Textes engagés dans le bien-être équin

Adopter une pouliche ou un poulain, c’est le rêve d’une vie, qui peut se transformer en cauchemar. Si on n’est pas préparé à l’éventualité que notre poulain ne sera pas ce que l’on espérait qu’il soit.

Adopter une pouliche ou un poulain, c’est parier sur un futur incertain. C’est rêver de disciplines qu’on ne pourra peut-être jamais exercer. On rêve tous de la pouliche, du poulain parfait qui nous accompagnera dans nos aventures les plus folles. Seulement, la vie nous impose souvent de revoir nos objectifs à la baisse, si on souhaite respecter le corps et les envies du jeune équidé. On pourrait même s’avouer qu’adopter une pouliche, un poulain, c’est un acte égoïste. Mettre autant d’espoir, même de pression, sur un si petit être, parfois toujours allaité, ou toujours dans le ventre de sa mère.

Adopter une pouliche ou un poulain, c’est un pari risqué. Ou peut-être plutôt un challenge. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas, ne devrait pas imposer nos envies à notre poulain. On décide de l’adopter pour notre plaisir cependant, son bien-être physique et psychique passe avant nos lubies. Il est la priorité, et son consentement passe avant nos désirs. Ce n’est pas parce qu’il est naît dans le but de devenir un champion olympique, que ses capacités physiques le lui permettront. Il peut se blesser et devenir non-montable, par exemple. On peut donc décider de le vendre. Cependant, dans quelle famille continuera-t-il sa vie ? Et si la pouliche destinée à devenir poulinière ne supporte finalement pas les poulains ?
Le couple équidé-humain fait alors face à un avenir incertain.

D’un autre côté, tout peut se passer dans un cadre idyllique. Et notre cher loulou devient notre compagnon parfait, notre âme-sœur pour les plus spirituels d’entre nous. Celui dont on a toujours rêvé, ou celui pour lequel on n’osait pas rêver qu’il pourrait même exister.

Challenge. Ce mot revient sans cesse dans ma tête. Un fiasco ou une réussite. Si on se pose les bonnes questions et que l’on sait y répondre. Que la majorité des feux semblent au vert. Les étoiles semblent alignées.
Alors à ce moment, oui, cette expérience mérite probablement le coup d’être vécue. Et qui sait, peut-être qu’elle vous embarquera dans une douce aventure.


Ce texte, bien qu’ayant pour principal sujet les pouliches et les poulains, peut absolument s’appliquer à l’adoption d’un cheval adulte. Ou tout autre animal. Chaque adoption, quelle qu'elle soit, mérite et surtout nécessite, une réflexion intense et une remise en question constante.

Aahh, vaste sujet. Et vaste définition, on aura sans doute pas forcément tous la même.
Si tu veux quelques pistes en ce sens, je peux te renvoyer vers mon sujet de réflexion sur les punitions et renforcements positifs et négatifs. Beaucoup de pistes, notamment dans la relation humain/cheval ont été évoquées.

La relation cheval/humain n'est pas forcément de prime abord naturelle. Mais avec les années et siècles de domestication, on en a fait tantôt un destrier de guerre, tantôt une aide pour les travaux agricoles, tantôt un allier, parfois, j'espère, un ami. C'est toute la question du partenariat (ce mot est pour moi très important). Comment atteindre ce partenariat équilibré ? Est-il possible ? Je n'ai pas la réponse. Et on aura sans doute jamais assez d'une vie pour y répondre.

Et puis outre à ce que chacun y met la définition qu'il veut, durant ma formation de masseuse équin, une phrase m'a marqué et j'ai beaucoup de temps à comprendre ce qu'elle voulait dire (oui je suis longue à la détente)

La bientraitance n'entraine pas systématiquement le bien-être.

Et les premières réflexions qui amènent parlent peut être plus de bientraitance (quelle vie offrir et qu'elles sont nos décisions si le cheval que l'on a devant nous ne peut pas/plus nous permettre d'atteindre nos objectifs) que de bien-être à mon sens.

Rien que le mot bienveillance fait débat donc je n'ai pas bien compris tes nuances mais gros sujet

On pourrait également ajouter : Adopter un poulain ou une pouliche, c'est faire preuve d'inconscience si l'animal est destiné à un tout jeune cavalier avec l'idée qu'il l'éduque et grandisse avec lui.

J'ai eu le cas pres de chez moi, il y a une dizaine d'années. La fillette devenue ado s'est rapidement désintéressée de la pouliche offerte au sevrage puis devenue grande et forte 3 ans plus tard, peu manipulée faute d'expérience de la part de ses propriétaires et de ce fait dangereuse. La jument a fini au fond d'un pré, seule, inapprochable et oubliée jusqu'à ce qu'un voisin la trouve morte un matin. Colique ? Intoxication ? Une bien triste histoire pour une jolie petite pouliche noire qui aurait sans doute fait la joie d'un cavalier expérimenté.

scaramouche L'égoïsme fait des ravages...
L'adage "à jeune cheval, vieux cavalier" se vérifie dans 99% des cas...

scaramouche déjà, de base, un être vivant ne devrait pas être un cadeau, ni l'objet d'un caprice. C'est vraiment triste pour cette jument.

Je regarde ça aujourd'hui alors ! Merci pour ta réponse

C'est à dire ? C'est vrai que je n'ai pas élaboré mon propos, il peut donc être mal interprété par ma faute. Qu'est-ce que tu ne comprends pas quand je parle de nuances ?

Merci de ta réponse

leo4500 a écrit le 29/09/2025 à 22h29:

un être vivant ne devrait pas être un cadeau, ni l'objet d'un caprice.

1000 FOIS OUI.

J'aime beaucoup cette phrase. Je la trouve très vraie ! Ça m'inspire beaucoup personnellement. Et je suis d'accord avec le reste de ton message. Merci à toi pour ta réponse, ma foi, très intéressante

Je suis bien d'accord !! En plus d'être inconscient, c'est tellement, mais alors tellement dangereux. Pour l'enfant/ado comme pour le bébé équidé.

tatianagf Pourtant nous sommes plus d’un à avoir eu un animal à l’occasion d’un cadeau. Mon chat a été le cadeau de mes 15 ans. Toujours avec nous depuis 10 ans et quelques maladies plus tard… Alors certains diront que ce n’est pas comparable à un cheval mais on reste dans la même démarche. Le problème étant qu’il est difficile de généraliser, tant chaque histoire est singulière.


Pour ce qui est du mot bienveillance, beh force est de constater qu’il est très vaste. Et que chacun y met un peu ce qu’il veut derrière. Être bienveillant c’est quoi ? Offrir à son cheval un environnement sain et adapté à ses besoins ? L’écouter ? (et encore qu’est-ce qu’on met derrière ?), etc, etc

Quel questionnement effectivement.
J'apporte mon témoignage aventure poulain non désirée car j'ai gagné ma ponette à une tombola. Elle avait 1 an. Elle a eu beaucoup de chance de tomber sur notre famille car on avait 3 chevaux à la maison.

Elle est devenue ma plus belle aventure mais avec beaucoup de remises en question car j'étais une cavalière avec un piètre niveau pour elle. C'était une morue mais qu'est-ce qu'elle m'a appris.
Cela 26 ans qu'elle partage ma vie. Elle est bien traitée et j'ai toujours voulu le meilleur pour elle. Elle m'a fait plusieurs frayeurs médicales cette année car plus elle vieillit et plus les soins sont chers... Mais cela se provisionne au fil des ans.

Il y a 4 ans, j'ai voulu retenter l'aventure poulain mais plus âgé (3 ans)...comment dire j'ai vite déchanté. Je m'étais fait un film idyllique de cette nouvelle épopée et bien non... C'est l'inverse de ce qu'il s'est passé.
Combien de fois j'ai voulu le vendre mais je me suis résignée.
Je me suis accrochée car il est vraiment gentil et c'est le futur cheval de concours de ma fille.

Donc, on a sorti les euros du portefeuille et on l'a mis en pension travail avec cours +++ pour elle. Elle se forme en même temps que lui et je trouve cette aventure géniale. Mais toujours un mais, il faut avoir un portefeuille bien rempli idem pour les soins...

sayo Une phrase très vraie

Notamment quand on voit dans la presse des articles sur telle écurie de sport de haut niveau où les chevaux vivent en box entre 20 et 22h/24, mais sortent "deux fois par jour pour travailler et pour aller au solarium".

Ca, ce n'est pas du bien-etre équin.
Mais c'est de la bientraitance.

Alors, c'est mieux que d'être dans un carré de boue H24 sans accès au ratelier (parce que la vie au pré, sous couvert de ""bien-être"", est plus souvent qu'on le pense maltraitante...), mais ce n'est pas du bien-etre qui respecte les besoins de l'espèce.

Et il y a des DIZAINES d'exemples (avec le matériel, l'éducation, les modes de détention, l'équitation, etc etc)

Le sujet est complexe, et ne plait pas dans notre société où l'on aime simplifier à l'extrème ;-)