La ration-la bonne pratique alimentaire

Bonjour, souvent les gens vont au feeling quand on parle d'alimentation, mais cela est important de donné la bonne ration au chevaux, en fonction de leur age, de leur activité et de leur poids. Le calcul d'une bonne ration est importante pour son physique mais aussi pour son moral!
C'est pour quoi j'ai décidé de faire un poste pour savoir comment faire pour calculé une ration en fonction de son cheval! J’espère que cela vous sera nécessaire.
Et bonne lecture
Tout d'abord, un petit lexique pour les terme barbares qui vont suivre s'impose:
UFc: Unité fourragère cheval --> l'unité énergétique pour le cheval utilisée en France.. 1 UFc correspond à la valeur énergétique d’un kg d’orge, qui sert donc ici de référence
MADc: Matières Azotées Digestibles cheval --> protéines digestibles par le cheval
MS: matière sèche --> c'est la quantité de matière des composants de l'aliment après déshydratation totale. s'exprime en % ou en g/kg de matière brute.

Calcul des besoins journaliers d’un cheval
(estimation calculée d’après les tables de l’INRA)



Les Unité Fourragère Cheval (UFC):
Energie exprimée en UFC ; comparable à nos calories à nous

Besoins journaliers d'un cheval au repos
2UFc + 0,5 UFc/100 kg de poids vif

 donc selon cette formule :

Besoins journalier de base (au repos):
" Cheval de 300 kg. : 3,5 UFC environ.
" Cheval de 350 kg. : 3,7 UFC environ.
" Cheval de 400 kg. : 4,0 UFC environ.
" Cheval de 450 kg. : 4,2 UFC environ.
" Cheval de 500 kg. : 4,5 UFC environ.
" Cheval de 550 kg. : 4,7 UFC environ.
" Cheval de 600 kg. : 5,0 UFC environ.

Pour calculer le poids d’un cheval (estimation à 20kg près) :
Multiplier le tour de poitrine en mètre (au niveau de la neuvième cote, juste en arrière du garrot) par 3 et multiplier par 80. (il y a d’autres méthodes)

A ces besoins de base, il faut ajouter, par heure de travail, en fonction de l’intensité du travail demandé et du poids du cheval :
intensité de travail

Poids (kg) Très léger Léger Moyen Intense Très intense
300 0,13 UFC 0,22 UFC 0,38 UFC 0,60 UFC 0,85 UFC
350 0,14 UFC 0,24 UFC 0,41 UFC 0,65 UFC 0,93 UFC
400 0,15 UFC 0,26 UFC 0,44 UFC 0,70 UFC 1,01 UFC
450 0,16 UFC 0,28 UFC 0,47 UFC 0,75 UFC 1,09 UFC
500 0,17 UFC 0,30 UFC 0,50 UFC 0,80 UFC 1,17 UFC
550 0,18 UFC 0,32 UFC 0,53 UFC 0,85 UFC 1,25 UFC
600 0,19 UFC 0,34 UFC 0,56 UFC 0,90 UFC 1,33 UFC


L’intensité du travail est définie comme suit :
-Entraînement très léger : petite promenade au pas.
-Entraînement léger : petite reprise sans effectuer de sauts, ni de longs galops.
-Entraînement moyen : reprise, randonnée.
-Entraînement intense : jeux, petites courses.
-Entraînement très intense : compétition, obstacles.

Ces valeurs sont à ajouter à la valeur de base, par heure de travail. Pour calculer les besoins du cheval, on fait la moyenne sur la semaine, en comptant jours travaillés et jours de repos.

Attention, cette formule et ces valeurs ne sont qu’une base de travail. Les besoins varient aussi en fonction de son âge, du sexe (hongre, entier, jument...mais aussi jument gestante ou allaitante, étalon en période de monte), du poids du cavalier, des conditions extérieures, du mode de vie (box, pré) etc.

Les besoins en croissance :
-6 à 12 mois : 4,8 à 5,6 UFC.
-18 à 24 mois : 5,7 à 5,8 UFC.
-3 ans : 5,5 à 5,9 UFC.

Les besoins en gestation ( en plus de la ration).
-6ème et 7ème mois : 0,5 UFC.
-8ème et 9ème mois : 1 UFC.
-10ème et 11ème mois : 2 UFC.

Les matières azotées digestibles cheval (MADC) : --> protéines digestibles par le cheval

Elles assurent la constitution des cellules, donc de tout être vivant. Elles se mesurent en gramme de MADC. Présentes surtout dans les muscles, mais aussi dans les os, les protéines s'éliminent sans cesse par l'urine, la sueur, les fèces.
On évalue leur besoin à raison de : 70g de MADC par UFC des besoins totaux.
Autres valeurs glannée ci et là :
Besoins d'entretien pour un cheval de 500 kg. : 300 g de MADC.
Par 100 kg supplémentaires : 30 g de MADC.
Entraînement en dressage ou trotting : 100 g de MADC supplémentaires.
Entraînement spécifique comme l'obstacle : 250 g de MADC supplémentaires.
Préparation intense ou participation à de nombreux concours : 430 g de MADC


Le rapport phosphocalcique : Calcium et Potassium (Ca et P) :
Ils interviennent dans la solidité de la charpente osseuse. Le rapport phosphocalcique doit être égal à 1,5 à 2.

La matière sèche (MS): C'est l'ensemble des composants d'un aliment après la déshydratation totale de celui-ci (par opposition à la matière brute qui inclut l'eau et correspond à l'aliment frais). Elle est indispensable au bon fonctionnement du transit intestinal et à une bonne hygiène mentale. En effet, en liberté, un cheval passe 16 heures à se nourrir.
Il est donc important de lui couvrir ses besoins en matière sèche pour éviter la sensation de faim, l'occuper et lui permettre d'user normalement sa table dentaire :
1 kg de foin = 40 minutes d'occupation.
1 kg de concentré = 10 minutes d'occupation.

La cellulose:
Constituant des végétaux, il s'agit d'une des principales sources de fibres.
Elle favorise la bonne régulation du transit intestinal.
Le cheval a des besoins journaliers en fibres longues qui s'évaluent entre 15 et 18 % de la ration totale.
Il est essentiel de veiller à la qualité des fibres :
- Bonne : fourrages bien récoltés, bien conservés (apport de cellulose vraie)
- Moins bonne : paille (essentiellement constituée de lignine et de cellulose peu digestible).
les fibres longues ont une triple fonction :
Fonction de lest assurant un bon transit.
Fonction de stimulation des cellules tapissant le tube digestif, permettant une bonne utilisation nutritionnelle des aliments ingérés.
Fonction de " fibres à mâcher " lorsque les fourrages sont présentés en l'état, c'est-à-dire lorsqu'ils ne sont pas broyés et mis en granulés.
Les fibres longues prolongent la durée d'ingestion et de mastication... et préviennent l'ennui qui guette le cheval entretenu au box sur une litière non comestible.



Les minéraux sont indispensables à l'organisme et ses productions. Ainsi, macro-éléments (calcium, phosphore, chlorure de sodium, potassium, magnésium et soufre) et oligo-éléments (fer, cuivre, zinc, manganèse, cobalt, iode, sélénium) interviennent comme régulateurs des fonctions de l'organisme.


Les règles de l'alimentation du cheval :

- Alimenter en situation calme.
- Apport de fibre longue dans la ration.
- Contrôler la qualité hygiénique de la ration.
- Apport de la ration ajustée et équilibrée.
- Laisser un bloc de sel à disposition toute l'année.
- Abreuver avant de nourrir et non le contraire.
- Distribuer le foin avant l'aliment, et non le contraire.
- Fractionner les repas, minimum en deux fois par jour
- Transition progressive lors des changements d'alimentation, environ 10 jours.
- Attendre 1 heure et demi entre le repas et le travail.

Les aliments constituant la ration


1 ere catégorie : Les fourrages :
Les fourrages sont principalement constitués de plantes de prairie herbacées, essentiellement des graminées (dactyle, fétuque, ray-grass, mais aussi les céréales comme le maïs, le blé, l’orge etc) et secondairement des légumineuses (pois, lentille, soja, luzerne, trèfle, lupin), mais de nombreuses autres espèces de plantes sont cultivées pour l'alimentation des animaux domestiques herbivores et entrent dans la catégorie des plantes fourragères, comme la betterave ou le choux fourrager. Riches en fibres de cellulose, les fourrages sont indispensables à l’alimentation des équidés.

Les fourrages ne doivent être consommés que 3 mois après avoir été fanés.
Si le cheval n'a pas d'herbe en quantité et qualité suffisante, on donne aux chevaux de 0,5 à 1,5 kg par 100 kg de poids vif.
Parfois, la paille peut faire office de fourrage, mais elle ne possède qu'une faible valeur nutritionnelle, sauf en termes de fibres. Ce type de nourriture est parfois utilisé comme complément de ratio, soit pour ralentir l'alimentation d'un cheval qui mange trop rapidement ses concentrés, soit pour fournir un apport riche en fibres lorsqu'un cheval doit en consommer davantage.


Les céréales :

L'orge : Est un aliment bien adapté, mais dur : il devra être aplati, concassé, cuit ou trempé dans l'eau au moins 2 heures.. L’orge germée doit être attentivement surveillée pour éviter le développement de moisissures.
l'orge a un meilleur rapport phosphocalcique et contient moins de cellulose que l’avoine. Sa valeur en protides est plus faible dans les variétés d’hiver (escourgeon) que dans les variétés de printemps.
Elle est légèrement rafraîchissante pour le tube digestif et évite la constipation. L’orge remplace avantageusement l’avoine à raison de la moitié de la ration.
Le rapport protides/glucides est plus faible que l’avoine, donc l’idée d’engraissement lors d’ajout raisonnable dans une ration n’est pas justifiée. La croyance (identique avec le maïs) est certainement due au fait qu’un litre de grains entiers à une valeur égale à deux litres d’avoine (grains entiers) d’où l’embonpoint qui apparaît en cas de remplacement litre pour litre.

Le mais : Très énergétique (deux fois plus de calories assimilables que l'avoine, à volume égal, mais moins de fibres) il faut également le concasser ou l'éclater. Les grains ne doivent pas contenir de moisissures ou de parasités (comme l'ergot). Ils ne doivent pas non plus être mélangés à des corps étrangers. Le maïs doit être consommé au moins 4 mois après sa récolte.
Riche en énergie et très riche en glucides, il contient une part importante de matières grasses mais par contre peu de matières protidiques et minérales:
Le maïs est pauvre en niacinamide (vitamine niacine) et en tryptophane, acide aminé indispensable.
il est pratiquement dépourvu d’acides aminés.
Le maïs doit donc être équilibré avec d’autres aliments et évité pour les poulains en croissance.
On limite sa consommation à 15% de la ration
C’est l’aliment type qui ne doit pas être donné en litre mais au poids.

Le maïs est très digeste car il ne contient que très peu de fibres inertes. Il est recommandé lors de son introduction dans la ration d’augmenter progressivement son apport. Il faut compter trois semaines pour atteindre la quantité préconisée. On le sert généralement éclaté, mais on ne doit pas pousser trop loin l’écrasement car il se formerait un gâteau de farine difficile à digérer et qui, ayant tendance à fermenter rapidement, exposerait le cheval à des coliques. On peut le faire tremper dans l’eau très chaude quelques heures avant sa consommation.

L'avoine : l'une des céréales les plus employées pour l'alimentation des chevaux. C’est une céréale tendre. Le cheval peut la manger naturelle sans être concassée et elle peut se donner germée. Elle a un très fort taux de cellulose et de matières grasses, 5% (plus fort que les autres céréales). Elle est très riche en protides et son équilibre glucides/protides/lipides est parfait. Elle est également plus appétante que la majorité des autres céréales. c’est un excitant pour les chevaux.
Elle est pauvre en Calcium et riche en Phosphore (P). Elle provoque un déséquilibre phosphocalcique. Une ration à forte proportion d’avoine entraîne des risques de décalcification, d’osthéofibrose…de fatigue du foie et des reins.
Elle est carencée en acides aminés indispensables et en particulier la lysine, le calcium et la vitamine A. Son principal défaut est sa teneur en poussière, ce qui n’est pas sans risque pour les chevaux ayant des problèmes respiratoires. On dit souvent que l’avoine est chauffante, c'est-à-dire qu’elle peut provoquer une certaine irritation de la muqueuse intestinale, entraînant à haute dose des inflammations et des intolérances digestives (diarrhées, coliques).
Elle ne doit pas constituer plus de 60% de la ration et devient dangereuse à partir de 8 kg en une fois.

Le blé n'est généralement pas utilisé comme aliment concentré pour les chevaux.
- Son coût à l’achat n’est pas avantageux (la céréale la plus chère).
- Il gonfle dans l’estomac (gluten) et peut donc provoquer des troubles gastriques.
- Il peut provoquer des obstructions oesophagiques dues aux « pâtons » qu’il peut former dans le tube digestif à cause de sa forte teneur en gluten (substance protidique visqueuse contenue dans les farines).
- il possède des propriétés histaminiques, ce qui peut donner au cheval un érythème cutané et une fourbure.
- ainsi qu’une myoglobinurie.
Il a une teneur élevée en azote.
Si l’on donne du blé au cheval mieux vaut ne pas dépasser 20% de la ration et si possible, le faire macérer toute la journée.
Néanmoins, le son de blé est parfois ajouté à la ration du cheval en tant que supplément nutritionnel, toujours humidifié. Cette forme de blé contient beaucoup de phosphore, c'est pourquoi il faut veiller à ne pas déséquilibrer le ratio calcium/phosphore de la ration. Le son de blé peut permettre de rééquilibre la forte teneur en calcium de la pulpe de betterave par exemple.

Graines de lin :
Elles sont très riches en protides et en matières grasses. Le lin revivifie les chevaux en mauvais état. Il donne aussi un poil brillant. Il facilite le transit intestinal et calme les inflammations gastro-intestinales. A cause de son effet laxatif, il ne faut pas dépasser 750g/jours.
Les graines de lin doivent être cuites car elles contiennent un glucoside cyanogénétique et la cuisson empêche la libération de l’acide cyanhydrique.



Les granulés :
Complets car ils sont composés de céréales, de fourrages, de minéraux et de vitamines.
- Une meilleure assimilation grâce au broyage des éléments.
- Manipulation et distribution faciles.
- Pas de poussière.
- Nécessite du lest comme le foin.(pour remplir l'estomac)
Cependant ces produits nécessitent beaucoup d'eau car très déshydraté et peuvent provoquer des obstructions d'œsophage.
- A poids égal, ils sont inférieurs en qualité énergétique que les céréales car ils comportent des fourrages.

Autres suppléments :
Le soja constitue une source de protéine supplémentaire, avec une proportion de 44 % en protéines brutes. La protéine du soja est considérée comme étant de bonne qualité, respectant le ratio d'apport journalier idéal entre les différents acides aminés nécessaires aux équidés. Les protéines de coton, de lin et d'arachide sont aussi utilisées, mais moins fréquemment

le tourteau de soja est un produit oléagineux dont l’essentiel de la matière grasse a été extraite. Riche en protéines de qualité, peu chargé d’éléments fibreux, il est donc assez digeste. Riche également en matière azotée incomparable et en acides aminés indispensables (lysine méthionine, thréonine, arginine et tyrosine). Il est également riche en vitamines B1(thiamine) et riboflavine. Ne pas dépasser en utilisation régulière 500g/j.


Attention
- la quantité de fourrage en matière sèche doit être supérieure à la quantité de concentrés, céréales etc..
- il est important de garder un ratio MADc/UFc2 entre 65 et 100 dans l'ensemble de la ration (à vos calculettes)
- le rapport Calcium/Phosphore doit être compris entre pris entre 1,1 et 2,5 dans l'ensemble de la ration (Idéalement entre 1,5 et 2). Un excès de phosphore déminéralise le squelette et le fragilise ; un excès de calcium gène l’assimilation des oligoéléments et fragilise les cartilages

Il faut également considérer la consommation de matières sèches en kilos : 1 à 1,2 par 100 kg de poids vif.

Exemple : Je donne 7 kg de foin de ray-grass anglais 1er cycle début floraison : il m’apporte me dit la table 0,45 UFC par kg. Je lui apporte donc 7 x 0,45 = 3,15 UFC avec le foin. J’apporte aussi 1 kg par jour d’un mélange 2/3 orge 1/3 avoine soit 0,67 kg d’orge et 0,33 kg d’avoine. L’orge est à 1 UFC et l’avoine à 0,87 UFC par kg. J’apporte donc avec les céréales : 0,67 x 1 (pour l’orge) + 0,33 x 0,87 (pour l’avoine) soit 0,67 + 0,29 = 0,96 UFC par les céréales. Vous apportez donc : 3,15 UFC par le foin + 0,96 UFC par les céréales soit 4,1 UFC.