Alors si j'ai bien compris : ton cheval fait un blocage à un endroit précis, c'est à dire qu'il refuse catégoriquement d'avancer? Tu mets donc pied à terre car au moins il accepte (avec hésitation) de te suivre?
Si c'est ça : est ce que tu mets pied à terre parce qu'il devient ingérable? Dans le sens, est ce qu'il s'agite? Si tu mets pied à terre juste parce qu'il s'arrête et refuse d'avancer (mais ne s'agite pas) arrête de mettre pied à terre.
Je ne crois pas que je sois claire. Je vais essayer de t'expliquer. Ton cheval a visiblement peur de l'endroit, la raison ne compte pas vraiment : parce qu'il a vu l'autre cheval s'arrêter et lui transmettre un message de méfiance, ou à cause des odeurs, du mouvement, du bruit ... Y'a toujours une raison, et pour lui elle a du sens. Soit tu prends le parti de faire des balades à pied dans cette zone, avec ton cheval en main, mais dans ce cas, tu pars à pied et non en selle et tu fais toute la balade à pied. Tu peux commencer par des endroits qu'il connait mieux et qui sont sans difficulté pour lui avant de commencer par cet endroit. Pour être sur que tu le maitrise bien, qu'il te suit, qu'il te fait confiance ....
Après si ton cheval bloque : que tu sois en selle ou à pied, ça va être plus ou moins la même solution : le laisser observer et ne rien lui demander. Enfin, rien lui demander d'autre que d'être immobile et de regarder dans la direction qui l'inquiète. Tes temps d'observation vont être très long au début, il faut avoir, du temps et surtout qu'il n'y ait pas de trop de voiture ou de passage, ça peut être dangereux.
En selle : tu le laisses observer, il va normalement rester immobile. Pour lui demander d'avancer, il va falloir que tu le fasses au bon moment pour qu'il réponde à ta demande. L'idéal est de t'aider de ses oreilles. S'il est vraiment inquiet : il les garde naturellement vers la source de son inquiétude. C'est au moment ou il les tourne vers toi et qu'il t'indique qu'il est à ton écoute que tu peux lui demander d'avancer. Avant cela, tu étais toi même immobile, rêne longue, tu ne lui parlais pas, ne le caressait pas, tu avais les jambes descendues. Tu attendais. Il faut instaurer un code entre vous, quand tu lui demandes d'avancer (et tu dois le faire au bon moment - le coup des oreilles ça sert à ça- ) il doit le faire. Un pas. Pas deux, ou trois ou même repartir mais il doit se porter en avant. Il devrait alors repointer les oreilles et tu recommences le même manège. Au départ ça risque d'être très long et tu vas perdre du temps. Y'a des moments tu vas t'énerver, ne pas avoir la patience, tu vas te dire que c'est chiant, qu'il est chiant. MAIS, ça marche. Le cheval va petit à petit raccourcir son temps d'observation, tu ne seras plus obligée de descendre et surtout le cheval passera détendu. Pas besoin de préciser que cette manière respecte le cheval et sa façon de fonctionner.
(J'espère que je n'ai rien oublié dans la méthode mais tu eux éventuellement me poser des question, je l'ai pratiqué et même si c'est long, ça marche très bien).
En main : je vais être plus courte. Tu peux t'aider de la même technique : celle des oreilles. En revanche, pour lui demander d'avancer, il peut être utile qu'il apprenne à répondre à une pression de la longe. C'est un exercice qu'il doit maitriser et qui peut être très utile.
Finalement, si ton cheval est agité face à sa source d'inquiétude, l'empêcher de faire demi-tour, rester calme, ne pas se cramponner à lui et le laisser devant le ''monstre'' sans rien lui demander. Tu déserres les jambes et rend les rênes dans la mesure du possible. Lui demander l'arrêt le laisser là.
Surtout ne jamais être pressé.
Et je te conseille de lire Véronique de St Vaulry. Mais déjà quand tu auras lu mon pavé, t'en auras marre!
Edit ; je corrigeais mes fautes et j'ai oublié de dire un truc : tu peux féliciter le moment ou il se porte en avant. Plusieurs techniques pour féliciter : à la voix ou à la main. Bien ou Ouiiiiiii ou petite caresse (pas non plus les grandes effusions hein!)
ET j'oubliais aussi : tu pourras ensuite instaurer un degré de ta demande : c'est à dire quand tu lui demandes d'avancer (avec tes jambes s'il répond au jambes) tu peux y associer un claquement de langues. Au départ le claquement de langues ne suffira pas à le faire avancer. Mais quand il sera rodé par la technique, si! Tu ne féliciteras plus que lorsque que tu lui demandes d'avancer avec un claquement : c'est pratique pour les feignants et ça permet de doser sa demande selon l'importance de ce qu'on attend de lui. C'est à dire qu'une action de jambe va devenir petit à petit la demande suprême : si tu t'en sers, il n'a pas le droit de ne pas obéir. Le claquement va être utile pour les petites peurs sans importance.
Mais surtout n'oublie pas la récompense, le renforcement positif est très important pour les chevaux et je suis impardonnable de l'avoir oublié.