7 j'aime
Arabe *** asil***
Posté le 10/02/2018 à 08h32
fedaia
Posté le 10/02/2018 à 08h32
Asil, c'est un terme "moderne" chez les bédouins. Ça signifie "authentique", et qualifie aussi bien les chevaux, que les dromadaires, les sloughis ou les hommes.
Auparavant, les bédouins utilisaient le terme "arab" et font la distinction depuis des siècles entre les chevaux descendant exclusivement de chevaux "arab" et ceux issus d'autres races, ou croisés qu'ils appellent "kadish"
En Occident, on a eu du mal avec cette distinction dés le début.
Si je prends un exemple, Zboj, un des ancêtres de Showronek (étalon phare qu'on retrouve dans les lignées polonaises, russes, crabbet et espagnoles) a été capturé par l'armée russe à l'armée ottomane. L'armée ottomane dans ce coin là était montée en chevaux turkomans (une race de chevaux fortement arabisée, mais pas "arab"). L'étalon a été intégré dans le stud-book du cheval arabe par les russes, alors qu'ils n'avaient aucune information sur son ascendance.
Ça ce n'est que le 1er point. Au final, quand certains éleveurs ont creusé, ils ont de facto éliminé ce genre de chevaux de leurs pedigrees, éliminé des missions d'importation car pas assez sérieuses, pour ne sélectionner que ceux dont les origines étaient suffisamment documentées
Le 2è concerne le suivi des origines. Les chevaux russes et polonais ont subi différents conflits, des guerres, mais aussi des révolutions. Lors de ces périodes, les chevaux étaient lâchés dans la steppe, mais ... les Haras n'élevaient pas que des chevaux arabes. Les chevaux arabes se sont retrouvés avec des anglos, des chevaux locaux, des races imprégnées d'arabe comme le Budionny ou le Don par exemple. À la fin du conflit, on rassemblait tout ce petit monde, et on essayait de déterminer qui était le fils de qui, en fonction de ce à quoi il ressemblait. S'il avait un type arabe, c'est que c'était un arabe, et on se chargeait de lui attribuer des parents possibles, probables, en oubliant la part (immense) de doute d'une telle méthode.
Le 3è point, c'est tout simplement la fraude. Après la 2nde GM et l'abandon du cheval par l'armée en Métropole, la course est devenue le principal débouché des chevaux arabes. Anglos à 50 d'anglais, 25% et les chevaux arabes concouraient ensemble. Les chevaux arabes bénéficiaient d'un système de décote par rapport aux chevaux anglos à 25%, eux mêmes favorisés par rapport aux anglos à 50%. Un peu comme le système du handicap où le poids sert à égaliser les chances. Des petits malins ont eu l'idée de déclarer la jument saillie par un étalon arabe, alors qu'il la faisait couvrir par un PS ou un anglo. Le poulain était déclaré arabe, pas de test génétique de filiation à cette époque, et il bénéficiait de la décharge pour les chevaux arabes. Là c'est principalement les lignées course françaises qui sont concernées, mais le système a aussi eu lieu en Tunisie dans les années 80, d'où la complexité pour trouver les chevaux asils là-bas. La Tunisie, c'est là où on doit le plus creuser pour déterminer si un pedigree est ok, sans doute possible
Au final, en occident, "asil" ou le terme ancien "arab" ne concerne plus qu'environ 2% des chevaux arabes. La majorité de ces 2% sont des chevaux égyptiens, dont la généalogie a été plutôt bien suivie depuis l'import du berceau de race (la péninsule arabique et les chevaux des bédouins). Les autres vont être issus des lignées d'Afrique du nord (importées de Syrie par l'Armée française jusqu'en 1948), des lignées américaines (Davenport, Doyle, Blue Star, .... qui ont chacune leur histoire, et dont l'importation initiale est bien documentée), et quelques chevaux isolés (des importations récentes de Syrie, et du Bahrein notamment)