Très intéressant, j'ai appris des choses vraiment supers.
Je vais parler un peu d'une race pas du tout connue chez nous car elle n'en est pas réellement une (pas de stud book même si une reconnaissance nationale existe).
Mais j'ai une pouliche de cette (non) race et donc j'ai découvert logiquement plein de chose dessus.
Les DHP : Dartmoor Hill Pony.
Ce sont des poneys vivant dans les landes et le parc/forêts du Dartmoor en Angleterre.
Leur présence est relatée depuis bien avant le moyen-âge.
Pour certains ce sont des descendants des troupeaux locaux sauvages, pour d'autres juste des rebus relâchés par des fermiers.
Est venu le Stud-book du Dartmoor qui a commencé une sélection dans les poneys via des apports de sangs étrangers (welsh et arabe) et la mise en place d'un recensement très fermé. Ceux qui n'entraient pas dans le studbook => troupeaux sauvages nommé "Poneys des Collines" (DHP donc) pour ne pas confondre avec "les purs" Dartmoor.
Quoi qu'il en soit, ces poneys font partie du paysage et ont un rôle important et reconnu pour la biodiversité. Leurs conditions de vie, mêmes s'ils appartiennent à des fermiers, sont celles de chevaux sauvages. Petits troupeaux familiaux, les males se débrouillent pour devenir chef de famille.
Les naissances sont surveillées plus par certains que par d'autres (ma puce a une date de naissance mais d'autres naissent tous le 01 janvier).
Chaque année, des rafles (c'est le nom) sont organisées pour récupérer les poulains de l'année (et certains individus plus âgés) et une grande vente aux enchères est organisée en octobre. C'est comme ça que ma pouliche a atterrit en Belgique avec 17 autres DHP.
Le nombre de DHP en liberté est contrôlé et, mine de rien, certains fermiers font une certaine sélection qui ressort vraiment chez les individus du même affixe (la mienne est une Vixen) : du petit (croisé shet à la base), du grand A/petit B, du C. Des "Poneys de famille" (sélection sur le caractère, comme la mienne) ou sportif (champions d'Angleterre en paire).
Le cahier des ventes présente le fermier et certains mettent bien en avant ces sélections.
Beaucoup partent "pour la saucisse", oui, mais beaucoup ont aussi la chance de faire le bonheur d'une famille. L'Allemagne a une forte demande.
Ces ventes sont attendues avec impatience et des "repérages" sont faits dans les troupeaux par certains "au cas où".
Voilà pour l'histoire locale en gros.
Mais ces poneys ont une particularité génétique qui les rend unique et qui a été étudiée par l'université d'Aberystwyth (en gros, un stockage des graisses particuliers semblable à celui reconnu chez les habitants de certaines régions extrêmes). Différentes études d'organismes/universités ont également montré beaucoup d'intérêt à leur sujet.
Ce sont essentiellement des sociétés locales qui s'occupent de l'organisation, des fermiers, de la promotion, des contacts et surtout de la mise en valeur des poneys.
http://www.dartmoorhillpony.com/
La plus active :
https://friendsofthedartmoorhillpony.co.uk/
https://wildtowonderful.org/
Il y a peu de temps, le gouvernement a émis l'idée de réduire drastiquement le nombre des DHP et de les remplacer par une source de revenu "plus rentable" pour les fermiers, sans tenir compte des changements qu'apporteraient des moutons ou des vaches sur la nature fragile des Moors. Un tollé national a eu lieu. Des débats ont eu lieu au Parlement soutenus par les élites locales et remontant même jusqu'au Palais Royal avec une pétition. Les DHP ont gagné... pour le moment.
Le professeur Ludovic Orlando (auteur de "La conquête du cheval. Une histoire génétique") a d'ailleurs apporté son soutient aux poneys lors de la levée de boucliers. C'est dire quand même.