Passages préférés de nos livres

C'est très touchant Neptune37.
"Pour juste comprendre ce qui nous attire, il suffirait peut-être d'oser s'avouer que nous demandons aux animaux, et aux chevaux en particulier, de répondre à notre quête affective, celle que nous avons peut-être perdue, pas trouvée ou qui nous a blessés, celle qui nous renvoie à notre mémoire enfouie de tout-petit."
Isabelle Claude : Le Cheval, Miroir de nos émotions

-Jeune Salim, je vais te poser une série de questions. A ces questions tu devras répondre dans l'instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d'eau, la source est ton âme. c'est en remontant tes mots jusqu'à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prêt ?
-Oui.
-Crains-tu mon jugement ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Parce que je dénie aux autres le droit de me juger.
Les mots sont un cours d'eau. Salim les percevait qui coulaient en lui, vifs et forts.
Vrais.
Ellana avait raison, aucune révision n'était nécessaire, il suffisait de laisser couler les mots. D'ouvrir les écluses de son âme.
-Pourquoi cours-tu ?
-Pour sentir la fraîcheur du vent sur mon visage.
-Mais encore ?
-Pour le chemin qui défile devant moi et celui qui s'étire derrière.
-A quoi sert un mur ?
-A être franchi.
-Qu'y a-t-il de l'autre côté du mur ?
-Je suis de l'autre côté.
Il n'y avait plus de crainte en Salim. Jusqu'au souvenir de sa crainte s'était dissipé, remplacé par une sérénité sans faille. Répondre aux questions de Sayanel se révélait plus que facile, plus que naturel.
Vital.
En s'offrant à la sagesse du maître-marchombre, il refaisait connaissance avec lui-même, gravant dans le marbre des certitudes les fondements de son être.
-Que dit l'étoile du matin au soleil qui se lève?
-La douceur de la nuit et l'importance du doute.
-Que répond le soleil ?
-La puissance des convictions et la beauté de la lumière.
-Es-tu étoile ou soleil ?
-Ni l'un ni l'autre
-Es-tu étoile ou soleil ?
-Les deux.
Les yeux de Sayanel s'étaient mis à briller.
-Que deviennent les rêves qui se brisent ?
-Les rêves ne se brisent pas.
-Que deviennent les rêves qui se brisent ?
-Le terreau des rêves à venir.
-Combien possèdes-tu de maîtres-mots ?
-Quatre. Pour l'instant.
-Offre-les moi.
-Harmonie, ouverture, plénitude et respect.
-L'homme et le loup se disputent un territoire. Qui a raison ?
-Le loup.
-De combien de maîtres-mots est pavée la voie ?
-Je l'ignore.
-Pourquoi le loup ?
-Parce qu'il tutoie la lune et joue avec le vent.
-Et toi?
-Homme et loup. Etoile et soleil. Lune et vent.
-Six mots. Choisis-en un.
-Marchombre.
Sayanel se tut et le silence s'installa sur la grande salle.
Silence approbation.
Silence acclamation.
Silence légitimation.
Silence marchombre.
Sayanel laissa Salim en découvrir les multiples facettes puis il s'inclina.
-Sois le bienvenu, jeune Salim. Puisses-tu longtemps arpenter la voie des marchombres.

Ellana la prophétie, Pierre Bottero , Le Conteur selon moi.

marynn a écrit le 11/03/2012 à 00h39: Dans le même style, il y a Antigone de Jean Anouilh: "Pauvre Créon! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et le bleus que tes gardes m'ont faits aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine." ça me donne des frisons (*frissons) quand j'y pense...

Pareil pour les frissons !

Et le Petit Prince c'est trop beau, trop pur, ça me fait toujours chialer...

Un petit dialogue qui me fait encore rêver : dans le livre d'Alessandro Baricco, "Soie":

"Il noircissait des feuilles et des feuilles de dessins bizarres, on aurait dit des machines. Un soir, Hélène lui demanda :
- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est une volière.
- Une volière ?
- Oui.
- Et pour servir à quoi ?
Il gardait les yeux fixés sur ces dessins.
- Tu la remplis d'oiseaux, le plus que tu peux, et le jour où il t'arrive quelque chose d'heureux, tu ouvres la porte en grand et tu les regardes s'envoler."

Je n'ai pas d'extrait en tête, à part celui-là :

« La poésie c'est justement la sensation de vivre, le carpe diem, le "pays de la première fois" contre le temps qui nous rattrape, nous marche dessus, nous pulvérise. »

L'adversaire, Emmanuel Carrère



C'est une super bonne idée ce post, je ne me rappelle pas des passages m'ayant touchée dans les livres mais je lis les vôtres avec passion

skingirl a écrit le 10/03/2012 à 11h00: Et si nous regroupions ici les passages préférés des bouquins que nous avons lu ? Une phrase, un paragraphe, peut importe tant que cela vous ai touchés. Précisez le titre et l'auteur du livre si possible. Voici le mien : "Laisse moi t'emmener dans mon monde, j'y guiderais chacun de tes pas, j'apprendrais tes réveils, j'inventerais tes nuits, je resterais prés de toi. J’effacerais tous les destins tracés, recoudrais toutes tes blessures. Tes jours de colères, le lierais tes mains dans ton dos pour que tu ne te fasse pas mal, je collerais ma bouche à la tienne pour étouffer tes cris et rien ne sera plus jamais pareil, et si tu es seul, nous serons seuls à deux" Marc Lévy "Sept jours pour une éternité" Ce passage me fait toujours le même effet chaque fois que je relis ce livre, qui pour moi est le meilleur de Marc Lévy.

Ca me fait le même effet que la chanson de Johnny dont je ne me souviens pas du titre

Je hais lévy et musso (même combat), de la littérature de gare et encore, c'est pas sympa pour les gares... Vous ne m'en voudrez pas de dire ce que je pense...

je vais vous trouver un passage dans un de mes bouquins préférés...

"If your feelings are still what they were last April, tell me so at once. My affections and wishes are unchanged, but one word from you will silence me on this subject for ever"

Pride and Prejudice, Jane Austen

La totalité de La Princesse de Clèves, tellement le style, la finesse des sentiments et de leur expression me ravissent.

Anouilh, j'ai tout lu, ce sont des passages qui vous arrêtent. J'avais pleuré lors de sa mort en 1987, sa femme m'avait envoyé des invitations gratuites pour voir une pièce qui passait à Paris. Sa fille m'avait écrit une lettre de remerciements pour les condoléances.

« J’aurai beau tricher et fermer les yeux de toutes mes forces… Il y aura toujours un chien perdu quelque part qui m’empêchera d’être heureuse… » La Sauvage

neptune37 a écrit le 11/03/2012 à 01h13: moi la citation que j'adore c'est: Ainsi se referme l’histoire sur tes sourires et le temps d’une absence. J’entends encore tes doigts sur le piano de mon enfance. Je t’ai cherchée partout, même ailleurs. Je t’ai trouvée, où que je sois, je m’endors dans tes regards. Ta chair était ma chair. De nos moitiés, nous avions inventé des promesses ; ensemble nous étions nos demains. Je sais désormais que les rêves les plus fous s’écrivent à l’encre du coeur. J’ai vécu là où les souvenirs se forment à deux, à l’abri d’une seule confidence où tu règnes encore. Tu m’as donné ce que je ne soupçonnais pas, un temps où chaque seconde de toi comptera dans ma vie bien plus que tout autre seconde. J’étais de tous les villages, tu as inventé un monde. Te souviendras-tu, un jour ? Je t’ai aimée comme je n’imaginais pas cela possible. Tu es entrée dans ma vie comme on entre en été. Je ne ressens rien ni colère ni regrets. Les moments que tu m’as donnés portent un nom, l’émerveillement. Ils le portent encore, ils sont faits de ton éternité. Même sans toi, je ne serai plus jamais seul, puisque tu existes quelque part. Marc Lévy

J'adore Ce n'est pas dans où es-tu ?

kora77 a écrit le 11/03/2012 à 01h45: C'est très touchant Neptune37. "Pour juste comprendre ce qui nous attire, il suffirait peut-être d'oser s'avouer que nous demandons aux animaux, et aux chevaux en particulier, de répondre à notre quête affective, celle que nous avons peut-être perdue, pas trouvée ou qui nous a blessés, celle qui nous renvoie à notre mémoire enfouie de tout-petit." Isabelle Claude : Le Cheval, Miroir de nos émotions

C'est très beau et donne à méditer là dessus.

Beaucoup de livres et d'extraits m'ont marqués, mais la dernière en date vient de L'écuyer Mirobolant de J.Garcin

"A l'écoleil n'avait que des camarades. Il s'était déjà choisi ses amis pour la vie,ce serai les chevaux"

"Car la première vertu que les chevaux lui avaient enseignée,c'était l'humilité; eux seuls avaient été ses maîtres. Il n'avait fait que les servir le mieux possible. Il avait été le discret artisan de leur splendeur."

"Bouhet savait dorénavant que, en équitation, on ne sait jamais. On tâtonne vers l'absolu. Et on ne meurt qu'avec des regrets."

Et tellement d'autre

skingirl a écrit le 11/03/2012 à 10h43: J'adore Ce n'est pas dans où es-tu ?

non c'est dans Vous revoir

et une autre phrase que j'aime beaucoup du même auteur et du même livre:

"Il y a des chagrins d'amour que le temps n'efface pas et qui laissent aux sourires des cicatrices imparfaites."

sfamily a écrit le 11/03/2012 à 10h07: Ca me fait le même effet que la chanson de Johnny dont je ne me souviens pas du titre Je hais lévy et musso (même combat), de la littérature de gare et encore, c'est pas sympa pour les gares... Vous ne m'en voudrez pas de dire ce que je pense... je vais vous trouver un passage dans un de mes bouquins préférés...

haha, j'ai du mal aussi avec ces auteurs, mais c'est peut être pas de la haine !


aller pour le plaisir, tout tiré du Petit Prince:
(On peut même penser au chevaux en les lisant ! )

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

« C'est véritablement utile puisque c'est joli. »

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. »

« On risque de pleurer un peu si l’on s’est laissé apprivoiser... »

« Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. »

Dans l'album "La petite tribu" (au passage, les illustrations sont superbes ! Sa fait un très beau cadeau !) :

"Quoi de plus léger et de plus puissant que le vent ?"

"Dans ses songes, telle une libellule, elle frétillait. Avec les feuilles du grand chêne, dans un magnifique ballet blanc et doré, elle rêvait qu'elle dansait !"

"Le printemps est ma saison préférée, mais c'est aussi la plus triste. Toute cette beauté fragile, fugace, celle des fleurs des amandiers... Roses et pâles et qui ne durent qu'une journée ! Amandine était comme moi, elle aimait les regarder éclore, d'abord petit bourgeon, puis pétales lisses et pistil doré. Mais avec tristesse, elle attendait que peu à peu elles se flétrissent. L'un après l'autre, les pétales tomberaient, ne laissant de ces fleurs qu'un souvenir, gravé dans mon coeur. Ne pleure pas Amandine, car l'an prochain, ton sil bel arbre retrouvera pour une journée tes fleurs préférées !"

"La musique les traversait et les faisait vibrer. Ils l'entendaient mais pas seulement. Ils pouvaient la voir, la sentir, la toucher. A mesure que le temps passait, ils avaient l'impression de s'élever, de quitter la pièce et de s'envoler. Aucun doute, les anges ont la plus belle voix qu'on puisse imaginer !"

"C'est si bon de partager son petit monde à soi."

"Tenez, hier matin, le vent soufflait fort dans le jardin, quand soudain, Anaïs se mit à raconter qu'elle voulait s'envoler avec lui. Tu dis n'importe quoi ! Répondit Colin. Ah oui ? Fit Anaïs d'un air de défi, c'est bien ce qu'on verra, suis-moi ! Elle traversa la cour, bercée par le souffle langoureux du mistral et s'agrippa à la tige d'un pissenlit. Regarde un peu ! S'écria-t-elle en coupant net la brindille. Youhou ! Le vent la souleva de terre et la fit virevolter dans les airs. Colin, à son tour, voulut essayer et il fut lui aussi happé au gré du vent, lui aussi se laissait porter. Tu vois, fit Anaïs avec une étincelle de malice dans le regard, je te l'avais bien dit qu'on s’envolerait !"

Tout petit extrait des Fourberies de Scapin (de Molière) mais qui m'a beaucoup marqué :

Je hais ces coeurs pusillamines qui a trop prévoir les choses n'osent rien entreprendre.

Je suis fan de Twilight et j'ai lu tous les livres 2 fois + une 3e fois le premier.

Mes citations préférées:

"Je m'en moque, Edward, si tu savais comme je m'en moque ! Prends-moi mon âme. Je n'en veux pas, sans toi. Je te l'ai déjà donnée."

"Je t'aime. Plus que ma propre vie."

" Au revoir, Jacob. Mon frère ... Mon fils."

"J'ai lu dans tes yeux que tu pensais, profondément, que je ne voulais plus de toi. La chose la plus absurde, la plus ridicule qui soit. Comme si je pouvais exister sans toi."

"Je reviens vite, je n'aurais pas le temps de te manquer. Veille sur mon cœur, je l'ai confié à tes soins."

"Quand la vie vous a fait don d'un rêve qui a dépassé toutes vos espérances, il serait déraisonnable de pleurer sur sa fin."

"- Je t'aime et je t'aimerai toujours, papa. Ne l'oublie pas.
- Moi aussi, Bella. Depuis toujours et pour toujours."

"Avant toi, Bella, reprit-il ensuite, ma vie était une nuit sans lune. Très noire, même s'il y avait des étoiles - des points de lumière et de raison... Et puis, tout à coup, tu as traversé mon ciel comme un météore. Soudain, tout brûlait, tout brillait, tout était beau. Quand tu as eu disparu, quand le météore est tombé derrière l'horizon, tout s'est de nouveau assombri. Rien n'avait changé, sauf que mes yeux avaient été aveuglés par la lumière. Je ne distinguais plus les étoiles, et la raison ne signifiait plus rien."

lolo24 a écrit le 11/03/2012 à 20h10: Tout petit extrait des Fourberies de Scapin (de Molière) mais qui m'a beaucoup marqué : Je hais ces coeurs pusillamines qui a trop prévoir les choses n'osent rien entreprendre.

J'ai rien compris au sens de la phrase