lapsuscalami Fugaeee!
Bon retour parmi nous.
Quelles nouvelles?
ibwt Salbai m'a fait la même quand je l'ai eu. Il ne m'a pas botté mais il n'hésitait pas à me marcher dessus, à se lever à la moindre excitation, à jeter les postérieurs quand je voulais m'en occuper et pourtant, quel gentil cheval. D'où le peu de temps et de connaissances qu'il m'aura fallu pour lui faire passer ces mauvaises habitudes.
Je crois que des fois, il faut prendre le risque de vivre selon son ressentit. J'ai l'idée qu'un bon caractère peut tout rattraper. Je trouve plus facile de s'occuper d'un gentil cheval mal-élevé que d'un cheval "mauvais" mais bien dressé.
Bref, je ne trouve pas fou de vouloir rééduqué un cheval avec lequel le courant passe bien. En tant que proprio, on a toute une vie à faire avec, un tas de soins alors pour le coup, c'est vraiment le fond qui compte et pas le vernis de dressage qu'on leur a collé dessus pour la vente.
bidou91 J'espère que ce n'est rien de grave ou de trop onéreux à faire soigner. T'as déjà eu ton lot de frais véto ces derniers temps et un cheval à remplumer. Je sais d'expérience que ce n'est pas donné.
Enfin, Quartz s'est bien remplumé. Au moins, si nouvelle épreuve il doit y avoir, il aura l'énergie pour la passer.
Pour nous, nuit agitée.
J'ai accompli mon projet pour ces vacances, je nous ai fait dormir dehors.
Je voulais être en terrain connu mais pas trop pour voir comment se comporterai Salbai loin des potes, des lieux rassurants, de l'idée qu'on est bientôt rentrés... Du coup, je ne visais pas d'endroit précis en partant. Chercher à être prudente et désorganisée, c'est tout moi.
Départ sur le chemin de St Jacques de Compostelle, sur une portion connue comme ma poche pour le départ puis une portion un peu moins connue pour bivouaquer.
En cherchant un lieu pour bivouaquer, je pense déjà à tout ce qui pourrait mal se passer et rien ne me parait plus aussi sûr qu'au moment de mon départ. Je repense aux piques-niques que nous avions fait et je décide que le mieux, le plus sûr, ce sera une fougeraie. Je repense à une en particulier qui se trouve derrière mon ancienne habitation, que Salbai connait peu et moi par coeur.
Machine arrière donc, puis bifurcation. 30km pour la journée, heureusement que j'ai commencé à chercher un emplacement tôt.
Je monte le camp.
Pour pouvoir tout voir, tout entendre et être vue de Salbai, j'ai choisi l'option hamac et tarp. Tout le monde me conseillait une tente de bivouac. Plus pratique et même pas besoin d'investir, mes grands-parents l'ont déjà mais moi avoir une tête de bois, puis être très peureuse aussi.
Même s'il s'agissait de matériel que je n'avais jamais pu essayer, j'ai quand même eu une bonne idée. Peut-être pas la plus raisonnable mais celle qui me convenait le mieux.
Quant à Salbai, j'ai choisi de lui faire passer la nuit sur une ligne d'attache. Je ne voyais pas comment lui faire transporter de quoi faire un mini parc et je pense qu'il aurait tout démonté à la moindre frayeur.
Le "camp" (avec une photo du tél. Dsl pour la qualité, pas pu emmener l'APN):

J'ai laissé Salbai en liberté, à manger autour de moi, le temps de monter le camp. De réfléchir à l'organisation. Il n'a pas bronché pendant que je m'agitais, déployais des toiles bruyantes. C'est au bout d'une heure où il a tenté de rentrer tout seul deux fois. Il se souvenait quand même un peu du chemin.
Après cela, je l'ai mis à l'attache.
Ca a commencé à déraper. Salbai voulait rentrer, il ne pensait plus à manger. Il a tiré sur la ligne, pas au renard, plutôt d'un air d'exprimer son anxiété et de chercher la faiblesse du système. J'ai gardé un calme de surface que j'ai tenté de lui communiquer sans succès après quoi je me suis réfugiée dans le hamac en gardant en oeil sur lui, en restant à portée, chaussures aux pieds. Je me suis relevée bien 20 fois pour lui montrer que je n'étais pas loin et l'aider à se dés-emmêler de sa longe. La ligne d'attache était bonne, il pouvait se rouler sans se prendre les pieds dedans mais il l'a détendue en tirant dessus.
J'ai passé 1h30 à le regarder tourner en rond, renâcler, ronger sa longe, se détourner de moi. Je lui ai parlé de tout et de rien, de certaines crainte mais pas toutes pour l'assurer de ma présence et le calmer.
Intérieurement, je me traitais de monstre d'égoïsme d'avoir trainé ce pauvre cheval dans une expérience face à laquelle je ne lui avais pas donné les moyens de l'affronter sereinement. Je me disais que s'il réagissait comme cela, c'était peut-être aussi que j'avais loupé quelque chose dans notre relation, qu'il pensait, à raison, que je n'étais pas digne de confiance. J'avais brûlé les étapes, comme toujours.
Faut dire, qu'est ce qui m'a pris de me lancer là dedans. Bien sûr que je ne sais pas faire de la randonnée. Je ne sais pas garder mon sang froid, je ne sais pas lire une carte, je ne sais pas m'organiser, j'ai le bon sens d'une petite cuiller...
C'est comme avec les chevaux. Je me lance dans des projets que je ne saurais pas mener à bien, pour lesquels je n'ai pas les connaissances, pas les moyens. Je vis de folies qui ne peuvent prendre racine que dans le malheur des autres. Même ces pauvres chevaux, je ferais mieux de les vendre. Je n'ai pas le bon caractère pour m'occuper de chevaux, ils seraient mieux ailleurs. Je n'irais jamais nul part avec eux. Je rêve trop mais ne sais pas en faire assez.
J'ai longuement médité sur l'étendue de ma bêtise et de ma méchanceté en regardant Salbai tourner en rond, hésitant par intermittence à rentrer, tout en sachant que si je renonçais maintenant, j'aurais surement trop peur pour recommencer. Il y a en eu pour une heure et demie, c'était long.
Finalement, il est venu me chercher dans mon hamac et je lui ai cueillie de l'herbe, qu'il avait juste sous son nez. Ca achevé de le calmer, il n'a plus bougé du reste de la nuit. Après ça, j'ai fait une nuit de rêve, sur mes gardes, gelée et très heureuse. Il a alterné entre le sommeil, la tête au dessus de mon hamac ou aller manger des feuilles de noisetier et l'herbe que ses piétinements avaient épargnés.
Je crois que le must, c'était la demi-heure qu'il a passé à découvrir le tarp en promenant son gros nez dessus.
Sur 6h en bivouac, j'aurais dormis d'un oeil pendant 20 minutes.
J'ai tenu jusqu'à 2h du mat' , le temps de me mettre à trembler de froid (mon duvet est super mauvais, je ne m'en rendait pas compte en tente, l'Eté), j'ai remballé les affaires, puis j'ai fais un peu moins de 10km pour rentrer.
C'était une super expérience que je compte réitérer. Autour de chez moi d'abord, en guise d'entrainement puis pour réellement suivre la voie de St Jacques (impossible de se perdre là dessus).
Je vais changer de duvet aussi.