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 OH non tu n'as pas été trop long,je ne peux que te remercier très sincèrement 
Surtout que je me reconnais très bien dans tout ce que tu écris. Je ne pense pas du tout avoir ta compétence, mais le parcours que j'ai eu avec mon cheval a quelques similitudes avec le tien.
Acheté entier à 3 ans, débourré seule, pris mon temps, beaucoup de travail en liberté et à pied.
Par contre je ne me suis pas sentie capable de le garder entier, avais l'impression que la situation me dépassait de plus en plus, donc castré à 5 ans; j'ai surtout travaillé seule donc certainement pas toujours dans le bon sens . Mais j'ai également senti l'importance des travaux de Baucher, et je suis à fond là dedans depuis quelques temps et je trouve ça passionnent. C'est surtout à la lecture des livres de P KARL que j'ai eu le déclic, et avec ses vidéos.
J'étais bien décidée à continuer ainsi et ton message m'y encourage totalement. Par contre je n'ai jamais pratiqué "l'effet d'ensemble". Je ne sais pas pourquoi, mais ça
m'a toujours semblé très délicat, même avec la jument SF que j'avais avant j'ai toujours hésité.......blocage psychologique.
Ça ne t'a jamais posé de problèmes ? Le cheval a bien compris rapidement? Je sens que je vais me lancer 
Félicitation pour le travail que tu as fait avec ton cheval et encore merci d'avoir répondu à ma question. |
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Je peux en tout cas te confirmer que la conclusion de gwenfs est la solution à tous les problèmes.
Une fois que la confiance est établie, une confiance véritable (Beudant aimait comparer cette relation avec celle du fils à son père) tout est possible, même avec un cheval au passé difficile qui finirait à la boucherie sous d'autres mains.
Seulement, toute la question est là. Cette confiance ne peut s'installer si l'on cherche à "dompter" ce type de cheval fier.
Je dirais même qu'il ne peut pas être dressé au sens communément admis. Il doit plutôt être intelligemment éduqué au travail avec l'homme (ou la femme) en mettant en place une communication commune car il sait déjà tout faire en liberté. La seule arme (ou la seule aide) que nous possédions et qui est plus puissante que ses muscles est justement notre intelligence. Il faut donc comprendre l'animal et essayer de trouver ponctuellement la solution qui semble la plus adaptée à la gestion de l'instant présent. Pour cela, comme le souligne gwenfs, il faut effectivement rester zen et j'ajouterai être en permanence à l'écoute. Il est tout à fait normal que ce type de cheval soit différent d'un jour sur l'autre, voire au cours de la même séance. Il ne faut surtout pas se frustrer de ne pas retrouver, par exemple, "l'état de grâce" de la veille. Au contraire et c'est là que le dresseur qui n'applique pas machinalement une méthode (qu'elle qu'elle soit) peut révéler un véritable savoir-faire en s'adaptant avec calme à l'instant présent. Il faut faire preuve d'imagination.
Les méthodes, plus ou moins anciennes, que je mentionnais n'ont que le mérite de proposer des solutions techniques qui ne sont pas basées sur l'affrontement direct. A ce titre, elles permettent de franchir plus en douceur les "obstacles" qui se présentent forcément durant l'apprentissage commun du cheval et du cavalier.
Si j'avais parlé d'un 2ème débourrage, c'est parce que mon cheval était justement braqué contre l'homme (comme c'est presque toujours le cas) quand je l'ai trouvé et il a bien fallu d'abord reconquérir sa confiance.
Il ne faut pas avoir peur, malgre tout, de commettre des erreurs.
On apprend beaucoup de cela à condition de s'en rendre compte assez vite.
Comme se plait à le répéter Gregorio Moreno Pidal (Método de Doma de Campo y Rejoneo, Ed. Lettera) un cavalier espagnol dont je recommande les écrits à ceux qui lisent cette langue (il doit certainement y en avoir dans ce groupe), toutes les erreurs sont rattrapables mais on perd, à chaque fois, plusieurs semaines ou plusieurs mois à reconquérir la confiance du cheval.
En ce qui me concerne, j'ai exposé la dernière fois l'éventail des solutions qui ont fonctionné pour mon cheval et pour moi mais le parcours fut aussi émaillé de nombreuses erreurs, la plupart du temps de courte durée mais toujours à des moments où j'avais épuisé mon capital patience.
Moralité, il faut surtout travailler sur soi, moralement et physiquement. J'ajouterais qu'avec un cheval difficile il faut aussi développer un certain courage. Lorsque l'on acquiert la faculté de pouvoir se laisser emmener dans un galop de folie comme tu décrivais sans paniquer mais en conservant, au contraire, toutes ses facultés (physiques et mentales) pour l'accompagner avec l'assiette et les jambes sans tirer sur les rênes et qu'ensuite il devient un jeu instructif d'en reprendre le contrôle en le cadençant selon sa volonté avec ces seuls moyens, en manège comme en extérieur, j'oserais dire (au risque de passer pour un allumé) que le cheval en exprime sa reconnaissance.
J'ouvre une parenthèse pour faire remarquer que l'entier dominant, c a d dire le cheval au comportement d'étalon a besoin de se mettre en représentation. Il ne faut pas le brimer en essayant de l'en empécher. En ce qui concerne le mien, quand dans une sortie d'extérieur il a henni à l'intention de tous les chevaux qu'il a croisé ou a fait le zouave devant des juments puis s'est défoulé librement dans des galops de folie, il est réellement content de lui en rentrant et il fait plaisir à voir.
Il n'est pas impossible qu'un cheval castré à 5 ans conserve ces mêmes dispositions...
PS: en ce qui concerne l'effet d'ensemble, c'est très simple. Il faut d'abord mettre le cheval à l'éperon (comme disaient les bauchéristes) c a d le désensibiliser au contact du fer. Il vaut mieux employer au début des éperons à rondelle mobile lisse et surtout aucun instrument fixe avec une petite extrémité.
Il suffit, à l'arrêt en manège, de presser les jambes puis l'éperon derrière la sangle (en douceur et surtout sans attaque) tout en maintenant un contact léger sur la main de bride. Le cheval va s'agiter les premières fois, maintenir ces deux contacts jusqu'à ce qu'il se calme puis céder immédiatement. En quelques jours, cela ne l'affolera plus.
Ensuite, quand il deviendra nécessaire de le calmer par ce moyen, il faudra l'appliquer en ayant soin de doser ses aides puisqu'il ne s'agit pas de compresser le cheval entre la jambe et la main (ce qui génèrerait des défenses désespérées de sa part) mais de le conserver comme suspendu entre la bride et l'éperon. Beudant (c'est peut-être lui qui en parle mieux) disait que l'effet d'ensemble "tue" en annihilant temporairement les volontés du cheval le plus déchainé.
Une fois cela acquis, il est même possible de l'utiliser en restant dans l'allure dans laquelle on était. Là encore en dosant avec parcimonie ses aides.
Maintenant, pour que cela reste efficace, comme pour toutes les aides il ne faut pas en abuser.
Il est possible aussi d'arréter le cheval en plein galop sur une pression continue (plus ou moins forte au début) des éperons derrière la sangle et toujours céder immédiatement dès l'obtention du résultat.
J'ai encore une fois été trop long et je m'en excuse.