Une belle jument et une lignée rare en prime
Si je fais un petit cours d'histoire rapide.
La France a importé des chevaux de Syrie, qui était alors sous protectorat français, direction Pompadour.
Ces souches ont ensuite été exportées vers les protectorats d'Afrique du Nord, notamment dans les Etablissements d'Afrique du Nord, soit les Haras de Tiaret en Algérie, de Sidi Tabet en Tunisie, et de Meknès au Maroc.
La France a continué d'importer des étalons de Syrie jusqu'en 1948, mais les a stationnés principalement à Tiaret et Sidi Tabet. Les Haras s'échangeaient ainsi des étalons, principalement des fils de Desert bred (chevaux nés au désert d'Arabie) et tournaient donc sur les mêmes lignées, qui alimentaient ainsi les Haras Nationaux français par la suite (Pompadour, Tarbes, Pau, ...).
La 2nde GM puis l'indépendance des pays du maghreb a changé beaucoup de choses
En France, la course a pris le dessus, et bon nombre de lignées se sont mâtinées de lignées autres qu'arabes sous couvert du secret. Quelques éleveurs, dont Robert Mauvy et Jean Deleau les ont préservées. Donc on doit à des éleveurs privés d'avoir encore accès à ces lignées de nos jours
Au Maroc, les lignées ont été préservées par Jean Deleau, puis exportées en France, croisées avec les lignées asils égyptiennes afin de maintenir une certaine diversité génétique. Elles ont disparues au Maroc mais ces dernières années, ils ont réimporté à la fois des chevaux des lignées Deleau (donc des souches Meknès), mais ont aussi développé l’élevage des lignées asils égyptiennes (majoritairement orientées show)
En Tunisie, les lignées asils ont été préservées jusque dans les années 70-début 80. Là, bon nombre de juments ont soit été mariées à des étalons course français, soit pour performer dans le monde des courses, en l'absence de test génétique, ils ont utilisé le même principe qu'en France (faire saillir par un étalon, déclarer la jument saillie par un autre) car bon nombre de courses sont fermées aux descendants de chevaux autres que tunisiens.
En Algérie, ils étaient persuadés pendant des années que arabe (inscrit au stud-book) = asil, donc ils ont été très sensibles aux éleveurs français. Ils ont utilisé des lignées suédoises (polonais), égyptiennes, courses. Pour connaître des algériens, c'est assez particulier car ils dénigrent systématiquement leurs chevaux, allant jusqu'au paradoxe d'encenser Esmet Ali, qui est pourtant le fils d'Hazil (né à Tiaret en Algérie), et d'Arabelle (dont le père Beyrouth, est aussi né à Tiaret), et de dénigrer les chevaux de leur lignée. Aujourd'hui il ne reste que 4 chevaux (dont 1 étalon réformé), tous consanguins mais ils ont enfin pris conscience de la nécessité de les préserver. Reste à savoir s'ils en auront la possibilité ...
Aujourd'hui on retrouve principalement 2 lignées portant le nom de la jument de base (dans la généalogie du cheval arabe et ça depuis le 13è siècle je crois, la lignée est transmise par les femelles)
-la lignée Wadha (Koheilan Djelfet Dawi)
-la lignée Cherifa (Shueyman Sabbah)
Mais aussi la lignée de Merjane (Mokladieh) qui n'existe encore que pour quelques juments, dont celle ci-dessus. La majorité des juments concernées étant âgées, c'est donc une lignée en cours d'extinction
En photo, Ourour (1947) né en Tunise, Koheilan Adjouz (lignée perdue perdurant uniquement via les lignées mâles)
Un de ses descendants Partner du blaziet (tunisien/Deleau)