Bon, j'ai pas un "A" mais une "V", ceci dit, en lisant certaines d'entre vous, j'ai dû faire un micro-coma.
Je ne comprends même pas comment vous pouvez travailler vos chevaux à un âge aussi jeune.
MAIS DE QUELLE SOURCE SCIENTIFIQUE POUVEZ-VOUS COMPARER LE CHEVAL ET L'HUMAIN ???
Ce n'est pas parce que notre société nous prône un savoir et un enseignement pour survivre dans ce monde moderne que les chevaux doivent en pâtir. Nous sommes une espèce dégénérée qui s'est enfermée toute seule dans un système vicieux.
Si l'enfant va à l'école dès la maternelle à 3 ans, ce n'est pas une raison pour que le cheval subisse la même chose par un pré-débourrage aussi précoce. CE N'EST MÊME PAS COMPARABLE !
Un enfant a un avenir professionnel à assurer, avec une autonomie FINANCIÈRE à bâtir pour plus tard. Le cheval, lui, est un animal qui vit en-dehors de ce système et qui N'A PAS BESOIN DE NOUS POUR SURVIVRE.
Quitte à faire une comparaison humaine, choisissez plutôt les tribus qui vivent encore à l'état "sauvage", sans lien avec la moindre approche moderne. Les enfants s'éduquent seuls en mimant leurs aînés (donc de leur PROPRE ESPÈCE). Ce n'est qu'à leur maturité physique que les premières responsabilités (cueillette, chasse), sont abordées.
Mais par pitié, ne comparez pas avec l'humain moderne qui est pris dans un engrenage politico-financier totalement étranger aux autres espèces !
Quand on achète un cheval, on n'achète rien d'autre que ses papiers aux Haras Nationaux et notre RESPONSABILITÉ envers lui. Mais en aucun cas on n'achète un pouvoir monarchique sur lui.
Je repose ici mes propos d'il y a 6 mois (je n'ai toujours pas changé d'avis depuis) :
|  | J'ai une 2 ans et demie, et désolée, mais je n'aurai jamais l'idée de la monter maintenant. Pour moi, la notion même de "débourrage" est BANNIE de mon vocabulaire.
On m'a encore dit de ne pas tarder à monter sur son dos parce qu'elle risque de prendre en force et de se rebeller plus tard, en argumentant également que "le débourrage est l'épreuve la plus traumatisante pour le cheval", et qu'en somme plus on s'y prend tôt, moins le débourrage est marquant. Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette phrase car au contraire, le mental d'un poulain est beaucoup plus fragile que le mental d'un adulte. Mais au-delà de ça, ce que je ressens dans ces paroles, c'est "profitons qu'il soit jeune pour le conditionner".
Et qu'est-ce que le conditionnement ? C'est une forme de "Dressage, d'entraînement, ayant pour but de susciter par l'éducation un comportement réflexe, des réactions prévisibles, etc." En somme, j'y vois ici un acte visant à "dénaturer" le cheval. Monter sur son dos n'a certes rien de naturel me direz-vous, mais je ne pense pas que ce soit une raison suffisante pour littéralement les assaillir de nos désirs de bipèdes impatients.
Est-ce la société de consommation qui nous rend aussi peu attentifs ? Je n'en sais rien, mais pour ma part, j'ai la chance d'être propriétaire et non professionnelle. Les professionnels voient la rentabilité et se rassurent derrière le prétexte que les chevaux ont toujours été traités ainsi depuis des siècles. Oui, mais en quelques siècles, beaucoup de choses ont changé. Si on devait se protéger derrière les traditions, alors les femmes n'auraient pas le droit de vote et ne seraient même pas considérées comme "être humain" (au XVIIIe, les scientifiques étaient persuadés que les femmes n'avaient pas d'âme et donc étaient inférieures à l'homo sapiens sapiens). La Terre serait plate et au centre du système solaire. Les enfants ne seraient pas capable d'intelligence et ne ressentiraient pas la douleur.
Ainsi, comme je le disais, j'ai la chance de n'être que propriétaire et ce statut m'ouvre de nouvelles portes que les professionnels n'oseront pas franchir. Leur métier les pousse à se cantonner dans leurs acquis, là où les propriétaires peuvent se permettre certaines dérives. C'est pourquoi je préfère opter pour une réelle interaction entre Valefore et moi qu'une simple relation de "dominant à dominé". Vouloir dominer un cheval est une preuve de lacunes sérieuses à propos du cheval.
Au sein d'un troupeau, le réseau social est extrêmement complexe et ne se résume pas à "A domine B, B domine C, donc A domine C". La domination n'apparaît que pour la priorité d'accès à l'eau et à la nourriture, ainsi qu'à la reproduction. En somme, cela n'apparaît que dans des activités propres à l'espèce. Donc à moins de se jeter sur l'abreuvoir en chassant son cheval, et de se servir en premier dans ses granulés (auquel cas vous avez des moeurs douteuses), aucun travail à pied ne peut faire comprendre au cheval "qu'on est le chef".
On est simplement un compagnon d'une autre espèce, que le cheval consent à suivre parce qu'il a estimé qu'on lui apportait quelque chose... Et non l'inverse. C'est pourquoi, le but ultime de tout propriétaire devrait, à mon sens, être celui d'une quête envers l'échange mutuel, et la philosophie d'une relation d'égal à égal.
Ce n'est pas à nous de dire "Il a 3 ans, je peux lui monter sur le dos". C'est à lui de nous dire "Tu m'as éduqué afin de monter un jour sur mon dos... J'ai mis du temps à comprendre, mais aujourd'hui, je suis prêt à te l'offrir". C'est ça aussi, le respect. Accepter que les traditions ne sont pas forcément des gages de valeurs et qu'il faut non pas se baser sur l'apparente maturité physique, mais sur la maturité mentale. Et une fois cela acquis, s'éveiller aux sens équins.
Interagir (verbe intransitif), exercer une action réciproque.
Accord tacite, pacte implicite conclu entre deux entités, chose convenue.
Valefore ne sera donc pas "débourrée". Le "débourrage" a trop une connotation d'étape à franchir, d'acte traumatisant. Elle sera simplement éduquée dans cette idée d'interaction et d'accord tacite. Et le jour où elle sera prête, elle saura me le faire comprendre. Même si je dois attendre qu'elle ait quatre ans révolus... Je préfère l'idée d'un cheval qui parle et un cavalier qui lui répond que son inverse. |
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Pour moi, profiter de l'
insouciante jeunesse comme vous le faites, c'est du conditionnement, puisque au lieu de
parler à un cheval mûr et apte à comprendre ce que l'on attend de lui, de prendre sur nous pour
nous remettre en question et trouver les bons "mots" pour lui
montrer l'intérêt de COOPÉRER avec nous, on profite d'un
esprit malléable pour le former à
ce que l'on souhaite.
C'est donc pour moi du conditionnement malgré tout, et surtout une véritable diabolisation de la crise d'adolescence. Un cheval éduqué dans le respect mutuel (respect envers nous, mais respect envers lui et sa maturité) n'a aucune raison de se rebeller. C'est une chimère qui est encore bien présente dans les esprits, mais les chevaux que l'on voit se rebeller à 5 ans sont très souvent des chevaux débourrés à 3 ans et qui vivent un cursus classique : travail intensif, concours à 4/5 ans, enrênements... Et certains s'étonnent que leurs chevaux se "rebellent" avant d'être moralement cassés.
Alors que si on faisait preuve d'un peu de patience et qu'on cessait de "diaboliser" la crise d'adolescence, on découvrirait que lui faire prendre notre "sens" n'est pas aussi compliqué que ce que les traditions françaises veulent faire croire et perdurer en préconisant sans cesse le débourrage à 2 ans et demi/3 ans.
maroche a écrit le 02/05/2012 à 14h01: |
|  | Tout le monde ne peux pas avoir des gentils loulou comme les votres, il faut accepter aussi les gens qui sont pas dans les normes! |
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De gentils loulous ? Valefore m'est arrivée raide sauvage, terrifiée et prête à botter quiconque s'approchait d'elle. Elle était tout ce qu'on peut qualifier de "hors norme" pour une pouliche de 20 mois (presque 2 ans) qui n'avait jamais été manipulée par l'Homme.
Nous sommes parties de zéro, avec des doutes, des incompréhensions mutuelles... Est-ce que pour autant je l'ai longée à 2 ans pour lui "apprendre le respect" ? Non. Est-ce que j'y suis allée avec des claques pour lui apprendre à ne jamais empiéter sur ma vie ? Non.
Un cheval est un animal d'une hypersensibilité rare dans cette faune domestique qui nous entoure. Nous sommes de grossiers personnages à côté de l'équidé raffiné dans ses sens. Il naît avec cette sensibilité, et il n'est amené à la perdre que par notre incapacité à nous montrer au moins aussi sensible.
Je veux dire par là qu'un cheval, ça s'éduque ou ça se rééduque dans le calme, sans violence.
Ce n'est pas du "bisounours'land", simplement, je ne conçois pas que l'on se permette des excès gestuels alors qu'on ne les admet pas de la part du cheval. Si on ne les admet pas à cause de leurs 600kg qui pourraient nous tuer, alors ne les incitons pas à la violence en faisant preuve nous-même d'un tel manque de communication.