A cette époque axée sur l'apparence, si ton cheval de manège ne te plaisait pas trop à cause de sa taille ou forme d'oreilles, tu lui redécoupais à ton bon vouloir.
Evidemment je ne parle pas de chevaux de travail qui rimaient dans les champs mais de chevaux d'apparat sur qui on allait caracoler à la Cour...
Les pelotes artificielles ça permettait de mieux vendre un bon cheval (selon la théorie des humeurs, un cheval à robe unie est "déséquilibré", donc en rajoutant une pelote blanche ça dilue un peu le déséquilibre)
Ca permettait aussi d'assortir superbement une paire attelée, si les 2 ont une marque au front, c'est plus classe que si l'un en a et pas l'autre (et qu'on peut pas masquer avec des poires)
Pour les oreilles il "suffit" de découper un patron en tôle, mettre l'oreille en sandwich entre les 2 plaques, découper ce qui dépasse et brûler aux caustiques le tour découpé.
Une fois cicatrisé le cheval a de belles petites oreilles mignonnes et esthétiques.
gravure de LaGuérinière qui illustre les canons de beauté de l'époque. Si tu as une espèce de mulet, ça dénote.
Pour les pelotes on dessine le tour au crayon, on pique des épingles en plomb en les faisant entrer et ressortir sur la ligne dessinée, afin de soulever la peau et l'écarter du crâne, ensuite on entoure les bouts qui dépassent avec une ficelle. le poil séche et tombe et repousse blanc.
Si tu es moins cruel tu peux aussi faire chauffer une pomme coupée en 2, l'appliquer brûlante sur le front, la peau brûlée fait repousser le poil blanc.
Ce que j'arrive pas à comprendre c'est comment ils arrivaient à faire leur affaire sans sédater. Les chevaux devaient se débattre ou gigoter non ?
Quand ils parlent avec naturel de désaboter un cheval des antérieurs ou des 4 pieds (pour raisons "médicales" la par contre) trouvant ça si simple et habituel (processus recommandé sur les chevaux flamands aux soles bombées, qu'ils importaient en grand nombre) ça me choque aussi... Apparemment c'était une "opération" anecdotique , usuelle comme quand on parle de poser une puce électronique de nos jours...
et tout ça sans trop de risques car je doute qu'ils fassent subir des transformations risquées à des chevaux de grand prix et au dressage abouti. (ils avaient de supers moyens d'aseptie contrairement à ce qu'on pense, par contre la gestion de la douleur à mon avis c'était pas du tout pris en compte.)
C'était de sacrées horreurs oui.
Mais de nos jours on se débat encore contre les poids attachés aux pieds des tennessee walkers... le rollkur, les chevaux crevant sur les courses d'endurance... Alors qu'on est dans l'ère du cheval- loisir et de la déclaration des droits de l'animal...
On a peu évolué finalement :(