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Jeux olympiques paris 2024
Posté le 08/08/2024 à 19h14
C'est bien dommage quand même de lire deux messages si délétères sur ce beau sujet sportif où on discutait en paix.
Alors moi je suis fille de footballeur. Pas que joueur parce qu'après s'être cassé tibia péroné en deux mon père est devenu entraîneur. C'st l'éducateur sportif que je respecte le plus sur terre.
Il aimait les fortes têtes avec des histoires compliquées, il les lâchait pas, pour qu'ils donnent le meilleur. Il aimait les râleurs comme lui l'était sur le banc.
Le foot, d'autres l'ont dit ici, c'est le sport de la misère à la base. Celui qu'on joue dans les favellas, dans des villages d'Afrique sans flotte, dans les banlieues. Alors ouais, c'est pas des fils de bonne famille qui le plus souvent arrivent à ce sport. C'est un sport des rues, alors le développement féminin faible, il est historique et il est lié aussi au taux de fréquentation des rues par les filles. N'accusez pas le foot d'être fermé aux filles. C'est la société qui est fermée aux filles je vous rappelle. La société qui un peu partout les garde à la maison au lieu de les laisser gambader dehors une balle au pied.
Le foot est un vecteur de mise en avant des filles aux Etats-Unis. Pourquoi, et bien parce que ce pays a la capacité à venir occuper des niches sportives libres. Le foot masculin a trop d'avance en Europe pour les les US rattrapent le gap.
Le foot c'est le sport qui permet à n'importe quel quartier d'avoir un terrain de proximité. N'importe quel bled.
Donc c'st non seulement le sport de la rue pour les joueurs, mais aussi pour les supporters.
Les supporters viennent au stade avec leurs frustrations, leurs colères, leurs névroses, leurs passions. Les supporters de foot ne sont pas tous des gens posés qui rêvent de fraternité dans le stade. Le foot ça cristallise toutes sortes de tensions et de désirs de revanche. Souvent ça reflète l'agressivité de la société elle-même.
Un joueur français issu des quartiers disait en itw qu'il est inutile d'espérer échapper à ton passé ou à ton contexte en devenant footballeur de haut niveau. Ce contexte te rattrape, frappe à ta porte, vient faire valoir ses droits, et vient réclamer une contribution. Les exemples sont multiples de mecs passés de la misère au statut de demi-dieu, et qui continuent de tremper dans des trucs louches. C'est aussi la question d'accompagner les jeunes vers la gestion d'une célébrité ultime, et de l'argent qui va avec. Les centres de formation s'arrachent les cheveux avec ça. Et tous les gamins ne sont pas Ngolo Kante.
Le foot était la passion de mon grand père immigré d'Espagne à l'âge de trois ans, qui a vécu dans une pauvreté de totale à relative toute sa vie. Il vivait dans un petit bled et il faisait tout au stade: tondre la pelouse, s'occuper des ballons, des gamins, de tout le monde. Mon père a baigné dedans petit, et cela a contribué à le sortir lui aussi de sa misère, de se dépasser dans son sport et dans sa vie, de monter jusqu'à l'équivalent ligue 2, puis d'avoir un BEES2 (l'instructorat d'avant, pour les cavaliers) et d'obtenir, sur le tard, des diplômes aussi dans son milieu professionnel.
Je l'admire pour ça et j'aimerai toujours le foot pour lui avoir permis de s'accomplir.
Des fois on s'appelle pendant les coupes et on parle de foot. On n'aime pas ce que le foot est devenu (couverture médiatique, personnalités, et tactique aussi, on a cependant aimé revoir un peu de foot champagne avec l'Espagne, y compris chez les filles). Mais on sait quelles sont les véritables prouesses dont ce sport est capable pour ceux qu'il passionne.
Quant aux enfants, dans la cour de récré, vous supprimez le foot, et vous mettez à la place de la balle au prisonnier, de la tomate, ou n'importe quel sport co. Et bien ça finit mal pareil car le grand mal des jeux ou sport co à l'école c'est l'arbitrage, pendant un temps qui est avant tout pour les enfants un défouloir, et un exutoire. Proposez le foot avec un éducateur, en séquence, arbitré, et vous n'avez plus ce problème. Donc ne nous trompons pas d'angle de vue.