"calme, en avant, droit"

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Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 25/11/2009 à 08h44

Oui, parce qu'il y en a marre de voir cette grande vérité équestre déformée et détournée par quelques trouffions à Saumur.

Parce que j'ai un immense respect pour le Général l'Hotte, qui a été à mon avis un des plus grands écuyers de l'histoire.

La doctrine de Saumur, c'est "En avant, Calme, Droit".

MAIS, le général l'Hotte ne l'a JAMAIS prononcée ainsi. JA-MAIS !!!!! Alors, pitié, arrêtez de déformer. Alexis l'Hotte l'a en effet énoncé : "CALME, En avant, Droit". CALME en premier, et certainement pas 'En avant'. L'ordre a une grande importance, et l'Hotte insiste lourdement sur cet ordre, car ON NE PEUT PAS PASSER A L'ETAPE D'APRES AVANT QUE L'ETAPE PRECEDENTE NE SOIT ACQUISE (d'après l'Hotte). On DOIT donc avoir un cheval CALME avant d'avoir un cheval EN AVANT. Ce qui signifie que la décontraction, et donc la cession de machoire et de nuque et donc la légèreté à la main est PREALABLE A TOUTE CHOSE !! Le mouvement en avant ne vient qu'en SECOND lieu ! (c'est pas moi qui le dit, c'est l'Hotte).

Pour preuve, je vous mets l'extrait de "Questions Equestres", Général Alexis l'Hotte, relatif à la question :


Citation :
Buts à poursuivre

Ces buts peuvent s'exprimer en trois mots : calme, en avant, droit. Pour le cavalier peu habile, au lieu de droit, je dirai direction.

L'ordre, dans lequel ses trois buts doivent être poursuivis, est invariable, absolu, et il ne faut rechercher le suivant qu'après avoir atteint le précèdent.

Pour que le cheval puisse apprécier nos actions, y répondre avec justesse, il faut, avant tout, qu'il soit calme et confiant.

Chacun n'a qu'à faire appel à ses souvenirs, pour être assuré que tout travail entrepris sur un cheval irrité, impatient, inquiet, préoccupé de ce qui l'entoure ou en crainte de son cavalier, ne peut être que mauvais.

Ce premier but, comparé aux deux suivants, offre ceci de particulier qu'il doit être atteint complètement, quel que soit le degré de soumission qu'on veuille, par la suite, imposer au cheval.

Le cheval étant calme et confiant, il faut qu'il nous livre ses forces impulsives pour que nous puissions ensuite les exploiter.

La franchise de la marche en avant en est le premier témoignage et caractérise le but offert au cavalier qui ne veut soumettre son cheval qu'à peu d'exigence.

Le résultat sera obtenu, lorsqu'au premier appel des talons le cheval répondra en étendant son action, ses forces coulant et se maintenant en avant, sans que les mouvements gagnent sensiblement en élévation.

C'est ainsi que le cheval pourra être mis franchement dans le mouvement en avant, même en marchant au pas; tandis que les allures vives ne donneraient pas ce résultat, si le trot, au lieu d'être franc et délibéré, gagnait en hauteur plutôt qu'en étendue, et si, au lieu de s'étendre, en prenant le galop, le cheval revenait sur lui.

C'est donc dans la manière dont l'allure, qu'elle soit lente ou vive, se présente, et non dans les allures vives elles-mêmes que se trouve le témoignage que le cheval nous livre ses forces impulsives, et de façon à suffire aux exigences de l'équitation courante.

Mais, pour le cavalier qui a de hautes visées, le but ne sera atteint que du jour où, au cours de tout mouvement, dans toute situation, le cheval témoignera le désir de se porter en avant. Il doit en être ainsi, même du sauteur dans les piliers, et sans que , pour cela, il pousse sur les cordes qui le contiennent.

Tant que le cheval reste un instant sur les jambes, lorsqu'on veut le déterminer en avant, au lieu de se montrer coulant et comme insaisissable dans les jambes; tant que, dans la transition d'une allure vive au pas, il revient sur lui, ralentissant cette dernière allure, au lieu de l'activer aussitôt prise; tant que les hanches ne dévient pas sous la plus légère pression de l'un ou l'autre talon, que, dans la marche de deux pistes, la croupe est lourde paresseuse, et que le cheval marque un instant d'hésitation pour se porter droit devant lui; tant qu'il se couche dans ses voltes, ne passe pas instantanément de la volte sur les hanches, de la pirouette soit sur les épaules, soit sur les hanches, à la marche directe; tant qu'il marque un temps d'arrêt pour passer du reculer au mouvement en avant, qu'il ne se porte pas droit devant lui, sans y être sollicité, à l'instant même ou cessent les actions déterminant le reculer, le but n'est pas complètement atteint. Les hanches, ce foyer des forces impulsives, qui doivent s'animer, vibrer sous la plus légère pression des talons, ne sont pas suffisamment agissantes, diligentes, suivant l'expression de La Guérinière.

Dans le cours du travail, le jeu actif des hanches doit donc se montrer constant. Jamais les hanches ne doivent se présenter inertes, paresseuses, les forces se fixant sur elles.

Toujours le cavalier doit sentir les forces passer en avant, ou toutes disposées à le faire, si une autre direction leur était donnée.

La diligence des hanches a sa répercussion sur l'ensemble du cheval, dont elle provoque l'animation. Chez lui, tout s'enchaîne, et ses ressorts, dont aucun ne saurait demeurer inerte sans devenir un germe de résistance, se trouvent alors tous incités à se montrer vivants et à entrer en action au premier appel des aides.

Lorsque l'activité des hanches ne laissera plus rien à désirer, le cheval, par son attitude, et en toutes circonstances, semblera dire : “C'est en avant que je veux aller.”

Le fonctionnement parfait des forces impulsives ne peut évidemment être obtenu qu'à la longue, mais ce qui importe, dans la marche progressive du dressage, c'est que la préoccupation de l'impulsion prenne toujours le pas sur les exigences qui vont suivre.

Le cheval étant calme et nous livrant ses forces impulsives, il s'agit de les régir.

Ici, deux manières de faire se présentent, selon que le cavalier est plus ou moins habile.

Si le cavalier est peu habile, c'est par la répétition des changements de direction, et des mouvements en général, qu'il parviendra à plier le cheval à ses exigences.

Cette manière de faire doit aussi être employée par tout cavalier qui veut limiter le dressage à l'emploi usuel du cheval.

Par suite, il n'y a pas lieu de faire appel aux procédés qui ont en vue la perfection dans l'exécution.

Il importe surtout ici d'agir sur la masse, en établissant la balance entre les forces qui chassent en avant et celles qui modèrent.

Suivant la construction du cheval, le poids sera renvoyé là où il est nécessaire pour arriver à sa bonne distribution.

La régularité des allures en découlera et les changements de direction seront obtenus en engageant la masse, qui n'a guère à céder que dans son ensemble, dans la direction à suivre.

Les mouvements à envisager, étant simples, en petit nombre, ne comportent, par suite, que peu de modifications dans l'équilibre de la masse et n'exigent, par conséquent, qu'une flexibilité limitée des ressorts.

Il serait, dès lors, superflu de s'attarder dans l'exercice de procédés ayant en vue la complète soumission de tous les ressorts.

Le but sera atteint, du moment où, sans efforts marqués du cavalier, les forces déterminant le mouvement recherché l'emporteront sur les forces contraires; une position rigoureusement exacte n'étant pas à ambitionner ici.

Avec ce but en vue, s'il s'agit de marcher sur le droit, il importe peu au cavalier que l'encolure ou les hanches ne soient pas exactement sur la ligne à suivre, du moment où le cheval, dans son ensemble, n'en dévie pas.

Mais il en est autrement de l'écuyer qui veut mener loin son dressage. Pour lui, c'est sur la recherche du cheval rigoureusement droit, de la tête aux hanches, que doit reposer son travail.

En principe, la domination du cheval sera complète, du moment où le cavalier pourra placer, maintenir les différentes régions de l'animal dans une direction exactement déterminée et la reprendre avec facilité après tout mouvement exigeant que le cheval s'en écarte.

Or, la ligne droite, s'étendant de la tête aux hanches, a été choisie pour cette direction, non seulement parce qu'elle répond à la marche habituelle du cheval et sert de trait d'union pour relier les différents mouvements, mais encore parce qu'elle présente une base d'autant mieux assurée qu'elle n'admet pas de degrés comme la ligne courbe, qu'elle est une et déterminée de la manière la plus absolue.

En outre, lorsque le cheval est droit, les pieds de derrière suivant exactement les lignes tracées par les pieds de devant, il s'ensuit que les hanches et les épaules se présentent dans des conditions qui assurent la rectitude de leur jeu réciproque.

Les deux hanches fonctionnant également, la distribution du poids est régulière. Ses translations sont faciles, les forces qui émanent des deux bouts du cheval n'éprouvant dans leur jeu combiné aucune contradiction et fonctionnant toutes vers un but commun : la marche directe, pour laquelle le cheval se trouve alors accordé, ou, si l'on veut, ajusté, aligné, harmonisé; ces diverses expressions ayant toutes même signification.

Mais si, marchant sur le droit, les hanches sortent de la ligne suivie par les épaules, on voit disparaître, à la fois, le rapport harmonique qui existait entre les forces de l'arrière et de l'avant-main, la juste répartition du poids, l'égale facilité que présentaient les diverses directions à prendre, et l'on verra les hanches former arc-boutant en opposition aux épaules. Enfin, il en sera alors du cheval comme d'un instrument à cordes qui aurait perdu l'accord.

Dans le cours du travail, les positions commandant les différents mouvements seront d'autant plus juste qu'elles s'écarteront d'autant moins de la position droite. Moins l'écart sera sensible, plus parfaite sera l'exécution; plus facile deviendra la succession rapide des mouvements les plus variées, même contraires. C'est alors que, pour le spectateur, le cheval semblera se mouvoir avec la légèreté de l'oiseau.

Pour l'écuyer, tout travail juste, aisé et brillant, repose sur le cheval droit et les hanches vibrantes, donnant finalement ce résultat qui doit être constamment ambitionné : Le cheval allant et se maniant comme de lui-même.

Cette perfection d'exécution a pour point de départ -on ne saurait trop l'affirmer- la constance dans l'énergie de l'impulsion.

Si l'impulsion vient à faiblir, en même temps s'amoindrit le secours indispensable qu'elle doit donner aux procédés ayant en vue et le cheval droit et les positions commandant les différents mouvements.

Non seulement la base, sur laquelle ces procédés prennent leur appui, se trouve ainsi atteinte, mais encore, et tout naturellement, l'exécution qui suit subit les conséquences de l'affaiblissement de l'impulsion.

La marche perd alors de sa franchise pour devenir incertaine, douteuse, traînante. Les mouvements n'ont plus ni élasticité, ni éclat. Toute l'exécution devient molle et tardive.

D'une manière générale, les conséquences du manque d'impulsion s'étendent à toutes les actions du cheval, qui ne se présentent plus qu'appauvries, à tous ses moyens de conduite, quels qu'ils soient, et qui bientôt ne trouveront même plus sur quoi s'exercer.

Pour tout dire en deux mots : plus d'impulsion, plus de cheval.

Il est à remarquer que la recherche de la position droite, comportant le redressement de toutes les fausses inflexions et inclinaisons qui peuvent se produire de la tête aux hanches, tarit, par cela même, les principales sources de résistances que les ressorts peuvent présenter.



A bon entendeur

Argamak

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 21h18

merci beaucoup et bien c'est une belle et longue expérience ... j'arrête de polluer le post avec mes questions!
dans l'attente de lire sur ce post encore de bons cavaliers qui sauront éclairer notre lanterne

Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 21h20

Il faut savoir que Baucher a eu 2 manières. La première qui était beaucoup dans la soumission 'en force' du cheval, il fallait "détruire" les résistances du cheval, au sens littéral du terme. Une manière TRES TRES contestable, mais qui est, hélas, la plus retenue.

Baucher a eu ensuite un très grave accident de cheval qui a rendu l'utilisation de ses jambes très limitée, accident suite auquel il s'est fortement remis en question et a revu totalement son équitation. Ceci a donné lieu à sa seconde méthode, avec les flexions d'encolure, la légèreté à la main ("niant toute tension" continue de la rêne), le "main sans jambe, jambe sans main", le fameux "le cheval doit répondre au souffle de la botte". Cette deuxième manière, il l'a enseignée en totalité a UN SEUL et UNIQUE élève, le général l'hotte, qui l'a consignée dans "questions équestres". C'est cette deuxième manière que reprennent ensuite Decarpentry, d'Orgeix ou Philippe Karl. Baucher, dans cette seconde manière, s'autocritique vivement, dénonçant les dérives de sa propre première manière. Une telle remise en question est fortement louable, et a menée aux fondements de la véritable Ecole Classique Française, qui tend à être oubliée aux profits des "dérives du dressage moderne".

L'actuel classique le plus proche de la seconde manière de Baucher doit certainement être Philippe Karl, malgré quelques ajouts. Mais le livre qui l'explique dans sa version la plus pure reste l'ouvrage du général l'Hotte, "Questions Equestres".

Le véritable l'hottisme est quant à lui consigné dans "Un officier de cavalerie", qui est un récit de sa vie équestre, où il développe se propres impressions équestres.

J'essaierai, quand j'ai le temps, de faire un résumé synthétique des doctrines du général l'Hotte et de la seconde manière de François Baucher, en tous cas, de la façon dont je les comprends

Titou,

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 21h22

Toi t'accumules les bon points.

Magdu84

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 21h46

yes Valombre
Un jour, il faudra vraiment que j'attaque ces grandes oeuvres...

Magdu84

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 21h49

Donc la 1ère méthode de Baucher c'était plus "beaucoup de jambes qui envoient le cheval sur la main"

Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 21h54


argamak a écrit le 27/11/2009 à 21h18:
merci beaucoup et bien c'est une belle et longue expérience ... j'arrête de polluer le post avec mes questions!
dans l'attente de lire sur ce post encore de bons cavaliers qui sauront éclairer notre lanterne


Les questions ne polluent jamais, pourvues qu'elles soient honnêtes et dans une recherche de compréhension et/ou d'information Au contraire, elles sont utiles au débat !

Oui, grosso modo, c'était un peu ça : piquer derrière pour envoyer devant où on bloquait pour obtenir le rassemblé. Ce qui a mené à son accident, et que Baucher a lui même vivement critiqué ensuite.

Fouinix

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 22h03

C'est marrant aucune remarque sur les liens que j'avais posté. Mis à part une critique d'une photo où d'ailleurs j'attends l'expertise de ma photo.

Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 22h08

Désolé fouinix. Y'avait une tempête olivierienne qui troublait les communications. Tu voudrais bien les remettre ?

PS : je ne suis pas le plus grand fan d'Henriquet, pour être entièrement honnête. Autant je reconnais en Catherine une grande cavalière, autant il y a des incohérences majeures dans le discours de Michel, et j'ai notamment très peu apprécié ses dires dans l'échange qu'il a eu avec Karl, et plus particulièrement encore son premier article sur "mains hautes, mains basse", à l'origine du conflit, qui omet volontairement certains critères pour condamner les mains hautes, en synthétisant de façon trop partiale pour influencer la conclusion, qui est fausse vu la quantité "d'oublis". Mais ce n'est que mon avis, reconnaissant par ailleurs la qualité de certains autres dires de ce cher monsieur

Fouinix

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 22h11

Je te rejoins sur son article mains haute mains basses mais la question de ce sujet n'est pas là.

Edité par fouinix le 27-11-2009 à 22h12



Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 22h13

Certes. Tu peux remettre les liens ?

Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 22h40

Je reprendrais le débat AI à tête reposée.

Pour ceux qui ont comme moi la flemme de cliquer sur les liens :

-Le premier lien est un débat Allège Idéal autour de l'ordre Calme/En Avant/Droit, démarré sur le texte contenu dans le second lien. Les développements sont assez techniques, pour les esprits avertis et férus de lectures uniquement.

-Le second lien, à l'origine du débat Allège Idéal, est un texte du Lt-Colonel Margot, qui débute ainsi :

Citation :
"L’Equitation a pour fin la soumission du cheval en vue de son utilisation par l’homme.
Pour parvenir à cette soumission, 3 étapes : calme, en avant, droit. Il est évident qu’on ne peut rien obtenir d’un cheval en désordre, que celui qui ne se porte pas franchement en
avant est inexploitable et que le meilleur rendement d’un cheval n’est possible que dans la mesure où l’on a su harmoniser ses forces pour atteindre la rectitude.

Ces 3 étapes doivent, pendant la durée du dressage, servir de guide au cavalier et leur ordre ne saurait être interverti.

Sur ce plan, toutes les Ecoles sont d’accord, la divergence est dans le style."


De ce texte je retiendrais notamment les passages suivants :

Citation :
Nous sommes des latins, épris de liberté, peu à l’aise dans une discipline étroite. Issus, comme nous, de notre sol, nos chevaux sont des chevaux de latins, brillants, personnels,
possédant parfois des articulations fragiles. Eux non plus, ne plient pas de bonne grâce à la contrainte. Le travail enfermé les rebute et, s’il ne brise leur moral, casse à jamais leur ressort.

Merci mon Colonel ! A bon entendeur.

Suit une explication de la doctrine française d'après l'Hotte à la sauce Margot, où il explique le dosage flexibilité/impulsion.
Je me dois à ce sujet de contester cette phrase :


Citation :
Par exemple, chez le cheval de sport qu’il s’agisse de course, de concours complet ou de concours hippique, l’impulsion, à des degrés divers, doit l’emporter sur la flexibilité des ressorts, alors qu’impulsion et flexibilité des ressorts s’équilibrent exactement chez le cheval de haute école.


Je ne suis absolument pas d'accord. Le travail du cheval de course est radicalement différent de celui du cheval de CSO ("concours hippique"), qui lui même diffère (mais plus légèrement) de celui du travail de cheval de complet. Pour moi, la citation est vraie pour le cheval de course, mais la recherche de "flexibilité des ressorts", chez un cheval de CSO est exactement la même que celle pour un cheval de haute école : dans les deux cas, on cherche de la propulsion vers le haut, avec un degré sensiblement identique d'abaissement des hanches et d'élévation du garrot et de l'avant main. Cette recherche d'élévation devrait être la même en complet, mais est d'essence un peu moindre, vitesse sur le cross oblige.

J'aime beaucoup le passage sur l'impulsion, encore que je trouve qu'il limite un peu ses dire à l'impulsion en avant, omettant de parler de l'impulsion vers l'arrière. J'adhère par contre beaucoup à la phrase :


Citation :
A son terme enfin, l’impulsion se manifeste par la soumission totale des hanches
.
Qui est à mon avis tout à fait vraie.

Suit le passage sur la gymnatisque longitudinale et latérale du cheval. Je ne suis pas d'accord dans ce passage sur la mention fait aux flexions à l'arrêt. Elles ne provoquent pas l'acculement si elles sont bien effectuées, et ne laissent au cheval des "forces inactives" sur lesquelles il peut s'appuyer QUE si le cavalier les laissent en un état tel qu'elles constituents un appui. Pour parler français : un cheval ne s'appuie, et ceci est valable TOUT LE TEMPS, QUE si le cavalier le LAISSE FAIRE.

Sur le reste, je suis par contre tout à fait en phase, on voit là du l'Hottisme assez pur que j'aime beaucoup.

Je vous mets la conclusion de l'article, particulièrement édifiante :


Citation :
L’équitation de notre époque renie les grands ancêtres. Elle va chercher à l’étranger des recettes qui ne peuvent cadrer ni avec notre tempérament, ni avec celui de nos chevaux.
C’est ainsi que nous assistons, dans les manèges ou sur les terrains d’entraînements, à une floraison d’enrênements qui encapuchonnent les chevaux et les mettent sur les épaules. Dans les épreuves de dressage, le spectacle qui, la plupart du temps nous est offert est celui de chevaux enfermés, effondrés dans leur nuque, imperméables à l’impulsion parce que la transmission est cassée. Il serait temps de réagir. Nous qui sommes français, nous montons des chevaux français, alors montons à la française, c’est logique.


Un article fort intéressant, merci fouinix !

Fouinix

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 22h57

D'ailleurs ça serait bien de contacter le cadre noir à ce sujet . Ce ne sont pas tous des "trouffions", il y a probablement une explication ... profitons ils sont encore en vie
Plutôt que de casser du grain sur leur dos...

Valombre

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"calme, en avant, droit"
Posté le 27/11/2009 à 23h00

Pour ce qui est de l'article d'Henriquet sur la mise en avant (le troisième lien) :

Henriquet confond "absence de calme" et "agitation physique". Il résume le calme à son expression trop simple d'un cheval non stressé. Mais c'est bien plus que ça le calme, cf mes posts précédents.

"Calme", veut bien dire "absence de désordre", "décontraction", "attentif aux ordres", tout ça à la fois. Et c'est bien ainsi que l'Hotte l'entendait.


Citation :

La mise en avant.



La mise en avant est sans doute la première des attitudes à obtenir de son cheval. Elle doit être travaillée dès le débourrageet confirmée lors des exercices de bassepuis de haute école.

L'objectif de la mise en avant a été érigé en adage par le général L'Hotte, qu'il accompagne de "calme et droit". Le "calme" m'ayant toujours laissé perplexe, car c'est une qualité plutôt négative : il est nombre de chevaux mous et froids d'un calme absolu. J'aurais préféré "en avant, en équilibre et droit", mais la formule est moins agréable à l'oreille.

En avant est l'une des qualités fondamentales du cheval. Elle doit être innée, mais n'est pas pour autant à la disposition du premier venu. Elle peut être pervertie ou refoulée parce que jamais exploitée. Nous allons considérer cette qualité et son développement dans les différentsétats du cheval, de ses débutssous le cavalier jusqu'au niveau leplus élevé de son dressage.




Le jeune cheval


On commence avec le jeune cheval par la recherche d'une
incurvation harmonieuse sur une longe endemi-tension.
Puis on commencera le travail monté, libre, canalisé et au contact.



Commençons avec le jeune cheval en débourrage au manège et non encore monté. Mettons-le en longe sur un licol ou un caveçon et accompagnons-le le long de la piste, puis sur le cercle au pas et au trot. Malgré nos invitations vocales et gestuelles, même accompagné de touches de chambrière, il va marcher par à-coups, se retenant et n'avançant qu'à contrecoeur. C'est généralement le stress de cette situation nouvelle qui motive cette retenue. Il est rare qu'en trois leçons calmes et fermes la situation ne se débloque pas et que le cheval, en confiance dans des conditions devenues plus familières, ne reprenne pas son mouvement en avant habituel.


Le problème énoncé : stress de la situation nouvelle. Henriquet choisit pourtant de demander le travail de mise en avant, malgré de stress, et donc de combattre le stress par la mise en avant répétitives, qui va provoquer l'habitude et donc faire disparaître le stress. Il lui faudra 3 séances. Ceci veut dire que les deux premières séances vont se faire dans le stress. Ce qui laissera forcément une emprunte. Cette emprunte est faible, certes, mais elle peut se rajouter à d'autre. Et le cheval se souviendra de ces deux premières séances de longe dans le stress, ce que je considère être une erreur.

Je préfère commencer par le calme : on amène le calme chez le cheval, stressé par le lieu, nouveau. UNE FOIS le calme ramené, on entame le travail. Si le stress revient, on arrête, et on revient au calme. Ainsi, on ne travail QUE dans le calme et la décontraction, le cheval, DES SON DEBOURRAGE, s'habitue à ne travailler QUE dans l'absence totale de stress : n'est pas un meilleur départ ? Pour moi, oui, mais ce n'est que mon avis.

Deuxième extrait :

Citation :
Au stade de la première éducation montée, la mise en avant devra s'effectuer sans aucune recherche de mise en main. On se contentera de laisser le cheval s'étendre aux trois allures, sans l'entraver par des actions de main intempestives. Le mors, corps étranger dans sa bouche, est un facteur de retenue. C'est le cheval qui doit prendre contact avec la main et non la main qui l'y force. C'est par l'impulsion provoquée qu'il doit être amené à se poser sur la main, progressivement et en confiance.


Là encore, des choses me dérangent. Déjà parler du cheval qui se "pose SUR la main", erk. Le cheval "posé sur la main", ça m'évoque un cheval qui s'appuie, et donc une absence flagrante de légèreté. De même, il dit que le cheval doit prendre contact avec la main, non, je ne suis pas d'accord. C'est la main qui prend contact (sans force, et là dessus je le rejoins, on ne force pas physiquement un cheval), et le cheval qui ACCEPTE le contact. Mais en aucun cas le cheval qui prend le contact, sinon on a un cheval qui tire.

Le reste est plus cohérent, bien qu'il subsiste des points qui me dérangent, notamment lorsqu'il parle "d'incurvation de l'ensemble du cheval" : un cheval, ça ne s'incurve pas de tout son long. Au delà du garrot, la colonne du cheval est quasiment rigide, mais c'est un autre sujet que nous avant développé ailleurs. De même, entretenir constamment l'impulsion avec la jambe TOUT DU LONG de l'incurvation n'est pas à mon sens une bonne idée, c'est habituer le cheval a être assisté dans son impulsion en incurvation. Or, le résultat n'est-il pas que le cheval conserve son impulsion, SANS que le cavalier aît besoin de le lui rappeller constamment ?

Il y a aussi, il me semble, une confusion entre "impulsion", "forces propulsives" et "mise en avant". Ce sont trois choses différentes, très différentes, or l'article semble faire un amalgame (certes partiel, mais tout de même existant) entre ses trois notions. Amalgame avec lequel je ne suis pas du tout d'accord.

Je ne suis pas sur de comprendre totalement la conclusion. Je suis d'accord sur l'importance des transitions dans l'apprentissage de l'attention au cheval. A condition qu'elles soient employées en conjonction avec la leçon de jambes et le reculer. Sur la seconde partie, je relirais, je ne veux pas faire d'erreur de lecture.

Pour résumer, je trouve qu'Henriquet "oublie" beaucoup de choses, ce qui oriente le discours vers des conclusions qui sont, pour moi, eronnées. Trop de choses manquent, notamment il ne parle que de mise en avant, pratiquement pas d'impulsion vers le haut, ne parle pas de l'activité des hanches, et à aucun moment de l'impulsion dans le reculer. De même, il ne mentionne à aucun moment la décontraction, ce qui me laisse assez perplexe.

Mais, ce n'est que ma conception des choses

Soffad

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"calme, en avant, droit"
Posté le 28/11/2009 à 00h01

Ce post m'interesse énormement même si je n'y ai pris que tres peu part...
La dissection des citations faites par Valombre est un modèle du genre pour moi (j'adhère a la plus grande partie de ses conclusions...)
Je ne suis pas lecteur assidu des grands maitres d'antan ayant toujours pensé que l'équitation de cette époque n'avait pratiquement plus rien a voir avec celle "sportive" de maintenant...(les fondamentaux mis a part)

j'ai lu Baucher dans sa première version et en parallèle Filis son contemporain qui me semble supérieur a lui dans ses explications (en tout cas je comprend mieux Filis...)
je n'ai pas continué sur sa deuxième version ayant adopté la lecture du Gl Feverot de Kerbrecht nettement plus compréhensible, pour moi, que celle de son maitre F.Baucher.

Et celui que je pourrais appeler mon maitre en litérature est sans contexte BEUDANT, et son livre "Mains sans jambes ..Jambes sans mains" qui a fait chez moi le pont entre l'enseignement officiel que je pratiquais assidûment et la découverte de J.d'Orgeix...

j'ai "survolé" Henriquet et n'ai pas continué éprouvant quelques réticences , notamment sur la position des mains et la "légèreté" selon lui...mais je le connais mal.

Ayant suivi le courant "D'orgexisien" pendant longtemps (et ne m'en étant jamais trop dévié) je pense qu'aux trois adjectifs qui sont a la base de ce post il faudrait ajouter celui EXCESSIVEMENT IMPORTANT d'"équilibrage" (et non "d'équilibre" terme qui tendrait a penser qu'il n'y en a qu'un..ce qui est faux)...m^me si "Droit" peut vouloir s'en rapprocher....

J'aimerais que Titou se lâche davantage pour faire profiter de son bagage équestre militaire (que bien sûr je ne connais pas) et qui pourrait être intéressant dans la façon de s'approcher des chevaux...

En tout cas, messieurs, ne vous gênez pas pour moi, vous pouvez continuer vos propos auxquels je prête une grande attention .




Edité par soffad le 28-11-2009 à 00h11



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"calme, en avant, droit"
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