Arfff j'avais fait un roman et mon ordi a buggué
Je suis en 5e année et pour faire clair :
-t'as pas l'habitude de bosser? ça veut rien dire!
J'ai fait tout le lycée sans rien foutre en rentrant chez moi (enfin je faisais mes devoirs généralement, quand ça me gonflait pas trop, mais j'y passais jamais plus d'1h grand max...et souvent bien moins^^)
J'ai fait 3ans dans une fac de lettre avant médecine (dc plus à la page scientifique et 3ans aaaaaaarchi cool
) et j'ai réussi ma p1 du 1er coup classée dans les 100premiers (je sais plus qui donnait la barre des 150 impossible si on avait pas l'habitude de bosser avant^^).
- Par contre OUI c'est vrai en p1 tu n'as pas de vie sociale hors médecine, ou très peu (moi je me gardais le samedi). Et il est important de trouver ton rythme pour garder une forme physique...donc DORMIR!!! et pas prendre sur ton temps de sommeil pour bosser ou voir tes potes! c'est comme une préparation sportive, ça demande une vie saine...et pas folichonne pendant un an^^
Mais t'es quand même très souvent à la fac, et tu y tisses des liens très sympas! le folklore médecine est sympa aussi (même si il se perd
)...mais ça tu l'apprécies que quand t'y es plus
sinon c'est vrai que quand tu es dans l'obsession de bosser, ça peut être lourd...mais ça permet de décompresser^^
Après je dirais que le problème c'est que personne ne sait avant d'attaquer que la p1, c'est pas grand chose à côté de ce qui t'attend après (j'avais une tutrice qui me disait +/- ça quand j'étais en p1, ça m'insuportait
).
Mais crois-moi, je peux bien jouer ma vieille rabat-joie, la médecine faut avoir des nerfs d'acier...et même comme ça, ça en bousille plus d'un
Faut savoir qu'après c'est un concours national qui détermine ta spécialité ET la ville où tu va l'apprendre (donc 4-5ans potentiellement à l'autre bout de la France...et potentiellement pour te retrouver à faire un métier que tu n'as pas choisi!).
Faut savoir que t'es essoré jusqu'à la moelle par le système, la fac, les hopitaux et le gouvernement...aidé par nos chers journaux télévisés qui, comme souvent nous montre une "réalité" tellement déformée
(bizarre à Lyon je mets 2mois pour avoir un rendez-vouschez un spécialiste...pourtant c'est pas la cambrousse
).
Faut savoir que s'engager en médecine c'est s'engager à limiter sa vie perso...pendant des années, voire des 10aines d'années pour les spécialistes!
Perso j'ai vécu une des pires périodes de ma vie récemment, une de celles où tu te pardonnes pas de garder un bouquin ouvert...ben pourtant je l'ai fait! je le regrette terriblement mais j'avais pas le choix. J'ai arrêté 2semaines en tout, sans ouvrir un bouquin...c'était y'a 2 mois, je morfle encore pour ces 2 put*** de semaines!
Faut savoir que le volume à apprendre en p1 est monstrueux par rapport au lycée...mais ridiculement petit par rapport aux 4e-5e et 6e années
Pour exemple on a 10matières à réviser pour les exams qui arrivent (une matière en moyenne c'est un bouquin de 500-600pages format A4, écrit petit...à toi de résumer!)...le tout en étant en stage à plein temps à l'hopital...ingérable? ouais mais la fac elle s'en tape elle!
(et encore moi j'ai bcp de chance, je suis dans un stage très cool et même comme ça je m'en sors pas...bonjour l'inégalité pour ceux qui trime à l'hosto!).
Et enfin l'après-étude est loiiiiin d'être plus reluisant
Si tu choisis médecine générale...faudra pas compter tes heures.
Si tu choisis une spécialité, faut faire un clinicat le + souvent (donc en tous les 9ans de médecine+2ans de clinicat...si tu l'as parce que peu de postes). Le clinicat t'es (encore et tjs) surexploité, t'as pas de vie et tu gagnes des cacahouètes (c'est genre 8h-20h ou 21h + les gardes...pour 2000euros + les gardes). Et après...ben après tu continues généralement sur ta lancée, à sacrifier une bonne partie de ta vie et/ou de ta santé
Perso y'a que la médecine qui me passionne assez pour en faire mon métier...mais si y'avait eu autre chose et que j'avais su tout ça, j'aurais pas hésité 1seconde, j'aurais pas choisi médecine
Je dis ça tout en trouvant que c'est un métier absolument merveilleux, mais, au delà de la pression des responsabilités qui grandit avec le temps (normal ça!)...ben c'est tout le reste qui pèse!
C'est pas le métier en lui même, c'est ce qui va avec ajourd'hui grâce à nos facs, à notre gouvernement, à nos enseignants qui n'arrangent rien.. et franchement c'est moche!
C'est quoi le métier avec le plus fort taux de suicides en France? flic? prof? non non...médecin...no comment!
Un exemple parmi d'autre c'est les merveilleux médias qui, comme souvent, déforment allègrement la réalité histoire de nous refourguer leur *** de suppression de la liberté d'installation
Alors on se tape 10ans d'études, dont minimum 4-5ans où on est pas surs de pouvoir choisir ne serait-ce que sa région (merci pour les couples, merci pour les familles)...et après? ben après pareil!!! et si ton conjoint est chirurgien et que tu es médecin général? ben lui DOIT bosser en ville et toi tu DEVRAS bosser au fin font du trou du *** du monde, là où même les services publics se désengagent (pas de postes, pas d'écoles etc mais les médecins évidement!)
Bref, je vais pas m'étendre plus^^
C'est un métier supperbe mais des études horribles (en 4e année y'a quand même eu une 15aine d'abandons sur une promo de 300...après 4ans!!!
) et une vie incertaine avec pour 99% des gens des heures à ralonge...60, voire 70heures par semaine c'est pas rare! (même si on a la chance d'avoir une certitude de travail, ce qui est loin d'être négligeable aujourd'hui)
Ce qui est dur c'est de tenir la distance (parce que 4/5 et 6e année t'as de nouveau des conférences, même principe que le tutorat en p1, 1 à 2fois/semaine en plus des cours et des stages...généralement 18h/23h...faut tenir le rythme physiquement aussi) et d'arriver à tout consilier sans se bousiller la santé (moi je connais pas de médecins qui réussissent pour le moment...à par certains qui sont pas passionnés par leur boulot et trouvent toutes les combines pour pas trop bosser...mais faut voir aussi que du coup c'est pas passionant ce qu'ils font alors 10ans pour ça non merci
)
Bref, perso je suis dans une période où tout ça me parrait insoluble et m'effraie énormément...mais bon, j'adore la médecine, j'adore l'aspect humain qu'il y a dans ce métier (si on l'y met parce que parfois tu verras des trucs qui te débecteront...c'est loin d'être un monde de bisounours malheureusement
)
Et la médecine c'est vraiment ça...c'est d'être TOUJOURS dans une situation où tu sais pas ce que tu vas devenir (ni dans 5ans, ni même dans 1an).
On ne voit que la p1 qui est si prenante et il est très dur (impossible même) de se faire une idée de ce que sont ces études et leur suite avant d'être déjà bien engagé dedans...c'est un des gros pbs, on ne choisit JAMAIS en connaissance de cause! (d'ailleurs c'est pareil à tous les stades, c'est pas rare de voir des gens qui choisissent une spécialité qu'ils ne connaissent pas...faute d'avoir pu y passer en stage, où inversement qui passent à côté d'une vocation faute de l'avoir connue...ou de l'avoir eu au concours national
)
En résumé je dirais que c'est un choix à vraiment murir...réfléchis bien et essaye de voir à long terme (là t'es jeune, les heures ça te fait pas peur, mais quand tu voudras des enfants...ou juste quand t'auras qq années de ce rythme dans les pattes et que tu commenceras à fatiguer).
Je maintiens que c'est un métier magnifique et passionant (c'est justement là dessus que les "instances" se basent pour nous essorer...on adore ce qu'on fait, on s'est engagés, on ne voit ça que tard, on est bien obligés de subir), mais c'est aussi ce qui en fait parfois un piège (c'est cool d'adorer ce qu'on fait, mais c'est plus dur de pas se laisser bouffer par le boulot du coup, justement parce que ça a une grande importance pour nous).
ps : sur cette note d'optimisme je vais me coucher parce que là j'ai éclaté mon temps réparti à l'ordi
(désolée si c'est bourré de fautes, pas le temps ni le courage de relire
)
2e ps : je ne dis absolument pas ça pour te décourager bien sur, mais je partage juste avec toi la réalité qui est la notre...ceci-dit ça évoluera peut-être dans les années à venir (même si ça part pas dans le bon sens)
Il faut réfléchir à tous ça...moi j'aurais tendance à remarquer que parfois ceux qui n'ont pas la "vocation" mais "juste" un intérêt le vivent bcp mieux (la différence entre "j'aime bien" et "ça me passionne").
Question de personnalité (si t'es perfectionniste c'est une pression permanente), d'objectifs etc...
Mais ça reste un métier magnifique (je l'avais déjà dit?
) et j'en voudrais pas d'autre...j'aimerais "juste" que l'autour soit différent