soffad a écrit le 07/12/2009 à 00h10: |
|  | ça fait 40 ans que D'Orgeix dit ça !!!! |
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Nelson et lui étaient contemporains

Il me semble bien qu'ils ont concourus l'un contre l'autre plus d'une fois...
M'êtant un peu intéressé à la philosophie de ce cher sorcier bresilien, très grand cavalier avant que d'être parfait entraineur, je pense que cette phrase résume bien une certaine conception de l'obstacle pas si inconnue que ça de certains.
Précision : le texte en citation ci dessous est mis à part car s'adresse aux cavaliers les plus confirmés en CSO. Il y a des aspects techniques qui
peuvent embrouiller les cavaliers n'ayant pas une certaine expérience des parcours et de la pratique de l'obstacle. Si vous ne vous sentez pas de les déchiffrer tout de suite, ne les lisez pas, je ne voudrais pas créer le trouble dans vos esprits. Si vous êtes curieux, ne vous empêchez pas de satisfaire cette curiosité, à poser des questions le cas échéant !
"Soutiens tes mains" : les mains n'ont rien à faire au garrot, elle sont devant le cavalier, au "poste de contrôle", les coudes pliés autour de 90°, de manière à permettre l'équilibrage du cheval.
"Garde l'équilibre" : il est impensable, en zone d'abord, de déséquilibrer son cheval. L'équilibre est soit acquis, soit à régler, même s'il faut le régler jusqu'à la battue d'appel. Importance de cet équilibre du cheval pour aller sauter dans de bonnes conditions.
|  | On sent, sous jacente, la notion de régler, dans sa tête, au loin, son équilibre, et de "s'arranger", par des actions précises, pour avoir cet équilibre à la battue d'appel, en perdant le moins de temps possible. Ou de régler son équilibre au loin, pour venir en légère foulée croissante sur l'obstacle, pour grapiller des secondes précieuses. Mais on entre là dans ce que j'aime appeller l'Art du saut d'obstacle, Art que Nelson Pessoa maitrise sans doute possible ! |
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"Avance vers l'obstacle" : la partie de la phrase qu'on peut, à mon avis, le plus aisément interpréter de travers. Il souligne ici l'importance, à l'obstacle, de l'activité (à ne pas confondre avec la vitesse), et, en parcours, de la cadence. Des éléments que certains, en se focalisant trop sur le calme et le contrôle, peuvent oublier, alors qu'ils sont primordiaux.
"Provoque la battue" : on touche là au vif du sujet. Provoquer la battue revet deux sens :
-le premier, c'est régler sa battue en la positionnant. Ceci se fait le plus loin possible, en agissant sur l'AMPLITUDE des foulées du cheval.
Ceci ne peut pas se faire si on n'agit pas sur l'équilibre du cheval en parallèle.
|  | Concept très proche de d'Orgeix, qui précise que ce réglage, dans la zone d'abord, doit se faire en foulées décroissantes avec report de poids sur l'arrière main. On peut se permettre de rester en foulées croissantes, voir de venir en foulées légèrement croissantes (quand je parle de décroissante/constante/croissante, je me réfère à l'amplitude de la foulée de galop, ce qui va de paire avec l'équilibre du cheval : plus on augmentera l'amplitude, plus on reportera, fatalement, de poids sur l'avant main. La maitrise de l'équilibrage permet de limiter ce report de poids sur l'avant main dans les allongements, mais même s'il est de plus en plus faible avec le travail, ce report existe : il faut donc un certain degré de maitrise pour employer correctement la foulée croissante dans la zone d'abord) SEULEMENT et UNIQUEMENT une fois que l'on a réglé, avant, l'emplacement exact de la battue d'appel et que l'équilibre du cheval le permet. |
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-le second, c'est que c'est, pour Nelson, au CAVALIER de DEMANDER la battue d'appel au cheval, et non au cheval de se "démerder", comme c'est la grande mode en ce moment. Les Pessoa, père et fils, sont bien connus pour ne rien laisser au hasard, et certainement pas le moment le plus crucial du saut : la battue d'appel. Regardez un parcours de Rodrigo, vous remarquerez que la très grande majorité de ses battues, sont calculées à l'avance, et que c'est une impulsion DU CAVALIER qui donne l'indication au cheval "c'est là que tu sautes". Ceci a un nombre incalculable de conséquences !
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Parmis ces conséquences, on retrouve les plus importantes : pouvoir demander à son cheval se sauter de LOIN sur des foulées décroissantes est certainement la situation la plus démonstrative de l'intérêt de pratiquer l'obstacle ainsi. En effet, prendre un appel de loin quand on vient sur des foulées décroissantes est un exercice assez technique, étant donné que le cheval aura tendance à venir se rapprocher dans ces conditions : la foulée décroissante donnant une foulée de plus en plus COURTE, à l'emplacement de l'appel de loin il y a souvent encore la plus de faire une foulée, voir une foulée et demi. Si le cheval n'est pas habitué à sauter sur l'indication du cavalier, l'exercice devient excessivement difficile. Bien qu'il y aît aussi des questions d'équilibrage dans cet exercice.
Bien sur, il est intéressant d'apprendre au cheval à se débrouiller dans le placé de sa battue, car aucun cavalier n'est parfait et il arrive de se tromper. Avoir un cheval réactif et capable de vous "sauver", une fois sur un parcours, est un avantage indéniable, mais c'est là du travail d'EDUCATION du cheval pour le préparer à l'IMPREVU. En parcours, il conviendra de planifier et demander ses battues.
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En tous cas, c'est mon interprétation de cette phrase, qui me plaît beaucoup, tout comme son "auteur"