Certains chevaux ne s'épanouissent pas au pré

Faut voir la tronche de ce qui est appelé pré... quand on voit qu'en pension c'est souvent des paddocks plats et rectangulaires de 4000m² grand maximum sans aucune stimulation ni abri et avec comme seule et unique grattoir le bac à eau ça donne pas envie.

Après si le cheval a passé l'intégralité de sa vie entre 4 murs et n'a jamais appris à communiquer avec ses congénères c'est normal que ça soit hyper compliqué pour lui, peut-être que de rares exceptions n'arrivent pas à s'y faire.

Reste que si des chevaux se retrouvent incapables de vivre dans des conditions qui respectent leurs besoins fondamentaux c'est la faute de l'humain et c'est vraiment triste.

alexsansdraps c'est souvent le déni du cavalier qui apaise sa conscience

J'ai été propriétaire d'un de ces chevaux qui demandaient à rentrer au box au bout de 30 mn de paddock en herbe, avec abri et les copains à côté.
Il a juste fallu de la patience, être un peu "sourd" à ses demandes de rentrée parce qu'il faisait trop chaud, trop venteux, trop pluvieux, trop insectueux, etc. jusqu'à ce qu'il accepte de faire sa demi-journée dehors.
Puis quand il a fallu songer à la retraite, je l'ai mis 1.5 ans dans une pension qui sortait les chevaux à la journée au paddock individuel en sable, 7 jrs/7 sauf tempête et gel.
Puis je l'ai passé au pré intégral, d'abord 1 semaine à côté de ses futurs compagnons, le temps de le déferrer de derrière. L'intégration s'est bien passée et il a vécu une bonne dizaine d'année au pré en groupe.

Par contre, quand j'ai dis que je le passais au pré intégral, tout le monde, sauf 2 personnes, m'ont dit que j'étais pas bien de faire ça, que le cheval allait maigrir au pré, etc.
Bon, ensuite, il ne faut pas se leurrer, j'avais un plan B qui comportait un box au cas où...

Mes chevaux sont chez moi en box ouvert sur paddock en terre qui donne sur une équipiste pour aller dans un grand pré et forêt ( dénivelé, variation d’herbe .. ect ) , et bien j’en ai un des trois , tabusco , hongre de 17 ans ( que j’ai depuis ses 4 ans ) qui n’aime pas rester au pré .
Il aime son paddock avec foin et son box .
Si le paddock est fermé , il pete un boulon ..
Il a toujours été comme ça , anxieux et casanier.

Tous les chevaux que j'ai pu connaitre qui avaient au départ des comportements prétendument incompatibles avec la vie en troupeau et au pré, tels que décrits ici, c'est à dire à la porte au bout de 5 min dehors pour demander à rentrer, tous, absolument tous, ont fini par retrouver des comportements sociaux normaux et une vie à l'extérieur normale progressivement.

Un cheval se dénature dans un environnement totalement artificiel. Il s'adapte, apprend des rituels comportementaux en lien avec la vie qu'on lui offre. Cela ne signifie pas obligatoirement qu'il est bien ainsi. Juste qu'il s'est adapté.
Et comme les chevaux sont rassurés par la ritualisation de la majorité de leurs activités tout au long de leur journée qui se répète, lorsqu'on casse leurs routines, c'est compliqué pour eux de rebattre les cartes du jour au lendemain.
Pareil avec les relations sociales. Les chevaux privés de contacts sociaux stables et ritualisés ont généralement des réactions exacerbées quand ils sont remis au contact de congénères. Ce qui conforte les propriétaires dans l'idée que leur cheval n'aime pas les autres chevaux et doit continuer à vivre seul. Un vrai cercle vicieux.
Alors qu'en fait, il faut juste que les frustrations explosent et que les codes comportementaux soient réinitiés, ce qui ne se fait pas en quelques heures, ni quelques jours, ni même quelques semaines...

Les chevaux sont comme les hommes, pour faire un peu d'anthropomorphisme.

Si quelqu'un vit toute sa vie en ville au coeur de Paris, l'idée de vivre à la campagne peut paraître insupportable (sisi, j'en connais !!). Pourtant, il est fort possible qu'au bout d'un mois de vacances dans une belle petite ville au calme et à taille humaine, retrouver Paris leur paraîtra une idée horrible.

C'est ce qu'on vécu pas mal de familles pendant le confinement, lorsqu'elles ont pu quitter Paris pour retourner dans des maisons isolées à la campagne. Beaucoup ont quitté Paris ensuite.

C'est que lorsqu'on a toujours connu quelque chose, on est conditionné à cette vie. L'autre vie ne nous manque pas, puisque nous ignorons tout d'elle et des bienfaits qu'elle peut nous procurer. Mais cela ne veut pas dire que l'univers dans lequel nous vivons actuellement est bon pour nous (pour garder l'exemple de Paris).


Pour les animaux, c'est pareil. "Mon chat est un chat d'appartement, il n'aime pas aller dehors", "Pompon a toujours vécu en box, pas de souci", "Mon chien a été séparé des autres chiots, il est habitué à vivre seul."
Ces animaux sont simplement conditionnés. Dès lors que nous leur permettons de vivre une vie adaptée à leurs besoins physiologiques, le retour en arrière n'est pas si aisé.

Cela se fait petit à petit, et pour les chevaux, il y a la formule "pré-box si besoin" qui existe.

Il y a des humains qui développent des pathologies telle que l'agoraphobie, qui les enferment chez eux. Est-ce pour autant qu'un agoraphobe s'épanouis enfermé dans son appart? Est-ce que ce genre de pathologie est réservées aux humains (peut-être créées seulement par l'humain, mais pour toute espèce)?

alexsansdraps Y a une question d'habitude qui est rassurante pour le cheval (même le travail répétitif, journalier, sans surprise est une source de réconfort psychologique), donc ça prend du temps à un cheval "de box" de se ré-habituer ou s'habituer à l'extérieur / la vie en groupe permanente.
Sur le moyen / long terme, y a pas photo sur ce qui leur est bénéfique et sur ce qu'ils préfèrent à terme, du moment qu'ils trouvent leur nécessaire au pré (se déplacer, des copains, un lieu sûr et la capacité à se protéger des intempéries). Par contre avec un pré qui n'est qu'un petit paddock en mauvais état, tous ne seront pas convaincus.

corleone

La comparaison avec des humains pro-citadins parachutés à la campagne me chiffonne
L'un ou l'autre environnement n'empêchant pas l'assouvissement de ses besoins vitaux même si certains humains n'aiment pas être à la campagne ou en ville. ça n'impacte pas le rythme alimentaire, les activités naturelles, les contacts sociaux (en dehors de toute problématique individuelle particulière).

Alors que la vie en box, avec ou sans paddock individuel, avec ou sans congénère dans le box d'à côté ou de l'autre côté de la clôture, ne permettra jamais au cheval l'assouvissement de ses besoins vitaux. A savoir : déambuler librement à n'importe quelle allure la majeure partie de la journée, appartenir à un groupe social de congénères pour accomplir tous les comportements sociaux de son espèce, prospecter sa nourriture au sol en marchant simultanément environ 16h par jour.

Il y a du confort au box mais comme un lit, une table à manger, des toilettes... On aime tous y aller mais on y vivrait h24.

Dans le box il y a la sécurité pas de congénères qui cherchent à se battre ou d'animaux sauvages, le foin qui attire gustativement, un endroit pour faire pipi sans s'éclabousser, la distribution des grains parfois de bonbons, moins d'insectes, du passage et de la vie, la paille pour s'y coucher, un abri pour le climat chaud/froid pluie ou soleil ardent, ...

D'avis perso le must : un troupeau au pré avec un préau paillé et un box par cheval pour qu'ils aient un coin sûr chacun, donnant sur l'écurie. Dans l'avenir je vois bien les colliers pour rations, donner l'accès entré/sortie h24 à un box personnel. Mine de rien des chevaux qui ont envie/besoin de s'isoler il y en a plein des jeunes, soumis, malades, fatigués, âgés, suitée, integration, aigris ... Les contraindre à rester enfermé non mais leur permettre d'y aller ça serait bien.
On a pas encore cette opportunité dans le monde du cheval. Je vois mon badge pour la porte de mon casier perso, en mettre un par cheval ce serait bien.

On passe de stalls, box, box avec courre, stabul.
On passe de pré isolé, à paddock paradise, écurie active.
Je pense qu'on peut arriver à un pré de plusieurs hectares avec un environnement sauvage contrôlé avec accès à un box personnel dans l'écurie amenant à des interactions humaines pour pansages, nourritures, activités ludiques.

Chez certains particuliers ça commence à arriver. Même si le badge est pour le moment essentiellement des portes de box facile à ouvrir. En général led chevaux s'ils ont les mêmes droits gardent leur box sans chercher celui du pote.

Je suis 99% d'accord avec vous. Ma jument (rustique) vit au pré h24 avec uniquement abris naturels.
Immense prairie ( plusieurs hectares) avec du dénivelé, des zones de bosquets, un ruisseau en bas et un groupe de 13 chevaux .
L'hiver foin à volonté.
Il y a dans le troupeau une poneytte de 27 ans. L'hiver dernier elle a dû être mise seule un moment dans un petit paddock avec abri. Elle n'allait pas aux râteliers. Ça bousculait trop pour elle je pense.
Quand elle a repris ( nourriture quotidienne adaptée à sa dentition abîmée) deux petites pouliches ont été mises avec elle.
Les autres chevaux il semble bien que ce soit le cadet de ses soucis. Elle est toujours loin d'eux.
Sauf que....remise à l'herbe avant les autres un jeune pur sang a été mis avec elle ( nouvel arrivant à la pension). Ils sont tombés amoureux. Quand le pur sang quittait le pré elle hennissait à la clôture.
Lorsque le troupeau a été introduit le pur sang " protégeait " sa petite vieille ( pas du tout attaquée en vrai)

J'en conclus que pour elle un grand troupeau de chevaux en pleine forme ce n'est pas pour elle. Mais si elle avait un vieux copain peut-être qu'elle aimerait.
N'empêche que l'herbe et les mouvements la maintiennent bien.

Donc oui groupe et copain c'est mieux, et au moins 12h/24h je pense....mais ....il faut parfois quelques petites adaptations

Comme les autres, conditionnement du cheval, pré sans forcément d’herbe ni de commun, plus cavalier qui essaye de se rassurer…

Je pense que tous les chevaux peuvent s’épanouir au pré, s’il y a de l’herbe, de quoi s’abriter et des copains sympa.

Mais il faut aussi s’adapter à la santé de chaque cheval. Ils ont été conditionnés à vivre dedans, à être tondus donc bon, faut pas forcément les balancer dans la gadoue sous la pluie tout l’hiver sans couverture imper et complément quoi. Ou en plein été s’il y a pas d’ombre et que les insectes sont à fond.

Ma vieille est au pré h24 l’été et elle est rentrée la nuit l’hiver et c’est une solution qui me convient parfaitement :) (parce qu’elle lui convient parfaitement)

Ma jument n'aimait pas le pré.
Jument AA réformée des courses à 4 ans, elle a enchainé sur 4 ans de box en RP, je l'ai récupérée ensuite.
Dès que je voulais la mettre au pré elle pétait un plomb, mais réellement, à s'énerver comme une dingue et finir en coup de sang et ça au bout de 15 minutes ...
Petit à petit elle a s'y est faite mais c'était clairement pas son truc, si elle voyait un box elle se jetait dedans.

Elle est morte à la maison à 27 ans, ça faisait 10 que j'avais réussi à la mettre au pré total H24 avec abri, des copains (dont son fils avant qu'il ne meurt) et elle passait plus de temps dans le box ou l'abri que dans le pré... ils sont à la maison (enfin étaient) on a un pré de 2 hectares 1/2.
Si les copains étaient trop loin elle les appelait et finissait par y aller mais ne restait pas super longtemps et retournait dans son box ou sous son abri...

Après je pense que c'est une question d'habitude dès petit, mais aussi de caractère, elle était franchement compliqué cette jument. ( à tout points de vue)
A côté de ça son fils n'a jamais eu aucun soucis avec ça, les 2 poneys que j'ai non plus.
Les autres chevaux que j'ai eu non plus.
J'avais racheté à mon ancien club mon cheval de concours, il avait 15 ans, il a vécu en stalle la plus grande partie de sa vie, la mise au pré H24 ne lui a posé aucun soucis...

Mais oui des fois il y a une exception et crois moi c'est vraiment une galère pas simple à gérer par moment...
Un voisin m'avait prêté un super pré, hyper grand bien fourni en herbe, mais sans abris, "juste" des arbres qui faisait de super abri naturels.
Je les ai donc emmené la bas, trop contente pour eux, résultat, le soir il a fallu que je les ramène à la maison, heureusement pas loin lol, parce que ma jument s'énervait de ne pas pouvoir se mettre dans un abri/box je les ai rentré chez moi elle est parti direct sous l'abri ... j'ai rééssayé toute la semaine, elle finissait par ne plus vouloir aller chez le voisin et à peine rentrée dans le pré, elle m'appelait devant la porte ...
C'est les chevaux de mon beau frère qui ont profité de ce beau pré...

Si le "pré" en question est un paddock en terre, rentrer au box signifie aussi retrouver du fourrage, ça peut rentrer en ligne de compte.

Et je suis aussi d'accord avec Globs, il y a des chevaux pour qui le groupe c'est compliqué.
Ma jument était aussi super pénible avec ça, elle s'amourachait d'un cheval et un seul et elle attaquait tous les autres ... y compris si ils étaient à 30m d'eux ... une vraie galère.
A la maison elle tolérait les poneys parce qu'elle les a eu avec elle en même temps que son poulain, quand son fils est mort elle s'est amouraché d'un des 2 autres poneys et elle tolérait le 2ème ...