Formation d'un cheval de rando

ça dépend vraiment du cheval en fait. Mon ancienne DP était une assurance vie dehors dès son débourrage, pas un sursaut, en avant, content de sortir, a l'écoute aux trois allures, passait des troncs sans broncher. Aucun problème avec les autres chevaux (alors qu'il est entier et a déjà reproduit), donc je pense que les gènes ont a faire !

Je forme des chevaux de rando, c'est mon métier et j'adore ça.
Il n'y a pas vraiment de réponse à votre question car ça dépend d'une part du cheval concerné et d'autre part de l'exigence du cavalier.
J'ai les chevaux dès le débourrage et clairement en 2 à 3 mois je leur fait voir énormément de choses ; d'abord les bases puis j'augmente la progression. Cet hiver j'ai eu un camargue, clairement après quelques mois de travail c'est un parfait petit cheval d'extérieur ; monté en licol ou mors simple il est top. Passe partout (gués, passerelle, villages) peur de quasi rien ou si quelque chose l'inquiète il sait gérer son émotion. Il a beaucoup de potentiel.

A contrario j'ai un psar , même type de programme, ça fait plus de 3 ans que j'essaie quelque chose; il fait de l'extérieur mais n'est pas fiable du tout; peur d'énormément de choses (ça peut être un caillou !!) avec beaucoup de sang. Phobie des passerelles, du transport . Il est compliqué à monter, il gigote dans tous les sens... Bon ça va il est à moi je le garde mais c'est un vrai challenge ; il progresse néanmoins.

La race peut jouer bien que l'an dernier j'ai eu un psar très très facile; à la fin du débourrage de 3 mois un enfant galop2 pouvait le monter en rando...

walmos comme les autres: ça dépend de l’individu.

Ma jument Arabe est une assurance vie en extérieur. Pourtant, y’a du sang mais elle reste réfléchie, attend, demande tout en avançant si pas de contre ordre.
Ses filles par contre sont un poil plus regardante.

Mon 1er cheval était d’une chiantise incroyable, petochard. Pourtant trotteur X arabe de parents extras.

C’est vraiment individuel.

Dans le choix d'un cheval de rando on prends le tempérament (serein et on ajoute de la technique). De même pour atteler.
Puis un modèle compatible ou pour le moins un bestiau frugal et rustique.

Pour les annonces, le soucis viens que le tourisme équestre à toujours été le parent pauvre de l'équitation, donc on à pris cela pour de la bohême et puis c'est accessible aux sans dents.

Pour faire court dans l'imaginaire tu tire-pousse pour faire sauter un cheval ,si tu veut un truc froid tu fait du dressage et si tu est foufou tu fait du cross. Ce sont les trois "disciplines" dignes .
De l'Olympisme.

Une fois posé ce constat, le cheval dressé c'est ??? infini. Pour ma part la communication est juste différente selon le niveau. du cheval et du cavalier. Je vois plein de copains qui prennent leur cheval le week-end avec un matériel et un bagage équestre de différente facture.

Après des années d'équitation j'apprenais encore , j'évoluais dans notre relation avec mon compagnon jusqu'à la fin de ses jours. (on vieillit, la relation "mature"/évolue). Pour ma part j'étais parti d'un entier sf qui sortait pour concours en Normandie à cheval de tête en rando itinérante sur sommets alpins.

Le sujet est vaste, certains aimeront pouvoir bâter traverser des voies ferrés, des ponts des torrents glissants, des chemins muletiers aux versants abrupte, d'autres un dadou qui tire pas, et qui peut passer derriere.

Dans l'imaginaire collectif, un cheval qui bouge pas ,qui n'à besoin de ne rien savoir faire c'est bon pour la rando, (ou plutôt pour l'extérieur). Tu monte dessus ,il te jette pas et il mets un pied devant l'autre, le top!

Je me méfie des jeunes chevaux très calmes après quelques mois de débourrage/travail… certes ils peuvent avoir un tempérament placide (et ça, c’est inné… c’est déjà une grande qualité), avoir été désensibilisé à un tas de monstres mangeurs de chevaux depuis tout petits (et ça aussi c’est déjà un très bon point)… mais cela ne veut dire qu’il ne va pas y avoir une crise d’adolescence où ça teste sérieusement par la suite. Et les jeunes chevaux qui se mettent à tester en extérieur, ça peut être drôlement dangereux. J’ai vu plusieurs exemples autour de moi… Perso si je reprenais un cheval, j’opterai très certainement pour un adulte avec déjà quelques années d’expérience, et dont le côté fiable est bien fixé.

walmos
Merci pour ce post qui pour une fois rend hommage à nos gentils "tontons" de balade et à tout le travail que cela nécessite en amont !
Car oui, au même titre qu'un champion de CSO ou un crack du dressage, obtenir un bon cheval d'extérieur demande du travail et du temps comme vous semblez le constater vous même d'après le contenu de votre post.

Comme il a été dit plus haut, il n'y a pas de méthode miracle et certains chevaux vont avoir des prédispositions naturelles pour devenir des assurances vie en extérieur, comme d'autres auront des capacités naturelles pour le saut ou le spectacle.
Il faut être patient, les confronter aux réalités du terrain le plus souvent possible en leur montrant des situations différentes, les désensibiliser aux véhicules, chiens qui aboient, linge qui flotte au vent... c'est long, parfois difficile et stressant .
Pour moi, un bon cheval d'extérieur vaut de l'or, même s'il ne rapporte pas des flots et des coupes tous les week-ends !

Un " vrai" cheval de randonnée je suis certaine que cela demande beaucoup de travail, surtout si rando en solo ( ce qui n'est pas idéal sur le long terme pour lui, mais sur quelques jours peut se faire.

Mon 1er poney ( vrai poney devait faire 143 ou 145) issu d'un croisement entre un PSAr et une poneytte des prés. Acheté à 5 ans. J'étais jeune. Suis partie très vite seule dehors avec lui. Son caractère indépendant s'est vite confirmé...Le fait d'être sur l'œil aussi . Sa spécialité : le pilé demi-tour à n'importe quelle allure. Mais s'arrêtait ensuite rapidement. Les engins à moteurs c'était compliqué ( voitures, tracteurs). Je faisais très attention ou me planquait le maximum.

Suis partie 9 jours en rando solo avec lui. A la fin les pilés demi-tours étaient rares. Il avait bien compris qu'il devait garder son énergie pour avancer.
Mais une fois repris notre rythme normal....Le naturel est revenu au galop .


Jument actuelle. Camargue achetée à 4 ans avec pour critère qu'elle accepte de partir seule dehors. Elle vient d'avoir 7 ans. Je peux partir seule mais cela peut être long. Elle s'arrête pour un rien. Je pense que j'ai parfois fait l'erreur de la pousser un peu trop.
On repart sur de meilleures bases. Gros avantages: ses réactions sont très mesurées. Sa principale défense étant l'arrêt. Si je mets pied à terre ça aide mais ça ne passe pas à 100% non plus.
Et elle a une énorme mémoire. Donc si problème à un endroit je vais mettre très longtemps à lui faire comprendre.

Il faudrait effectivement plus de temps pour engranger plus d'expérience. Mais je me demande à quel point elle réussira à s'améliorer.
Pourtant elle a bien le physique pour.
Je ne perds pas espoir

Perso ma S a 4 ans etait déjà un bon cheval de rando, la C encore actuellement n'est pas un cheval de rando et ne le saura jamais, ça va avec un bon cavalier expérimenté mais même si elle passe à peu près partout elle fait des écarts pour des touffes d'herbes différentes ....

Je savais qu'il y a des individus avec qui l'extérieur est plus compliqué qu'avec d'autres, mais je n'aurais pas pensé que ça puisse être aussi "inné" et naturel pour d'autres
Mais il faut dire que j'ai très très peu d'exemples sous le nez pour me faire une idée, et donc très peu de personnes avec qui échanger sur le sujet. Les vrais randonneurs sont rares, la plupart des gens qui font de "l'extérieur" se contentent en fait d'une promenade dominicale avec un cheval déjà routiné - et toujours le même itinéraire, bien sûr, donc le cheval est en mode pilote automatique.

Est-ce que le fait qu'un cheval ne soit pas regardant quand il est jeune est une quasi-assurance qu'il ne le sera pas non plus une fois adulte ? Ou un jeune passe-partout peut devenir flippé en extérieur sans raison particulière une fois grand ?


scaramouche : plus ça va, plus je suis sidérée d'à quel point les proprios n'en ont rien à cirer du comportement de leur cheval en extérieur (tant que pas dangereux) et ne cherchent pas à améliorer/changer quoi que ce soit. Ça ne m'étonne pas que l'équitation d'extérieure soit considérée comme une sous-discipline méprisable. Comme disait Liteulorce,, pour beaucoup, une balade, on demande juste au cheval de mettre un pied devant l'autre et de garder son cavalier sur le dos.

Le nombre de gens qui râlent après leurs chevaux quand ils se prennent une branche dans la figure... J'sais pas, moi quand je vois une branche, je demande au mien de se décaler pour passer à côté, et j'ai pas de problème Mais bon, pour ça il ne faut pas se contenter d'être passager clandestin, et il faut mettre en place/entretenir les réponses aux aides un peu "fines" du genre... une jambe isolée.

Pour moi le caractère fait déjà bien 70% du boulot

Pour avoir plusieurs spécimens tous ne sont clairement pas égaux et tous ne vont pas demander la même complexité de travail pour avoir le même résultat !

Clairement mon lusitanien, il est cool en balade mais ça peut être aléatoire, il ne part pas seul, il est clairement pas cheval de tête, si le copain ne passe pas il n’y va pas !
Par contre comme il est bien dressé on se sort de pas mal de situations, je peux reculer quand je veux, j’ai les mêmes réponses à mes aides qu’en carrière, j’ai du frein de la direction etc… on peut sauter au besoin
Mais il a beaucoup beaucoup trop de sang et une très mauvaise gestion de ses émotions !
Pourtant on a fait pas mal d’extérieur et j’ai investi BEAUCOUP de travail dessus.

Je viens d’acheter un Camargue de 10 ans, qui n’a rien fait de sa vie si ce n’est quelques balades et je présume toujours les mêmes
Pas sorti de son parc depuis 3 ans
Bah il passe partout ! Tout n’est qu’une formalité !
Tant que l’humain est confiant il y va, j’ai fait 2/3 balades en main il s’en contre fiche d’être séparé des autres, il aime explorer et découvrir
Il a du sang mais bien moins que le premier !
Pour lui il va juste falloir que je mette des codes et de la technique équestre mais clairement à mon sens c’est beaucoup plus facile !

Mes vieux c’était pareil deux très différents
Un croisé barbe Camargue, vrai caractère de poney, pas forcément toujours très cool mais un vrai 4x4 et hyper guerrier, si le cavalier tenait dessus on allait au bout du monde ! Par contre très peu de travail à proprement parlé, mon père l’a acheté en tant que grand débutant les aides étaient « sommaires »
Mais il restait pratique, il a eu fait des randos sur plusieurs jours avec

Le deuxième un PRE plus émotif et dans le sang, mais beaucoup plus respectueux
Il pouvait chauffer mais par contre il écoutait au doigts et a l’œil
Je me régalais avec, c’est un vrai gentil qui avait toujours envie de bien faire
Par contre son émotivité faisait qu’il ne passait pas forcément partout
Lui par contre je pense qu’avec du boulot et si on avait eu à l’époque les compétences (il a 33 ans cette année) on en aurait fait un excellent cheval de rando !

Apres c’est toujours pareil on a pas tous les mêmes exigence et le même niveau
C’est comme un cheval de CSO tu peux avoir un super maître d’école sans trop de technique qui va te promener sur 90/1m en toute sécurité et une Ferrari qui va aller sur 140 hyper qualiteux mais qu’il va falloir piloter
Les deux seront bons mais pas forcément pour les mêmes cavaliers

Tout comme certains auront un sens innés de la barre mais avec un caractère difficile à gérer et de autres seront moins spectaculaires mais plus facile à gérer et avec un caractère plus cool pour ça
Suivant le niveau du cavalier l’un ou l’autre sera meilleur et prendra plus ou moins de temps à dresser/faire évoluer

Pour moi c'est surtout que la plupart des annonces "assurance-vie" c'est du pipo. Même nombre de cavaliers qui viennent me voir sur du mountain trail avec du cheval "assurance-vie" et "passe-partout" c'est souvent pipo, le cheval refuse, se défend, n'essaie pas, n'est pas sûr de lui, etc...
Je dis pas que les gens mentent (encore que sur les annonces... ), mais on a souvent clairement pas la même définition.
Une qui m'a fait sourire dans le genre : "mon cheval est une assurance-vie dehors, par contre en carrière impossible de l'avoir relax au trot... ", quand j'ai demandé comment ça se passait sur les allures en extérieur, la réponse a été "Ah, s'il veut faire des allures, je le laisse faire, et je reprends à la fin quand il est calmé"

Bref pour moi, c'est beaucoup de prise d'expérience, qui peut être entravé par un caractère pas adéquat (oui, je préfère dire qu'un mauvais mental fait perdre plus de temps, que de dire qu'un bon mental en ferait gagner, car je crois qu'on ne peut pas éluder des tas de situations liées au temps passé dehors). Selon mes critères, une ""assurance-vie"" avant 10-12 ans, ça n'existe pas.

En vrai je rigole, mais j'ai l'impression que c'est plutôt monnaie courante d'avoir des cavaliers qui se satisfont de compromis avec leur cheval. Il ne veut pas trotter, alors ils restent au pas. Il a envie de brouter, alors ils broutent. Il "n'aime pas" la carrière, alors ils ne font que des balades.
Après tout, pourquoi essayer de résoudre un problème si on peut se contenter de l'éviter ?

walmos et si on ne se satisfait pas de compromis il faut accepter de prendre le temps de le régler et de se poser la bonne question : pourquoi ne veut il pas trotter?

globs
En lisant vos mésaventures avec votre poney, j'ai l'impression de lire ma propre histoire !
Sauf que dans mon cas, ce n'est pas un double poney mais une demi trait !
Pour le reste, tout y est, y compris les demi- tours fulgurants avec départ au galop