Pour Cécile, l'explication moins imagé pour comprendre....que le tirage du loulou ou le balai dans le cul ne marchera jamais pour le faire monter dans le van calmement....
La communication entre l’homme et le cheval n’est pas innée! Génétiquement, nous sommes très différents : l’homme est un prédateur et le cheval un animal de proie. Il garde ainsi son instinct ancré fermement en lui et peut retourner facilement à l’état sauvage.
Le dialogue n’est donc réellement possible que si l’homme parvient à entrer dans son système de fonctionnement et non l’inverse.
La communication se rompt et le cheval n’obéit à son cavalier souvent que parce qu’il a peur d’être grondé ou punit. Il essaye tant bien que mal de comprendre ce que l’homme lui demande.
Souvent il n’y arrive pas. Souvent, même plusieurs années après, il se rebellera et le cavalier ne comprendra pas du tout pourquoi.
APPRENDRE UN NOUVEAU LANGAGEL’éthologie permet en revanche à l’homme d’entrer dans le système de fonctionnement du cheval. Ce n’est plus le cheval qui rentre, contraint et forcé, dans le monde de l’homme mais l’homme qui se remet en question, pénètre dans le monde du cheval afin de devenir son guide dans le monde de l’homme. L’éthologie n’invente rien, elle part à la découverte de ce qui existe depuis toujours : la réalité biologique.
En cela, j’estime qu’il n’y a jamais eu sur cette terre, un grand homme de cheval, qui ait pu décoder les comportements de ce dernier, sans avoir intégrer les grands principes de l’équiéthologie.
Si vous êtes sensible ou séduit par les méthodes de l’éducation équines issues des observations de l’éthologie, il vous faut prendre conscience qu’une remise en question totale de votre façon d’aborder le cheval est nécessaire. Donc que le gros du travail est pour vous !
Il faut balayer toutes vos analyses
anthropomorphiques: c’est vous qui allez apprendre son langage afin de mieux pouvoir devenir son guide, c’est en cela que ce travail est passionnant, car nous allons découvrir et nous adapter à un autre mode de communication.
Si vous êtes prêt à travailler sur vous, alors bienvenue dans le monde des chevaux.
Vous serez amenée à agir comme des ambassadeurs : apprendre le langage et les us et coutumes de nos hôtes (les chevaux), afin de leur faire mieux comprendre et découvrir le monde qui est le notre.
Cette immersion dans ce monde instinctif, naturel, sera aussi pour vous un retour aux sources. Il vous permettra de renouer avec votre « moi animal » fait de ressentis, de sensitivité et de sensations que l’humain d’aujourd’hui a trop souvent perdu ou oublié au fil du temps.
C’est à mon sens pour cela, que le monde du cheval nous attire et nous passionne même si on ne sait vraiment dire pourquoi.
Si vous êtes décidée à découvrir ce qui se passe dans la tête des chevaux, vous devez décrypter les traits de comportements du cheval en troupeau. Voici ceux que j’utilise pour les éduquer :
1 Grégarité du chevalIl est plus confortable et plus rassurant, pour lui, de vivre en groupe. Les chevaux pour la plupart sont rassurés quand ils sont encadrés, voire assistées.
Ils ne recherchent pas, à tout prix, les responsabilités, telles que la surveillance de dangers extérieurs et la recherche de nourriture et d’eau. Au contraire, ils acceptent, facilement les règles d’un groupe, afin de pouvoir s’y intégrer. Et il est beaucoup moins stressant pour eux de se laisser guider plutôt que de devoir gérer le troupeau. Ce point est très important: le cheval aime être géré, c’est-à-dire sous la protection d’un guide, car cela est confortable pour lui.
2 Nécessité vitale du chevalà porter son attention sur le guide
Si la position de « dominé » est confortable pour le cheval, cela exige de lui qu’il soit connecter avec lui à chaque instant. Car à la moindre indication du ou des guides du troupeau, le cheval doit être en mesure de bouger ou même de prendre la fuite. L’attitude du guide détermine donc les réactions du cheval.
3 Communication en crescendoLe cheval est très expressif, parfois à l’aide de bruit (hénnissement par exemple) mais surtout dans sa gestuelle (position des oreilles, fouaillement de la queue, menace avec les postérieurs allant jusqu’au coup de pied, etc.). Mais contrairement à l’homme qui parfois ne dit rien puis d’un coup punit en tapant fort, le cheval, lui, s’exprime en crescendo, par augmentation des amplitudes et des fréquences, mais aussi dans la force, pouvant aller jusqu’à la violence. Un cheval qui veut chasser l’un de ses congénères va par exemple le regarder, puis bouger une oreille, puis tourner la tête ou la croupe, puis montrer les dents ou botter… il va indiquer de manière de plus en plus appuyée sa demande.
4 Capacité à redescendre en pression,
quasi instantannéePas besoin pour lui de partir une semaine en vacances ou en thalassothérapie. Il revient systématiquement au calme très rapidement. Quand un cheval en chasse un autre par un coup de pied ou en montrant ses dents, la scène dure quelques secondes et après le retour au calme est immédiat. Le cheval a de la mémoire mais n’est pas rancunier.
5 Incapacité à gérer le stress sur de longues périodesLe cheval n’aime pas les conflits et remet assez rarement en cause les choses établies. Il développe rapidement une envie de bien faire afin d’échapper au stress. Pour la même raison, il n’aime pas être dominant car cela est source de stress, la position de dominé par rapport à un guide est beaucoup plus relaxante.
6 L’acuité de leur sens (perception, ressenti,
sens tactil...)Un animal de 600 kg est capable de ressentir une mouche de quelques milligrammes sur sa croupe.
7 Le cheval n’est pas équipé pour être tiré
ou pour tirerIl n’est pas naturellement doté de crochets d’attelage. Il communique principalement par pressions courtes
Pourtant, nombre de cavaliers adoptent des comportements antropomorphiques : ils pensent que le cheval réagit comme un homme, aime les mêmes choses que lui, a peur des mêmes choses… (c'est pourquoi il nous semple qu'ils sont bien au chaud dans un box pendant q'uil pleut dehors...)
(psychologiques et physiques). Il ne sait pas infliger de pressions longues, hormis dans certains cas de morsures, principalement réservées aux étalons. Il n’accepte pas de pressions physiques longues et permanentes. D’autant plus que celles-ci sont plutôt engendrées par les prédateurs et son instinct lui dit alors de fuir!
8 La taille et la force n’ont pas d’importanceCe n’est pas la taille ni la force du cheval qui décident de sa supériorité mais l’énergie, la sûreté de soi et sa détermination… autrement dit sa capacité à impressionner. De plus, celui qui crée le mouvement renforce sa suprématie et crée le respect.
9 Le cheval a de la mémoireIl garde très bien à l’esprit la hiérarchie du groupe et se rappelle par exemple l’endroit des points d’eau et sait éviter les lieux qui sont, dans son souvenir, dangereux
10 La notion de bulleLe leader du troupeau a le droit de rentrer dans la bulle d’un cheval « dominé » mais un cheval « dominé » n’a pas le droit d’entrer dans celle du leader. Quand deux chevaux se grattent, c’est le dominant qui va d’abord venir voir le dominé et commencer à le gratter et ce dernier aura alors le droit de gratter à son tour le dominant.
Texte de Bruno Monteuuis