Vestale, ma première ponette, THE ponette.
En 2017, je rentre en cours compétition dans un club : 2 cours par semaine et 1 travail libre.
Au début, on essaie pas mal de poneys pour voir avec qui ça matche ou pas. Pour mon tout premier cours, on me met Vestale. On me la présente comme une ponette super, mais assez délicate : beaucoup de sang, et qui s’arrête souvent. Le premier cours se passe nickel. J’avais 15 ans, elle en avait 9.
Au fil des semaines, j’en essaie d’autres, mais gros coup de cœur sur elle… et aussi sur sa petite sœur (3 ans de moins). Un mois plus tard, on participe tous à un concours non officiel du club d’à côté, chacun avec deux poneys. Moi je prends Vestale et sa sœur, en prépa 90 (ma première fois aussi haut, j’avais sauté que 80 avant). Résultat : je tombe avec Vestale, mais sans faute avec sa sœur.
Deux jours après ce concours, je me casse la cheville en courant avec mon chien… verdict : 1 mois sans équitation. Vestale et sa sœur sont donc confiées à d’autres cavalières. Quand je reviens, je monte un super poney et je commence ma saison avec lui, avec de beaux résultats. En parallèle, je continue à monter Vestale de temps en temps, jusqu’au jour où sa cavalière arrête (elle se faisait éliminer tous les week-ends, Vestale s’arrêtait beaucoup). On décide donc de laisser souffler le poney que je montais, qui avait 18 ans, et moi je prenais Vestale sur les petits concours, lui sur les gros. Souvent éliminée avec Vestale… mais je m’amusais.
L’année suivante, ma coach décide que j’arrête avec le poney et me propose Vestale à 100%. J’accepte. Mais il s'est passé le concours de trop… Je chute dès la première épreuve, je repars vite au paddock pour repartir presque direct sur la suivante. Pas le temps de recharger l’airbag. Je retombe. Traumatisme crânien. Pompiers, brancard, hôpital. Il était 8h du matin… Je rentre plus tard dans la journée, mais Vestale, restée toute seule attachée au camion, fait une colique (de stress ?). Ma coach décide d’arrêter le concours pour elle.
Je continue à la monter à la maison (là, tout se passait toujours super bien). Quelques mois plus tard, après une séance où elle avait été top, ma coach me propose deux petites épreuves. On sort double sans faute, classées 2e et 4e. Et à partir de là, on enchaîne les sans faute, jusqu’à se qualifier pour les championnats de France en P1… et sans faute le deuxième jour !
Mais (parce qu’il y a toujours un mais), Vestale appartenait toujours à son proprio. Celui qui m’avait dit droit dans les yeux qu’elle était dangereuse et immontable. Suite à nos résultats, il nous sort qu’on doit soit l’acheter à un prix complètement délirant, soit il la récupère au championnat. Et il nous annonce ça… une semaine avant. Ni ma maman ni ma coach ne pouvaient l’acheter. On la laisse donc dans un box au championnat. Un déchirement après deux ans ensemble…
Je passe donc à cheval, j’évolue, puis arrive le confinement. Mon cheval que j'avais en DP part loin, et là je reparle de Vestale à ma maman. J’avais suivi ses résultats : éliminée en P2, alors que nous on sortait sans faute en P1, et 4 points en PÉlite… Ma maman rappelle le propriétaire, et cette fois il accepte de nous la vendre à son vrai prix. Après 10 mois sans la voir, on fait 800 km pour aller la chercher !
On a repris les concours, jusqu’en As2 (110 cm).
Mais après plusieurs éliminations, et avec le recul, je me suis dit, que ce n'était plus sa place. Elle avait donné, et je voulais lui offrir une vraie vie de poney au pré, avec des copains, plutôt qu’enfermée au box 22h/24. Alors j’ai décidé d’arrêter le sport avec elle, et de lui faire un poulain avec l’étalon du grand-père de mon conjoint (en IA, elle fait 1m48 et lui 1m73). Malheureusement, elle perd le poulain à 6 mois de gestation, suite à un gros abcès au pied.
On la ramène alors à l’élevage du grand-père de mon conjoint (là où c’était mieux pour elle) et on refait un check-up véto complet : nickel. On retente. Inséminée le 1er avril 2023… et elle prend du premier coup ! 11 mois et 19 jours plus tard, elle me fait le plus beau cadeau possible : une pouliche (grande !) et tout se passe à merveille. Vestale est comblée dans son rôle de maman.
En août, je décide de la remettre très progressivement au travail, après 3 ans de pause. Ça permettait aussi de séparer doucement les deux, même si la petite a toujours été très indépendante (elle préférait ses copines à sa mère !). Petit à petit, ma petite sœur a commencé à la monter, dans l’idée qu’après le sevrage, elles pourraient sortir ensemble en concours si ça lui plaisait.
Elles ont fait leur premier concours en février 2025, et depuis elles enchaînent les sans faute sur 80/85 cm. Elles ont même eu leur première remise des prix début septembre : 2e/6 !
(Oui ma petite soeur ma volé ma bombe

)
Voilà pour Vestale, qui a aujourd’hui 16 ans… Ma petite ponette toute foncée, qui devient maintenant bien truitée.