je n'ai jamais essayé de cacher les yeux, par contre je fais l'inverse :
avec les chevaux très crenus je fais une tresse pour pas que leur toupet gêne la vue, et ça les rend moins sur l'oeil au travail.
J'avais remarqué qu'une ponette shet au visage complètement enfoui dans les crins n'arrêtait pas de sursauter, même au pansage, hop une tresse et comme elle voyait les gestes, elle n'en était plus surprise et restait sereine encolure horizontale.
Pareil pour mon ardennais, avec une vision panoramique normale il est bien moins anxieux, peut observer normalement son environnement, se fait bcp moins peur, est bien moins surpris.
la "contention visuelle" dont j'ai entendu parler c'est cacher les yeux d'un cheval puis le faire tourner sur lui-même pour le faire monter en van. Je ne sais pas si c'est efficace car ils sont assez malins pour sentir et entendre le pont sous leurs sabots !
Faire ça aux soins j'aurais peur que le cheval soit dix fois plus réactif au moindre contact, n'ayant pas la vue pour comprendre ce qu'on va lui faire, si on va le toucher, et où...
Pour moi cacher les yeux n'est pas comparable aux oeillères, en course c'est pour que le cheval ne dévie pas de sa trajectoire, on comprend bien que dans un peloton lancé à 60 km/H ça peut être l'accident mortel.
Pareil en attelage, une surprise visuelle entraînant un écart peut causer un accident dramatique. Pour autant , une fois habitué le cheval n'est pas "handicapé" ni "mutilé" d'un de ses sens.
Ce qui est le cas quand un cheval est aveuglé : il est à la merci d'un prédateur, incapable de se débrouiller tout seul et perd tous ses repères. Pour moi ça doit provoquer une résignation acquise, avec le sentiment d'impuissance totale qui va avec et l'angoisse.
Mais peut-être que je me trompe (il y a bcp de personnes qui considèrent le tord-nez comme une maltraitance, ce n'est pas mon expérience).
Quant à tenir un pied je ne vois pas ce que ça "contient" à part que le cheval doit laisser les autres pieds posés à terre. Je fais ça quand le MF veut taper au marteau sur les pinçons pour les rabattre. Mon cheval n'aime pas et se soustrait, ce qui lui est impossible si je tiens le membre opposé en l'air.
(puis je ne sais pas comment tenir un postérieur en cas de conflit, c'est l'arme naturelle des chevaux contre leurs agresseurs...)
Si le cheval est coopératif, ça peut marcher, mais avec leur force, si la peur les motive, ça ne doit pas servir à grd-chose. Déjà vu un pareur à cheval sur un antérieur refuser de "rendre" le membre à un cheval qui s'agitait.
dans cette position :

photo prise sur le net pour illustrer.
La pouliche hafli s'est levée en lançant l'homme (pourtant d'un bon gabarit) en l'air et il est retombé 2 ou 3m plus loin !
Pour "contenir" un cheval il faudrait donc entraver un membre avec des cordes placées selon une méthode à toute épreuve évitant que le cheval se débatte. Pour ça il y a plusieurs techniques utilisées couramment par différents peuples cavaliers. Et ça s'accompagne souvent avec une contention de la tête (attache solide très court à un piquet )
Enfin à part urgence sur un cheval "sauvageon" ou être démuni dans la pampa je pense qu'ici sous nos latitudes, les gens préfèrent des solutions plus faciles à employer, plus simples et plus éducatives. Pcq'un cheval qui s'est senti maltraité ou violenté ne sera pas plus coopératif la prochaine fois.
Après je me trompe peut-être.
Ds un doc j'ai vu une castration ds le Caucase : 4 hommes mettent des cordes aux paturons, ils tirent dessus de façon coordonnée et sûre pour l'abattre, un 5è s'assoit sur l'encolure pour l'empêcher de se lever et le 6è le castre avec un canif sorti de sa poche.
Ca dure quelques minutes , ensuite ensemble les cordes sont vivement retirées, les hommes s'écartent d'un bond et le cheval un peu estourbi se lève en hésitant, puis repart vaquer à ses occupations.
Je pense que dans les circonstances (pas d'anesthésie, pas d'antibios, mode de vie rude et troupeau de 4 000 cheval élevés dans la montagne avec un certain % de pertes accepté comme normal) c'est une façon de faire la moins traumatisante possible pour l'animal.
Citation :
moi la première je suis contre la prise d'oreille, le tord nez,
moi je mets le tord-nez au mien.
Après une grosse boulette d'un pareur qui lui a fait très mal, il donnait des coups de boule à tous les praticiens qui l'approchaient (comme s'il avait des cornes). Et il a toujours été difficile aux vaccins, depuis la mise de la puce qui a été très douloureuse pour lui.
Un véto m'a conseillé le tord-nez et montré comment le mettre, le serrer, le temps de piquer le cheval frétille du nez et roule des yeux ahuris, hop c'est fini et retiré.
Au bout de quelques années le véto n'en a plus eu besoin, le cheval se laissait faire, mais voilà il est parti en retraite, une nouvelle véto est venue et rebelotte. Donc re-tord nez et à chaque fois il fait cette expression étonnée "quoi ce n'était que ça ?" comme s'il se rendait compte qu'un vaccin ce n'est pas grand-chose.
Pour la simplicité de la piqûre et la sécurité du véto je préfère ça.
Pour tout le reste j'en ai pas besoin mais voir mon cheval attaquer sciemment un véto, pour moi ce n'est pas admissible. Et voir mon cheval se barrer en tirant au renard en marche arrière, la seringue dans l'encolure avec le risque de casser l'aiguille, ce n'est pas supportable non plus.
Alors que quelques secondes de tord-nez par an peuvent remédier à ça.
Je précise qu'il est désensibilisé aux piqûres, je peux lui injecter des antibios, l'ancien véto pouvait lui faire une PDS sans qu'il bouge, mais depuis le douloureux "incident" il passe à l'attaque et là c'est dangereux !
Par contre pour un soin long je pense que le tord-nez n'est pas adapté. Le nez est sensible et une fois que le cheval a passé le premier moment de surprise et frétillé pour comprendre la sensation bizarre de contention, il faut sûrement resserrer la corde pour conserver un effet et ça peut être douloureux voire dangereux (garrot)
Citation :
Elle induit une décontraction de la mâchoire et de la langue qui permet de faire un soin plus précis , plus minutieux, et d'accéder plus aisément à toutes les parties de la bouche du cheval .
à sa 1ère visite le dentiste avait mal dosé le produit de sédation... mon ardennais a fait sauter le pas-d'âne tellement il le mordait fort...