L'anecdote, j'ai peur de passer pour une folle; mais avec mon esprit cartésien, j'ai réussi à trouver une explication!
Fin octobre 2012, mon mari décède brutalement. Je me retrouve avec ses deux juments et Chouchou dans un pré. Je revends Ayla début décembre. Chouchou et Loona resteront ensemble 4 mois au pré. Il va pleuvoir et geler pendant 6 mois!
Tous les jours, je vais nourrir les chevaux. Peu de temps pour le pansage et les gratouilles. Il fait nuit. Eclairée à la frontale et aux phares de la voiture, je chiale, je patauge dans la boue, je nourris, je casse la glace....
Jamais, je ne manquerai un jour. Bien entendu, avec le temps qu'il fait, je ne monte aucun des deux!
Loona trouve fin mars un acquéreur qui vient la chercher avec son van. Mon centre accepte de prendre Chouchou; il partira le même jour à la même heure que Loona dans un autre van. Il est impensable de le laisser seul au pré.
Lorsque Chouchou voit Loona disparaître dans son van, il pète un câble. Très grégaire, il refuse d'être séparé de Loona. Nous mettrons une heure et demie à le monter dans son van. Il se blesse, il est dans un état de terreur qui m'anéantit. Le fermier ( celui qui me loue le pré), calme le jeu et réussit à le monter en van.
Nous arrivons au centre et la gérante est frappée par l'état de stress de Shunka. Les gérants sont vraiment des "gens de chevaux". Très professionnels, ils les connaissent mieux que la race humaine... Elle me coince dans le box et me dit: " Christine, tu dois parler à ton cheval!!!" Je lui demande si elle se fout de moi. Non, elle est très sérieuse: "Tu dois lui dire ce qui se passe....Fais-lui visiter son nouvel espace de vie et parle-lui..."Elle argumente un peu plus. C'est une fille droite dans ses bottes et très carrée. Je suis dubitative...
Je fais visiter le centre à Chouchou en lui parlant du tracteur, du manège, de la carrière... Des conneries dont il n'a rien à faire. Il est dans un état qui me rend complètement malade.
Nous rentrons dans le box et là, je lui prends le visage dans les mains. Il me regarde, nous sommes connectés et je lui dis: "Tu vois chouchou, papa est mort et j'ai dû me séparer de Loona. Je n'ai pas eu le choix. Je ne pouvais pas m'occuper de vous deux. C'est comme ça. Ici, je vais pouvoir m'occuper de toi."
Et là, vous n'êtes pas obligé de me croire: il a fourré sa tête sous mon aisselle ( il n'avait jamais fait ça et ne l'a jamais refait). Il s'est enfin calmé!
Maintenant, voilà comment j'interprète ça. J'étais malheureuse et mes chevaux ne comprenaient pas bien sûr. Chouchou a ressenti mon désarroi au départ de Loona.
Le fait de lui parler m'a libérée d'un poids .
Bien entendu, il n'a pas compris un traître mot de français!
Par contre, il a ressenti toute la décharge émotionnelle que je mettais dans ces mots qui étaient très difficiles à dire pour moi. Cela l'a enfin rasséréné.
Et c'est vrai que ma vie est devenue un peu plus simple à partir du moment où il est entré au centre! J'ai enfin pu m'occuper de lui....
Quand je vous dis que je crois à l'équinothérapie!!!!
En général j'avoue que je n'ose pas, de peur de passer pour une gogole, puis je ne suis pas d'un naturel bavard non plus, mais de temps en temps j'aime bien !
bravo 
d'ailleurs j'ai été surprise par la mono qui souriait car je disait à Hilke "oh mon bébé je t'adore" et elle "ah oui et quel bébé de 600 kg 
L'auteur de ce sujet l'a marqué par des "Post-It".
