Mon ardennais est un peu comme ton poulain.
Cheval que j'ai connu adulte on m'a dit "c'est un guerrier, il ne craint rien" (entier 700 kilos)
Du coup j'ai mis du temps à comprendre qu'en réalité c'était une chochotte, un trouillard fini et une princesse au petit pois...
Il prenait sur lui mais terriblement, et pour des choses toutes bêtes/ simples/ qu'il connaissait et "fréquentait" depuis longtemps... en apparence impassible mais à l'intérieur, dans des stress atroces.
Il ne s'est jamais endormi comme le tien et a tj eu 100 mille volts d'énergie et de soumission, une sorte d'autisme de sentiments comme s'il serait plutôt mort que désobéir malgré qu'il prenne vraiment sur lui.
Donc j'ai construit une relation affective et de confiance, en ne le "coinçant"/ forçant jamais.
Ca a été difficile de par son caractère car il était craintif (pourtant cheval jamais battu , on connaît son "historique" depuis sa naissance) jamais brutalisé, toujours peur de mal faire (donc à chaque demande il partait dans tous les sens et faisait n'importe quoi)...
Donc j'ai fait déjà bcp de relaxation, avec câlins, grattages, massages, faire attention au relâchement du diaphragme (qui se montre par des soupirs, respiration profonde, renâclement) et plus "visiblement" par des mâchouillis et autres signes que tu as pu voir.
Comme l'a mentionné Couagga, les rituels sont importants, ça évite que le pauvre cheval se demande quelle torture on va lui faire subir, ça leur permet de se rassurer en anticipant "pas de surprise = pas de mauvaise surprise"
Si je présentais une nouveauté c'était délicatement, de loin, prudemment.
Centimètre par centimètre avec des bonnes pauses entre chaque "progrès" et surtout, ne pas insister tant que la relaxation n'est pas revenue (du coup j'ai eu pdt des mois, des séances avec une demande --> anxiété, moment de pause jusqu'à la relaxation (là les rituels que tu as mis en place : baisse la tête, gratter là où cela induit une relaxation de mâchoire, massages relaxants, sont primordiaux) avec quelques secondes d' "action" entrecoupées de 10 ou 15 min de "relaxation" ... Sur 1h de "travail" ça fait bcp de "temps de pause" mais c'est en allant "calme" avant d'être "en avant et droit" qu'on progresse le plus vite.
Les promenades en main c'était pareil, au début quelques mètres l'épuisaient malgré qu'il fasse ses 20 ou 25 km attelé par semaine... Il rentrait "rincé" car c'était des séances d'apprentissage très dures pour lui (avec des pauses -relaxation tous les 30 mètres...)
Puis à force d'être "écouté" dans ses craintes et à être incité à les montrer, être plus démonstratif (je ne dirais pas exubérant) (et à moi aussi, travailler sur moi, pour être plus fine à détecter ses essais de communication) il s'est enhardi et maintenant on a un dialogue. Je sais que s'il baisse la tête de 2 cm c'est qu'il veut s'étendre et demande plus de longueur de rênes... S'il jette un regard qui semble anodin au loin, il a peur d'un monstre dans la paysage... Donc je prends en compte et je fais ce qu'il faut (pause, réponse positive )
Bon j'ai mis 7 ans à le "décoincer" et j'ai fini par le monter, c'est devenu un cheval qui "discute " beaucoup, pour se réconforter, me communiquer toutes ses émotions, il est devenu super relax pour bcp de situations (à force de progresser cm par cm, un escargot peut faire des kilomètres !)
Le tien n'a qu'un an donc tu as toutes les cartes en main, le mien qd je l'ai eu était "verrouillé" dans un système où on ne le croyait pas anxieux donc personne n'avait jamais pris le temps de tout décomposer comme pour un gros bébé (surtout que plus le cheval avance en âge, plus on considère qu'il n'en a "pas besoin" )...
Donc il restait amorphe, anxieux et obéissant...
Faut que dès le départ tu récompenses toute "expression" de relaxation, que tu prennes bien en compte toute manifestation, expression, d'inquiétude, que tu aménages le travail par petites touches et jamais continuer si tu ne le sens pas calme, relaxé, serein.
A force de dédramatiser il deviendra de plus en plus "ouvert" pour que tu le comprennes, avec de bonnes expériences il deviendra plus expérimenté et courageux, c'est une spirale "vertueuse".
Le mien au début je cliquais + récompense quand il soupirait, baissait la tête, bâillait... Mnt quand il est anxieux je le masse un peu sur le front, il soupire, se relaxe vite, se "re confronte" au monde (curiosité, éveil), se calque sur moi (si je suis relax c'est que ce n'est pas dangereux)