titou a écrit le 16/03/2013 à 15h02: |
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Oh avec plaisir...
Et puis c'est toujours rassurant de s'apercevoir que l'on est pas seul à ressentir des choses envers les autres et de ce rendre compte qu'il est """""normal""""" d'avoir un émotionnel qui nous lie à des personnes autres que nos proches.
Mais intéressant aussi de savoir comment on ne se laisse pas submerger par certains coté """sauveur""" qui nous poussent des fois vers ces professions d'aides aux autres... |
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je n'ai pas l'âme d'un Saint Bernard ni d'une soeur Thérèsa...
Je ne me suis jamais dis "je veux aider les gens qui sont tristes" (je caricature hein!).
Avant, j'ai travaillé 6 mois dans un service social, à distribuer des aides alimentaires à tour de bras, à voir les gens revenir chaque semaine sans avoir pour autant la possibilité de travailler avec eux en amont sur l'origine de la situation la poussant à venir quémander des sous sans arrêt.
Du coup, je me suis tournée vers l'éducatif...
J'ai été embauchée où je suis actuellement juste parce que mon mémoire de fin d'études traitait de la parentalité chez les adultes déficients intellectuels (et aussi parce que j'ai un caractère fort, mais ça je l'ai su après).
A l'époque, on était le tout 1er service comme le mien à ouvrir... Les décrets d'application de la loi étaient parus en mars, nous ouvrions en spetembre, sur des fonds privés dans un 1er temps...
On nous a dit qu'on était complètement fous de mettre "ces gens là" dans des appartements, alors que jusque là, ils avaient vécus soit en foyer soit chez leurs parents... jamais seuls!
7 ans après, tout roule... Certains nous ont épatés par leurs capacités de progression...
Ce que j'aime dans mon boulot, c'est de leur apporter des clés pour qu'ils arrivent à se débrouiller seuls. Je ne leur apporte pas la solution toute cuite dans le bec... Parfois, ca les énerve, ca serait plus rapide si je le faisais... mais ce n'est pas leur rendre service!

Ils le comprennent plus tard (puis l'oublient...

)
Après pour l'attachement, on fait avec... Le plus dangereux est de le nier...
Tu vois, j'ai eu 2 moments extrements forts dans ma (courte) vie professionnelle:
- la première, il y a bien 4 ou 5 ans maintenant, on a perdu une usagère... et bien à son enterrement (je te passe l'avant enterrement où nous avons dû batailler pour connaitre la date et organiser qqchose de décent, sinon le tuteur réglait ça "à la va vite" et elle aurait été enterrée toute seule comme une misérable), il n'y avait que son conjoint, un ami de son conjoint... et toute l'équipe de notre service... C'est tout!
Je ne suis même pas sure qu'aujourd'hui ses frères et soeurs soient au courant de sa disparition (nous, nous n'avions pas leurs coordonnées...)
- la deuxième, c'était il y a peu, juste avant Noël. J'accompagnais une dame (qui a vraiment ENORMEMENT morflé dans la vie, et pour laquelle on commençait son accompagnement) dans un magasin pour s'acheter un pull et une écharpe... Nous sommes allés dans un magasin vendant des trucs vraiment pas chers... Elle a acheté son pull et son écharpe...
Et en sortant du magasin, elle s'est éffondrée dans mes bras, me remerciant d'être si gentille avec elle parce que "personne n'avait jamais été aussi gentille avec elle" et parce que c'était la première fois depuis une dizaine d'année qu'elle s'achetait des vêtements et qu'elle n'était pas obligée d'aller dans les poubelles pour se vêtir...
Notre boulot, je parle pour moi mais aussi pour mes collègues, on le fait pour ces moments là... Pour leurs sourires jusqu'aux oreilles quand on les emmène pour la 1ère fois à la mer... ou au moulin de Cloclo
j'édite pour les fautes