ?). Parallèlement cheval qui peut être un peu émotif en extérieur mais aussi avec des gens un peu trop excités, je me souviens d'une détente en concours où un mec s'énervait sur son cheval, le mien ça le mettait en stress total alors que ce n'était pas du tout dirigé contre lui
Au tout début on a identifié une carence en globules rouges, mais ça a été traité et par la suite pas grand chose de plus, toutes les analyses sont revenues OK, il était suivi par un bon maréchal, ostéo aussi. C'est comme ça que j'en suis arrivée à m'intéresser à d'autres méthodes, comme toi on me l'a indiqué comme "cerveau fauche introverti". Que je ne traduirait pas forcément comme malin mais fainéant, plutôt comme des chevaux qui ont besoin de motivation et de comprendre pourquoi ils doivent travailler
Et à partir de là, j'ai vraiment cherché à comprendre comment on peut motiver un cheval, c'est comme ça que j'en suis arrivée à découvrir le renforcement positif, par récompense alimentaire (c'est un gros gourmand), mais aussi par la voix.
Je ne saurais dire ce qui a débloqué les choses exactement ça s'est fait progressivement. Mais parmi ce qui a marché :
- On a fait beaucoup d'extérieur. Et notre première randonnée à la journée en groupe (25 km) a été une vraie révélation, on aurait dit que ce jour là il avait enfin compris que ses grandes jambes pouvaient lui servir à marcher franchement, je me suis vraiment sentie en connexion avec lui. Le lendemain il m'attendait derrière la barrière en hennissant.
- On a travaillé sur du très ludique en carrière, beaucoup de dispositifs type trec, mountain trail, trail, equifell, des barres, des plots, ... Et des exercices très variés, on demandait une ou deux fois, on passait à autre chose, quitte à revenir au premier exercice, etc.
- C'est à cette époque que j'ai commencé à beaucoup utiliser le renforcement positif : voix, caresse, on a aussi introduit beaucoup de pauses sans rien demande dès qu'il faisait bien. Durée des séance qui pouvait être très courte au départ pour éviter d'en arriver à trop lui demander
- De mon côté à pied j'ai vraiment travaillé à lui expliquer qu'on pouvait aussi passer des moments ensemble sans que j'exige quoique ce soit de lui, soit aller juste brouter, soit mes séances "rien" où en principe je me pose et je le laisse décider si il veut venir vers moi, quémander des gratouilles, faire l'idiot, ne rien faire ...
- A L'époque je n'avais pas assez de connaissance mais je pense que le clicker training aurait pu nous aider à débloquer certaines choses plus rapidement.
Aujourd'hui j'ai un cheval qui est vraiment proche de l'homme, assez curieux de tout, coopératif en selle, capable de s'exprimer. Il est vraiment sympa à monter, assez fin dans les aides. Le manque d'impulsion revient toujours quand il n'est pas/plus motivé, rien de comparable avec ce que j'avais au départ. Et en vrai je le remercie de m'avoir appris qu'il ne me devait rien car ça m'a mené à pleins de pistes de réflexion
