De toute façon, là, on en est plus à penser au côté judicieux de la démarche, puisque les poulains arrivent dans deux mois.
Si effectivement commencer d'une autre manière que seule et sur le tas aurait été formateur, elle vient demander des conseils, et on peut quand même lui en donner. Ils ne remplaceront pas le manque d'experience c'est certain, mais après tout, c'est un lieu d'échange. Et puis bon, ça ne sera pas la première fois qu'on reçoit ici des demandes de conseils, avec des gens novices en élevage, et parfois moins familiarisés avec les chevaux que l'auteur du post. Comme j'ai une sympathique insomnie, et au cas ou vous ne sauriez pas tout ça (mais je pense qu'une grosse partie ne vous est pas inconnue) je vais vous faire un petit résumé des heures avant/penant/après poulinage.
Tout le monde a émis l'idée que ces poulinages soient surveillés par quelqu'un qui a déjà pratiqué, mais si pour une raison X ou Y vous devez être la seule à surveiller les juments, quelques précautions s'imposent. Déjà, garder téléphone et numéro du véto dans la poche. C'est idiot, mais quelques secondes peuvent être précieuses, et s'épargner un trajet pour oubli de téléphone est quand même une économie de temps et de stress.
Les semaines/jours avant, on doit surveiller la jument discrètement, dans le calme (donc en étant calme soi même) quel que soit le moyen utilisé (visites, caméra, birth alarm). Rien n'est plus pénible pour une jument que les allées et venues nerveuses de son surveillant.
La nourriture et l'hygiène de vie (sorties and co) doivent être aussi habituelles que possible. On arrete pas de lacher la jument subitement, on ne la gave pas la veille du poulinage. On s'assure que l'endroit ou pouliner est adapté :spacieux, abrité du vent et moelleux, et surtout propre.
On prépare à portée de main un matériel de base au cas ou: bandage, gants, serviettes, biberon et tétine, entonnoir, compresse, teinture d'iode, licol et longe, seau d'eau propre.. Si vous devez donner un coup de pouce pour n'importe quel motif, vous ne serez pas obligée de courir partout. On se renseigne aussi sur les adresses ou on peut trouver du lait en poudre, du colostrum, une maman de remplacement (ou inversement). Sans être à l'affut du pire, ces numéros/sites d'urgences sont bien utiles quand tout ne se passe pas comme prévu et que vous n'avez pas les idées claires pour chercher après un évènement difficile...
La rapidité d'action est toujours primordiale, mais de façon réfléchie. En préparant tout, c'est un souci de moins.
Avant le poulinage, on surveille la croupe (qui doit s'affaisser à mesure que le poulinage approche), les mamelles(gonflement, cire), un comportement inhabituel de la jument (mange beaucoup, ou moins, transpire, reste inerte, s'agite...bref, n'importe quel signe peut être inhabituel selon la jument)
Durant le poulinage, on reste discret. On regarde que le poulain soit bien engagé (selon l'angle, on se colle à un endroit "tactique" pour tout surveiller sans bouger) donc les deux anterieurs en premier, avec la tete entre, qui suit. Si jamais ça se présente d'une autre manière, ne cherchez pas: véto, direct. On évite aussi de tirer le poulain si on ne sait pas le faire. Sous pretexte d'aider la jument, vous pouvez creer des dégats irréversibles...
Si jusque là, tout a été, surveillance toujours...on vérifie que tout le monde va bien et que tout le monde reprend ou commence ses activités rapidement (la mère lèche le petit, le petit tente de se lever). On surveille les signes de coliques, de rejets, de douleurs, les saignements éventuels, le temps à délivrer pour la mère. On surveille que le poulain tête et avale le lait, puis qu'il expulse le méconium. On accorde une attention particulière au fait que la jument délivre entièrement.
Et si ça a été jusque là...vous n'aurez plus qu'a surveiller le moindre signe anormal des deux durant les prochain(e)s heure/jours/semaines...
La qualité supposée du lait, le besoins de la jument, la santé du poulain, sa croissance, son bon développement, ses bobos...la liste est longue...